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La gauche, le coronavirus et la mort. Interview de Jean-François Gava.

Règlements de comptes à O.K. Covid

À l’instar de Nietzsche, Jean-François Gava, collaborateur occasionnel de Kairos, fait de la philosophie à coups de marteau, entrelardée de solides connaissances historiques. De filiation marxienne au départ, il s’en prend ici à la gauche, accusée, depuis plus d’un an, de passivité — dans le meilleur des cas — ou de collaboration — dans le pire — avec le psychobiopouvoir. Embarquement pour une visite guidée en Covidiotie, à grand renfort de coups de gueule et de coups de balai ! Et par précaution, sortez votre dico, c’est du Gava dans le texte, érudit et fleuri !

B. L. : Depuis plus d’un an, j’ai été consterné de voir l’ensemble de la gauche s’aligner sur le récit officiel du covid, hormis deux petits coups de gueule isolés de Jean-Luc Mélenchon au printemps 2020 et tout récemment. Après avoir été l’idiote utile du néolibéralisme, la gauche n’est-elle pas devenue l’idiote utile du covidisme ?

J.-F. G. : La gauche a toujours été chez elle du côté de l’État du capital, de l’État de la société-capital! Depuis août 1914 au plus tard, disons, où ni les nazis ni les bolchos ne jouent encore les repoussoirs utiles pour expliquer les 30 millions de morts de la Première Guerre mondiale (selon Kolko). Elle est tout à fait à l’aise dans cette civilisation totalitaire de l’encasernement, de manière générale. Elle n’aspire qu’au gouvernement, elle respire son air et l’expire, elle ne vit que pour lui. Comment pourrait-elle sentir le carnage qui sort de ses enceintes, où elle siège depuis si longtemps ? La fin de l’État de droit (comme limitation légale de la violence de classe) à l’intérieur (avec les colonies naguère à l’extérieur) n’est même pas un détail pour elle, elle ne s’en est tout simplement pas rendu compte après le 11 septembre 2001 et le Patriot Act. Comment attendre un sursaut de la part des garde-chiourmes de la piétaille salariée ? Elle a toujours incarné la religion du capital et sa foi béate dans le progrès à l’usage du prolo. Au seuil de l’ère capitaliste à proprement parler, avec la Révolution française, la gauche (la vraie, l’historique) éradiquait une caste d’exploiteurs prémodernes. Mais aujourd’hui Pasolini a raison de dire « je suis communiste, pas de gauche ». Non, cette police interne du mouvement ouvrier est ce qui pouvait arriver de pire à ce dernier au XXe siècle. Et nous en payons encore les conséquences. Mettre en cause la version officielle des faits, un discours officiel, ça ne l’effleure même pas ! Alors que nous savons que la droite, depuis Edward Bernays, par exemple, pense la construction d’une psychose de masse, dans laquelle nous pataugeons en plein avec cette sinistre plaisanterie « sanitaire ».

B. L. : Prenons le cas des syndicats, ils sont totalement dans la ligne gouvernementale…

J.-F. G. : Mais parti et syndicat sont la même galère ! Rühle, grand biographe de Marx, avait bien vu pendant la révolution allemande rampante des années 1918–1923 que la révolution n’était pas affaire de parti, pas plus que de syndicat (après avoir brièvement cru à la possibilité d’une organisation unitaire, économico-politique). L’avènement du machinisme, de l’OP (ouvrier professionnel) après 1870, et pis encore du taylorisme (et ses OS, ouvriers spécialisés) après la Première Guerre mondiale fait jouer à la gauche la carte de l’intégration de la classe ouvrière prolétarisée au sens de « déprofessionnalisée », plutôt que celle de l’interruption du développement moderne, puisque l’outil a été démoli au profit du système des machines. Depuis lors, la perspective d’interrompre le cancer galopant de la marchandisation de l’accès aux biens et services est barrée dans le monde développé. Et le tiers-monde a échoué en tentant de l’imiter. Tout le monde voit aujourd’hui que le travail-pour-le-capital, même et surtout qualifié, n’est qu’une vaste merde, et ces cons de gauche s’obstinent à vouloir le sauver. Non, il faut promouvoir des enseignements ouvriers obligatoires, à outils énergisés sans doute, donc revenir à des formations d’ouvrier professionnel obligatoires dès le secondaire à côté des humanités, des arts et des maths pures, et rendre à sa juste proportion de cabinet des curiosités le rôle des sciences modernes dans l’histoire de la pensée. La montée en puissance de l’écologie aurait pu être l’occasion de comprendre à nouveau que la dévastation industrielle du mince biofilm, comme dit Latour, n’était pas une option, même « redistribuée correctement » — à nouveau : c’est-à-dire après avoir oublié que la première victime de la destruction du biofilm a été la race humaine elle-même. Mais non ! Les travailleurs pour leurs organisations sont part entière de cette société, avec des intérêts internes à cette société, au lieu de former une contre-société dans le camp ennemi, avec des intérêts disruptifs, incompatibles, en vue de démonter ce vaste camp en question. L’écologie aurait pu revivifier la critique de l’économie politique, elle a été le dernier rappel manqué à la solidarité interspécifique, intraspécifique et même trans-classes contre les classes elles-mêmes. Elle aurait pu insister comme réquisitoire implacable contre le mode industriel, c’est-à-dire capitaliste, de produire. Au lieu de cela, si elle est le dernier train pris par la gauche, c’est celui qui a pour destination l’accommodement du désastre, c’est-à-dire le désastre lui-même. L’écologie de gouvernement ou le greenwashing, c’est la même chose, qui eux-mêmes ne se distinguent pas du capitalisme de la catastrophe, un capitalisme qui se nourrit du désastre même qu’il engendre, dans un feu d’artifice final. Elle n’est en ce sens qu’un moment du néant en cours, qui brille comme sa solution illusoire. Les Verts participent au néant actif du capital lui-même (Sergio Bologna l’avait bien vu) tout en se réclamant d’Illich, qui se retourne dans sa tombe profanée. Le Marx anti-valeur avait avant lui déjà subi pareil sort avec ces chiens de marxistes, ignares autant que chrétiens (ou athées, ce qui revient au même, nous le verrons).

Aujourd’hui, au lieu de pointer les causes d’une pandémie par ailleurs bénigne (pour une fois?) — déforestation, destruction de l’habitat d’espèces sauvages, élevage industriel et zoonoses —, on communie dans la version officielle, on consent à la violence terroriste d’une psychose voulue et planifiée par les gouvernements-sigisbées de Big Pharma. La gauche en général n’est jamais montée dans le train de l’écologie révolutionnaire, que les Verts eux-mêmes avaient déjà abandonné depuis longtemps au déraillement et à la rouille de la quasi-clandestinité. Qui se soucie d’Illich, de Moscovici et de tant d’autres qui, comme eux, voyaient bien que l’écologie politique ne pouvait avoir pour objectif que de démonter la mégamachine ?

B. L. : Les écologistes et la gauche réclament simplement davantage de lits en soins intensifs…

J.-F. G. : Exactement ! Ils s’enlisent dans un court-termisme de mauvais aloi, puisque c’est l’accomplissement de la catastrophe en cours elle-même qui point désormais à court terme, prévient entre autres Yves Cochet. Au lieu d’enrayer le désastre, ils se proposent de gommer les symptômes. Même la médiocrité satisfaite de ces sigisbées et porte-serviettes ne paiera plus du tout très bientôt. Mais plutôt crever que d’esquisser un geste décent, fût-il de pure pensée : c’est la loi de ce monde. Ils veulent une société « super-iatrisée » performante, une vaste « maison de repos », organiser un vaste pourrissoir en réalité, un hôpital général efficace qui cultive ses estropiés, ses déficients, ses ectoplasmes humains, à côté de ces autres mouroirs de l’archipel carcéral, pour reprendre la belle image de Foucault, que sont ce qui reste d’usines et les bureaux. Beau projet !

B. L. : Peut-on être écologiste sans tomber dans l’hygiénisme ? Au contraire, la santé publique, et plus exactement la non-mort du covid, semble être devenue leur Saint Graal…

J.-F. G. : On ne peut pas être écologiste et hygiéniste. Certes, ils veulent la « santé publique », mais ce qu’ils entendent par-là, c’est l’industrie de la réparation, du rafistolage de ces masses de corps amoindris, affaiblis, qui s’occupe de renvoyer au turbin un cheptel humain qui ressemble tellement aux troupeaux d’ovins apeurés, au lieu de se concentrer sur la prévention et sur la fondation d’une société saine, de corps forts, épanouis, habiles jusqu’à la capacité de se défendre. C’est l’industrie du maintien en vie à tout prix, comme si c’était un indice de progrès civilisationnel.

B. L. : Certains avancent que l’hygiénisme actuel est une nouvelle forme de puritanisme…

J.-F. G. : Si on élargit la conception du puritanisme au-delà de la question des mœurs, ce dernier peut en effet caractériser la vaste entreprise moderne de soustraction des sujets du capital à toute corporéité embarquée dans d’innombrables liens avec le reste du vivant — de respect et de prélèvement à la fois. L’idéal du prolétaire, du point de vue du capital, est un corps sans mains et sans voix. Un corps non seulement non humain, mais pas même animal, en somme, car les animaux sont bien plus habiles que l’image du troupeau domestique le fait accroire. Ils chassent et fabriquent leur habitat — sans outil, certes. Ils jouent, même. Umay Tülay et Jean-Claude Paye ont analysé tout cela.

B. L. : Comme les gouvernements qui l’ont imposée par défaut, la gauche prône la déontologie, sans même soulever la question de l’utilitarisme. De la part des gouvernants, en appeler à la déontologie dans la population est une grossière manipulation. Titiller l’altruisme des gens, leur sens moral, leur empathie, et marteler que toutes les vies doivent être sauvées, cela signifie qu’il faut aussi et surtout défendre le caractère sacré de toute vie par intérêt personnel. Le covid ne nous a pas fait sortir de l’individualisme ! La soumission individualiste, c’est obéir dans son intérêt propre.

J.-F. G. : Quand un vieillard meurt d’une maladie grave, considère-t-on qu’il a été sacrifié ?

B. L. : Oui, s’il est prouvé que l’impossible n’a pas été fait pour le sauver…

J.-F. G. : C’est vrai qu’il est sacrifié en quelque sorte une première fois, car il n’y a pas de raison de mourir régulièrement de maladies graves en dehors d’un im-monde pathogène. Mais il l’est une seconde fois, non pas en décédant, mais en subissant la torture de l’acharnement thérapeutique, qui ne fait que différer atrocement le décès, et en l’absence duquel tout décès serait assimilé à une faute professionnelle, voire un homicide involontaire ! Quelle indécence !

B. L. : Mais refuser l’acharnement thérapeutique revient, selon la gauche, à verser dans le darwinisme social, voire dans l’eugénisme.

J.-F. G. : J’ai entendu dire que presque tous ceux qui rentraient en USI sortaient les pieds devant… De toute façon on confond manifestement ici eugénisme et euthanasie, qui est un beau mot, selon moi. Eugénie est aussi un beau prénom, comme Eugène. Ensuite, une société émancipée de l’esclavage est eugéniste par nature. Qui naît mal qui ne naît pas dans les fers ? Ces massacreurs sans massacre veulent voir la mort vivante, la mort aux commandes. Du coup, la mort comme moment indispensable de la vie, et soumise à la vie, leur est impensable. Ils veulent un (non-)monde de morts-vivants.

B. L. : Certes, mais c’est l’intention qui compte : sauver des vies est la priorité absolue, comme l’avait signifié avec insistance Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique Covid en France et grand déontologue, au printemps 2020. Les utilitaristes disent qu’il faut viser le plus grand bien pour le plus grand nombre possible, pas seulement pour les malades, les fragiles et les soignants, et dès lors soumettre la santé à un arbitrage, au besoin. Dire cela vous vaut les foudres de la gauche !

J.-F. G. : Bah, nous sommes armés de solides boucliers contre ces pauvres crétins, nos ennemis. Le débat est vraiment polarisé !

B. L. : Oui. Un camarade de la gauche sociale-démocrate m’a soutenu que la visée de l’immunité collective naturelle, c’était de l’eugénisme ! Car en cours de route décéderont les plus faibles. Or une civilisation digne de ce nom ne laisse jamais tomber ses membres faibles, sous aucun prétexte…

J.-F. G. : La preuve que ta gauche défend ce mouroir qu’elle appelle civilisation. Entre le soin apporté aux fragiles — enfants, vieillards, malades — et l’acharnement thérapeutique, il y a une différence. Spinoza parlait de morts sans cadavres, quand les fonctions vitales sont maintenues alors que toutes les facultés proprement humaines ont disparu. Sauver une jeune vie accidentée, prendre soin d’un vieillard ou d’un malade qui doit revenir à la vie, cela n’a rien à voir avec le maintien à tout prix d’une vie qui doit et va naturellement passer… je ne vois là qu’encensement de prouesses médicales habitées du mythe faustien que Goethe lui-même tournait en acide dérision.

B. L. : Faux !, répondent les déontologues, pas question de discriminer les vies, sauf à tomber dans une forme de fascisme.

J.-F. G. : Le chantage au fascisme est tout ce qui reste à ces salauds. Revenons à l’eugénisme, qui est le choix de la bonne naissance, pas de la bonne mort. Entre l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique, il n’y a pas photo, pour moi. Ce dernier équivaut à de la torture. On pourrait alors dire que les déontologues sont pro-torture ! Je préfère la belle mort à la laide, et davantage encore à la torture qui prétendrait empêcher la mort ! L’acharnement thérapeutique est de plus une insulte à tous ceux qui meurent dans la fleur de l’âge. Sous couvert de « civilisation », c’est au contraire d’une barbarie sans nom ! Si je sens une communauté de destin avec les autres, l’idée même de mourir pour elle ne relève pas du sacrifice ; ma vie continue dans le commun. On meurt pour se continuer soi-même dans les autres. C’est un soi pluriel, pas un soi égoïste, une bulle trans-individuelle, si l’on veut parler comme Sloterdijk. Mais malgré les incantations, on sent très peu la solidarité dans cette société dont le sinistre et comique accomplissement tient à faire culminer le souci de l’autre dans son évitement !

B. L. : Je soutiens que l’athéisme, dans ces circonstances pandémiques, n’est pas un avantage, car on se retrouve dans un pur matérialisme desséchant où la seule réalité tangible est son unique vie biologique, à laquelle on se raccroche d’autant plus et pour la préservation de laquelle on exige que toute la société « se coupe en quatre ».

J.-F. G. : l’athéisme classique ou « matérialiste » (dés-animiste en réalité, car la matière morte des athées n’est pas la matière) n’est le contraire des « grandes » religions qu’en apparence. En réalité ces religions sont des contre-religions, selon Latour, ou des religions dérivées d’après l’égyptologue Assmann : si ce dont vous prenez soin — définition très élégante par Latour, encore lui, de la religion — vous fait balayer ce dont les autres prennent soin, et c’est tout le sens des religions conquérantes, alors vous installez l’enfer sur terre. La terre est vidée de son fourmillement d’intérêts au profit d’un arrière-monde impalpable et de la destruction de toute composition terrestre de ces intérêts ; que le ciel soit vide, par-dessus le marché, ne change rien à l’affaire : l’athéisme accomplit la contre-religion aussi sûrement que celle-ci, avec la terrible conséquence supplémentaire qu’aucune immonde promesse d’arrière-monde n’est plus tenue. Les athées sèment le même enfer que les contre-religions, dont elles proviennent, dont elles épurent en quelque sorte l’atrocité. Mais Bataille et Reich avaient vu tout cela depuis longtemps, il faut relire les vrais auteurs révolutionnaires du XXe siècle !

B. L. : Il faut postuler une transcendance. Si on est dans l’immanence, c’est le désespoir, et conséquemment le risque est de se jeter dans les bras des médecins et des experts sans discernement…

J.-F. G. : On peut imaginer une immanence trans-individuelle, sans autre arrière-monde que des communautés dont on provient et où l’on se réincarne. Il est possible de ne pas désespérer sans croire à Dieu, mais en prenant soin de nos mondes tout en composant avec ceux des autres, et pas seulement de sa petite enveloppe individuelle. Il y a un athéisme désespérant qui peut être contrebalancé par le sentiment océanique de Romain Rolland. L’immanence trans-individuelle sauve le sentiment religieux tout en balayant tous les panthéons. Mais au fond, l’immanence comme ce qui a son principe en soi-même — à condition d’entendre « soi » comme composition possible de tous les « soi », Gaïa, en somme — et la transcendance, non comme ce qui se trouve au-delà du sensible-intelligible mais comme franchissement (trans-) des limites individuelles pour ce qui compte de terrestre aux yeux des individus, sont non seulement tout à fait… composables entre elles, mais caractérisent de manière complémentaire une vision religieuse renouvelée, qui inclut dans la religion sa capacité à composer avec toutes les autres.

B. L. : Pour sortir de cette ornière-ci, nous aurions besoin d’un aggiornamento global. Hélas, les masses, au contraire, se sont laissées manipuler par un psychobiopouvoir qui leur a vendu la déontologie par opportunisme, pariant que c’est ce discours-là qui allait fonctionner. Et cela a fonctionné ! Il a réussi à prendre les masses à contre-pied, après des décennies d’hyper-individualisme…

J.-F. G. : Mais quelle déontologie ? Quel contre-pied ? Ces moutons de Panurge communient seulement dans la terreur suscitée politiquement d’être atteints dans leurs seules et misérables enveloppes individuelles, comme disait Hegel. Où est la solution de continuité avec le libéralisme ? C’est l’apothéose de l’atomisme, au contraire ! L’immunité comme seule religion aux dépens de toute com-munité : prends soin de moi, évite-moi ! Voilà la Crown of creation, pour reprendre le titre ironique du groupe de rock Jefferson Airplane, l’apothéose de cette thanatocratie moderne accomplie (enfin accomplie, dirais-je même : qu’on passe vraiment à autre chose…). Une im-munitarisme d’autant plus aveugle qu’il ignore son exposition maximale, non pas à la puissance des autres, comme dans le com-munisme, mais au pouvoir destructeur du capital armé de son État (de sa « République » etc.).

B. L. : L’utilitarisme est un conséquentialisme…

J.-F. G. : Oui. Or les gouvernements ne sont pas souciés de toutes les conséquences de leur choix de gestion, comme les faillites, les dépressions, les suicides, y compris des enfants, les divorces, qui ne sont pas le moindre des traumatismes. Ils ont aggravé une situation pré-existante. Jusqu’où iront-ils dans l’inoculation de la peste individualiste, tout en prêchant la solidarité ? Le nec plus ultra de la sociabilité est devenu l’évitement es autres en vue de les protéger. A‑t-on vu perversion plus complète de toute intelligence ? C’est comique à force d’être absurde, en plus d’être orwellien. Cela pourrait être la maxime d’un libéralisme chimiquement pur : prenez soin des autres, ne les approchez pas !

B. L. : Il y a aussi une inversion d’Eros et de Thanatos, puisque dans l’opinion dominante, les apôtres de Thanatos sont ceux qui renâclent à obéir aux mesures « sanitaires ». Alors que Thanatos se retrouve au contraire chez tous ces hygiénistes, ces pandémicalistes qui veulent empêcher de vivre au nom de « la vie ». Ils sont porteurs de la mort, non seulement la mort sociale, mais in fine la mort des corps, ceux des autres et des leurs propres, puisqu’en privant les êtres humains de liens authentiques, on les fait mourir à petit feu. Ce fut évident dans les Ehpads en 2020.

J.-F. G. : Tout à fait. En bannissant la mort, on la met finalement au pouvoir. C’est le covidisme des covidés et de tous les inoculés, comme dit le biologiste Kaarle Parikka. Cachez cette mort que je ne saurais voir ! La meilleure manière de la cacher est de la faire gouverner, de l’installer dans le vivant lui-même en détruisant tous les liens. La mort au pouvoir, c’est la vie des morts-vivants, c’est-à-dire de vivants promis à la mort par destruction de tous les liens ; à la longue, c’est la vraie mort qui triomphe de toute manière, mais non plus seulement chez les individus, comme dans la vision terrible des athées modernes, mais tout court : la mort qui triomphera ne sera plus même envisageable comme moment de la vie de l’espèce, puisqu’elle frappera l’espèce elle-même. « Notre » civilisation totalitaire, de domination tendanciellement totale, fondée sur l’éradication des mémoires et de la transmission du passé comme fécondation du futur, ne peut accepter la mort vraie, qui révèle de manière obscène la vacuité de cette même civilisation. Cette expulsion de la mort, qui n’est que l’œuvre de la mort au pouvoir, « le » mort se mouvant aveuglément dans soi-même, comme disait Hegel à propos du « marché » industriel naissant sous ses yeux, assure en réalité son triomphe pour l’espèce elle-même : non seulement au sens figuré d’une vie dépourvue de sens parce que sans liens entre ses moments individuels, mais parce qu’une vie qui ne relie rien est vouée à la mort tout court. La mort au pouvoir de cette civilisation de morts-vivants, rien moins que pérenne, n’annonce en réalité que la disparition de l’espèce…

B. L. : Sur France-culture, Jean-Pierre Dupuy affirmait que la mort est une extériorité absolue, et il ne peut être question de la considérer comme faisant partie du cycle de la vie. Un intellectuel de plus tombé dans la foi covidienne…

J.-F. G. : Dans l’imbécillité, tu veux dire ! Si l’on pense que tout cesse quand on meurt, si rien de ce que à quoi nous avons œuvré ne se perpétue, nous survit et fait survivre, quel sens peut-on encore donner à sa vie ? Quelle pitié de voir des penseurs jadis si pénétrants se vautrer dans la déchéance…

B. L. : Ce qui se trouve en arrière-plan de toute l’affaire est l’angoisse de la mort, qui est ensuite rationalisée, au sens freudien, dans des discours, des argumentations, des postures…

J.-F. G. : Je pense que l’angoisse de la mort est proportionnelle à la vacuité des vies actuelles. Plus la vie est vide, plus on craint à juste titre de l’abandonner et de tomber dans l’oubli définitif.

B. L. : C’est ce que constate ce vieux nihiliste de Roland Jaccard : plus on a une vie minable, plus on s’y accroche. Comme dit le psychiatre Jean Furtos, avoir l’obsession de ne pas mourir n’aide pas à vivre.

J.-F. G. : Une vie privée de joies profondes et durables, c’est le nœud du problème. C’est cela que le capitalisme a promu avec le calvinisme et son encasernement général en vue d’une prédestination à révéler. Cette psychose est arrivée au pouvoir. Max Weber avait raison, bien qu’il considérât de manière abjecte que cela n’ôtait rien à la supériorité de l’Occident. Il ne fallait rien de moins que la terreur calviniste pour engendrer ce monde non pas malade, comme s’il avait jamais été en bonne santé, mais tout bonnement monstrueux — un monstre est un individu stérile, qui ne peut laisser aucune descendance —, et qui finit heureusement sous nos yeux, chaque jour plus sûrement.

Propos recueillis par Bernard Legros, mai 2021.

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Dr Parikka nous explique le coronavirus

Avec l’œil acéré du scientifique, Kaarle Parikka, virologue, microbiologiste environnemental, nous livre de façon pédagogique ses connaissances sur les virus.

Expliquant la différence entre une bactérie et un virus et leurs fonctions respectives, il nous rappelle à quel point elles sont indispensables à la vie.

C’est peut-être cela qu’il faudrait en tirer: nous avons toujours vécu avec les virus et nous continuerons à vivre avec.

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Dr Parikka nous explique le coronavirus

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« Les mesures contre le coronavirus révèlent des traits totalitaires »*

Peu de phénomènes ont eu un impact aussi profond au niveau mondial et aussi rapide que l’épidémie actuelle du covid-19. En un rien de temps, la vie humaine a été totalement réorganisée. Comment cela a‑t-il pu se produire, quelles en sont les conséquences et à quoi pouvons-nous nous attendre pour la suite ? Nous l’avons demandé à Mattias Desmet, psychothérapeute et professeur de psychologie clinique à l’université de Gand.

Patrick Dewals: Près d’un an après le début de la crise du covid-19, quelle est la situation en matière de santé mentale de la population ?

Mattias Desmet: Pour l’instant, il y a peu de chiffres disponibles qui permettent de suivre l’évolution d’indicateurs possibles tels que la prise d’antidépresseurs et d’anxiolytiques ou le nombre de suicides. Mais il est particulièrement important de placer le bien-être mental dans la crise d’eu covid-19 dans sa continuité historique. La santé mentale était en déclin depuis des décennies. On observe depuis longtemps une augmentation constante des taux de dépression, d’anxiété et de suicide. Et ces dernières années, il y a eu une énorme augmentation des congés de maladie dus à la souffrance mentale et à l’épuisement professionnel. L’année précédant l’épidémie, on pouvait sentir ce malaise augmenter de façon exponentielle. Cela a laissé pressentir que la société se dirigeait vers un point de basculement où une « réorganisation » psychologique du système social était nécessaire. C’est ce qui se passe avec le corona. Au départ, on a constaté que les gens, sans savoir grand-chose sur le virus, évoquaient des images terribles de peur et une véritable réaction de panique sociale s’en est suivie. Cela se produit surtout lorsqu’il existe déjà une peur forte et latente chez une personne ou une population.

La dimension psychologique de la crise covid actuelle est sérieusement sous-estimée. Une crise agit comme un traumatisme qui enlève aux gens leur conscience historique. Le traumatisme est considéré comme un événement en soi, alors qu’il fait partie d’un processus continu. Il est facile d’ignorer le fait, par exemple, qu’une partie importante de la population a été soulagée de façon étrange lors du premier confinement ; elle s’est sentie libérée d’un malaise. J’ai régulièrement entendu des gens dire : « Oui, c’est lourd, mais on peut enfin souffler un peu ». La routine de la vie quotidienne ayant cessé, un certain calme s’est installé. Le confinement a libéré beaucoup de gens d’une ornière psychologique. Cela a créé un soutien inconscient pour le confinement. Si la population n’avait pas été fatiguée de sa vie et surtout de ses emplois, il n’y aurait jamais eu de soutien pour le confinement. Du moins, pas en réponse à une pandémie qui n’est pas si grave que ça quand on la compare avec les grandes pandémies historiques. 

Quelque chose de similaire se produisait lorsque le premier confinement était sur le point de se terminer. À ce moment-là, il y avait régulièrement des déclarations telles que : « Nous n’allons pas recommencer comme avant quand même, nous retrouver dans les embouteillages, etc. ». Les gens ne voulaient pas revenir à la situation normale pré-corona. Si nous ne prenons pas en compte le mécontentement de la population quant à son existence, nous ne comprendrons pas cette crise et nous ne pourrons pas la résoudre. Entretemps, j’ai d’ailleurs l’impression que la nouvelle normalité est également devenue une ornière, et je ne serais pas surpris si la santé mentale commençait vraiment à se détériorer dans un avenir proche. Peut-être surtout s’il s’avère que le vaccin n’apporte pas la solution magique que l’on attend de lui.

Les cris de désespoir des jeunes apparaissent régulièrement dans les médias. À quel point pensez-vous qu’ils sont sérieux ?

Il faut savoir que le confinement et les mesures sont totalement différents pour les jeunes et pour les adultes. Contrairement à un adulte, où une année se termine en un clin d’œil, pour un jeune, une année signifie une période de temps pendant laquelle il passe par un énorme développement psychologique. Cela se fait en grande partie dans le dialogue avec les pairs. Les jeunes d’aujourd’hui traversent cette période dans l’isolement et il se pourrait bien que pour la majorité d’entre eux, cela ait des conséquences désastreuses. Mais tout est complexe, aussi chez les jeunes. Par exemple, les personnes qui vivaient auparavant dans l’anxiété sociale ou l’isolement social peuvent maintenant se sentir mieux parce qu’elles ne sont plus des outsiders. Mais en général, les jeunes sont sans doute le groupe le plus touché par cette crise.

Qu’en est-il de la peur chez les adultes ?

Chez les adultes, il y a aussi la peur, mais l’objet de la peur, ce qui est craint, est différent. Certaines personnes ont surtout peur du virus lui-même. Dans ma rue, il y a des gens qui n’osent presque plus quitter leur maison. D’autres ont peur des conséquences économiques. D’autres ont peur des changements sociétaux que ces mesures vont entraîner. Ils craignent la montée d’une société totalitaire. Comme moi donc (rires).

Les taux de mortalité et de morbidité associés à la propagation du coronavirus sont-ils tels que vous comprenez les réactions de peur intense ?

La maladie et la souffrance sont toujours graves, mais l’ampleur de la souffrance n’est pas proportionnelle à la réaction, non. Sur le plan professionnel, je participe à deux projets de recherche sur le Covid. C’est pourquoi j’ai travaillé assez intensivement avec des données. Il est clair que le taux de mortalité du virus est assez faible. Les chiffres que les médias montrent sont basés sur, disons, un décompte enthousiaste. Presque toutes les personnes âgées qui sont mortes, indépendamment des problèmes médicaux sous-jacents qu’elles avaient déjà, ont été ajoutées à la liste des décès dus au covid-19. Personnellement, je ne connais qu’une seule personne qui a été enregistrée comme mort du covid. Il était en phase terminale d’un cancer et il est donc plutôt mort avec le covid que du covid. L’ajout de ces décès aux décès covid augmente le nombre et accroît la peur dans la population.

Au cours de la deuxième vague, plusieurs médecins urgentistes m’ont appelé. Certains m’ont dit que leur service n’était absolument pas inondé de patients atteints par le coronavirus. D’autres m’ont dit que plus de la moitié des patients aux soins intensifs n’avaient pas le covid-19 ou présentaient des symptômes si légers que s’ils avaient des symptômes de grippe d’une gravité comparable, ils auraient été renvoyés chez eux pour se rétablir. Mais vu la panique qui règne, cela s’est avéré impossible. Malheureusement, ces médecins ont souhaité rester anonymes et leur message n’a pas été diffusé dans les médias et l’opinion publique. Certains d’entre eux ont plus tard raconté leur histoire à un journaliste de la VRT, mais malheureusement ça n’a rien donné jusqu’à présent. Je dois également mentionner qu’il y avait d’autres médecins qui avaient une opinion complètement différente et qui pouvaient très bien s’identifier au narratif dominant.

La disparition de la possibilité de critiquer la manière de compter et les mesures sanitaires, même au sein du monde universitaire où l’attitude scientifique exige l’esprit critique, est frappante. Comment expliquez-vous cela ?

Ne vous y trompez pas : à l’université et dans le monde médical, de nombreuses personnes regardent avec étonnement ce qui se passe. J’ai un certain nombre d’amis dans la communauté médicale qui ne comprennent pas ce qui se passe. Ils disent :  « Ouvrez les yeux, ne voyez-vous pas que ce virus n’est pas la peste ? ». Mais trop souvent, ils ne le disent pas publiquement. De plus, pour chaque voix critique, il y en a trente autres qui suivent le discours dominant. Même si cela signifie qu’ils doivent abandonner leur attitude scientifique critique en la matière.

Est-ce un signe de lâcheté ?

Pour certains, c’est le cas, dans une certaine mesure. En fait, on peut distinguer trois groupes partout. Le premier groupe ne croit pas à l’histoire et le dit publiquement. Le deuxième groupe ne croit pas non plus au discours dominant, mais il l’accepte quand même publiquement, car il n’ose pas faire autrement étant donné la pression sociale. Le dernier groupe croit vraiment la narrative dominante et a une réelle peur du virus. Ce dernier groupe se trouve certainement aussi dans les universités.

Il est frappant de voir comment la recherche scientifique, également dans cette crise de covid-19, fait remonter à la surface des résultats très divers. Sur la base de ces résultats, les scientifiques peuvent défendre des faits presque diamétralement opposés comme étant la seule vérité. Comment cela est-il possible ?

La recherche sur le covid-19 est en effet pleine de contradictions. Par exemple, concernant l’efficacité des masques buccaux ou de l’hydroxychloroquine, le succès de l’approche suédoise ou l’efficacité du test PCR. Ce qui est encore plus remarquable, c’est que les études contiennent beaucoup d’erreurs invraisemblables telles qu’il est difficile de comprendre qu’une personne sensée normale ait pu les commettre. Par exemple, pour suivre l’évolution du nombre d’infections, on parle encore en termes de nombre absolu d’infections établies. Alors que même un écolier sait que cela ne signifie rien tant que le nombre d’infections établies n’est pas mis en proportion avec le nombre de tests effectués. En d’autres termes, plus vous faites de tests, plus il y a de risque que le nombre d’infections augmente également. Est-ce si difficile ? En outre, il faut garder à l’esprit que le test PCR peut produire un grand nombre de faux positifs si les valeurs ct sont trop élevées. L’ensemble de ces éléments fait que l’inexactitude des chiffres quotidiens diffusés par les médias est telle que cela amène certains à soupçonner, à tort, mais de manière compréhensible, une conspiration.

Une fois de plus, il est préférable de placer ce phénomène dans une perspective historique. Parce que la qualité problématique de la recherche scientifique est un problème beaucoup plus ancien. En 2005, la  « crise de la réplication » a éclaté dans les sciences. Diverses commissions d’enquête, qui avaient été créées pour examiner un certain nombre de cas de fraude scientifique, ont constaté que la recherche scientifique est truffée d’erreurs. Souvent, les conclusions proposées par la recherche sont donc d’une valeur très douteuse. Au lendemain de la crise, plusieurs articles ont été publiés avec des titres qui ne laissaient guère de place au doute. John Ionnadis, professeur de statistiques médicales à Stanford, a publié en 2005 « Why most published research findings are false »[note]. En 2016, un autre groupe de recherche a publié « Reproducibility: a tragedy of errors »[note] dans la revue scientifique Nature, sur le même sujet. Ce ne sont que quelques exemples de la très vaste littérature décrivant cette problématique. Je suis moi-même bien conscient des fondements scientifiques fragiles de nombreux résultats de recherche. En plus de mon master en psychologie clinique, j’ai obtenu un master en statistique, et mon doctorat portait sur les problèmes de mesure en psychologie.

Comment les critiques ont-elles été reçues dans le monde scientifique ?

Au départ, elles ont provoqué une onde de choc, après quoi les gens ont tenté de résoudre la crise en exigeant plus de transparence et d’objectivité. Mais je ne pense pas que cela ait résolu grand-chose. La cause du problème se trouve plutôt dans une forme particulière de la science qui a émergé au cours du siècle des Lumières. Cette science part d’une croyance trop absolue en l’objectivité. Selon les adeptes de cette vision, le monde est presque absolument objectivable, mesurable, prévisible et contrôlable. Mais la science elle-même a montré que cette idée est intenable. Il y a des limites à l’objectivité et, selon le domaine scientifique, on rencontre ces limites plus rapidement. 

La physique et la chimie se prêtent encore assez bien à la mesure. Mais dans d’autres domaines de recherche, tels que l’économie, la médecine ou la psychologie, c’est beaucoup moins faisable. La subjectivité du chercheur a une influence directe sur les observations. Et c’est précisément ce noyau subjectif que l’on a voulu bannir du débat scientifique. Paradoxalement — mais peut-être aussi logiquement — ce noyau s’est épanoui dans son lieu d’exil, ce qui a conduit au résultat totalement inverse de celui espéré. À savoir un manque radical d’objectivité et une prolifération de la subjectivité. Ce problème a persisté même après la crise de la réplication, et ils n’ont pas réussi à trouver une solution sur le fond. Le résultat est que maintenant, 15 ans plus tard, dans la crise du covid, nous sommes en fait confrontés aux mêmes problèmes.

Les politiciens d’aujourd’hui fondent-ils leurs mesures anti-corona sur des hypothèses scientifiques erronées ?

Je pense que oui. Ici aussi, nous voyons une sorte de croyance naïve en l’objectivité se transformer en son contraire : un manque radical d’objectivité avec des masses d’erreurs et d’imprécisions. De plus, il existe un lien sinistre entre la montée de ce type de science absolutiste et le processus de formation des masses et le totalitarisme dans la société. Dans son livre Les origines du totalitarisme, la philosophe et politologue germano-américaine Hannah Arendt décrit comment ce processus s’est déroulé entre autres dans l’Allemagne nazie. Les régimes totalitaires en devenir se rabattent généralement sur un discours « scientifique ». Ils montrent un grand intérêt pour les chiffres et les statistiques, qui se transforment rapidement en pure propagande, caractérisée par un  « mépris des faits » radical. Le nazisme, par exemple, a fondé son idéologie sur la supériorité de la race aryenne. Toute une série de soi-disant chiffres scientifiques soutenait leur théorie. Aujourd’hui, nous savons que cette théorie n’avait aucune valeur scientifique, mais à l’époque les scientifiques ont défendu le point de vue du régime dans les médias. 

Hannah Arendt décrit comment ces scientifiques se sont détériorés pour atteindre un niveau scientifique douteux et elle utilise le mot « charlatans » pour le souligner. Elle décrit également comment l’essor de ce type de science et de ses applications industrielles s’est accompagné d’un changement sociétal typique. Les classes ont disparu et les liens sociaux normaux se sont dégradés, avec beaucoup d’anxiété et de malaise indéterminés, de perte de sens et de frustration. C’est dans de telles circonstances qu’une masse se forme, un groupe aux qualités psychologiques très spécifiques. En principe, lorsqu’une masse se forme, toute la peur qui envahit la société est liée à un seul  « objet » — les Juifs, par exemple — de sorte que la masse s’engage dans une sorte de lutte énergique avec cet objet. Sur ce processus de formation de masse se forme alors une organisation politique totalement nouvelle : l’État totalitaire.

Aujourd’hui, on constate des phénomènes similaires. Il y a une énorme souffrance psychologique, un manque de sens et une absence de liens sociaux dans la société. Puis vient une histoire qui pointe vers un objet de peur, le virus, après quoi la population lie en masse sa peur et son malaise à cet objet de peur. Entretemps, l’appel à unir ses forces pour combattre l’ennemi meurtrier est constamment entendu dans tous les médias. Les scientifiques qui apportent l’histoire au peuple reçoivent en retour un pouvoir sociétal impressionnant. Leur pouvoir psychologique est si grand qu’à leur suggestion, toute la société renonce brusquement à toute une série de coutumes sociales et se réorganise d’une manière que personne n’aurait cru possible au début de l’année 2020.

Que pensez-vous qu’il va se passer maintenant ?

La politique actuelle liée au coronavirus redonne temporairement un peu de lien social et de sens à la société. Lutter ensemble contre le virus crée une sorte d’enivrement. Cet enivrement provoque un énorme rétrécissement du champ de vision, qui fait que d’autres questions, comme l’attention portée aux dommages collatéraux, passent au second plan. Pourtant, les Nations Unies et divers scientifiques ont averti dès le départ que les dommages collatéraux pourraient causer beaucoup plus de décès dans le monde que le virus, par exemple à cause de la faim et les traitements reportés.

La massification a un autre effet remarquable : elle amène les individus à mettre de côté, ou plutôt, à ignorer psychologiquement, tous les motifs égoïstes et individualistes. On en arrive à tolérer un gouvernement qui supprime tous les plaisirs personnels. Pour ne citer qu’un exemple : les établissements de l’horeca dans lesquels des personnes ont travaillé toute leur vie sont fermés sans grande protestation. Ou encore : la population est privée de spectacles, de festivals et d’autres plaisirs culturels. Les dirigeants totalitaires sentent intuitivement que le fait de tourmenter la population renforce de manière perverse la formation des masses. 

Je ne peux pas l’expliquer en détail ici, mais le processus de massification est intrinsèquement autodestructeur. Une population qui a été saisie par ce processus est capable d’une énorme cruauté envers les autres, mais aussi envers elle-même. Elle n’hésite pas du tout à se sacrifier elle-même. Cela explique pourquoi un État totalitaire – contrairement aux dictatures – ne peut pas continuer à exister. Il finit par se dévorer, pour ainsi dire. Mais le coût de ce processus est généralement un très grand nombre de vies humaines. 

Pensez-vous reconnaître des traits totalitaires dans la crise actuelle et dans la réponse du gouvernement qu’elle suscite ?

Oui, certainement. Si l’on prend ses distances par rapport à l’histoire du virus, on découvre un processus totalitaire par excellence. Par exemple : selon Hannah Arendt, un État pré-totalitaire coupe tous les liens sociaux de sa population. Les dictatures le font au niveau politique – elles veillent à ce que l’opposition ne puisse pas s’unir – mais les États totalitaires le font aussi au sein de la population, dans la sphère privée. Pensez aux enfants qui – souvent contre leur gré – ont dénoncé leurs parents au gouvernement dans les États totalitaires du XXe siècle. Le totalitarisme est si fortement axé sur le contrôle total qu’il crée automatiquement la suspicion au sein de la population, ce qui pousse les gens à s’espionner et à se dénoncer. Les gens n’osent plus parler librement à n’importe qui et sont moins capables de s’organiser en raison des restrictions. Il n’est pas difficile de reconnaître de tels phénomènes dans l’état actuel des choses, parmi de nombreuses autres caractéristiques du totalitarisme émergent.

Qu’est-ce que cet État totalitaire veut réaliser en fin de compte ?

En premier lieu, il ne veut rien. Son émergence est un processus automatique lié, d’une part, à un grand malaise au sein de la population et, d’autre part, à une pensée scientifique naïve qui considère que la connaissance totale est possible. Aujourd’hui, certains pensent que la société ne doit plus se baser sur des discours ou des idées politiques, mais sur des chiffres scientifiques, déroulant ainsi le tapis rouge pour une technocratie. Leur image idéale est ce que le philosophe néerlandais Ad Verbrugge appelle l’agriculture/l’élevage humain intensif (‘intensieve menshouderij’). Dans une idéologie biologico-réductrice, virologique, une surveillance biométrique continue est indiquée et l’homme est soumis à des interventions médicales préventives constantes, telles que des campagnes de vaccination. 

Tout cela est fait pour optimiser sa santé. Et toute une série de mesures d’hygiène médicale doit être mis en œuvre : pas de poignée de main, port de masque buccal, désinfection constante des mains, vaccination, etc. Pour les adeptes de cette idéologie, on ne peut jamais aller assez loin pour atteindre l’idéal de la plus haute « santé » possible. Dans la presse il y avait même des articles dans lesquels on pouvait lire qu’il fallait faire encore plus peur à la population. Ce n’est qu’alors qu’ils respecteront les mesures proposées par les virologues. 

Dans leur vision des choses, attiser la peur sert finalement le bien commun. Mais en élaborant toutes ces mesures draconiennes, les décideurs politiques oublient que les gens – y compris leur corps – ne peuvent être en bonne santé sans suffisamment de liberté, de respect pour la vie privée et le droit à l’autodétermination. Des valeurs que cette vision totalitaire technocratique ignore totalement. Bien que le gouvernement aspire à une énorme amélioration de la santé de sa société, par ses actions, il ne fera que ruiner la santé de la société. C’est d’ailleurs une caractéristique fondamentale de la pensée totalitaire selon Hannah Arendt : elle aboutit exactement au contraire de ce qu’elle visait à l’origine.

Aujourd’hui, le virus crée la peur nécessaire sur laquelle repose le totalitarisme. La disponibilité d’un vaccin, et la campagne de vaccination qui s’ensuivra, n’élimineront-elles pas cette peur et mettront-elles ainsi fin à cette flambée totalitaire ?

Un vaccin ne résoudra pas l’impasse actuelle. Cette crise n’est pas une crise sanitaire, c’est une profonde crise sociétale et même culturelle. D’ailleurs, le gouvernement a déjà indiqué qu’après la vaccination, les mesures ne disparaîtront pas automatiquement. Un article dans la presse[note] disait même qu’il était remarquable que des pays qui sont déjà bien avancés dans la campagne de vaccination – comme Israël et la Grande-Bretagne – sont étrangement en train de renforcer encore les mesures. Je prévois plutôt ce scénario : malgré toutes les études prometteuses, le vaccin n’apportera pas de solution. Et en raison de la cécité qu’entraînent la massification et le totalitarisme, la responsabilité sera imputée à ceux qui ne se conforment pas au discours dominant et/ou refusent de se faire vacciner. Ils seront utilisés comme boucs émissaires. On tentera de les faire taire. Et si cela réussit, le point de basculement redouté dans le processus du totalitarisme viendra : ce n’est qu’après avoir complètement éliminé l’opposition que l’État totalitaire montrera son visage le plus agressif. Il devient alors — pour reprendre les mots de Hannah Arendt — un monstre qui mange ses propres enfants. En d’autres termes, le pire est probablement encore à venir.

A quoi pensez-vous alors ?

Les systèmes totalitaires ont généralement tous la même tendance à isoler méthodiquement. On va par exemple, pour garantir la santé de la population, isoler encore plus la partie  « malade » de la population et l’enfermer dans des camps. Cette idée a en fait été avancée à plusieurs reprises pendant la crise du covid, mais a été rejetée comme  « non réalisable » en raison d’une trop grande résistance sociale. Mais cette résistance va-t-elle se poursuivre si la peur augmente de façon exponentielle ? Vous pouvez me soupçonner d’être un fantaisiste, mais qui aurait pensé au début de l’année 2020, qu’aujourd’hui notre société serait dans l’état actuel ? Le processus du totalitarisme est basé sur l’effet hypnotique d’une histoire, d’un discours, et il ne peut être rompu que si une autre histoire est entendue. C’est pourquoi j’espère que davantage de personnes se poseront des questions sur le danger réel du virus et sur la nécessité des mesures corona actuelles. Et oseront en parler publiquement.

Comment se fait-il que cette réaction de peur ne se produise pas avec la crise climatique ?

La crise climatique n’est probablement pas très adaptée comme objet de crainte. Elle est peut-être trop abstraite et nous ne pouvons pas l’associer à la mort immédiate d’un proche ou de nous-mêmes. Et en tant qu’objet de peur, elle rentre moins facilement dans notre conception médico-biologique de l’humanité. Un virus est donc un objet de peur privilégié.

Que nous apprend la crise actuelle sur notre relation avec la mort ?

La science dominante perçoit le monde comme une interaction mécaniste d’atomes et d’autres particules élémentaires qui entrent en collision par pur hasard et produisent toutes sortes de phénomènes, y compris l’homme. Cette science nous rend désespérés et impuissants face à la mort. En même temps, la vie est vue et vécue comme un phénomène mécanique totalement dépourvu de sens, mais nous nous y accrochons comme si c’était la seule chose que nous ayons, et pour cela nous voulons éliminer chaque risque ou comportement à risque. Et c’est impossible. Paradoxalement, essayer d’éviter radicalement le risque, par exemple par le biais des mesures sanitaires liées au covid-19, crée le plus grand risque de tous. Il suffit de regarder les colossaux dommages collatéraux causés.

Vous percevez l’évolution sociétale actuelle de manière négative. Comment envisagez-vous l’avenir ?

Je suis convaincu que quelque chose de beau émergera de tout cela. La science matérialiste part de l’idée que le monde est constitué de particules de matière. Pourtant, cette même science a montré que la matière est une forme de conscience. Qu’il n’y a pas de certitude et que l’esprit humain ne parvient pas à saisir complètement le monde. Le physicien danois et prix Nobel Niels Bohr, par exemple, a soutenu que les particules élémentaires et les atomes se comportent de manière radicalement irrationnelle et illogique. Selon lui, ils pourraient être mieux compris par la poésie que par la logique.

Sur le plan politique, nous allons vivre quelque chose de similaire. Dans un avenir proche, nous allons assister à ce qui historiquement sera probablement la tentative la plus ambitieuse de tout contrôler d’une manière technologique et rationnelle. À terme, ce système s’avérera inefficace et montrera que nous avons besoin d’une société et d’une politique totalement différentes. Le nouveau système sera davantage fondé sur le respect de ce qui est finalement insaisissable pour l’esprit humain et sur le respect de l’art et de l’intuition qui étaient au cœur des religions.

Sommes-nous aujourd’hui dans un changement de paradigme ?

Sans aucun doute. Cette crise annonce la fin d’un paradigme historique culturel. La transition a déjà été faite en partie dans les sciences. Les génies qui ont jeté les bases de la physique moderne, de la théorie des systèmes complexes et dynamiques, de la théorie du chaos et de la géométrie non-euclidienne ont déjà compris qu’il n’y a pas une, mais plusieurs logiques différentes. Qu’il y a quelque chose d’intrinsèquement subjectif dans toute chose et que les gens vivent en résonance directe avec le monde qui les entoure et toute la complexité de la nature. De plus, l’homme est un être qui, dans son existence énergétique, est dépendant de son prochain. Eux le savaient déjà depuis longtemps, maintenant encore les autres ! Nous assistons aujourd’hui à une ultime résurgence de l’ancienne culture, fondée sur le contrôle et la compréhension logique, qui montrera à un rythme rapide à quel point elle est un énorme échec et à quel point elle est incapable d’organiser réellement une société de manière décente et humaine.

Propos recueillis par Patrick Dewals, philosophe politique

*Cette interview a été originellement publiée sur le site dewereldmorgen.be, média alternatif en Flandre. Nous les remercions de nous avoir permis de la traduire en français et la publier.Relecteur de traduction: Ludovic Joubert

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On ne peut pas gagner la guerre contre le coronavirus

Le 16 mars, dans une allocution télévisée qui aura marqué les esprits, le président français annonçait l’entrée en guerre de son pays contre un ennemi inédit, un virus inconnu, un coronavirus, officiellement dénommé SARS ‑CoV‑2. Le ton était donné et presque tous les pays européens, certes de manière moins théâtrale, adoptaient la même posture martiale. L’objectif manifeste était de convaincre les populations de l’impérieuse nécessité de serrer les rangs derrière les états-majors gouvernementaux et d’adopter sans protester les mesures coercitives, jugées indispensables par ces mêmes états-majors. Pour crédibiliser le discours, les décideurs politiques ont créé une structure ad hoc où siègent des experts censés parler au nom de la science. En Belgique, c’est donc le Conseil National de Sécurité (CNS) qui, au long de ces derniers mois, a décidé et annoncé les règles de la mobilisation générale censée aboutir à la victoire totale sur un virus sournois et meurtrier. 

Il faut dire que la mobilisation n’allait pas de soi après les propos apaisants et l’absence totale d’initiatives adéquates au long des 2 mois précédents. Alors que le gouvernement chinois avait déclaré à l’OMS le premier cas de maladie du Covid-19 au mois de décembre 2019, on savait, dès janvier 2020, que la ville de Wuhan était le siège d’une épidémie. À la fin du même mois, quelques cas annoncés en Europe occidentale sont minimisés par tous les gouvernements. La ministre de la Santé belge, Maggy De Block, déclare que « la situation est sous contrôle, les experts suivent la situation de près, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. » 

En Chine, le confinement est décidé dès le début du mois de février, avec un arsenal de mesures drastiques supposées empêcher la propagation du virus. Pour les gouvernements européens et pour la Commission européenne, l’épidémie reste lointaine. Bref, il s’agit bien d’une épidémie localisée et en aucun cas d’une pandémie. Le 21 février, un homme de 78 ans, qui ne s’était pas rendu en Chine décède en Italie et, dès le lendemain, 32 nouveaux cas sont déclarés en Lombardie ; le lendemain, on est passé à 100 nouveaux cas et un 3ème décès est déclaré. Le potentiel pandémique du nouveau coronavirus, annoncé par certains experts, semble bien confirmé, sans pourtant émouvoir les « responsables » de santé publique européens. Il est déjà clair à ce moment que des décisions du type cordon sanitaire sont nécessaires d’urgence pour empêcher la pandémie : 

 suspendre immédiatement les échanges avec les régions infectées et plus particulièrement les transports aériens était la première mesure à prendre pour limiter les contacts interpersonnels avec les porteurs du virus ;  recommander l’annulation des vacances de carnaval en Italie du Nord et imposer la quarantaine à ceux qui en revenaient, après dépistage positif, relevait de la logique élémentaire. 

Rien n’a été décidé dans les délais très courts qui s’imposaient. Permettre la dissémination de « l’ennemi mortel », au nom de la liberté de circulation, a été irresponsable, imprudent, catastrophique au plan économique et social. 

Déclarer trois semaines plus tard la primauté absolue de la santé sur toute autre considération pour justifier le confinement total des populations et la paralysie de tous les secteurs où le contact humain est essentiel devenait alors la solution. Cela permettait surtout de camoufler l’impréparation publique face à une pandémie : 

insuffisance de l’accueil hospitalier ;absence de matériel de protection efficace (masques) ; absence de capacité de tests fiables. 

Il s’agissait avant tout d’éviter l’engorgement des hôpitaux, ce qui n’a pu être atteint dans notre pays qu’en concentrant tous les efforts et les moyens à la guerre au coronavirus. Pour cela le traitement de toute pathologie aiguë ou chronique devenait secondaire. Les conséquences de cette politique pour la santé de nombreux patients n’ont pas été évaluées, ce qui permet de les occulter, du moins dans l’immédiat, sans oublier les effets collatéraux sur le personnel soignant, soumis à une grosse surcharge de travail et à un stress permanent.

Quelques mois plus tard, nous sommes toujours en guerre. Certes, les hôpitaux se sont vidés et les décès raréfiés mais le virus est toujours là. Et il circule toujours. 

Le bilan provisoire n’est pas vraiment glorieux pour les états-majors gouvernementaux. On savait, depuis Rudyard Kipling que la première victime d’une guerre est la vérité. Cela s’est toujours vérifié et c’est plus que jamais le cas aujourd’hui. 

Puisque le virus est toujours en circulation, la réponse qui a l’adhésion des gouvernements européens est, en quelques mots, la suivante : les mesures prises jusqu’à présent s’imposaient. Le citoyen a peur, donc il accepte les restrictions aux libertés imposées dans sa vie quotidienne, pour autant qu’elles apparaissent raisonnables et ne l’empêchent pas de vivre sa vie de consommateur docile. Tant pis pour les relations humaines et les relations sociales ; il suffit de les maintenir à un niveau supportable par les actifs tout en les convainquant qu’on agit pour leur bien…en attendant le vaccin salvateur. De brillantes équipes de chercheurs sont en train de le mettre au point. L’espoir est au bout du tunnel. Il faut être patient ; ce n’est qu’un mauvais moment à passer. 

Ce raisonnement est à mon avis aussi erroné que dangereux. En outre, il est inacceptable, si nous voulons que nos enfants et nos petits-enfants vivent des jours heureux dans une société de liberté, de responsabilité et de fraternité, c’est-à-dire tout le contraire de celle qui nous est proposée prétendument pour notre bien. 

Commençons par la promesse d’un vaccin miracle qui devrait être disponible dans quelques mois ; c’est une fable pernicieuse et les scientifiques sérieux le savent très bien. Il suffit de jeter un coup d’œil rapide sur l’histoire des maladies transmissibles les plus récemment apparues (HIV Sida, Ebola, Dengue, Chikungunya) pour se rendre compte de l’improbabilité d’un scénario de mise au point rapide d’un vaccin. Le site de l’OMS présentant la liste des vaccins disponibles montre bien qu’aucun vaccin n’est opérationnel pour ces maladies. Quant au SRAS et au MERS, les deux coronavirus apparus respectivement en Chine en 2003 et au Moyen-Orient en 2012, on n’y voit même pas la moindre référence dans la liste des vaccins en développement. Alors comment pourrait-il en être autrement pour le SARS-COV‑2 ? 

Mais peut-être faut-il être très optimiste au point d’oublier le bon sens. De toute manière, même si un vaccin était mis au point, son efficacité risquerait d’être de courte durée, vu la rapidité de mutation de ce type de virus. 

Il faut aussi être très vigilants face aux pratiques du lobby pharmaceutique : le prétexte de l’urgence risque vraiment d’être utilisé pour lancer sur le marché un vaccin qui ne répondrait pas aux critères de sécurité requis et s’avérerait finalement plus dangereux que le virus. 

Venons-en ensuite aux mesures de restrictions des droits fondamentaux qui nous sont imposées. Elles sont acceptables en cas d’urgence face à une crise grave ; elles ne peuvent cependant pas perdurer et passer insidieusement du provisoire au définitif. Le malaise est déjà bien profond dans la société. Les contraintes visant à limiter au strict minimum les relations sociales et même les relations familiales sont de moins en moins comprises et seront très vite refusées ou contournées face à un risque sanitaire invisible. Il n’est pas supportable d’empêcher les enfants et les jeunes adolescents de vivre une vie normale. Ils ont besoin de contacts, de jeux, d’apprentissages en commun, d’activités physiques et sportives. On ne peut pas leur voler leur jeunesse au nom d’une prétendue protection sanitaire des aînés. On ne peut pas non plus protéger les plus âgés à tout prix, y compris en les condamnant à la solitude. Il est plus que temps de remettre en question une politique pleine de contradictions et dont on peine à voir et encore moins à comprendre l’efficacité. 

Comment comprendre en effet que le port du masque soit rendu obligatoire aujourd’hui en milieu ouvert alors qu’il était considéré comme inutile, voire contre-productif, au plus fort de la crise sanitaire ? Comment comprendre l’absence de mesures de restriction de certaines activités industrielles dont on sait qu’elles constituent des foyers de contamination ? C’est manifestement le cas des abattoirs pour lesquels de nombreux cas ont été documentés. C’est aussi le cas des transports à longue distance d’animaux vivants confinés. 

Les discours anxiogènes sur l’éventuelle deuxième vague ne font-ils pas plus de dégâts à la santé que le virus ? En clair, tout indique qu’il faut changer de cap et abandonner le projet chimérique qui vise à éradiquer le virus. Non, on ne gagnera pas la guerre contre le coronavirus ! Il faut admettre qu’on devra vivre avec lui parce qu’il fera partie de notre environnement, au même titre que les innombrables virus déjà présents de longue date comme celui de la grippe saisonnière. 

Et si on décidait enfin d’aborder le problème autrement. Plutôt que miser à tout prix sur une réponse spécifique à un virus qu’on connaît mal, ne serait-il pas plus réaliste et plus efficace de renforcer le système immunitaire des populations ? L’histoire nous apprend que les individus dont les défenses immunitaires sont affaiblies sont les plus vulnérables face à une attaque virale ou bactérienne. Les ravages de la grippe espagnole en 1918 ont été largement causés par la malnutrition et les conditions de vie difficiles pendant quatre longues années de guerre. 

Il est temps de lancer une campagne volontariste visant à renforcer le système immunitaire de nos concitoyens :

en promouvant et en facilitant l’accès à une alimentation saine, à base de produits frais ;en recommandant la prise de compléments alimentaires naturels pour lutter contre les carences les plus courantes ;en réduisant radicalement le stress et les pollutions réputées affaiblir le système immunitaire, comme les pollutions atmosphérique, chimique et électromagnétique. 

En même temps, il s’agit de programmer le démantèlement des activités industrielles qui favorisent l’émergence et la dissémination de virus pathogènes, c’est-à-dire les élevages industriels, le commerce international d’animaux vivants et les productions qui impliquent la déforestation systématique de vastes zones sauvages (huile de palme et soja). 

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« Coronavirus: voici pourquoi il est payant d’acheter en plein krach boursier ! »

Voilà surtout comment notre société fonctionne… C’était le 3 avril, l’article était accompagné d’une vidéo sur le site de Boursorama[note].

Le 1er avril, Le Soir, propriété de la famille Hurbain (133ème fortune belge avec € 169 471 000 de patrimoine[note]), interviewait le Vicomte Étienne Davignon qui nous expliquait ce qu’il fallait faire pour sortir de la crise. Le Soir ne nous révélait pas qui était Étienne Davignon et ne dévoilait pas son pedigree: « Président de la Table Ronde des Industriels européens (ERT), de la Société générale de Belgique, de L’Union Minière, Vice-Président d’Accor, d’Arbed, de Tractebel, de Fortis Belgique, administrateur ou membre du conseil de surveillance d’Anglo American Mining, Gilead, ICL, Penichey, Foamex, Kissinger Associates, Fiat, Suez, BASF, Solvay, Sofina, Recticel ou encore de la CMB-Compagnie Maritime Belge. Président de l’AUME (Association pour l’Union Monétaire en Europe) dès 1991, et de la Fondation Paul-Henri Spaak, il est aujourd’hui membre de la Commission Trilatérale et gouverneur de la Fondation Ditchley »[note], sans évoquer ses fonctions passées dans la politique, notamment comme Vice-Président de la Commission européenne. Merci Le Soir, merci Étienne, de nous faire réfléchir. On attend plus que l’autre Étienne, de Callataÿ, pour nous dire sur les ondes de La Première ou dans les lignes de La Libre, comment faire pour aller mieux[note].

Un forme de rage vous monte au nez? Calmez-vous, ouvrez un journal officiel ou la télévision. Cela vous passera. Il faut avaler la pilule, n’est-ce pas?

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VU, LU, ENTENDU

Le covidisme a substitué un autre point Godwin — « complotiste » — à celui qui prévalait dans les années 2000 et 2010 : « populiste », un « terme élastique et sans consistance » que décortique Antoine Chollet. L’anti-populisme qui régnait alors dans les médias provenait d’une élite culturelle (sic) qui considère que le peuple est irrationnel et psychologiquement incompétent pour prendre son destin politique en main, devant dès lors remettre celui-ci et les décisions y afférant à un cénacle d’experts et de représentants. Or cela va à l’encontre du sens commun : la pratique démocratique pose que « toute démocratie repose sur une participation aussi intense que possible du corps civique » et que le peuple est souverain. Se plaçant en surplomb, ces politologues et sociologues libéraux ont beau vilipender les extrêmes du spectre politique, ils ne font que veiller au statu quo du régime néolibéral en place « en légitimant les plus vieux arguments utilisés contre [la démocratie] ». Historiquement, c’est aux populistes nord-américains du XIXe siècle, attachés à l’idée d’égalité, que l’on doit de grandes avancées démocratiques. Mais « […] [les anti-populistes] sont incapables de reconnaître l’écart gigantesque qui existe entre des acteurs politiques qui vouent un attachement sincère à la démocratie et qui militent pour un accès réel du peuple au pouvoir, un projet césariste ne flattant le peuple que dans l’objectif de gagner davantage de votes lors des élections suivantes, et un pouvoir fasciste pour lequel le peuple n’est qu’un mot manipulable de toutes les manières possibles ». Chollet appelle à la « démocratisation de la démocratie » pour faire pièce à l’« État de droit oligarchique », selon la belle expression de son prédécesseur Jacques Rancière (cf. La haine de la démocratie, La Fabrique, 2005). Il reste dans un ancrage progressiste en opposant le populisme de Lawrence Goodwin à celui de Christopher Lasch et d’Ernesto Laclau. 

Antoine Chollet, L’anti-populisme ou la nouvelle haine de la démocratie, Textuel, 2023, 155 pages.B. L. 

Historien, enseignant, membre de l’Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB), Michel Staszewski milite aussi depuis plus de cinquante ans pour une paix juste entre Palestiniens et Israéliens. En 2023, l’État d’Israël commémore ses 75 ans d’existence et la toute-puissance de l’idéologie sioniste. 75 ans de (crimes de) guerres, de violences, d’apartheid, d’impunité, de destruction de la société et de la culture du peuple palestinien, de complicité et de lâcheté de l’auto-proclamée « communauté internationale », de mensonges, de nondits, de deux poids et deux mesures des médias chiens de garde occidentaux, culminant avec le 7 octobre 2023… Et pourtant, comme M. Staszewski le démontre, le long conflit opposant Palestiniens et Israéliens est tout à fait explicable. Pour y voir clair, il est nécessaire d’en parcourir l’histoire, d’en revenir aux faits et de démonter les mythes et préjugés qui empêchent de comprendre l’impasse dans laquelle les protagonistes restent enfermés. En lisant son livre, on imagine bien quel prof M.S. a été et pourquoi il a laissé tant de bons souvenirs aux jeunes qui ont eu la chance de l’avoir comme prof d’histoire. Son ouvrage est clair, précis, étayé, écrit sans ce jargon philosophico-scientifique à la mode aujourd’hui, qui masque souvent une pensée indigente. Deux petites interrogations, cependant : 1° Sur le terme « antisémitisme ». Qu’est-ce qu’un sémite ? Une « personne appartenant à un groupe ethnique originaire d’Asie occidentale, hébreux, arabes, assyriens, etc., de langues apparentées, abusivement seulement juif », selon le dictionnaire Robert. Donc devrait être considéré comme antisémite celui qui appelle à l’éradication des Palestiniens, et le pays le plus antisémite du monde, comme en son temps l’Allemagne nazie, est aujourd’hui Israël. 2° L’auteur s’identifie comme juif, or il le dit : le peuple juif est un mythe, il n’y a pas de peuple juif, pas de culture juive universelle exceptée la religion, mais de nombreux juifs, dont lui-même, ne sont pas croyants. Alors pourquoi encore se définir « juif » ? Je n’ai jamais compris… 

Michel Staszewski, Palestiniens et Israéliens. Dire l’histoire, déconstruire mythes et préjugés, entrevoir demain, Le Cerisier, 2023, 344 pages. Annie Thonon 

L’ouvrage de Vanina est à la fois un essai et un outil. Partant d’un point de vue féministe et communiste libertaire, qu’elle a développé dans d’autres ouvrages, Vanina nous propulse dans l’arène des luttes autour du genre, telles qu’elles évoluent sous l’effet des théories postmodernes. Critiquant la « théorie queer » et les analyses intersectionnelles auxquelles elles aboutissent actuellement, Vanina montre en quoi ces théories s’opposent au mouvement antipatriarcal et anticapitaliste. Le « trouble dans le genre », selon le titre du livre de Judith Butler paru en 1990, s’invite en effet dans le débat politique par des biais auxquels nous ne savons pas toujours répondre ou auxquels nous répondons de manière maladroite. Pourtant, comme le montre Vanina, les théories postmodernes s’assimilent largement au néolibéralisme, et nous avons besoin d’outils pour démonter des discours qui se retournent contre les femmes en lutte contre l’ensemble du système viriliste. Il fallait un ouvrage tel que celui-ci, très abondamment documenté, d’un sérieux absolu, sans volonté polémique, pour qu’enfin nous puissions sortir de l’ornière dans laquelle nous risquons de nous enfoncer si nous n’y prenons garde. Vanina ne perd jamais de vue que l’adversaire, ce n’est pas celui qui crie aujourd’hui le plus fort, mais bien ce système qui avance souvent de façon insidieuse et renforce chaque jour l’oppression des femmes, de toutes celles et de tous ceux qui luttent pour un avenir vivable, pour l’émancipation. 

Vanina, Les Leurres postmodernes contre la réalité sociale des femmes, Acratie, 2023, 326 pages, 18 €.Philippe Godard. 

Il nous le prédit dans la 4ème de couverture : « L’économie n’est ni une science ni une croyance. Elle navigue entre les deux. Mais elle sait nous abreuver de promesses d’un monde meilleur, qui ne se réalisent pas souvent… ». S’il ne s’agissait que d’une sorte de tract politique, teinté de mauvaise foi et de beaucoup d’attaques souvent arbitraires, notre esprit en fut sorti galvanisé et prêt à se battre contre l’économie capitaliste tendance illibérale. L’objectif assumé de ce livre ? Démonter le système de pensée et de fonctionnement de l’économie actuelle. Sacrée gageure, mais Philippe Godard, qui sait y faire (les lecteurs et lectrices de Kairos le connaissent bien), échappe aux deux écueils du genre. D’abord, il nourrit sa/notre réflexion de multiples références, citées in extenso, qu’il contextualise et critique âprement mais aussi d’une manière juste et équilibrée. Cela donne de la crédibilité à son propos, qui se veut à la fois historique, psychologique, sociologique, littéraire même. La diversité de ses sources lui donne du crédit (on ne peut jamais mieux critiquer quelque chose que quand on s’est penché sérieusement sur le sujet). L’autre avantage de cet ouvrage est que l’auteur sait écrire. Il manie la plume et l’épée avec brio, les figures de style avec beaucoup d’art et une délectation qui nous donnerait presque envie de plonger dans l’œuvre de Marx ou de Malthus. Témoin de cette belle compétence, le titre, très bien trouvé et qui procède d’une antithèse aussi violente que réaliste et pertinente. Il démontre aussi une dilection particulière pour les mots précis, les formules percutantes et les termes les plus évocateurs possibles. Cela évite une simplification extrême, polémique et toxique de la critique. On ne saurait terminer cette recension sans mentionner le formidable dessinateur Vincent Odin (avec lequel Godard a déjà œuvré au Calicot pour deux livres). L’art d’Odin est, sans aucune malice ni jeu de mot de notre part, de taper avec son marteau figuratif sur l’enclume du point qui fait rire et réfléchir à la fois, avec facétie et sans vulgarité. Bien vu, les artistes ! Et un livre qu’on recommande chaleureusement. 

Philippe Godard, Une bande de riches, des milliards de pauvres, Le Calicot, 188 pages.D. T. 

Pour Hélène Banoun, le biopouvoir ment. Il censure les avis qui critiquent la politique sanitaire menée depuis l’éclatement de la pandémie de Covid19. Des scientifiques contribuent à cette désinformation. On continue à faire des recherches sur les gains de fonction et à justifier l’utilisation de vaccins à l’ARNm, qui fabriquent une protéine pour inciter l’organisme à fabriquer des anticorps artificiels, mais qui affaiblissent l’organisme à cause de leur inadaptation. On a fabriqué cette crise sanitaire pour accroître le contrôle de la population et pour faire d’immenses profits et on s’apprête à recommencer. Au début du livre, l’auteure fait l’historique de la crise. En 2013, Moderna est subsidié par l’armée américaine (DARPA), qui a pour objectif de mettre au point rapidement un vaccin. Un certain Ralph Baric (UCN) et Peter Daszac (EHA) se mettent à faire des recherches sur les gains de fonction. Ils sont également financés par l’armée. Ces recherches elles-mêmes risquent d’avoir un impact sur la santé et Obama impose un moratoire. Mais Anthony Fauci délocalise en Chine la recherche sur les coronavirus, et Donald Trump lève le moratoire. Au cours des années 2018 et 2019, des ONG américaines et Bill Gates imaginent des scénarios de pandémie. Des scientifiques lancent l’alarme, demandent qu’un moratoire soit à nouveau imposé. Mais une crise sanitaire éclate en Chine. Les médias amplifient fortement la situation. Un chapitre porte sur l’histoire du biopouvoir. Le reste du livre résume les recherches réalisées sur les anticorps, les gains de fonction, les vaccins, et analyse le biopouvoir qui interdit de recourir à des thérapies existantes, qui confine les gens, impose couvre-feux et port du masque. Qui désorganise l’économie et les services de santé pour faire croire à la létalité du virus et justifier le recours à la vaccination qui exonère les sociétés pharmaceutiques des contrôles de sécurité réglementaires, met en circulation un passe sanitaire et ensuite un passe vaccinal… 

Hélène Banoun, La science face au pouvoir. Ce que révèle la crise Covid-19 sur la biopolitique du XXIe siècle, Talma, 278 pages, 19,90€.Paul Willems 

Avec son style inimitable fait de données scientifiques alternant avec des coups de gueule ; avec son goût des recherches étymologiques ; avec son ironie mordante, Yannick Blanc ne peut plus cacher qu’il est l’auteur de La vie dans les restes ainsi que plusieurs documents signés Pièces et mains d’œuvre, comme le livre bien connu Manifeste de chimpanzés du futur (qui vient de voir publiée une seconde édition). Ici, une partie importante du livre est écrite comme si c’était un techno-furieux qui tenait la plume. Sont recensées toutes les illusoires technologies censées éviter les catastrophes qui menacent l’humanité, mais en en créant de nouvelles. Si nous allons vers une Vie dans les restes, c’est parce que l’empire de la destruction n’a cessé de se renforcer depuis le néolithique, accroissant sans cesse sa puissance matérielle pour se lancer, à l’aube du XIXe siècle, dans une offensive générale contre le vivant. Deux siècles de foi dans les technologies ne laissent que des restes, déjà fort réduits par rapport à la vie sans technologisme. Ils se raréfieront encore si nos sociétés poursuivent leur volonté de consommer toujours plus. Aujourd’hui, le transhumanisme est le danger le plus grand qui menacerait l’humanité. Y. Blanc évoque souvent ce péril majeur, mais il en aborde bien d’autres : eugénisme, procréation médicalement assistée, géo-ingénierie… Tout un chapitre évoque en détail le heurt entre les loups sauvages et les moutons domestiqués. On est surpris de la connaissance pointue que l’auteur a de ce dossier, avant qu’il ne nous révèle que, depuis des décennies, il se passionne pour la vie des loups et qu’il a amassé tous les articles et ouvrages qui parlent de ces canidés libres et autonomes. Et il affirme « Moi je hurle avec les loups ». 

Yannick Blanc, La vie dans les restes, Service compris, 2023, 195 pages, 15€.A. A. 

« Cheminons vers notre révolution intérieure ». Une phrase qui pourrait résumer cet ouvrage s’il ne foisonnait pas de nombreuses questions et d’explications judicieuses quant à notre manière de subir notre vie. Gilles Petit-Gats balaye d’un regard aiguisé, et surtout approprié, notre façon de « tourner en rond » dans nos vies de consommateurs, de travailleurs, de sédentaires, et aussi bien sûr « paniqueurs », rien qu’à de l’idée de quitter notre intime zone de confort. Parlons de cette zone de confort ! Que ce soit par mimétisme, par peur de nous émanciper, par cristallisation de nos propres croyances, par notre côté grégaire, par victimisation, par habitude aussi, nous vivons dans des prisons. Prisons que nous construisons nous-mêmes et dont nous détenons les clés puisque ce sont exactement les mêmes que celles avec lesquelles nous nous sommes enfermés ! Alors pourquoi n’osons-nous pas sortir ? La majorité des gens ressentent une sensation de séquestration dans un quotidien qui les décourage et les désespère, voire les empoisonne, mais ils ne risquent pas un pas en dehors du cercle qui les limite. L’auteur nous parle  d’« égoïsme sacré», de certitudes, de convictions, de révélations, de traditions, de prises de conscience, de dressage, d’injustice sociale, de vie et de survie. Il nous donne des pistes pour nous délivrer du carcan sociétal, familial, professionnel et pour nous construire un nouvel environnement. Un guide d’existence que chacun devrait placer au-dessus de la pile de livres à dévorer de toute urgence. 

Gilles Petit-Gats, Ce qui nous empêche ou la vie subie, Libre et solidaire, 183 pages, 18,50€.Marie-Ange Herman 

Au printemps dernier, Aurélien Bernier avait accordé un entretien passionnant à Kairos à propos de l’explosion des prix de l’énergie. Aujourd’hui, ce livre analyse de manière précise les raisons structurelles de la situation aberrante actuelle. À rebours de la doxa libérale, ce n’est pas l’invasion de l’Ukraine qui a déclenché cette crise, tout simplement parce que l’augmentation des prix de l’électricité et du gaz est antérieure à février 2022 et à la décision de l’Union européenne de se passer du gaz russe. Il démontre de manière impeccable que les vrais responsables ne se trouvent pas au Kremlin, mais dans les conseils d’administration des industries de l’énergie et dans la politique de libéralisation engagée par la Commission européenne depuis les années 1990. En dépit de la résistance molle de certains pays, cette privatisation menée de manière obstinée par les apôtres du tout-marché — inspirés par le modèle chilien du régime Pinochet ! — a démantelé le service public et « généré ce qu’elle génère toujours : des logiques de rentabilité à court terme, des plans d’économie, des baisses de l’investissement et de la qualité du service pour offrir un maximum de dividendes aux actionnaires ». En outre, « ce qui est présenté comme une stratégie industrielle par nos dirigeants politiques est en fait un agrégat de demandes des groupes privés les plus puissants, qui persuadent sans difficulté les élus que l’avenir est dans l’hydrogène, dans les réseaux communicants, les objets connectés, le véhicule autonome ou autre délire technophile » présenté comme vecteur de « croissance verte ». Plutôt que ces lubies au bilan environnemental désastreux, mais sources de profits privés, il convient de mettre l’accent sur la sobriété, la filière bois énergie, le solaire thermique — et non électrique —, l’isolation et les transports en commun. En conclusion, l’auteur plaide en faveur d’une sortie du carcan européen et d’une nationalisation de tous les moyens de production et de distribution. Sans quoi, face à la paupérisation et à la révolte des citoyens, le néolibéralisme à bout de souffle risque fort d’être remplacé par un libéralisme autoritaire et identitaire tel qu’on le voit surgir un peu partout en Europe. 

Aurélien Bernier, L’énergie hors de prix. Les dessous de la crise, Les éditions de l’Atelier, 2023, 173 pages, 19€.F. M. 

Alors que l’actualité met de plus en plus la décroissance (dévoyée) au centre des débats, voici un ouvrage collectif à placer au pied du sapin (Ndlr : en 2024). D’inspiration plus scientifique que philosophique, il n’est pas pour autant désagréable de feuilleter les pages de ce livre qui replace la décroissance dans le contexte historique qui est le sien (le concept a fêté ses 20 ans en 2022). Les moins : 1. l’optimisme quelque peu candide de certains articles au sujet des prétendus bienfaits d’une réelle participation citoyenne aux décisions politiques quant au niveau d’absorption frénétique de marchandises (comme s’il était évident que l’individu ordinaire serait instinctivement désireux de réduire sa consommation) ; 2. L’article du philosophe Fabrice Flipo (« Les faux-amis de la décroissance ») qui amalgame d’une manière trop simpliste les critiques légitimes du « wokisme » et l’extrême droite ultra-conservatrice (voici encore un intellectuel qui fait preuve de psittacisme en rabâchant les leitmotives imbéciles les plus en vogue de la bien-pensance dominante). Les plus : les articles du géographe Guillaume Faburel (« La ville, antre de la croissance ») et celui de Pierre Thiesset, journaliste à La Décroissance (« Contre la sobriété technocratique »). Nous remercions par ailleurs l’économiste Serge Latouche pour sa mention du journal Kairos. 

François Jarrige et Hélène Tordjman (dir.), Décroissances, Le Passager clandestin, 2023, 250 pages, 20€.K. C. 

Deux journalistes françaises viennent d’enquêter sur le wokisme. Après Sébastien Bourdon, auteur de Une vie de lutte plutôt qu’une minute de silence. Enquête sur les antifas (cf. Kairos n° 61), c’est à leurs cousins wokes que Nora Bussigny (Le Point) s’est intéressée. Contrairement au précédent qui annonçait la couleur, elle a opté pour la méthode de l’infiltration, ce qui lui a demandé des efforts particuliers et a occasionné de l’anxiété et des interrogations sur les stratégies à suivre, confiées à son psychanalyste, notamment celle d’apparaître entièrement « déconstruite » aux yeux de ses coreligionnaires. Heureusement, elle a obtenu des résultats. Pour observer de près et obtenir des informations, il fallait aller sur le terrain : se faire intégrer dans l’équipe de sécurité de la Pride radicale, dans l’équipe des collages féministes, parvenir à s’inscrire à la fac de sociologie en élève libre… sans être démasquée. L’auteure livre un témoignage personnel sur « l’enfer du décor, un fascisme défendu par de nouveaux inquisiteurs » qui ne voient le monde que « par le prisme de l’intersectionnalité », visent la « pureté militante » et titillent la culpabilité collective. De safe places en manifestations scindées (« racisés » à l’avant, blancs à l’arrière), la mixité et le vivre-ensemble passent à la trappe, sauf dans certains collectifs régionaux que Bussigny a rencontrés. Elle reste une féministe républicaine, universaliste et laïque qui essaie par ce livre de « faire rentrer le fleuve en crue dans son lit ». Un abécédaire est placé à la fin (âgisme, cancel culture, fragilité blanche, hétéro-normatif, micro-agressions, non-binaire, privilège blanc, TERF, culture du viol, en passant par toutes les phobies, etc.). Unique en son genre en francophonie, ce livre laissera néanmoins la lectrice sur sa faim en matière de réflexion philosophique sur le phénomène. En complément, on se référera à l’ouvrage de Jean-François Braunstein La religion woke (Grasset, 2022). 

Sylvie Perez, elle, a documenté tous les actes de résistance au wokisme dans le monde anglosaxon. Pour autant son essai ne se réduit pas à une simple dénonciation du phénomène, mais en observe tous les aspects et ressorts, de l’intersectionnalité à l’écriture inclusive, en passant par le décolonialisme, la théorie critique de la race et la théorie du genre. Les militants wokes ont des stratégies : la première est de réfuter la réalité même du wokisme — cette réfutation étant relayée dans les médias dominants (cf. Le Soir, 13/01/2024) ; « étouffer les questions politiques complexes [racisme, féminisme, immigration, avortement, islam, conflit israélo-palestinien, conservatisme, genre] sous le poids d’une certitude morale aveugle » qui peut devenir brutale et autoritaire, faute d’arguments ; faire croire qu’ils ont déjà gagné la bataille des idées et que seuls quelques réfractaires d’extrême droite donneraient encore de la voix contre ce qui est présenté comme un progrès indéniable dans l’émancipation. La « […] singularité du wokisme [fait que] on en constate les effets avant d’en avoir identifié le projet » et qu’il « progresse avec la bénédiction des sociétés qu’il veut renverser ». Sauf chez des opposants organisant des contre-stratégies que l’auteure dévoile ici : les conférences à succès du psychologue canadien Jordan Peterson ; la fronde des universitaires américains James Lindsay, Helen Pluckrose et Peter Boghossian en faveur de la liberté académique ; Academic Freedom Alliance et The Free Speach Union chez leurs homologues britanniques ; l’Intellectual Dark Web où on « respecte son interlocuteur tout en n’éludant aucun sujet sensible » ; The Common Sense Group au parlement britannique ; intellectuels afro-américains critiquant Black Lives Matter et l’anti-racisme revu par le wokisme, etc. À noter que le chapitre « La croisière transgenre » est particulièrement captivant, où l’on lit ceci : « Garantir aux transgenres les droits qui leur sont dus et leur faciliter l’existence, évidemment. Réformer la société, nier la biologie, restreindre la liberté d’expression, en aucun cas ». 

Nora Bussigny, Les nouveaux inquisiteurs. L’enquête d’une infiltrée en terres wokes, Albin Michel, 2023, 231 pages, 19,90€. 

Sylvie Perez, En finir avec le wokisme. Chronique de la contre-offensive anglo-saxonne, Le Cerf, 2023, 361 pages, 24,50€.B. L. 

Dégingandé, légèrement hagard, le Saint-Nicolas de Thierry Van Hasselt est un clochard céleste qui chemine à travers un paysage apocalyptique de champs de céréales sillonnés par des armées de moissonneuses-batteuses, de forêts rongées par les pluies acides, de centrales nucléaires aux fumerolles inquiétantes, d’échangeurs suffoqués de bagnoles, de centres commerciaux dont les publicités criardes s’accordent de manière obscène avec les rebuts en plastique qui en jonchent le sol. Dans ce monde consumériste qui part à vaul’eau, les policiers en uniformes de robocop sont partout. Équipés d’hélicos, de drones, d’une nuée de cars de police et de véhicules blindés munis de canons, ils font la traque aux enfants. Malheur à ceux qui ne portent pas le masque de rigueur en cette période de délire sanitaire ! Malheur aux gosses de migrants chassés dans la forêt ! Cet univers apocalyptique, c’est le nôtre. Que ce soit les lycéens de Mantes-la-Jolie forcés par des flics à s’agenouiller pour se tenir bien sages ou le saccage des tentes de migrants dans la jungle de Calais, Van Hasselt s’inspire de photos-choc qui ont marqué notre actualité récente pour dessiner les contours d’un monde féroce et invivable. Lorsque Saint-Nicolas se rend compte que les ultra-riches festoient et mangent les enfants — littéralement —, il est saisi d’une sainte fureur. Dans un grand feu de joie, il massacre puissants en smokings et cuisiniers à hachoir, répare les enfants, leur redonne la vie et les emmène dans une farandole enchantée au milieu des bois, à la recherche d’un lieu de paix et de douceur. Mais un tel havre existe-t-il encore ? Il est temps de prendre le large ! Tout à la fois violentes et merveilleusement belles et poétiques, chacune des aquarelles qui composent cet ouvrage incite tant à la révolte qu’à la rêverie. Le contraste entre l’horreur de notre monde et la féérie de légendes médiévales qui ne peuvent être saisies que par un regard d’enfant est saisissant. Dédié aux enfants, aux invisibles, aux sans-papiers, aux rebelles, aux décroissants, aux soulèvements, à la terre, à l’eau, à l’air et au feu, ce roman graphique est un chef d’œuvre. 

Thierry Van Hasselt, La Véritable histoire de Saint-Nicolas, éditions FRMK, 2023, 168 pages, 29Є.F. M. 

Mark Hunyadi, professeur de philosophie à l’ULouvain, est un des théoriciens francophones les plus passionnants en matière de critique du libéralisme et des changements sociétaux sous l’angle politique et moral, tels les modes de vie (La tyrannie des modes de vie. Sur le paradoxe moral de notre temps, 2015), le post-humanisme (Le temps du post-humanisme. Un diagnostic d’époque, 2018), ou encore, comme ici, les avatars de l’individualisme. Il fait retour sur la source de l’individualisme moderne : la révolution nominaliste du XIVe siècle, moment où la liberté négative — échapper aux contraintes des pouvoirs temporels et religieux — et la volonté débridée de chacun d’agir à sa guise deviennent le nouveau cadre anthropologique, ce qu’il appelle « l’éthique des droits », dont nous payons le prix fort aujourd’hui et dont il conviendrait de sortir, à cause de son « effet réversif » : « sa défense de l’individu se retourne mécaniquement en emprise du système sur lui ». Cette éthique basée sur le contrat (anti-)social, il la repère dans le libéralisme, le minimalisme, le libertarianisme, et aujourd’hui le wokisme qu’il voit non comme une déconstruction de la modernité, mais au contraire comme l’aboutissement de l’idéologie libérale. L’emprise numérique pousse à son comble le nominalisme en fabriquant le sujet libidinal résolu à assouvir immédiatement d’un clic ses volontés et désirs consuméristes, et met la société en pilotage automatique. Il y a une autre manière de s’émanciper, nous dit l’auteur : par « l’épreuve qualitative du monde », par un « commun de conviction capable d’orienter l’action », par le sens des limites, sans oublier les changements venant de la motivation personnelle, de l’éducation et de l’institution. Au bout, la déclaration de l’esprit comme « patrimoine commun de l’humanité », étape pour entrer dans le second âge, post-nominaliste, de l’individu. 

Mark Hunyadi, Le second âge de l’individu. Pour une nouvelle émancipation, PUF, 2023, 187 pages, 16€.B. L. 

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Articles

Lettre ouverte d’un médecin à l’Hopital de Gosselies

Suite à notre publication Pic Pic Pic Hourra, reprenant une communication du Secrétariat de Direction de la Clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies invitant son personnel à se faire vacciner avec l’injection Covid-19, le Docteur Stéphane Résimont a décidé de les interpeller. Nous relayons sa réponse ici. 

« A l’attention de« A l’attention de

Secrétariat de Direction, de la Clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies

Directeur médical de la Clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies

Responsable de service médical du personnel de la Clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies

Monsieur, madame, collègues,

Je lis avec effroi dans la presse non subventionnée, non aux ordres :

« Bonjour à tous,

Le ciel est encore bleu mais l’hiver approche à grands pas.… il est donc temps de penser à remettre nos anticorps à jour.…

Que ce soit contre la Covid-19, qui remonte un petit peu en cette période de rentrée, ou contre la grippe qui tôt ou tard reviendra.

Cette année, vous avez la possibilité de vous faire vacciner simultanément contre la grippe et/ou la Covid.

Pour vous protéger, protéger votre famille, vos proches et surtout pour protéger NOS patients.

Vous avez la possibilité de choisir soit:

- le vaccin contre la Covid seul;

- celui contre la Grippe seul;

- les 2 au même moment (1 dans chaque avant-bras);

- les 2 vaccins espacés de 14 jours.

Nous vous invitons à vous inscrire via le formulaire en ligne afin de choisir le moment de vaccination qui vous convient le mieux. » 

ET

« Afin de pouvoir départager les ex-aequo du best off de vaccination, merci de renseigner votre service ». 

Rassurez moi, j’ai mal compris !!!??, vous insistez pour que votre personnel subisse l’injection d’une soupe expérimentale de phase 3 qui :

Mortalité du « vaccin » : entre 1/800 et 1/1000 personnes piquées, ce qui donne dans une étude toute récente que vous trouverez en annexe, par extrapolation statistique (grâce aux données de pays fournissant les chiffres de décès comparés VAX/non VAX) de l’ordre de 17 millions de morts toutes causes confondues suite à l’injection de cette soupe expérimentale en phase 3–4 confondues.

Le risque bénéfice/risque est donc complètement inversé, sauf , peut être chez les plus de 65 ans en très mauvais état b(combien de membres de votre personnel sont-ils concernés ?)

Myocardites chez les jeunes piqués : aux alentours de 1/450 : sachant que ces myocardites auto-immunes n’ont en rien le pronostic favorable des myocardites virales

Risque de fausses couches et malformations fœtales « explosées » suite à l’inclusion de femmes enceintes dans cette expérimentation mondiale de phase 3 et 4 confondues incluant des milliards de malheureux cobayes non consentants.

Vous n’êtes pas sans savoir qu’une plainte au pénal a été déposée par l’association Notre bon droit à l‘encontre de l’AFMPS concernant la prise en charge catastrophique de la crise covid et surtout concernant la mise sur le marché d’une substance toxique dont les études préalables ont fait l’objet de fraudes et dont les effets toxiques ont très vite été reconnus.

Malgré la mise en évidence de cette fraude, l’AFMPS n’a pas fait suite et n’a pas retiré du marché ces substances toxiques et inutiles.

3.-Télécharger

Le CSS : conseil supérieur de la santé fait machine arrière toute !

Cette analyse de la létalité conduit le Conseil Supérieur de la Santé à suivre les conclusions du National Imunization Technical Advisory Group et à donner en page 13 l’avis suivant :

Bien sûr, la vaccination par ARNm mérite bien d’autres débats, mais à la lueur de ces seuls éléments qui sont par ailleurs supportés par de nombreuses études conduites par des chercheurs sans conflit d’intérêt, il apparaît que les médecins qui ont déconseillé la vaccination de masse, ont honoré leur Art et protégé leurs patients !

5‑Télécharger

Vous trouverez ci bas plus de 250 études venant des revues médicales les plus reconnues . Donc : arrêtons/Arrêtez le massacre !

Une action au pénal à l’encontre des médecins responsables est en cours de préparation : les avocats définiront précisément les chefs d’inculpation : défaut de prévoyance, mise en danger de la vie d’autrui, non-respect de la science etc. etc. etc. seront entre-autres évoqués.

4‑Télécharger

Par la suite ou concomitamment toute personne, collègue, groupe de personnes, société scientifique, savante auront à répondre des même chefs d’inculpation pour avoir promotionné et injecté sans consentement écrit ce produit expérimental iatrogène, inefficace et souvent mortel.

Dr Résimont »

En Anglais https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10452662/

En Français 

https://pgibertie.com/2023/09/07/spikeopathieune-etude-australienne-sappuyant-sur-253-publications-demontre-la-dangerosite-de-la-proteine-spike-post-vaccinale-et-aborde-toutes-les-maladies-induites/

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He sues Switzerland and Pfizer

Pascal Navaldy, citoyen à la double nationalité suisse et britannique, ancien banquier et conseiller, attaque les États en Justice après avoir subi, sous la pression, l’injection d’ARN messager expérimental lors d’un des épisodes de rhumes à Coronavirus récents.

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Il attaque la Suisse & Pfizer

Pascal Najadi, citoyen à la double nationalité suisse et britannique, ancien banquier et conseiller, attaque les États en Justice après avoir subi, sous la pression, l’injection d’ARN messager expérimental lors d’un des épisodes de rhumes à Coronavirus récents.

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Wokisme : contradictions, deux poids et deux mesures

De plus en plus implanté en Europe de l’ouest dans les institutions universitaires et artistiques, les associations, les syndicats, les entreprises, les médias[note], les réseaux (a)sociaux, jusqu’aux mouvements de jeunesse, relayé sur le mode apologétique, le phénomène woke parvient généralement à passer sous les radars d’une critique philosophique sérieuse, au-delà des postures correctes ou compassionnelles de convenance. Il n’en fallait pas plus pour que Kairos apporte sa pierre à cette tâche.

Le wokisme est-il une simple mode ou une rupture anthropologique dans la postmodernité ? Ne vaticinons pas, il est à ce stade difficile de le dire. Envers lui, deux réactions sont attendues du public : a minima l’acceptation, ou mieux encore l’adhésion enthousiaste. Issu des rangs progressistes, antifascistes et de l’écologie institutionnelle, son comité de soutien n’admet pas son rejet ni même sa critique, qu’elle vienne d’un ministre, d’une philosophe ou d’un journaliste. Il est frappant que des associations[note], sévissant entre autres dans le cadre scolaire, visent directement à lutter contre la transphobie[note], cela pour couper l’herbe sous le pied des critiques et des sceptiques, court-circuitant tout débat démocratique, rationnel et contradictoire[note]. C’est la tactique du fait accompli, l’imposition d’une nouvelle normalité et le constat de « ce qui arrive », comme disent avec pédanterie les adeptes de la déconstruction (Jacques Derrida) et la plupart des sociologues, toujours complaisants envers les « pratiques culturelles nouvelles » : « Si cela advient, c’est que cela a de bonnes et légitimes raisons d’advenir, raisons qu’il faut dès lors mettre à jour, sans porter de jugement de valeur ». Face au wokisme (entre autres), l’intellectuel postmoderne renonce à son jugement, devient « dès lors fanatique sans conviction, il n’est plus qu’un idéologue, un penseur hybride, comme on en trouve à toutes les périodes de transition », il s’apprête à « vénérer n’importe quelle idole et à servir n’importe quelle vérité, pourvu que l’une et l’autre [lui] soient infligées et qu’[il] n’ait pas à choisir [sa] honte ou [son] désastre[note] ». Dany-Robert Dufour sauve, lui, l’honneur de la gent intellectuelle ! Il a bien distingué les deux acceptions de la transphobie. La première est passive et reflète l’étymologie ; elle est perplexe et même inquiète face à un courant de pensée et d’action « révolutionnaire » puisqu’il remet en cause le repère immémorial de la différenciation sexuelle femme/homme[note]. Quoi de plus normal et sain que l’étonnement philosophique ? Mais par inversion des rôles on présente « celui qui est terrorisé comme celui qui terrorise[note] », ce qui nous amène à la seconde acception, active et non étymologique : la haine des personnes transgenres, jusqu’à les agresser de diverses manières. Faut-il préciser que seule la première acception est légitime, éthiquement et étymologiquement ? Cependant, les activistes trans se gardant bien de faire cette indispensable distinction, il n’y a donc pas de raison de les prendre au sérieux[note], d’autant plus qu’ils ne sont pas à une contradiction près — ce que nous allons maintenant relever. Depuis que le danger pandémique (sic) est écarté (re-sic), ils mettent les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu. Ontils lu Sun Tzu, pour que vainque le wokisme ? 

ILS (SE) DISENT « ÉVEILLÉS » ? 

Étymologiquement, le terme « woke » vient de l’anglais argotique to be awake, qui signifie « être éveillé », sous-entendu à la réalité de toutes les dominations, injustices et discriminations sociales. Nous avons donc affaire à des militants plus clairvoyants que leurs concitoyens, mais qui nient appartenir à ce qu’ils incarnent : le wokisme ne serait qu’un terme péjoratif utilisé par les conservateurs. Qu’en dirait Erikah Badu, qui a chanté I stay woke en 2008 ? Le lien n’est-il pas également évident avec Black Lives Matter ? Alors qu’ils battaient déjà la campagne depuis quelques années, durant la covidiotie on ne les a subitement plus entendus, car il eût été inconvenant de ramener leur cause tellement particulière quand des centaines de milliers de leurs congénères risquaient de trépasser du coronavirus, comme alertait le clergé scientifico-médiatique. Les « éveillés » wokes (excusez-moi pour la redondance, nécessaire, cf. infra), d’habitude si réactifs, n’ont pas protesté contre des mesures politico-sanitaires indéniablement discriminatoires et injustes (professions essentielles/non essentielles, vaccinés/non vaccinés), en plus d’être la plupart du temps illégales. Ceux qui l’ont fait sont d’autres « éveillés » que la clique des covidistes et des anti-complotistes a raillés, entre autres en raison de leur éveil revendiqué. Il y aurait donc des bons et vrais éveillés à respecter, admirer, soutenir – les wokes – et des mauvais et faux éveillés à mépriser, démoraliser, mettre hors d’état de nuire – les requérants contre la mystification pandémique[note]. Liberté de changer de genre ou de sexe à sa guise, mais aucune liberté de refuser de porter une muselière, de se laisser enfermer et couvre-brûler ![note] Deux poids, deux mesures, comme d’habitude, nous y reviendrons bientôt. 

ILS DISENT « LUMIÈRES » ? 

« Mais où sont passées les Lumières ? », chantait Gérard Manset en 1984. Aujourd’hui, il est en mesure de connaître la réponse. Les progressistes-antifascistes-woke (PAW) se réclament de l’héritage des Lumières, qu’il faudrait défendre âprement contre l’extrême droite, en focalisant sur une seule de ses composantes : l’émancipation. Soit. Mais les Lumières c’est aussi l’universalisme[note], que les PAW combattent au nom du respect des identités (trans) individuelles, de l’intersectionnalité et du nouvel anti-racisme racialiste et essentialiste[note]. C’est aussi le libre-examen, la discussion rationnelle et la liberté de parole et d’expression, que les PAW abhorrent au nom du combat contre les idées « nauséabondes » et le patriarcat. « L’idéal des Lumières a vu dans la Raison la base même de l’émancipation humaine. Mais, avec l’individualisme, chacun s’est pensé comme devant avoir raison et le processus s’est retourné contre lui-même[note]», résume le philosophe Michel Meyer. Tyrannie de l’amourpropre et des désirs-fantasmes illimités, on se conduit « comme si l’on était le seigneur de sa propre existence » (Christopher Lasch), alors que « la morale des Lumières découle non de l’amour égoïste de soi, mais du respect pour l’humanité[note] ». Sont-ce là des Lumières prises à la carte, en attendant de les éteindre définitivement ? 

ILS DISENT« SOCIÉTÉ MULTICULTURELLE » ? 

Ici, la contradiction atteint son comble. Car ceux qui promeuvent le wokisme et ceux qui appellent à une Europe multiculturelle (la « créolisation ») sont justement… les mêmes. Comment les PAW imaginent-ils faire coexister les deux choses ? Croient-ils que les immigrés/réfugiés/migrants du Sud global vont spontanément tomber sous le charme des transgenres, queers gender fluid et autres drag queens et kings qui égaient les cités d’Europe ? Ne savent-ils pas qu’une grande partie de l’humanité est toujours religieuse et traditionnelle, que les convictions, les affects et les préjugés ne restent pas bloqués à la frontière ? Comme le souligne la philosophe Ágnes Heller, « les migrants sont des étrangers qui arrivent chez nous d’on ne sait où, ont des coutumes, des religions, des traditions, des légendes, une vision différente du vrai et du faux[note] ». Les PAW espèrent-ils les convaincre du bien-fondé moral de leur cause à coups de discours bienveillants et inclusifs ? Comment articuler wokisme et immigrationnisme ? Combattre à la fois la transphobie et l’islamophobie et la xénophobie ? Cela en deux volets à (essayer de) mener de front : faire accepter aux communautés immigrées (et à l’ensemble du corps social) le projet global du wokisme ; lutter à leurs côtés contre le « racisme systémique » dont elles sont victimes. Bonne chance avec ces tâches titanesques… Ici encore, c’est le règne du deux poids, deux mesures, comme le remarque Dufour : « On stigmatise, à juste titre, les excisions pratiquées de force sur des jeunes femmes de certaines ethnies lointaines, mais pourquoi notre époque célèbre-t-elle le jeune Occidental, a priori informé, qui demande l’amputation de ses organes intimes, soit une mutilation volontaire ?[note] ». 

ILS NOUS ACCUSENT DE « PANIQUE MORALE » ? 

L’accusation revient sans cesse : face au wokisme, beaucoup de gens éprouveraient une peur déraisonnable, et même une « panique morale » qu’il faudrait surpasser pour évoluer vers l’éveil et « être de son temps ». À nouveau deux poids, deux mesures : rappelons-nous, les autorités politiques et scientifiques nous avaient instamment priés d’avoir peur du coronavirus, question de responsabilité et de solidarité (sic). Maintenant, elles nous enjoignent – par l’intermédiaire de leurs institutions subventionnées et des médias aux ordres – à ne pas avoir peur du grand chambardement trans et à l’accueillir inconditionnellement, question d’ouverture, de tolérance et d’éthique. Moralité : comme il y a des bons et des mauvais éveillés (cf. supra), il y a aussi des bons et des mauvais peureux. Mais nous ne paniquons pas, chers wokes, nous mettons votre discours et votre projet en question et ne tombons pas d’accord avec vous. 

Est-ce si difficile à comprendre et à accepter ? Notre (op)position vous blesse-t-elle à ce point ? Et puis, êtes-vous démocrates, oui ounon? 

ILS NE DISENT PAS« TRANSHUMANISME » 

Il y a quelques années, lors d’un échange par Internet, un homme français que je suppose d’une génération récente[note] m’avait reproché de faire un parallèle, selon lui incongru, entre le mouvement LGBTQIA+ et le transhumanisme, car il considérait ce dernier comme une idéologie d’extrême droite. Pourquoi pas, ça se discute[note]. Mais les wokes ne prennent pas officiellement position sur le sujet. Pourquoi ? Par embarras ou par stratégie ? La fenêtre d’Overton ne serait-elle pas encore assez ouverte ? Comme elle est la cible de sa propagande, la société civile serait en droit d’attendre une clarification de leur part. Revenons à la charge : hé, les wokes, vive ou à bas le transhumanisme ? Au-delà des trans(es), quelle différence faites-vous entre celui-ci et le transgenrisme, le transsexualisme ? Envoyez vos réponses en toute indiscrétion à la rédaction de Kairos. 

AVEC LES COMPLIMENTS/ COMPLÉMENTS DE LA BIOPOLITIQUE… 

Le transgenrisme s’inscrit dans le cadre de la biopolitique que nous subissons depuis deux siècles. « Subissons », car on ne peut pas affirmer que grâce à elle la condition humaine se soit entretemps foncièrement améliorée — sauf à toujours revenir avec ces arguments petit-bourgeois-hédonistes de la généralisation des soins de santé et de l’allongement de l’espérance de vie (dont on voit d’ailleurs poindre les limites depuis une quinzaine d’années dans les pays industrialisés). L’État biopolitique n’a cessé de renforcer son emprise en détruisant nos modes de vie traditionnels, en nous contraignant à la rentabilité économique, en assortissant notre liberté individuelle de mécanismes de contrôle toujours plus envahissants, en nous faisant basculer de sujets de droits en corps biologiques à « faire vivre », en remplaçant la loi par la norme, en modifiant scientifiquement et techniquement notre environnement, en gérant les masses par la statistique, en faisant régresser le politique, reformulé en problèmes moraux et médicaux à résoudre. « […] la biopolitique renvoie à un art particulier de gouverner, qui est tributaire des techniques libérales de contrôle social et de gouvernement de soi[note] », commente Thomas Lemke en pensant à Michel Foucault. Mesures hygiénistes collectives et revendications individuelles des trans ressortissent d’une même logique d’interventions biotechnologiques sur base de procédures administratives et légales. Voilà probablement la raison pour laquelle le wokisme s’est senti en congruence avec le covidisme, gardant un silence complice sur ses exactions. « Le paradoxe de la biopolitique est qu’au moment même où la sécurité et l’amélioration de la vie sont devenues un enjeu pour les autorités publiques, la vie est menacée par des moyens techniques et des politiques de destruction jusqu’alors inimaginables[note] », annonce Lemke. Car c’est bien l’industrialisme et le militarisme – et non la « domination patriarcale » – qui restent notre problème n° 1. Souvent uniquement désigné comme terroriste[note], Theodore Kazcynski alias Unabomber, récemment décédé, était aussi l’auteur d’un essai magistral, Le manifeste de 1971. L’avenir de la société industrielle, réédité aux éditions Climats en 2009. Sa radicalité continue à nous interpeller. (lire pp. 18 & 19) 

…ET D’INTERNET 

Comment dégonfler le phénomène woke, à supposer qu’il ne se dégonfle pas de lui-même ? D’abord en « décolonisant » de son influence toutes les instances mentionnées dans le chapeau, ainsi que le divertissement[note]. Ensuite, en débranchant Internet, principal véhicule de leur marotte. Ces deux hypothèses sont jusqu’à nouvel ordre très improbables ! Les thuriféraires du wokisme prétendront qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, que la proportion d’individus contrariés par leur sexe « assigné » ou leur genre est la même depuis l’Antiquité, sauf que cela n’était pas connu ; la Toile ne ferait rien d’autre que de les révéler enfin au grand jour. Avançons une autre hypothèse, non exclusive de la précédente : et si c’était plutôt le web qui propulsait le phénomène hors de sa niche originelle ? Les réseaux (a)sociaux ne font pas que mettre en relation des individus ayant au départ des goûts et penchants similaires, ils influencent idéologiquement leurs usagers au moyen des « bulles cognitives[note] », ce que les PAW reconnaissent et déplorent à propos de la progression des idées d’extrême droite. C’est exact, mais pourquoi n’en irait-il pas de même pour leurs propres engagements ? Ou alors, c’est à nouveau deux poids, deux mesures : « Braves réseaux sociaux quand ils diffusent nos sentiments PAW, maudits réseaux sociaux quand ils rendent service aux fachos! ». Il est à parier que sans Internet le phénomène trans ne serait pas ce qu’il est : une épidémie psychique qui touche des millions de jeunes (et moins jeunes) Occidentaux, soit dans la version forte en les incitant à « transitionner », à leurs dépens mais au grand bénéfice de Big Pharma (qui vendra des bloqueurs de puberté, puis des hormones) et de la techno-médecine (qui vendra des opérations chirurgicales) ; soit dans la version faible en les incitant a minima à l’indulgence en tant que spectateurs, ou mieux, à l’exaltation en tant que supporters – ceux-ci étant repris sous le terme d’« alliés ». Les voix réellement critiques, elles, restent rares[note]. Cette épidémie-ci n’inquiète pas les pouvoirs publics, au contraire ils lui apportent leur soutien, tout comme les médias, et la justice, dans une certaine mesure. Cette « dysphorie de genre à apparition rapide » a été mise en évidence par la chercheuse étasunienne Lisa Littman[note]et les psychanalystes Céline Masson et Caroline Eliacheff[note] de ce côté-ci de l’Atlantique ; tellement rapide, trop rapide qu’une partie des transgenres regrettent leur choix après quelques années et tentent de revenir à leur ancienne condition en « détransitionnant » (voir les cas de Keira Bell, Layla Jane, Chloé Cole, entre autres). De toute manière, leur mésaventure laissera des traces inaltérables, au moins psychologiques, voire physiques si elles sont passées par le bistouri, et l’on peut déjà avancer que le reste de leur vie est ruinée — rappelons-nous du cas historique de David Reimer (1965–2004), victime du docteur John Money[note]. Tout cela au nom du Progrès… 

Nicolas Bart 

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Articles

Des vaccinés produisent encore de la protéine spike après deux ans

Contrairement à ce qu’avaient affirmé les autorités, les vaccins Covid peuvent modifier l’ADN. Des effets graves et à long terme ont été mis au jour.

De nouvelles recherches montrent que les vaccins Covid contiennent des proportions considérables de résidus d’ADN capables de s’intégrer en permanence dans le génome humain, causant maladies chroniques et cancers. Ceci pourrait aussi expliquer les excès de mortalité observés depuis le début des campagnes de vaccination.

Un article de Covidhub.ch*

Acte 1 : des analyses sanguines troublantes

L’enquête que nous vous présentons a débuté par une intrigante publication de l’ancien banquier suisse Pascal Najadi. L’auteur d’une plainte pénale pour abus de pouvoir contre le président de la Confédération Alain Berset est triplement vacciné et autant de fois remonté contre les autorités sanitaires depuis qu’une analyse de son sang lui a révélé que son corps continue de produire de la protéine spike vaccinale plus de 18 mois après sa dernière injection Pfizer/BioNTech.

Contacté, l’intéressé nous a fourni les résultats du laboratoire ainsi qu’une lettre du Prof. Sucharid Bhakdi confirmant que « les résultats des tests indiquent clairement que M. Najadi souffre d’effets irréparables à long terme provoqués par le produit ARNm injecté fabriqué par PfizerBiontech » (voir les ressources en fin d’article).

Une protéine toxique

Les analyses sanguines du banquier révèlent la présence de protéine de pointe mais pas de capsules nanolipidiques que l’on trouve dans les injections. Pour le scientifique, ceci indique qu’il ne s’agit pas de protéine de pointe résultant de l’administration d’un « vaccin » mais qu’elle a été produite récemment par le corps du vacciné.

Quelques recherches plus tard, nous trouvons un avocat allemand, Me Tobias Ulbrich, représentant plusieurs clients qui ont également fait analyser leur sang pour arriver aux mêmes conclusions que Pascal Najadi : leur corps produit en permanence de la protéine de pointe, une substance toxique, et personne ne peut leur dire si et quand ça s’arrêtera.

Autorités sanitaires incapables d’expliquer

L’ex-banquier avait sollicité l’Office fédéral de la santé publique en Suisse à ce sujet. Ce dernier a été incapable de lui donner des réponses, arguant qu’il ne pouvait pas se prononcer sur un cas individuel. Pascal Najadi en avait déduit que l’office ne maîtrisait en fait rien concernant ces nouvelles technologies vaccinales.

La persistance de la présence de protéine de pointe détectée chez Najadi et d’autres injectés reste officiellement inexpliquée et se situe bien au-delà des 14 jours communiqués lors du lancement des campagnes de vaccination Covid.

Acte 2 : le rôle de l’ARN

Tout le monde connaît l’ADN, représenté par une double hélice et contenant notre code génétique. L’ARN lui n’est constitué que d’un seul brin. La cellule en fabrique au besoin en lisant une partie de l’ADN qui lui servira ensuite de cahier des charges pour produire une protéine.

Une dose de « vaccin » Covid à ARN messager contient des milliards de brins d’ARN messager, qui vont déclencher la production d’autant de protéines de pointe du virus SARS-CoV‑2 dans les cellules où ils parviennent. Ces protéines de pointe vont activer une réponse du système immunitaire.

En théorie et officiellement – toutes les autorités sanitaires ont bien insisté là-dessus pour rassurer les futurs vaccinés – les « vaccins » Covid ne contiennent pas d’ADN et il n’y a pas d’altération permanente de nos cellules.

Comme on va le voir, de sérieux doutes écornent malheureusement les affirmations officielles.

La protéine de pointe a de plus été présentée comme une substance inoffensive lors des campagnes de vaccination alors que l’on sait qu’elle est toxique pour le corps humain et cause la plupart des complications du Covid, dont les réactions inflammatoires et allergiques.

Acte 3 : comment sont fabriqués les brins d’ARN messager que l’on retrouve dans les « vaccins » Covid ?

Pour communiquer, les bactéries s’échangent des ‘messages’ génétiques importants à l’aide de ce qu’on appelle des plasmides. Par exemple si une bactérie trouve un nouveau mécanisme qui augmente sa résistance face à des antibiotiques, elle va encapsuler cette information dans des plasmides, qui vont être produits et ‘diffusés’ aux autres bactéries.

Le processus de fabrication des brins d’ARN des vaccins Covid requiert justement de passer par la manipulation génétique de bactéries en utilisant des plasmides, dans lesquels on aura préalablement introduit la séquence d’ADN correspondant à la protéine de pointe du SARS-CoV‑2.

Le plasmide est multiplié dans des bactéries et utilisé comme modèle pour produire en masse de l’ARN messager qui sera capable de déclencher la production de protéine de pointe dans les cellules des vaccinés. L’ADN doit ensuite être éliminé et l’ARN messager est alors mélangé à des lipides pour produire des nanoparticules capables de faire entrer l’ARNm dans nos cellules. Nous allons voir que ce n’est pas le cas.

Acte 4 : le bug dans la matrice

Il faut savoir que les autorités sanitaires ne contrôlent pas elles-mêmes les différents lots pour s’assurer de la qualité des vaccins. Seuls les fabricants sont responsables de l’assurance qualité des produits qu’ils commercialisent.

Dans le cadre de  l’autorisation de mise sur le marché du vaccin de Pfizer, l’Agence européenne des médicaments (AEM) a ainsi dû se contenter de consulter les données fournies par le fabricant.  L’AEM s’est étonnée auprès du fabricant que le produit final n’avait pas été séquencé génétiquement pour s’assurer que l’on y retrouvait bien que de l’ARN messager et pas d’ADN ou d’autres résidus, nous apprend le scientifique allemand Florian Schilling dans une présentation (voir les ressources).

Pfizer a répondu qu’il avait volontairement renoncé au séquençage en avouant que ce n’était certes pas optimal, mais que cela se justifiait pour réduire les coûts. Les autres fabricants ont également renoncé à ce séquençage génétique dans le cadre de leur assurance-qualité.

Parmi les techniques alternatives d’évaluation du produit utilisées par Pfizer figure l’électrophorèse, qui permet de décompter les éléments présents dans une solution en fonction de leur taille.

Dans les documents fournis par Pfizer à l’AEM, dont nous reproduisons un schéma ci-dessous, l’ARN messager de la protéine de pointe vaccinale est représenté par un pic central élevé. L’anomalie, ce sont les « pentes » des deux côtés du pic, qui représentent de mystérieux ‘objets’ génétiques dont la taille ne correspond pas à celle de l’ARN messager et qui ne devraient pas être présents dans une solution purifiée.

L’AEM avait d’ailleurs voulu en savoir plus et avait demandé les données brutes à Pfizer. Le fabricant s’était engagé à les fournir mais jusqu’à ce jour, elles n’ont toujours pas été livrées.

Acte 5 : des chercheurs indépendants entrent en jeu

Un groupe de chercheurs, inquiets notamment des conséquences des injections Covid chez les jeunes, a décidé début 2023 de prendre les choses en main et de séquencer des lots de « vaccins » de Pfizer et de Moderna. Toute leur démarche est expliquée en détails dans un premier article et son complément rédigés par Kevin McKernan, biologiste moléculaire, spécialiste des manipulations génétiques et du séquençage, qui a participé à l’analyse.

Leurs découvertes sont de nature inquiétante:

Quantité d’ADN anormalement élevée – La présence de plasmides contenant de l’ADN de protéine de pointe a été confirmée dans des proportions considérables pour les « vaccins » de Pfizer et Moderna : entre 20 et 35%, soit bien au-delà des limites de contamination fixées par l’AEM (0.033%). Une seule dose contient donc plusieurs milliards de ces plasmides qui ont servi à produire l’ARN messager et auraient dû ensuite être éliminés. Cette information est déjà une preuve de la non-conformité de ces produits par rapport à la réglementation en vigueur.

Accélération de l’antiobiorésistance – Fait inquiétant, l’ADN de ces plasmides contient des gènes qui les rendent résistants à deux antibiotiques : le néomycine et le kanamycine. L’introduction de milliards de gènes de résistance aux antibiotiques dans des plasmides à forte capacité de réplication, en permettant une sélection de bactéries résistantes à ces traitements dans le microbiome, devrait susciter des inquiétudes quant à l’accélération de la résistance aux antibiotiques à l’échelle mondiale. Certains experts estimaient déjà avant la crise du Covid qu’à l’horizon 2050 nous n’aurions plus d’antibiotiques efficaces.

Haut facteur d’erreur de copie – Les scientifiques affirment que la présence d’un nucléotide appelé pseudouridine est très inquiétante car il est réputé pour avoir un taux d’erreur de copie d’un nucléotide sur 4000. Ce qui représente entre 5 et 8.5 millions d’erreurs de copie possibles par dose de vaccin. Et personne ne peut dire à quoi ces erreurs correspondent vu qu’elles sont imprévisibles.

Intégration permanente et transgénérationnelle – Les plasmides vaccinaux peuvent atteindre une bactérie ou une cellule humaine. Ce dernier cas est considéré comme problématique car il est possible que le brin d’ADN contenu dans le plasmide soit intégré au code génétique de la cellule humaine de manière permanente, lui permettant à tout moment de produire de la protéine de pointe vaccinale de manière autonome, toute sa vie. Selon toute vraisemblance, c’est ce qui arrive à Pascal Najadi et aux clients de Me Ulbrich en Allemagne. Le Prof. Bhakdi a rappelé à ce propos que chaque division de cellule est l’occasion pour cet ADN importé de modifier le génome de l’hôte. Si cette intégration se passe dans une cellule souche, un ovule ou un spermatozoïde, la modification génétique sera transmise aux générations suivantes. C’est grave car aujourd’hui la science ne propose pas d’outil pour enlever un gène.

Plus incompréhensible, l’ADN du plasmide utilisé par Pfizer contient une séquence (SV 40) qui lui permet d’être transféré dans le noyau même lorsque la cellule ne se divise pas et affecter ainsi des cellules. Sa présence est pourtant inutile pour la production d’ARN messager dans les bactéries. Cette séquence est absente des plasmides utilisés par Moderna.

Le vaccin Covid de Johnson&Johnson pose lui un risque d’intégration encore plus grand car il base sur un virus à ADN et utilise un promoteur beaucoup plus puissant que SV 40, appelé CMV. Ceci débouche sur un risque d’oncogénèse et de production continue de protéine de pointe bien plus élevés qu’avec les ARN messagers, affirme Marc Wathelet, un biologiste moléculaire et spécialiste des coronavirus que nous avons consulté.

Comme l’ADN de la protéine de pointe du plasmide vise les cellules de mammifères, il y a très peu de chance que l’intégration se fasse de manière permanente dans le génome d’une bactérie intestinale. À défaut de devenir des usines à protéine de pointe, ces bactéries – qui ne sont pas des cellules humaines – pourraient par contre multiplier les plasmides vaccinaux et ainsi contribuer à augmenter le risque de contamination à des cellules humaines, appelée « bactofection » ou « transfection ».

Acte 6 : les conséquences – risques de cancers

Marc Wathelet confirme que si « le risque de contamination des bactéries du microbiome reste faible, ce sont les risques d’inflammation et surtout de cancers liés à la contamination des cellules du corps des vaccinés par de l’ADN qui sont plus inquiétants ». L’expert souligne qu’il est « impossible de quantifier ce risque ». Il constate « une augmentation de certains cancers, mais on ne sait pas si c’est dû à l’ADN, à l’ARNm, au système immunitaire qui s’affaiblit, aux lipides présents dans les nanoparticules, ou à une combinaison de ces facteurs ».

L’intégration d’ADN de protéine de pointe peut expliquer que les effets ne soient pas immédiats après la vaccination mais se développent au fil du temps. Certains scientifiques lient ainsi l’excès de mortalité observé en 2022 dans tous les pays vaccinés avec une production permanente de protéine de pointe. Une analyse de Jarle Aarstad va dans ce sens et démontre une corrélation inquiétante : pour chaque pourcent de taux de vaccination, on observe +0.1% de mortalité en excès l’année suivante.

Acte 7 : et que faire maintenant ?

Si on avait avertit les futurs vaccinés qu’on allait leur injecter du matériel génétique qui allait probablement s’intégrer à leur propre génome, combien auraient encore accepté la piqûre ?

Il faudrait que les autorités sanitaires prennent conscience du problème et qu’elles fassent des analyses génétiques chez des vaccinés pour voir dans quelle mesure cet ADN vaccinal est intégré dans les cellules humaines et dans quels types de cellules.

Le Prof. Sucharit Bhakdi a récemment affirmé que les vaccins à ARN messager sont en fait des thérapies géniques qui devraient être retirées du marché. Ceci est d’autant plus important que, boostée par des bénéfices énormes, l’industrie vaccinale investit actuellement dans le développement de centaines de nouveaux vaccins à ARN messager.

On est toujours au stade expérimental

Quoi qu’en disent les médias grand public et les autorités, la science continue d’affirmer que ces thérapies géniques n’en sont toujours qu’au stade expérimental, comme en atteste cet extrait paru dans Nature en juillet 2022 :

« Bien qu’elles présentent plusieurs avantages par rapport aux approches conventionnelles basées sur les protéines, les thérapies basées sur l’ARNm en sont encore aux premiers stades de développement. L’instabilité des ARNm synthétiques et les réponses immunitaires générées contre ces molécules synthétiques ont été les principaux obstacles à l’adaptation de cette technologie. » Nature, Scientific Reports, juillet 2022

Pour les personnes concernées par cette production permanente de protéine de pointe, comme Pascal Najadi, elles sont contraintes pour l’instant à prendre à vie des traitements pour diminuer sa concentration. Leur système immunitaire est constamment occupé à éliminer leurs propres cellules qui produisent de la protéine de pointe, mais celles-ci continuent de se multiplier avec la modification génétique, rendant ce combat permanent et épuisant pour le corps.

Prouvé pour les cellules cancéreuses de foie humain 

Une étude, Alden et al., a démontré que des cellules cancéreuses de foie humain pouvaient intégrer de manière permanente le matériel génétique des vaccins de Pfizer. Les critiques ont affirmé qu’on ne pouvait pas tirer de conclusions pour les cellules saines. Ces résultats auraient par contre dû remettre en question le fait d’injecter ces produits à des patients atteints de cancer.

Comparaison avec les tests PCR

Le silence sur la contamination des injections Covid par de l’ADN est d’autant plus frappant lorsque l’on se rappelle qu’à l’époque des tests PCR, il suffisait de détecter dans notre nez quelques débris viraux incapables de se reproduire, avec un nombre de cycles de travail (CT, amplification) proche de 40, pour être déclaré positif et mis en quarantaine.

La contamination par l’ADN dont nous parlons ici dans les vaccins se détecte déjà à un CT de 20. Il s’agit d’une concentration un million de fois plus élevée que ce qui était considéré comme critique pour le SARS-CoV‑2 et cet ADN capable d’intégration est injecté au-delà des défenses de nos muqueuses.

Si les tests PCR avaient aussi été réalisés avec un CT de 20, le nombre de cas Covid positifs aurait été quasi nul et il n’y aurait pas eu autant de panique autour de cette pandémie.

Ressources

Résultats sanguins de Pascal Najadi

Unterschrift-Stempel-Befunde-Pascal-Najadi-Blutanalyse-Autoimmune-Krankheit-Prof.-Dr.-Brigitte-Konig-Stempel-UnterschriftTélécharger

Lettre ouverte du Prof. Bhakdi

Pascal-to-whom-it-may-mit-UnterschriftTélécharger

* https://www.covidhub.ch/vaccines-produisent-proteine-spike-apres-2-ans/

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CSI n°100

[INTERVIEW] Injection COVID: Un système immunitaire perturbé

Directeur de recherche au CNRS, docteur en biologie cellulaire et microbiologie, Jean-Marc Sabatier a dirigé plusieurs équipes de recherche académique, mais est aussi, notamment, éditeur de la revue « Coronaviruses ». Il s’y connaît donc dans le domaine. Dès mars 2020, il fait une découverte capitale, démontrant que ce n’est pas le virus qui est directement responsable du Covid-19, mais le dysfonctionnement du système rénine-angiotensine (SRA), un système hormonal qui est présent dans tous les organes et tissus du corps humain. Comme pour les autres qui disaient la vérité, proposaient le dialogue, offraient leur expertise pour aider les gens, il a été censuré, banni, ostracisé. Il nous parle de l’importance de la vitamine D, des effets secondaires dramatiques des injections, de l’importance du SRA dans le fonctionnement humain et des perturbations majeures que ces injections lui causent.

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Déni de la mort et capitalisme durant la crise sanitaire

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la gestion de l’épidémie de covid-19 aura non seulement malmené les vivants, mais aussi les morts. Les ordres furent d’une violence inouïe lors de ce que nous conviendrons de nommer tournant anthropologique majeur : confinement strict des personnes du troisième âge ; interdiction de visites pour les proches des pensionnaires résidant en maison de repos ; enterrements rationnalisés par solidarité constituent les traits saillants d’un épisode en tout point délirant. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, celui-ci n’est pas terminé dans la mesure où il incarne une ramification de la doctrine capitaliste ayant accéléré l’entrée de l’homme dans une ère ultra-numérique qui était jusque-là en gestation. Il sera question, dans cet article, de lier le déni de la mort qui fut à l’œuvre pendant la pandémie au déni de la mort entendu comme rouage essentiel du processus capitaliste. Mais qu’entendons-nous par capitalisme ? Nous inspirant du philosophe et psychanalyste grec Cornelius Castoriadis, nous définissons ce modèle social comme entreprise globale d’auto-accumulation illimitée par la (pseudo) maîtrise (pseudo) rationnelle des hommes sur l’environnement et des hommes sur eux même. Que cela signifie-t-il au juste ? 

Auto-accumulation illimitée indique que le modèle capitaliste se nourrit de lui-même et qu’il est anthropophage. Il ne perçoit pas la limite de son expansion qui se veut infinie. Il dénie le manque ainsi que le désir au profit d’une économie de la Jouissance particulièrement nutritive depuis la révolution fordienne. L’hubris domine ses modes de production et de consommation, comme en témoigne le philosophe allemand Anselm Jappe dans son ouvrage La société autophage : capitalisme, démesure et autodestruction, dans lequel l’auteur exhume le mythe d’Erysichton[note]. La (pseudo) maîtrise (pseudo) rationnelle consiste à combler le manque au travers d’une connaissance totale et d’une domination absolue de la Raison sur les différentes dimensions de l’existence. Elle représente une voie royale devant mener l’homme à la Jouissance. 

Si toute société s’est montrée désireuse, au cours de l’histoire, de dompter l’environnement qui l’entoure, la dynamique capitaliste est spécifique dans la mesure où le procès de maîtrise qu’elle déploie est non seulement orienté vers l’extériorité, mais aussi vers l’intériorité des vivants, ces derniers étant appréhendés comme des Choses utiles à la Croissance. Comme Castoriadis l’a explicité, cette volonté de recouvrir le Chaos ne s’étaye plus sur Dieu ou sur la magie comme il en était question autrefois, mais sur la Raison. Celle-ci est non seulement réifiée, mais aussi déifiée. Mais pourquoi cette démarche est-elle jugée (pseudo)-rationnelle par le philosophe ? Tout simplement parce que, comme Karl Marx l’a jadis figuré, le capitalisme a bâti sa charpente sur la fraude et sur la violence (notamment au travers de la colonisation et de l’expropriation des terres), attitudes en tout point irrationnelles. Cette irrationalité s’est particulièrement déchaînée pendant la crise sanitaire et continue son déploiement partout dans les espaces, y compris au sein de la sphère psychique. L’épisode du covid-19 a, en effet, sensiblement dévoilé l’existence d’une forme de totalitarisme de la Raison scientifique conviant les hommes à utiliser d’une manière adéquate leur Capital humain, les sociétés étant globalement gérées comme des entreprises (Emmanuel Macron est un exemple particulièrement limpide de cette volonté de management des âmes humaines). 

UNE RUPTURE ANTHROPOLOGIQUE 

L’immixtion du politique dans le lien intime que les vivants tissent avec les morts constituent une rupture anthropologique sans précédent. En rationnalisant les funérailles (rappelons qu’un nombre strictement limité de personnes étaient admis aux obsèques — quand il s’agit de poser des limites, démarche à laquelle elle n’est guère aguerrie, le Capital embrasse l’indécence), « l’altruisme sanitaire » a démontré à quel point il s’organise comme un absurde prolongement de la logique capitaliste. De tout temps, en effet, les rites funéraires ont opéré en tant que parade face à l’angoisse de la mort. En déniant ce fait pourtant élémentaire, les mesures hygiénistes 

ont brisé le sacré au profit de la Raison scientifique dans le but de préserver l’unique existence biochimique. Plus qu’une défense face à l’effroi que représente la finitude de la vie, les coutumes dont nous parlons favorisent la digestion psychique de la perte, c’est-à-dire le processus du deuil. Si l’on part du principe que ce procédé a été rompu pendant la crise, on pourrait se demander par quoi a‑t-il été remplacé ? Tout porte à croire qu’un mécanisme défensif particulièrement présent dans les perversions (et dans le capitalisme) a resserré encore un peu plus son étreinte sur le gouvernail des âmes, à savoir le déni. Tandis que la mort était occultée, elle se rappelait continuellement à la conscience sous la forme d’une expression altérée par les bilans comptables. Une démarche pseudo-rationnelle commanda chacun à opérer comme s’il était maître et possesseur de la mort et à déclarer la guerre à un agent invisible, guerre dont les armes devaient être celles de l’agir opératoire. Réduite à un chiffre, la mort évolua dans l’imaginaire des hommes tel un ersatz et fut, non pas théâtralisée dans l’intimité du rite, mais mise en spectacle au travers d’images lampées de pathos. 

POURQUOI LE DÉNI ? 

Le capitalisme repose sur la mise en acte d’un fantasme de toute-puissance et de maîtrise absolue qui nécessite de dénier les limites (ainsi que l’altérité) afin de convertir la nature et les hommes en marchandises échangeables sur le Marché du travail et de la consommation (réification). Lors de la crise sanitaire, tout s’est passé comme si le signifiant « virus » avait ébranlé cette fragile idée d’expansion infinie, rappelant aux hommes leur mortelle condition. Incapables de méditer sur une conception de la finitude qui viendrait réfuter leurs prétentieuses ambitions, les sociétés (celles, du moins, où le capitalisme est bien implanté) se sont défendues de la mort en procédant à une tentative délirante de maîtrise de celle-ci, tentative qui nécessita de dénier ce que représente la mort, à savoir une entité par essence immaîtrisable. Nous avons repéré quatre modalités du déni à l’œuvre pendant la crise et dans le capitalisme que nous allons maintenant analyser. 

1. Déni du lien 

Le capitalisme pervertit le lien dans la mesure où celui-ci ne s’établit quasiment plus que sur deux fétiches : l’argent et la marchandise. Dans le monde de la Jouissance, ce n’est plus seulement l’obsolescence des objets manufacturés qui est programmée, mais aussi celle des relations humaines. Les rapports que nous avions l’habitude de tisser avec nos aînés ont largement été instrumentalisés pendant la crise sanitaire. L’adieu par exemple — manière de boucler la boucle comme on dit —, adressé par le mourant à ceux qui restent (pour un instant du moins) sur le quai de l’existence, a été désavoué. Pourtant, bien que la mort soit fin de l’être, elle ne met pas fin aux liens qui se perpétuent dans l’intériorité du vivant. Non seulement ravi de confondre les relations de l’ordre de l’amour et celles de l’ordre du Marché, le capitalisme a mis en œuvre une perversion inédite où le lien à la mort lui-même a été réifié. 

2. Déni de l’individu 

Nous aurons compris que le capitalisme déploie un mécanisme sans lequel le processus d’auto-accumulation illimité serait inconcevable : la réification. Historiquement, la classe ouvrière fut la première sur laquelle ce procédé de chosification des âmes et des corps a été exercé. Ensuite, et jusqu’à ce que les principes à la fois pervers et puritains de la bourgeoisie finissent par embrasser l’ensemble des couches du social, ce sont les citoyens de tout horizon qui ont été réduits au rôle de consommateurs (de produits proposés sur le Marché par les détenteurs de capitaux, à savoir les bourgeois) et d’électeurs (d’hommes politiques ayant détrôné les nobles de leur siège lors des différentes révolutions du XVIIIe siècle, c’est-à-dire les bourgeois). Pendant la crise sanitaire, le déni du sujet œuvrant au sein du Capital a poursuivi la voie qui lui avait été tracée. Alors que les slogans infectés de pathos s’abattaient en flots sur les ondes (« Pense à moi, reste chez toi ») et qu’une vague de solidarité s’imposait à l’ensemble de la population (« tous ensemble contre le coronavirus »), les vieux moisissaient, seuls, dans les hôpitaux et dans des maisons de repos dédiées à leur attention. Confinés, privés de relations hormis celle de l’ordre du soin, beaucoup se sont laissé mourir, ce qui n’a pas empêché les politiques de répertorier ces défunts dans les graphiques de décès causés par le covid-19. Grâce à un chaleureux élan solidaire, les morts ont été examinés comme des données juste bonnes à faire grimper les courbes de mortalité de la même manière que l’on ferait grimper celle de la Croissance économique. 

3. Déni du temps 

La vieillesse est une idée insupportable pour le modèle capitaliste qui va jusqu’à développer une forme de racisme antivieux (il suffit, pour s’en convaincre, de constater le nombre de spots publicitaires vantant les bienfaits des crèmes anti-âge, ou encore la prolifération de la chirurgie esthétique). Effacer coûte que coûte les effets du temps qui passe constitue effectivement le meilleur moyen de sauvegarder l’illusion de toute-puissance si chère au modèle et de préserver le sentiment d’éternité. L’enfermement des personnes âgées dans les maisons de repos pendant la pandémie représentait à ce titre une crème anti-âge collective dernier cri qui permit de ne plus se confronter à l’écoulement d’un temps que l’on ne saurait voir (le temps fut d’ailleurs largement suspendu pendant cette période). Pourtant, comme le suggère Marie de Hezelle, méditer sur la finitude témoigne d’une attitude philosophique indispensable à toute société qui n’aurait pas fait de sa ruine un objectif inavoué. En tuant le temps — ne dit-on pas, par ailleurs, d’une activité que l’on n’apprécie guère (bien souvent son travail), qu’elle permet néanmoins de tuer le temps ? —, les hommes s’assèchent en masse. Là où la pensée demande une temporalité consistante, le passage à l’acte court-circuite le temps. Et s’il est certain qu’on a beaucoup agi pendant la crise, il n’en est pas moins sûr que nous l’ayons très peu pensée. 

4. Déni de la mort 

Il est remarquable de constater à quel point la mort a été occultée pendant la pandémie à l’endroit où on n’en n’a jamais autant parlé. Si on regarde de plus près, ce qui obsédait pourtant le discours n’était pas la mort en tant que telle mais sa copie, un simulacre. La mort fut ainsi mise en spectacle de l’unique manière que le capitalisme pouvait le faire : au travers du chiffre. L’interdiction de rendre visite aux aînés ainsi que l’assassinat des funérailles permirent inconsciemment aux hommes de confluer vers la même étendue dans le but de préserver l’océanique sentiment de toute-puissance. Les mesures sanitaires se sont mues de cette façon en actes opératoires permettant au modèle de perpétuer l’illusion de maîtrise. Afin de protéger la vie strictement biochimique comme on sauvegarderait une donnée sur un ordinateur, nous avons solidairement tué la mort. 

CONCLUSION 

Telle une loupe grossissante, la crise a dévoilé les détails du déni qui œuvrait déjà dans les soubassements de la machinerie capitaliste. De tout temps, les cultures ont tenté d’aménager un espace où la mort puisse se dire, se digérer, se penser. Pendant la pandémie, la mort fut interdite de parole, tandis qu’elle était constamment énoncée en tant que pure information au travers de l’image(souvent télévisée).La manière avec laquelle la faucheuse a été administrée n’a rien d’anodin. En se glissant dans la part la plus intime de l’homme, les politiques ont signé l’arrêt de mort du deuil. Comme le mentionne pourtant le psychanalyste britannique Wilfried Bion, c’est du deuil et de la reconnaissance de la perte que naît la pensée. Entraver le processus du deuil, tel qu’il en a été question pendant la pandémie, ne peut être perçu sous cet angle que comme un astucieux mécanisme de destruction des esprits. In fine, les monstrueux paradoxes qui agitaient déjà la bête ont été exaltés : protéger l’être d’une fin certaine en l’empêchant de vivre, rivaliser contre l’inerte en luttant contre le mouvant, éradiquer la mort jusqu’à tuer la vie constituent autant d’attitudes que l’on retrouve tout aussi bien à l’œuvre dans la démarche capitaliste que dans les mesures sanitaires. Elles témoignent d’un double élan pulsionnel présent en chaque homme, dans lequel L’Eros éternel livre une lutte acharnée contre son non moins immortel adversaire, Thanatos. Hélas, les pulsions de mort semblent avoir pris davantage d’entrain à l’heure du capitalisme débridé. C’est un peu comme s’il s’agissait, pour l’homme 2.0, d’effacer, au travers de l’hyper-consommation (de Big Mac, de voitures, de smartphones, d’internet, de voyages, de relations humaines), toute trace de la perte dans l’espoir de rallier un lieu où le manque serait manquant. 

Une analyse minutieuse de la gestion du Covid-19 indique à quel point la Raison achemine le vivant vers ce terrain mortel dont elle prétend l’éloigner. Primitivement animé d’un grand enthousiasme à chosifier l’entièreté des psychés et des corps (c’est en cela que ce modèle peut être considéré comme mouvement totalitaire, d’autant plus perfide qu’il se différencie des autres par son côté molletonneux), le capitalisme est passé à un niveau supérieur lors d’une crise pendant laquelle il s’est appliqué à réifier jusqu’à la mort. Apparaissent désormais les premiers éléments d’une crête dont on saura qu’elle a été atteinte lorsque la société (certainement transhumaine pour le coup) en aura fait la funeste culbute. À moins d’une réflexion radicale sur ces élans qui s’agitent à l’intérieur de chacun ? Ou, trêve d’utopie, qu’une fraction n’amortisse la chute. 

Kenny Cadinu 

Antoine Demant

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Violence politique, violence instituée

« Être libre pour la liberté signifie avant tout être délivré, non seulement de la peur, mais aussi du besoin ». 
H. Arendt[note]

Pascale Vanhal

« Pourquoi la guerre ? ». C’est le titre donné à l’échange épistolaire entre Einstein et Freud publié en 1933 par l’Institut international de coopération intellectuelle. Einstein questionne Freud sur ce qui anime l’homme : « Comment est-il possible que la masse, (…) se laisse enflammer jusqu’à la folie et au sacrifice ? ». Einstein questionne alors l’exercice du pouvoir et le droit. Freud, qui a l’art de dénicher les pulsions inconscientes dissimulées derrière les mots, suggère à Einstein de remplacer le mot de « pouvoir » par celui, plus cru et plus dur, de « violence »[note]. 

La gestion de la crise énergétique aura-t-elle la même saveur que la crise sanitaire ? Nous ne sommes pas à l’abri de voir réapparaître un pass ou un crédit écologique permettant une forme de contrôle social. La Confédération helvétique en est un bon exemple à travers sa campagne sur l’énergie sous l’égide d’un slogan : « L’énergie est limitée, ne la gaspillons pas », accompagné d’un cortège d’injonctions que la conscience morale s’empresse d’ingurgiter (« Luminosité d’écran trop élevée : énergie gaspillée », « Fenêtre basculante pour aérer : énergie gaspillée », « Laisser la machine à café allumée : énergie gaspillée »[note]). L’arsenal législatif prévoit selon l’article 49 de la « Loi fédérale sur l’approvisionnement économique du pays »[note], que toute infraction intentionnelle aux prescriptions sur les mesures d’approvisionnement peut entraîner une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison[note]. La possibilité de contrôles ponctuels est même envisagée[note]. L’application de ces contrôles exige une modification en profondeur de l’arsenal législatif puisque des agents seraient autorisés à pénétrer un espace privé pour… contrôler la température ? C’était encore inenvisageable quelques années auparavant, mais la crise sanitaire a instauré de nouveaux rapports entre les hommes. La présence de l’angoisse suscitée par le Covid a été l’occasion d’une résurgence de l’infantile. Ce dernier offre une vision du monde sans nuance, comme le font les enfants, séparant les bons citoyens des mauvais, les « pro-vax’ » des « anti-vax’ », les gens raisonnables des « complotistes ». Un groupe particularisé est alors tenu pour responsable de la chute de la civilisation et s’en protéger justifie tous les excès. Cette extériorisation de la responsabilité rend de grands services : l’État n’a plus à se questionner sur la politique qu’il mène puisque la cause du malheur, c’est l’autre. 

Les crises que nous traversons, Covid puis énergétique, sont en train d’instaurer une transformation politique durable. Nous dirigeons-nous vers un totalitarisme soft ? 

LA VIOLENCE, À L’ORIGINE DE LA CIVILISATION 

L’avenir des civilisations ne suscite chez Freud ni enthousiasme ni pessimisme. La civilisation ne porte pas en elle l’origine des perversions humaines, comme le suppose Rousseau, et n’évolue pas non plus vers une amélioration morale comme l’espère Kant. Il nous faut plutôt noter que le raffinement des moyens de répression et de coercition d’un peuple suit avec fidélité les progrès offerts par l’évolution technique, tels les camps de concentration. La civilisation n’est donc pas la voie qui nous conduirait vers une perfection toujours plus grande de l’humanité. L’histoire témoigne plutôt d’élévations ponctuées de chutes. Le progrès technique apporté par la civilisation n’est donc pas synonyme d’accès au bonheur. Il peut même à l’occasion être accompagné de son lot d’angoisses telles les armes nucléaires ou bactériologiques. Le vaccin contre le SARS-Cov‑2 n’échappera pas à la règle. 

Alors quels intérêts la civilisation présente-t-elle pour l’homme ? La civilisation peut atténuer la souffrance de l’homme sur trois aspects : (1) se protéger de la nature et de sa capacité de destruction (2), se prémunir de la fragilité du corps (3), se prémunir de 

l’agressivité entre les hommes en réglant les rapports entre eux[note]. L’exercice du pouvoir est une nécessité pour parvenir à ces fins. 

Comment sommes-nous passés de la violence, plus crue, à l’exercice du pouvoir ? Les conflits sont habituellement réglés par la violence. Sa réalisation radicale est la mise à mort de l’adversaire. L’autre possibilité est de soumettre l’adversaire plutôt que de le tuer. Cette indulgence doit alors composer avec la possibilité de rébellion du vaincu et de fait, celui qui exerce le pouvoir abandonne partiellement sa propre sécurité. C’est le début de la clémence qui sera très bien décrite par Foucault dans son ouvrage Surveiller et punir[note]. La violence a donc progressivement conduit au droit. 

Concrètement, la construction d’une civilisation débute par la présence d’un oppresseur. Les personnes violentées se réunissent et mettent un terme à la violence du despote. Une fois cette communauté suffisamment stable, elle édicte des prescriptions pour éviter le surgissement d’un nouvel oppresseur. C’est la naissance du droit. Le droit énonce alors des actes de violence légaux. Le droit a donc besoin pour s’exercer de la violence. 

Durant la crise sanitaire, les libertés publiques et fondamentales ont connu un net recul. Liberté de circulation, liberté d’expression, liberté de réunion, liberté de manifestation, liberté du commerce et de l’industrie, libertés médicales ont été largement remises en question. Une tentation, en forme de liste à la Prévert, à laquelle une bonne partie de l’Europe a succombé. Ce recul des libertés a débuté avec l’effondrement des tours et la bataille contre le terrorisme. Au nom de la sécurité, notre société poursuit la marche dans laquelle elle est engagée depuis plusieurs décennies en accroissant les actes de violence légaux exercés sur la population. 

Il existe un fragile équilibre entre le droit et la satisfaction de la pulsion. Le renoncement partiel de la pulsion est une nécessité pour que nous puissions vivre ensemble. La pulsion d’agressivité, par exemple, se doit d’être a minima contenue. Il y a des renoncements pulsionnels qui s’appliquent à l’ensemble du groupe (les plus anciens) et certains qui ne s’appliquent qu’à des groupes, des classes ou même des individus (tel le célibat sacerdotal). Trois renoncements pulsionnels sont aujourd’hui généralisés : l’inceste, le cannibalisme et le meurtre. Seul le cannibalisme est prohibé par tous, les souhaits d’inceste sont toujours présents même si interdits (d’où leur fréquence) et le meurtre est encore pratiqué dans des conditions particulières, même parfois commandé comme en temps de guerre[note]. Si l’ensemble de ces anciens interdits est relativement respecté, d’autres le sont moins. Ainsi, la cupidité ou le fait de nuire aux autres par le mensonge, la tromperie ou la calomnie restent très fréquents et ce d’autant plus que les auteurs restent impunis. 

L’auto-attestation de sortie (ou l’art de mobiliser l’autocensure), le QR-code, l’innovation biomédicale inoculée sans étude clinique aboutie sur l’homme, le chantage à la vaccination, le pass, la suspension des soignants en France… tout le monde s’y était habitué, ou presque. Pourtant, l’exercice du pouvoir, par l’intermédiaire de mesures légalisées, aura été d’une violence peu commune. L’exercice du droit et l’expression de la pulsion ne sont jamais très éloignés l’un de l’autre. 

LA VACCINATION COMME ACTE POLITIQUE 

En quelques paroles, le 12 juillet 2021 le Président français transforme le geste médical qu’est la vaccination en un acte politique. Ce dernier devient nécessaire pour celui ou celle qui souhaite continuer à faire société. Le vernis du « libre choix » permet de condamner les citoyens qui refusent la vaccination : en les excluant de la communauté et en les rendant coupables/responsables de leur auto-exclusion. 

Il n’existe pas d’un côté la psychologie individuelle et de l’autre la psychologie sociale. D’une façon générale, les discours qui courent dans la société interviennent sans cesse dans la vie de la personne, comme modèle, comme soutien, comme adversaire, etc. La pratique de la psychologie ou de la psychanalyse n’est donc pas intemporelle, elle dépend de ce qui se passe dans la société. Les grandes mutations historiques impliquent toujours des mutations cliniques. La subjectivité des gens change au fil des évolutions sociétales. 

La dimension politique de la parole peut conduire à un paradoxe : le sujet peut se perdre dans les objectivations du discours[note]. Cette aliénation provient de la civilisation scientifique. Le patient arrive parfois avec une explication sur son symptôme : « J’ai lu que c’était lié à un problème du cerveau. Ça doit être ça, c’est mon cerveau qui est malade ! ». Lacan dénonce cette objectivation constituée par une science qui commande dans la civilisation universelle. Cette science permet au sujet d’oublier sa propre subjectivité jusqu’à le déshumaniser. Il y a donc une dimension idéologique de la science au sein de la cité et de la façon dont elle est accueillie, comprise, énoncée. Nous pouvons observer des effets potentiellement pathologiques que le discours scientifique peut avoir sur les sujets. 

Comment cela peut s’entendre ? Le sujet ne soutient plus sa particularité. Toute sa communication est ravalée du côté d’un homme rationnel qui objective sa vie. Sa subjectivité, sa singularité disparaissent partiellement. La personne se soutient d’injonctions rationnelles : elle s’y soumet et en même temps s’en fait le relais. C’est ainsi que l’adhésion à la vaccination s’argumente des discours entendus et des slogans commerciaux : « Tous vaccinés, tous protégés ! ». Pour ensuite énoncer : « Moi, je me vaccine pour protéger mes parents. ». 

Lors de la crise sanitaire, le discours à l’œuvre présente deux faces. De façon empirique ce que nous observons c’est une exigence de la vaccination. Mais ce que dissimule cette exigence n’est ni plus ni moins qu’une attente d’obéissance des citoyens. Nous pourrions déduire que si la personne se fait vacciner, c’est qu’elle est en accord avec celle-ci. Mais il s’agit évidemment d’une farce. De nombreuses personnes ont fait le choix de la vaccination sous la contrainte et non pas parce qu’elles le souhaitaient. Un acte politique donc. De fait, refuser la vaccination devient également un geste politique. 

LA VACCINATION COMME ILLUSION 

Freud a toujours envisagé le religieux comme une illusion. Mais le religieux ne se réduit pas à la religion. Il évoque, d’une façon générale, les dogmes en tant qu’ils résonnent comme une réponse à des souhaits infantiles. Les dogmes ne sont pas le fruit de la pensée ou de la réflexion. Il s’agit de réponses au souhait infantile de protection face à l’angoisse du petit d’homme quand ce dernier constate l’impuissance de ses parents (à le protéger, à le soigner, etc.). Tous les enfants y sont confrontés. L’état de désaide de l’enfant crée des conflits psychiques qui ne sont jamais totalement surmontés, mais qui, à travers le souhait vont pouvoir être dépassés vers une illusion admise par tous. La religion, dans sa promesse de vie éternelle et de justice est l’une d’elle. Mais il y en a beaucoup d’autres possibles, dont la science et la médecine. 

Une illusion n’est pas la même chose qu’une erreur. D’ailleurs, une illusion n’est pas non plus nécessairement une erreur. Une erreur serait, par exemple, de penser que le coronavirus provient d’une chauve-souris qui se serait soulagée sur un pangolin alors que les dernières publications laissent de moins en moins de place à une origine naturelle du virus. Ne doutons pas que cette hypothèse fera son chemin. 

Une illusion renvoie plutôt à un souhait intime. L’illusion se rapproche donc de l’idée délirante, mais elle s’en distingue par sa simplicité. L’idée délirante est souvent une construction complexe. Là ce n’est pas le cas. L’énoncé est simple et se résume à « vaccination = protection ». Par ailleurs, si l’idée délirante est en contradiction avec la réalité effective, l’illusion, elle, n’est pas forcément fausse. Le souhait est donc au premier plan, et on laisse de côté son rapport à la réalité effective (Freud, 1927, p.31–32). Si certaines « solutions » proposées lors de la crise Covid19 sont impossibles à discuter c’est parce qu’elles répondent à un souhait qui contrecarre l’angoisse. La vaccination est l’une d’entre elles, solution indiscutable comme peut l’être le sacré. 

De nos jours, la religion s’est dissipée, mais finalement elle laisse la place libre à d’autres doctrines. « Si vous voulez éliminer la religion de notre culture européenne, cela ne peut se faire que par un autre système de doctrines et celui-ci reprendrait d’emblée, en vue de sa défense, tous les caractères psychologiques de la religion, le même caractère sacré, rigide, intolérant, le même interdit de pensée. » (Freud, 1927, p.52). De nos jours la médecine s’est partiellement substituée à la religion. Bien évidemment, elle ne répond pas à la question du mystère de la présence de l’Homme dans l’univers, mais elle prescrit désormais un ensemble de comportements qui pourraient « sauver », « protéger » impliquant le traitement du corps (hygiène, sport, alimentation, sexualité), et non plus seulement l’organisme. La médecine a progressivement étendu son champ d’action jusqu’à l’intime. La sexologie peut ainsi prodiguer des conseils sur la fréquence des rapports nécessaires à « une bonne santé ». 

LA VACCINATION COMME ACTE MORAL 

Du fait de la civilisation, nous devons consentir à renoncer à une partie de notre satisfaction pulsionnelle. Mais l’opposition pure et simple entre civilisation et privation pulsionnelle serait trop simple. En effet, le renoncement et le sacrifice des pulsions attendus relèvent des fonds religieux de notre culture (Freud, 1927, p.10). Notre conscience morale en témoigne. 

Freud a découpé le psychisme en différentes parties. Le surmoi est l’une de ces composantes[note]. Dans l’intimité la plus profonde de l’être humain, le surmoi est une instance hypermorale. C’est un peu notre « Jimmy » Cricket intérieur, l’œil qui nous regarde et nous juge : « Je dois manger moins de sucreries », « Je ne devrais pas être si agressive avec mes enfants », « Il faut que j’arrête de regarder d’autres femmes que mon épouse ». Nous entendons dans ces petites phrases combien le surmoi exige le sacrifice de la pulsion. D’ailleurs, parfois, chez l’une ou l’autre personne, tout le pulsionnel a disparu pour ne laisser la place qu’au surmoi. « Je dois aller faire mon jogging », « Il faut que je porte le masque », « Je dois manger équilibré », « Je dois prendre rdv pour la 4ème dose », etc. 

Aussi difficile que cela puisse paraître, le surmoi puise ses forces dans les pulsions elles-mêmes. Les caractéristiques en sont identiques et la personne en retire la même satisfaction. Les pulsions peuvent être envahissantes et féroces, le surmoi également. Le sujet prend son pied par l’accomplissement des pulsions, il en retire la même satisfaction en répondant aux commandements du surmoi. On peut donc y observer le même débordement : le surmoi peut tout dévorer sur son passage. Très curieusement, il ne dépend pas de l’éducation reçue. Il y a certes une indépendance, mais l’expérience montre qu’un enfant peut présenter une conscience morale sévère alors même que ses parents se sont toujours montrés indulgents à son endroit[note]. 

Le lien entre pulsion et constitution du surmoi nous permet de comprendre comment une société entière peut s’engouffrer dans un totalitarisme soft, quelles que soient les habitudes antérieures des personnes qui composent cette civilisation. 

La vaccination n’a pas manqué d’être présentée aussi comme un acte moral. Le surmoi a été convoqué : sacrifier sa personne pour le bien commun, renoncer à son désir ou à ses hésitations pour « sauver » l’autre, les anciens, les plus fragiles. La haine de soi peut être tapie dans l’ombre de cet appel. D’ailleurs, ceux qui en font l’apologie n’hésitent pas à diriger cette haine contre ceux qui ne sont pas vaccinés. Assument-ils leur choix ? 

Pour conclure. Certains propos tenus par des hommes ou femmes politiques peuvent parfois résonner comme un appel à l’abnégation. Mais où arrêtons-nous l’autre dans cet appel ? À quel moment indiquons-nous notre refus ? Il est nécessaire d’afficher notre désaccord et de l’assumer pour énoncer notre limite à l’autre. Une condition pour soutenir la vie dans notre civilisation. Parfois, il vaut mieux être rejeté qu’être accepté trop vite, ne pas toujours répondre positivement aux « bienfaits » de la civilisation. « L’inconscient, c’est politique ! »[note] car ce qui lie les hommes entre eux ce sont les discours, véritables opérateurs du lien social. À chacun de se positionner. 

Barbara Houbre 

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Réalité « post » Covid

État des luttes (2)*

Depuis bientôt trois ans, en matière de conscience politique et de constitution de nouveaux liens sociaux, nous avons assisté à quelque chose d’assez exceptionnel, qui donne de l’espoir sur les possibilités de changement réel de société[note]. L’événement Covid a en effet joué, malgré lui, un rôle de levier politique permettant une prise de conscience qui s’est faite concomitamment à la destruction de certains mythes qui furent indispensables à un asservissement volontaire durable. 

Les principaux mythes qui permirent et permettent encore de maintenir en place notre modèle de société, sont :

L’État est là pour faire notre bien ;

Les médias ont pour objectif de nous informer ;

La médecine allopathique[note] est au service de la santé et du bien-être des gens ;

Les institutions d’enseignement forment des citoyens ;

Les gouvernements et multinationales se veulent « verts », soucieux de la biosphère.

S’il est certain que rien ne sera plus comme avant, il n’en est pas moins sûr que ceux qui profitaient le plus de ces illusions collectives mettront tout en œuvre pour pérenniser la soumission de masse que ces illusions assuraient. Covid-19 fut une expérimentation à échelle planétaire, les outils qui furent utiles à sa mise en place seront, et sont déjà, recyclés pour s’appliquer à d’autres domaines, comme la « lutte contre le réchauffement climatique ». Klaus Schwab, mentor des gouvernements (Macron, Trudeau, De Croo, etc.), l’a bien expliqué dans ces différents ouvrages-agendas, dont le fameux Covid-19 : la grande réinitialisation[note].

La division sociale

Le début de l’événement Covid-19 en mars 2020 a sidéré les individus, créant deux groupes se dessinant plus distinctement avec le temps : ceux qui dès le départ, ou par après, n’ont pas été arrimés au discours officiel, et les autres, qui ont accepté l’injection – et parfois celle de leurs enfants, et ont obtempéré sans résistance aux injonctions gouvernementales, les justifiant personnellement s’il le fallait. Pour ces derniers, plus le temps avance, plus le risque de ne jamais admettre la manipulation dont ils ont fait l’objet croît[note] – on peut penser aussi que le temps mis à réaliser le spectacle que constituait Covid-19 est inversement proportionnel au degré de conscience de l’individu avant cette période (soit : plus il était au fait du monde, plus vite il a décroché du narratif officiel du Covid, et vice-versa).

Pour le premier groupe, toutes les illusions énumérées ci-dessus qui aveuglaient encore le sujet ne se sont pas effondrées en même temps, mais étant intrinsèquement liées, comme des dominos, la chute de l’une ne pouvait qu’entraîner celle des autres. Mais ces illusions remplissaient un rôle pour le sujet – comme pour les symptômes dans la névrose –, lui assurant un certain équilibre, précaire mais nécessaire à la vie en société. Cela n’a donc pas été sans effets : leur disparition provoque chez la personne une forme de déséquilibre qui peut, grossièrement, prendre deux formes :

Une désillusion personnelle, qui peut se manifester par des symptômes dépressifs dus à l’écroulement d’un monde, de cette sortie violente du « Truman show », accentuée par un sentiment d’impuissance ;

un changement partiel ou complet de vie, ancré sur la certitude révélée que la personne participait auparavant activement au mal que désormais il faut combattre.

Le réveil a été brutal, ce qui explique que certains se perdent encore dans le labyrinthe de la nouvelle conscience retrouvée et aillent piocher ça et là dans toute l’information disponible, ne pouvant toujours distinguer le bon grain de l’ivraie, la caricature parfaite étant celui qui rejettera toute information « officielle » et acquiescera au reste sans vérifier (internet étant aussi à ce niveau une forme de repère infini de désinformation). L’esprit critique, ça se construit avec le temps.

Reste que le Covid a joué comme fédérateur, ferment relationnel qui mettait tous ceux en désaccord d »accord entre eux. La « fin » du narratif Covid a révélé des différences entre les gens, galvanisés qu’ils étaient par la lutte contre l’omniprésence (et omnipotence) covidienne. C’est une bonne chose, on l’ a dit, mais aussi ce qui marque la fragilité de la construction. Car une fois le « grand mal » Covid-19 écarté du quotidien médiatique et politique (du jour au lendemain, dès le début de la guerre en Ukraine), les gens se retrouvent entre eux face à leurs différences. La focalisation sur le Covid avait en effet partiellement occulté qui ils étaient, et qui ils n’étaient pas ; ils découvrent maintenant que l’autre est parfois autrement que ce qu’ils pensaient, souvent idéalisés. La relégation du C‑19 en filigrane de nos vies, outre que de voir disparaître un certain nombre de personnes résistantes, a donc mis au jour des conflits et suscité des passages dépressifs que la suractivité avait mis en suspens. Ce retour de la souffrance individuelle s’est aussi marqué par une cacophonie intellectuelle, où le flux d’informations « nouvelles » (nouvelles pour la personne), crée une confusion globale, la faisant passer du 11 septembre à l’idéologie du genre, en s’arrêtant à l’homme sur la lune et le pouvoir de la finance, sans trop expliquer – et comprendre parfois – chacun de ces points.

On découvre donc que l’autre n’était pas qu’un être réduit à lutter contre la même chose que nous – l’Événement Covid-19 –, qu’il est différent, un tiers. Et c’est justement cette altérité, cette différence, qui tente d’être niée aujourd’hui, l’État voulant nous réduire à des monades interchangeables à volonté, et modifiables au gré des désirs individuels. Tous d’accord, tous Ensemble.

Que faire alors ? Prendre mesure du fait que le changement ne sera possible que si chacun accepte de perdre quelque chose. Que tout cela ne se fera pas sans débat, sans désaccord, sans lutte, car comme le dit Slobodan Despot dans une interview à paraître dans le prochain Kairos[note], « le consensus est un avant-goût de la paix des cimetières ». Nous préfèrerons toutefois nous concentrer sur ce qui nous rapproche plutôt que sur ce qui peut nous séparer. 

Ceux qui veulent nous imposer leur monde souhaitent justement que nous nous divisions, perdions notre temps dans des querelles qui nous éloignent du plus important, ils nous veulent aussi tristes, bons sujets « consomacteurs ». 

Ne leur faisons pas ce cadeau. 

*Cet article est le second d’une série sur l’état des luttes. Retrouvez le premier ici: https://www.kairospresse.be/les-fous-ne-sarreteront-pas/

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Le vaccin ou la porte ?

Je te risque, tu paies… telle est souvent la réalité du fantassin qui met en péril sa vie sur la ligne de front. Cela pourrait aussi être la devise de l’armée belge en 2022 après presque 3 ans de Covid. L’article ci-joint « Le vaccin ou la porte ? »[note], est tiré du journal « La Sentinelle », revue d’un syndicat militaire réservée aux membres l’ACMP-CGPM. Il montre qu’aucun enseignement n’a été tiré de ces trois années dans les plus hautes instances de l’armée, et encore moins à la Défense.

Extrait du journal de l’armée La Sentinelle

Il n’est pas courant de découvrir aussi clairement dans un article émanant d’une instance officielle ce double langage propre au narratif Covid, nous rappelant un des slogans de 1984 de George Orwell : La liberté, c’est l’esclavage. Si celui-ci date de 2021, fin 2022 les sources internes à l’armée nous indiquent que rien n’a changé (voir document 1 et 2), leur imperméabilité au réel étant prodigieuse, à l’instar de toute la caste politico-médiatique: même chantage, après deux ans, maquillant inlassablement une obligation sous couvert de liberté, marque de la perversité, bafouant le principe de non-contradiction : « Le vaccin n’est pas obligatoire mais il est nécessaire pour certaines activités », traduisez : vous devriez avoir le choix puisqu’il n’est pas obligatoire, mais étant « nécessaire », entendez indispensable, vous n’avez pas le choix, il est donc obligatoire. D’ailleurs, la Défense indique en réponse à l’armée : « Il a décidé au sein de la défense que la vaccination contre la Covid-19 était dorénavant une condition indispensable pour qu’un militaire puisse rester dans la catégorie d’aptitude opérationnelle A (CatOps A). Le vaccin Covid-19 n’est pas obligatoire mais il est indispensable (sic) pour pouvoir partir en mission ».

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Vous pouvez être « libres », mais vous le paierez

Celui qui fera le choix de ne pas se faire injecter un produit expérimental n’aura pas les mêmes perspectives de carrière que celui ayant obtempéré. Même si l’armée tente de se protéger en indiquant préliminairement que le refus ne peut légalement pas faire perdre la qualité de militaire, ce préambule ne fait qu’accentuer leur délire contradictoire et leur rejet de responsabilité : « Légalement, le refus du vaccin ne peut pas directement conduire à une perte de la qualité de militaire (démission d’office, inaptitude définitive, …). Cependant, il est clair que, par exemple, un militaire BDL ne pouvant être CatOps A pour cause de refus de vaccination ne met pas toutes les chances de son côté (Sic) s’il tient à évoluer comme militaire[note]. Il en est de même pour un candidat qui ne pourrait plus être CatOps A parce qu’il ne veut pas être vacciné ». Entendez pour cette dernière remarque, que les candidats militaires qui voudront partir en mission seront sélectionnés sur base de leur statut vaccinal. En toute illégalité donc. Et si ce ne devait pas être assez clair : « Les conséquences d’un refus de vaccination sont alors très importantes et signifient pour le personnel concerné un fameux frein (sic) dans la carrière opérationnelle. Par exemple, si un pilote d’A400M refuse de se faire vacciner, il va de soi que son futur en tant que personnel naviguant est sérieusement compromis, tout simplement parce que la composante Air ne peut pas faire « grand chose » d’un pilote qui ne peut plus partir en mission. Pareil pour un marin à bord d’une frégate, un para-commando, etc. Les militaires dans cette situation risquent en outre de s’opposer à des tracasseries (sic) : mutations défavorables, refus de formations, mauvaises évaluations, … Une stigmatisation (sic), voire une forme de pression morale (sic) qui peut à terme les pousser à démissionner  ». Menace, incitation à la délation, discrimination institutionnalisée…

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Le plus consternant n’est toutefois pas cette obligation qui ne dit pas son nom, mais le fait qu’après autant de mois et de recul sur la « vaccination » contre le covid 19, les autorités militaires n’aient pas évolué concernant cette problématique. Car il est aujourd’hui évident que l’injection Covid n’empêche ni l’infection, ni la transmission, ni les formes graves, et que cela était connu bien avant que des centaines de millions de personnes soient inoculées à travers le monde. Comme l’indique le journaliste spécialiste en santé, Xavier Bazin, dans son dernier ouvrage, « Injectés dans les muscles, [les vaccins anti-Covid] ils avaient très peu de chances de bloquer l’infection. Ils risquaient au contraire de favoriser les contaminations silencieuses. Et parce qu’ils contenaient une seule protéine du coronavirus, ils risquaient fortement de favoriser des mutations, donc des variants… et de faire perdurer l’épidémie indéfiniment »[note]. Le journaliste poursuit, évoquant la forte probabilité que le « vaccin » puisse faciliter les formes graves plutôt que de les empêcher : « Peut-on imaginer qu’un vaccin puisse aggraver la maladie, plutôt qu’en réduire la gravité ? Est-il pensable que les autorités aient pu nous faire prendre le risque de subir une forme plus grave de Covid-19 à la suite de la vaccination, en cas de mutation du virus ? La réponse est oui. C’était même un risque reconnu tout au long de l’année 2020, au moment où il était encore permis de poser des questions sur la vaccination[note] ».

Pourtant, toutes les campagnes de vaccination européennes, même si elles sont aujourd’hui moins intrusives, incitent encore les citoyens à se faire injecter afin de limiter les formes graves. Sur les différents sites du gouvernement fédéral, on peut lire que : « le coronavirus est particulièrement dangereux pour les personnes de plus de 65 ans ou pour les personnes qui souffrent de certaines maladies ». Si cette assertion peut paraître mensongère dès lors que les traitements « alternatifs » (Hydroxychloroquine, Ivermectine, Azithromycine…) ont été écartés dès le début, mais aussi que les malades n’ont pas été soignés à temps, envisageons toutefois cette dernière possibilité. N’est-il pas dès lors interpellant que la composante médicale de l’armée ait imposé la vaccination contre le covid 19 à l’ensemble des effectifs susceptible d’être envoyé en opération, vu l’âge moyen du personnel militaire ?

En résumé, la composante Médicale dit préférer prévenir que guérir, mais ne finira-t-elle pas par devoir guérir tout court ? La vaccination contre le covid-19 est fortement recommandée par l’armée, pour une population qui n’est pas à risque, en parfaite santé et entraîné, quitte à mettre la santé de son personnel en péril.. Il présente dès lors des risques d’effets indésirables non négligeables, qui pour le coup, peuvent générer des difficultés de prise en charge sur le théâtre d’opérations. Une myocardite ou péricardite ne se traitent pas par une mise au repos de quelques jours. Pour reprendre l’exemple de l’article, il est difficile d’imaginer quelles seraient les conséquences de ce type de pathologie pour un pilote d’Airbus A400M, au bout du monde, en phase décollage. L’article de 2021 envisage d’ailleurs cette possibilité d’effets secondaires : « Nous avons aussi demandé à l’autorité si la Défense interviendrait en cas de séquelles ou complications à la suite de l’inoculation d’un vaccin contre la Covid-19 (…) La Défense n’accepte aucune responsabilité spécifique » : « Toute complication qui serait la conséquence de la vaccination contre la Covid-19 ne pourrait être constitutive d’un accident du travail. En effet, le risque de la vaccination en tant que tel n’est pas lié à la fonction de militaire » ».

Il est scandaleux que cette vaccination soit poussée, promue et encouragée, à tort et à travers, mais qu’en cas d’effets indésirables et/ou d’incapacité de travail, l’armée se dédouane de toute responsabilité. Cette expérimentation est globale et cette injonction paradoxale, ici exprimée avec évidence dans le discours de l’armée, mais qui est l’apanage de tous les gouvernements occidentaux. Toutefois, il aurait été cohérent que le commandement militaire se libère de ses chaînes politiques dans l’intérêt de son personnel dévoué, dans l’intérêt du peuple, et non dans celui d’une caste politique au service de l’oligarchie. 

Tout cela ne présage rien de de bon. Souhaitons toutefois que quelques-uns parmi les soldats, le personnel administratif, les sous-officiers, le personnel technique, les officiers, aient, à l’instar des soignants suspendus en France, refusé d’être victimes de ce chantage odieux.

Si c’est le cas, soyons sûrs que ceux qui les poussent à s’injecter, rejetant la responsabilité sur celui qui a le choix de ne pas avoir le choix, n’en diront rien…

Jérôme Delforge & Alexandre Penasse

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Contributions extérieures

Jusqu’au bout d’une logique absurde

De la sidération. C’est le sentiment violent, que j’ai éprouvé lorsque, marchant vers mon lieu de travail un matin morose d’automne à Bruxelles, cette affiche m’a sauté aux yeux, telle une toile d’araignée prise de plein fouet. L’image d’un visage souriant, rayonnant, confiant. Celui d’un sexagénaire, papy aux rides rassurantes, riches de sa sage expérience, faisant de sa main gauche le signe « V » de la victoire, c’est à dire « V » pour « vacciné » : « Pour nous protéger, moi et les autres, je dis oui au booster. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? ».

« Plus c’est gros, mieux ça passe », disait très finement Jacques Chirac. En quelques mots, ce slogan pro-booster, sensé nous atteindre comme une évidence, me révoltait au plus profond, témoin que j’ai été, parmi beaucoup d’autres spectateurs silencieux, du champ de ruines généré par deux années d’une gestion sanitaire tant scandaleuse que calamiteuse, en termes de santé publique. Est gravé à jamais en ma mémoire, ce souvenir amer de nos ministres de la santé, réduisant leur mission essentiellement à celle de « ministres du Covid19 ».

Quid ce climat anxiogène développé artificiellement par la systémisation de tests PCR à sensibilité élevée, et dont les cas dépistés positifs étaient en grande partie asymptomatiques ? Quelles que soient les pathologies des personnes hospitalisées ou décédées, du moment que leur test PCR était positif au Covid19, elles gonflaient les statistiques de Sciensano. Quid la santé mentale dans cette diffusion de la peur ? Quid les ports de masque imposés aux enfants ? Quid l’isolement des individus ? Quid les conséquences du désastre économique engendré par les fermetures commerciales arbitraires et les confinements successifs ? Quid les effets secondaires et les décès, monstrueusement sous-estimés, survenus suite à ces inoculations géniques ARN au stade expérimental, appelées « vaccins » ? Quid mon épouse, atteinte d’un cancer depuis quelques années, souffrant soudainement endéans les dix jours suivant sa deuxième dose, de myocardite aigüe, et dont les tumeurs se sont multipliées avec fulgurance, au grand désarroi de ses oncologues, finissant par l’emporter, au-delà, en plusieurs semaines ?

Il s’agit donc par cette campagne de promotion organisée par Coronavirus.Brussels cet automne, sous le chapeautage des administrations publiques bruxelloises, en concertation avec SPF Santé Publique, de booster le « booster », c’est-à-dire une quatrième dose de ce fameux « vaccin » ayant démontré toute son efficacité contre le Covid19, et ses variants de moins en moins redoutables. Logique. Dès son lancement, ce « vaccin » empêchait sans nul doute la transmission du virus, c’était évident, martelé du matin au soir dans les médias. Nous étions tous moralement, et ensuite sous la menace liberticide du passe-sanitaire, tenus de nous « vacciner » massivement, y compris les jeunes et les adultes en bonne santé, les personnels soignants. Non seulement pour se protéger soi-même, mais aussi pour protéger les autres, surtout les personnes âgées. Se « vacciner », c’était paralyser la circulation du virus. Le passe-sanitaire, un permis de circuler.

L’information n’a pas fait la une des journaux : cet argument s’est écroulé ce 10 octobre 2022 au Parlement européen. Lors d’une session d’audition, la Présidente des Marchés Internationaux de l’entreprise Pfizer, Madame Janine Small, a déclaré qu’aucun test démontrant que le « vaccin » empêchait la transmission n’avait été réalisé avant sa distribution intensive. Par conséquent il n’était pas démontré qu’être « vacciné » protégeait les autres, puisqu’il n’était pas démontré que le virus était arrêté par le « vaccin ». Et j’entends ces jours-ci certaines autruches envisager le retour d’un passe-sanitaire cet hiver. Les bras m’en tombent.

De même que les nombreuses guerres entreprises par les USA et leurs alliés se décident pour des motifs humanitaires et démocratiques, c’est évident, la crise Covid19 a permis de démontrer, évidemment, que le système néolibéral, si intègre et désintéressé par l’argent, totalement étranger à toute évasion fiscale systémique, est avant tout soucieux de l’intérêt général des populations, et particulièrement des plus vulnérables. Ce fait nouveau doit être souligné. Se « vacciner » contre le Covid 19, acte par ailleurs recommandé sans contrainte par l’OMS, institution internationale principalement financée par des capitaux privés, sans aucun conflit d’intérêt bien entendu, était un geste de solidarité sanitaire… et sociale. Dont acte.

Le Graal était la quête de l’immunité collective, autrement dit la diffusion lucrative de milliards de doses sur le Marché à l’échelle mondiale. Une immunité « vaccinale » dont les effets ne durent que quelques mois, affaiblissant à la longue la propre immunité du sujet « vacciné », incité à recevoir un booster une à deux fois par an. Jusqu’au bout ? Jusqu’à la fin, précipitée ou non, de ses jours ? Ce risque existe. Il est réel. Heureusement, les contrats signés par Ursula von der Leyen disculpent les dealers pharmaceutiques de toute responsabilité.

Jusqu’au bout, avec la volonté de suivre la logique absurde de nos autorités, ne serait-il pas plus approprié, de véhiculer dans nos transports en commun, sur le territoire bruxellois, voire dans tout le pays, et ailleurs… l’affiche alternative ci-jointe ?

Theo Poelaert

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Appel du 10 décembre 2022

Le 10 décembre, diverses organisations à travers l’Europe demandent aux gens de rompre le silence et l’omerta médiatico-politique, en brandissant partout où vous le pouvez des portraits de personnes victimes de l’injection du produit expérimental censé protéger contre le coronavirus. N’ayez plus peur!

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Vidéo

Appel du 10 Décembre 2022

Le 10 décembre, diverses organisations à travers l’Europe demandent aux gens de rompre le silence et l’omerta médiatico-politique, en brandissant partout où vous le pouvez des portraits de personnes victimes de l’injection du produit expérimental censé protéger contre le coronavirus. N’ayez plus peur!

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Articles

Notre rentrée littéraire

« Seuls les hommes libres sont très reconnaissants les uns envers les autres.« Spinoza

Force est d’en convenir : la plupart des blogs de la résistance (les « complotistes », comme le disent les innombrables officines de la CIA implantées en occident pour encadrer la quasi-totalité des médias grand public), sont souvent très mal écrits. Mon explication, à ce sujet, est d’une désarmante simplicité : Dieu (si vous me passez l’expression) ne fait pas acception de personnes. Ceux qui sont frappés par la grâce de la vérité ont gagné à la loterie, point. Il leur a été donné de toucher du doigt de quelle vérité politique profonde était issue notre époque apocalyptique; peu importe alors de quelle extraction on procède, on doit participer au dévoilement de cette vérité. On n’a tout simplement pas le choix : il s’agit d’une tâche, d’une vocation à laquelle on ne peut pas couper. Bien des gens cultivés, érudits, diplômés, etc., n’auront rigoureusement rien compris à la crise que nous traversons depuis deux ans et demi; et bien des gens modestes, à l’orthographe ou à la syntaxe hésitante, « roturiers » comme aurait dit Kant pour illustrer la notion de « respect » (en gros : une grosse tête érudite qui fait le contraire de ce qu’il dit ne mérite que mépris, un paysan inculte qui obéit au doigt et à l’œil à la loi morale force en nous le respect), ont parfaitement compris de quoi il retournait. La vérité parle par leur bouche, peu importe que le langage soit maladroit.

Dieu merci (si vous me passez donc l’expression), il y a aussi dans la résistance des talents de plume considérables, et même du génie. On verra que c’est peu de le dire. Comme l’écrivait à peu près (car je cite de mémoire) Nerval, la République des lettres est la seule qui doive être teintée d’aristocratie : car on ne contestera jamais celle de l’intelligence et du talent. La preuve (roborative) tout de suite.

Mais avant d’entrer immédiatement en matière, signalons que l’intitulé du présent article (« Notre rentrée littéraire »), ne réfère à aucune « actualité » stricte. Tous les ouvrages dont je vais rendre compte ont parus cette année, mais plutôt avant l’été. Voilà qui est salutaire : s’il y a quelque chose qui, depuis plus d’un demi-siècle, nous a prédisposés à assister sans moufter à l’installation d’un totalitarisme dont ceux du vingtième siècle n’étaient que les antipastis, c’est l’un des prédicats principaux que Debord attribuait à la société du spectacle : ce qu’il appelait « le présent perpétuel ». “Ce dont le Spectacle peut cesser de parler pendant trois jours est comme ce qui n’existe pas. Car il parle alors de quelque chose d’autre, et c’est donc cela qui, en somme, existe.” Dans l’insipide monde des gensdelettres français, c’est tout à fait pareil : un « événement littéraire » ne cesse d’en chasser un autre, et, de tout le cirque médiatique qui recouvre depuis un demi-siècle toute vie intellectuelle authentique, il ne reste jamais rien. Suppléments de quotidiens, folklore des prix, tournées médiatiques… Tout est fait pour que des écritures réellement singulières, novatrices, ne surgissent jamais, et laissent place à des livres presque totalement standardisés et aseptisés, ceux qui font ce qu’on appelle si précisément « l’actualité ».

Les deux années et demie qui viennent de s’écouler ont donc officialisé ce que je pressentais depuis longtemps : désormais, tout ce qui créera d’important, en littérature comme ailleurs, se fera, jusqu’à ce qu’un événement d’ampleur mondiale nous libère, dans la clandestinité. Et c’est, somme toute, très bien comme ça : en temps de coercition consensuelle absolue (je dis toujours que le consensus, c’est quand les cons nous sucent le sang), de totalitarisme new look, la liberté et la souveraineté sans laquelle aucune création digne de ce nom n’est possible se doivent de vivre cachées, pour vivre heureuses. Et, par rapport au rouleau compresseur du « présent perpétuel », creuser en sous-sol sociétal une autre temporalité, qui échappe à la sacro-sainte « actualité du jour ».

Et le moindre luxe permis par une telle hygiène temporelle est que, parmi les centaines de livres et les quelques dizaines de revues que j’ai pu lire sur le sujet qui nous concerne (le « Covid », what else?), on peut à la longue trier sur le volet, et ne sélectionner que le tout meilleur, la crème de la crème, les VIP littéraires de la résistance. On voit alors se dessiner avec émerveillement une véritable culture alternative, une sorte d’underground aristocratique, avec des plumes toutes plus incisives, originales, enthousiasmantes les unes que les autres. J’ai donc choisi ici de faire la chronique de trois livres, et d’une revue.

Je commencerai par le livre incontestablement le plus littéraire de tous ceux dont je vais parler. Il s’agit d’un certain Guillaume Basquin, auteur de plusieurs essais (sur le cinéma, sur des écrivains cultes comme Jean-Jacques Schuhl ou Jacques Henric), d’un premier « roman » qui n’a rien d’un roman (Livre en papier), directeur des éditions Tinbad (où le livre est publié, 2022 donc) et d’une revue éponyme (que je n’ai pas encore pu consulter) et spécialiste de Joyce (et de beaucoup d’autres choses, comme on va voir).

Le livre s’intitule : L’histoire splendide. De quoi s’agit-il? Laissons parler le principal intéressé, dans le quatrième de couverture : « L’histoire splendide est (…) le titre d’un projet de livre abandonné par Arthur Rimbaud. » Lequel « passait ses journées à lire et écrire au British Museum », pour faire de ce livre « la véritable Histoire, littéralement et dans tous les sens », la dernière phrase est de Rimbaud lui-même. Basquin, dans ce noble sillage, se propose donc de « raconter de façon la plus polyphonique possible les dessous réels de l’Histoire, sur plus de quarante siècles, jusqu’à l’accident global des communications instantanées que fut la crise du coronavirus, tout en mélangeant les langues de façon babélienne ».

Excité par cet alléchant programme, on ouvre donc le livre. La dédicace qui zèbre la toute première page n’y va pas par quatre chemins, et sonne un peu comme le « Vous qui entrez, laissez toute espérance » qui ouvre La divine comédie de Dante : « Pour mes amis complotistes, pas pour le public. » On continue, et voilà qu’on se trouve face à une distorsion radicale de la syntaxe, des règles typographiques, de la ponctuation courante, etc. : « j’imagine le début d’un livre / au commencement n’était ni le verbe ni l’émotion ni le sexe : au commencement était le foutre! & le foutre était en l’hom’  ». Nous voilà sur les chapeaux de roues. D’emblée se télescopent des références qui reviendront tout du long de ce livre-monstre : le rythme de Céline, les syncopes verbales de Guyotat. Mais nous rencontrerons bien d’autres références dans ce texte-tourbillon : Dante, Rimbaud, Guyotat et Joyce bien sûr, la Bible, les auteurs grecs et romains, Hegel, Marx, Villon, Shakespeare, Sade, Chateaubriand, Lautréamont, Nietzsche, Kierkegaard, Artaud, Debord, Sollers, Daney, Canetti, Deleuze, Beckett, Schuhl, Boccace, Proust, Orwell, Huxley, Melville, Rabelais, Cervantes, Agamben, Pasolini, Genet, Hölderlin, Foucault, Burroughs, et j’en passe.

Cette avalanche d’auteurs, à quoi Basquin n’hésite pas à se mesurer pour nous montrer qu’il n’a pas le covid des yeux, sont aussi bien abondamment cités tout du long du flot textuel torrentiel qui prend le lecteur à la gorge dès la première page : mais sans jamais les moindres guillemets, et sans la plupart du temps dire de qui est ladite phrase. C’est une sorte de blind test pour lecteur lettré, une sorte de Sollers à l’encre sympathique (Sollers a exaspéré toute une partie du public de son époque en passant son temps à citer les auteurs qu’ils lisaient; pas moi, tant son goût dans la sélection citationnelle est exquis : c’est un érudit virtuose de la plus rare espèce, comparable seulement à Borgès). On songe surtout à Isidore Ducasse, vrai nom civique du comte de Lautréamont : « Le plagiat est nécessaire. Le progrès l’implique. » Et donc à Debord et aux situationnistes, grands lecteurs de Lautréamont : ce qu’ils appelaient le détournement, c’est-à-dire, en effet, extraire une phrase de son contexte et la placer ailleurs, comme du Marcel Duchamp textuel. Walter Benjamin, un écrivain-philosophe majeur qui reviendra à plus d’une reprise dans cet article, rêvait de faire un livre qui ne serait composé que de citations; et Thomas Mann parlera de l’existence humaine comme étant une « vie dans la citation », ce qui était bien vu, surtout par les temps qui courent : certains préfèrent citer l’OMS, les gouvernements et les médias mainstream, d’autres préfèrent citer Rimbaud, Artaud ou Debord. Il y a de ça dans L’histoire splendide, mais en mode « transe ». Et donc je ferai la même chose en abyme : cet article sera en grande partie « citationnel » (mais avec des guillemets!). Plus généralement, je citerai énormément de passages des auteurs que je chronique, pour donner envie de les lire.

Le véritable atout fatal de L’histoire splendide, qui le rend irrésistible, c’est son rythme. Enivrant, varié, virtuose, c’est lui qui enveloppe toutes les autres immenses qualités du texte (style, encyclopédisme, lyrisme moderne, implacable lucidité sur l’époque). C’est pourquoi, plus qu’à Lautréamont, plus même qu’à Joyce, c’est au Tristram Shandy de Laurence Sterne (un classique injustement méconnu, dans les pays francophones, de la littérature anglo-saxonne) que L’histoire splendide fait penser le plus. Même allégresse constante du ton, même grâce aérienne de la phrase, même liberté digressive, même burlesque quasi psychédélique.

Le livre est découpé en cinq parties. Au commencement, la première, dont nous avons cité plus haut la phrase d’attaque, est une sorte d’autoprésentation hallucinée de l’auteur, doublée d’une exposition de son projet, résolument tourné, comme une machine de guerre, contre la marchandise franchouillarde vendue sous l’étiquette de « roman » : « se limiter à une seule histoire — une story — quelle surignominie! » Plus loin dans le livre, Basquin dira que « le roman roman tel que le conçoivent la quasi-totalité de mes confrères — confrères entre guillemets que je ne peux rendre ici sans cette périphrase — est un genre moribond & usé par les redites — sans intérêt pour moi — fi de l’intrigue traditionnelle ! » Non, ce roman pour kiosques à journaux (c’est-à-dire du même niveau que l’indigeste paperasse propagandiste que contiennent ceux-ci), très peu pour Basquin (plus loin il écrira : « il n’y a pas de différence de fond entre un journal & un vomitif : quand on l’a dégueulé / on se sent mieux / & il n’y a pas d’autre traitement possible »). Ces romans faisant tout pour ménager le confort de leur lecteur, au sens ferroviaire de la liberté (« tu es libre d’aller où je te dis d’aller » nous dit en substance le système depuis deux ans et demi, c’est-à-dire depuis toujours), est ce que le tourisme de masse est à l’expédition en Amazonie. Non, car « rien n’est plus effrayant qu’un labyrinthe qui n’a pas de centre — ce livre est exactement ce labyrinthe ». Cette jungle amazonienne littéraire, ce véritable OVNI textuel dans le train-train éditorial courant, nous l’avons donc bel et bien sous la main. Les preuves de suite.

La seconde partie du livre s’intitule, à point nommé, « Mille romans ». Il se taille la part du lion livresque. Il est divisé, en effet, en mille fragments, dont les durées vont de quelques mots à quelques dizaines de phrases scandées, là encore sans ponctuation traditionnelle, et d’une poésie parfois presque insoutenable : « la connaissance a tué le soleil / & l’a transformé en une boule de gaz / semée de taches — la connaissance a tué la lune : ce n’est plus qu’une petite terre morte — criblée de volcans éteints comme par la petite vérole ». Ou encore : « je suis un avaleur non de sabres, mais de sabirs — je compile les mystères Égyptiens / les oracles grecs & Latins / les rites et les prédictions des druides ». Ou encore : « l’incantation est la forme originelle de la poésie — & voilà pourquoi Pierre Guyotat fut l’un des plus grands poètes du dernier demi-siècle : les soldats / casqués / jambes ouvertes / foulent / muscles retenus / les nouveau-nés emmaillotés dans les châles écarlates ». On s’y croirait, surtout par les temps qui courent…

Des pépites comme cela, vous en trouverez par centaines dans cette partie-fleuve, fractale, abyssale. Toute cette partie fait songer à un équivalent, dans l’expérience langagière, à la Descente dans le Maelström de Poe, mon poète de chevet, et que Basquin aurait parfaitement pu « détourner » dans sa symphonie métapoétique : « Le bord du tourbillon était bordé par une large ceinture d’écume lumineuse; mais pas une parcelle ne glissait dans la gueule du terrible entonnoir, dont l’intérieur, aussi loin que l’oeil pouvait y plonger, n’était faite d’un mur liquide, poli, brillant et d’un noir de jais (…), tournant sur lui-même sous l’influence d’un mouvement étourdissant », et ainsi de suite. C’est exactement à ce genre de sensations vertigineuses que s’expose, mentalement, le lecteur de L’histoire splendide. Et il en redemande.

J’ai à dessein utilisé plus haut le mot de durées : tant la question de la musicalité, on l’aura compris, est essentielle pour comprendre la nature de ce livre. Il y a régulièrement, en miroir, un côté « Traité du style », et ce rythme nouveau qu’on rencontre dans l’écriture de Basquin est expliqué point par point, par exemple les raisons pour lesquelles il malmène la ponctuation : « la ponctuation c’est l’embrayage / l’embrayeur de l’écriture — l’équivalent des griffes du projecteur dans le système du cinématographe — ». Puis : « 243 : pour une nouvelle physique livresque : le livre sera quantique ou ne sera pas! » Et Basquin tient totalement sa promesse : il est impossible, en un petit article, de ne serait-ce qu’effleurer la richesse poétique, sémantique, épistémologique et cognitive d’un tel livre. L’équivalent, en effet, d’une bombe quantique sur le cerveau. Pour faire la transition avec la troisième partie (et aussi la cinquième), citons le fragment 216 : « zombie vient du créole zombi qui désigne un mort sorti de sa tombe & rendu esclave d’un sorcier vaudou : ce sorcier s’appelle par exemple Bill Gates ». C’est ça, la poésie au sens fort : tout dire, en une seule phrase. Et, ici, l’entièreté d’une époque est résumée en une seule sentence fulgurant comme l’éclair.

Chose promise, chose due, mais il s’agit là de la chose la plus impossible à rendre dans un article : c’est la manière dont Basquin parvient à faire se télescoper des époques puisées dans quarante siècles de périples anthropologiques. Par exemple, fragment 57 : « pendant la crise internationale du covid-19 / rien ne fut plus médusant que l’ensemble du PC chinois masqué — la Gorgogne postmoderne nous apparut bien sous cette forme-là — bien peu furent ceux à lui opposer / comme Persée autrefois / un moderne bouclier magique : fermer tous les robinets tous les tuyaux / absolument infectés / des infos en continu ». Ou encore, encore plus dense et enchevêtré, fragment 639 : « dans Epidémies / vrais dangers & fausses alertes du Pr. Didier Raoult j’apprends ceci : la Grande armée de Napoléon / durant sa retraite de Russie / fut en grande partie décimée par une épidémie de typhus propagée par les poux — environ 30% des soldats furent infectés selon une étude rétrospective par prélèvements dans les dents des cadavres dans un cimetière de Vilnius — Raoult nous remet en mémoire un épisode de Guerre & Paix de Tolstoï où Pierre observe les soldats ennemis jetant leurs poux au feu / qui craque — comme quoi très souvent les épidémies jouent un rôle considérable dans l’Histoire / tuant la plupart du temps bien plus que les armes / de la Guerre du Péloponnèse à la Grande Guerre de 14–18 / en passant par les invasions des Amériques par nos aïeux — & si / dans cette crise du covid-19 / la Chine nous avait vaincus sans tirer une seule balle? » Ou, en moins dense historiquement, mais encore plus édifiant pour aujourd’hui : « finalement / et après moult réflexions / la réaction mondiale au nouveau coronavirus ressemble par beaucoup d’aspects (CONfinements et masques pour tous) à la campagne dite des quatre nuisibles — rats / mouches / moustiques & moineaux — de 1958 à 1962 en Chine lorsque Mao décida la mise à mort de tous les oiseaux qui volaient dans le ciel de la République populaire de Chine & cela parce que les oiseaux du ciel volaient les grains de blé / de maïs & de riz qui appartenaient aux hommes — verbatim : nos camarades doivent tuer les oiseaux parce qu’ils sont des voleurs et personne ne vole impunément la nourriture des citoyens / je dis bien : pas même les oiseaux du ciel n’ont le droit de voler le pain des hommes & des bêtes qui travaillent / & si les oiseaux n’ont pas compris cela / eh bien on les tue tous / comme on tue les criminels — tout camarade chinois a le droit de tuer l’oiseau qui ose se poser sur le sol de la République populaire pour voler des grains — mais quand il n’y eut plus d’oiseaux en Chine pour manger les vers & les insectes / les criquets dévorèrent les récoltes & la terre de Chine ne produisit plus rien — toutes les récoltes furent compromises & il y eut une grande famine & le pays de Chine devint désolation et ruine : 30 millions de morts de faim — voilà ce qui arrive quand on voit les choses sous un seul angle — le manque de pensée dialectique & les grands bonds en avant engendrent bien souvent des monstres & produisent le Mal qu’on ne voulait pas faire ». Je contesterai simplement le dernier point : il n’est pas du tout sûr que Mao, qui tenait plus du sadique pervers que du psychotique « bien intentionné » à la Hitler ou Staline (car Hitler et Staline voulaient sincèrement le bien de leurs peuples respectifs, et donc « collent » bien davantage à la conclusion de Basquin que le cas de Mao), n’ait pas abattu cette calamité absolue, avec quelques autres (Révolution culturelle, etc.), sur son pays de manière tout à fait délibérée. En tout cas, on ne peut qu’apprécier la pertinence de la comparaison avec ce que nous endurons depuis deux ans et demi, et qui fait penser à la remarque du Pr Perronne : comme quoi, pour chasser une mouche de la chambre, nous avons mis le feu à la maison. C’est pourquoi la célèbre phrase de Mao, ânonnée à plus soif par ses groupies, « une étincelle peut mettre le feu à la plaine », m’a toujours semblé avoir été comprise à parfait contresens, comme un appel à la révolte qui, par quelque effet papillon chanceux, pourrait se transformer en insurrection. Elle m’appert plutôt être, à la rétrospection, comme le syllogisme pervers de l’exterminationnisme les plus convaincu et conscient de lui-même qui soit. Et si vous remplacez « Mao » par « Gates », vous ne pouvez plus avoir le moindre doute sur le caractère intentionné de ces politiques de la dévastation; mais j’y reviendrai plus loin.

Faisons-nous plèze entre amis, en concluant la chronique de la partie la plus sismique du livre, la plus riche, la plus infinie (c’est un livre que je relirai régulièrement toute ma vie, comme tous les classiques), par cet hommage à la philosophie (mais Basquin peut avoir des mots assez durs à son sujet, cf. le fragment 384, je lui répondrai ailleurs), et une dédicace par procuration : « la philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident — la propagande / au contraire / nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter — Aldous Huxley — toute ressemblance avec la situation actuelle du covid-19 serait bien sûr tout à fait fortuite je dédie cette pensée à Jean-Dominique Michel ».

La troisième partie, donc. Elle s’intitule sobrement Terreur, et entend établir quelles sont les racines du Mal qui nous ronge depuis des décennies, et s’est exposé au grand jour depuis mars 2020. Il s’agit, bien entendu, de la Terreur révolutionnaire, initiée pendant la Révolution française et poursuive jusqu’à Pol Pot ou le Sentier Lumineux, en passant par le fascisme et le nazisme, pour culminer de manière absolue dans le covidisme, le covidiotisme, la covidarchie ou la covidocratie, comme on voudra bien l’appeler. Dès les premières lignes de cette partie (« depuis que le monde est monde & que les hommes s’entretuent jamais un crime ne s’est commis sans que son auteur n’ait trouvé un apaisement & ne se soit dit que c’était pour bien public — pour le bonheur supposé d’autrui — »), j’ai su que je rencontrerai les noms de non seulement Nietzsche, mais Joseph de Maistre, l’essayiste favori de Baudelaire, spécialisé dans la polémique contre la Révolution française, et styliste de tout premier plan (comme tous les auteur(e)s dont je parle ici). Bingo.

En tant que philosophe, j’aime dans l’art (littérature, musique, peinture, cinéma…) la force de me déporter violemment hors de ma zone de confort, pour regarder voir si mes conceptions conceptuelles sont assez robustes pour résister à de telles expériences. Je le dit en passant, car cette troisième partie est incontestablement la plus philosophique du livre.

Les aperçus sont en tout cas fulgurants : « c’est au nom de Jean-Jacques Rousseau qu’on a fini par couper le cou des jeunes prêtres & de jeunes nobles enthousiastes c’est au nom de Karl Marx que la dictature stalinienne a fait couler des torrents de sang ouvrier — & c’est au nom des boomers qu’on a détruit un an de vie de notre jeunesse en 2020–21 ». Soit! Diagnostic impeccable, et sans appel. Mais il n’est pas à exclure qu’on ait fait dire à Rousseau ou à Marx (comme, par exemple, à Darwin) pas mal de choses qu’ils n’ont jamais dites. On y reviendra en son lieu. Ce qui compte ici, c’est la transition vers le dénouement du livre, la « crise sanitaire » : « il ne semble plus rester que la Terreur pour nous obliger à penser qu’il se passe encore quelque chose & voilà pourquoi le covid-19 a tant occupé les pages des médias : la Terreur sanitaire est le dernier combat entre les hommes ».

On approche donc du dénouement, moyennant un « entracte » (Pourquoi j’écris de si bons livres, « détournement » là encore d’un chapitre de l’Ecce homo de Nietzsche), une quatrième partie qui tient en deux pages : la cinquième partie, intitulée « Journal de CONfinement » (bien vu!), qui commence ainsi : « au début était le virus tout près du Big Bang clap ». S’ensuit un torrent, comme à la fin d’Ulysse de Joyce, de prose dénuée de la moindre ponctuation : un « monologue intérieur » sur le monde délirant et irrationnel du covid-19, et sa parodie grotesque de l’impératif catégorique kantien (« vit, pense et agis, en toute circonstance, de manière à ne pas attraper la grippe »). Même si Basquin y est allé, dans la partie antépénultième, de ses diatribes contre la Révolution française, il y a ici un petit côté « Comité de Salut public sémantique », et la guillotine nominale est pour le moins généreuse. Tout le monde de la collaboration biopolitique davosienne y passe : Macron, Buyzin, Véran, Lacombe, Preciado, Barrau, Salomon, Cohen, Thunberg, Cohn-Bendit, Zizek, Blanquer, Coccia, Bergoglio, Depraz… Les têtes roulent les unes après les autres aux pieds du lecteur, à la grande délectation de celui-ci. Je ne vais pas parler ici de la catharsis, dont je suis un spécialiste, mais enfin, je n’en pense pas moins; et ici, c’est du très lourd, et du très bon.

On y trouve encore de nombreux vibrants hommages au Jean Moulin de la biopolitique contemporaine, nommément Didier Raoult, la personnalité publique la plus diffamée de tous les temps dans le monde francophone. Rembobinons un peu vers la deuxième partie, qui donnait le ton : « le pr Raoult invité chez Pujadas chez LCI / best of : il n’y a pas de science sans conflit intellectuel — il n’y a pas de progrès scientifique sans polémique (du grec polemos / guerre / puis polemikos / qui concerne la guerre) — le défaitisme (on ne peut rien faire / donc restez chez vous & prenez du Doliprane) / c’est la même chose que Pétain en 1940 face aux Allemands : une lâche capitulation : il n’y a plus rien à faire / on se rend : très peu pour lui — je te salue ici / vieux Raoult! » (Le clin d’œil ici — j’ai parlé plus haut de blind test à l’encre sympathique — est aux Chants de Maldoror, où toute une séquence scande « Je te salue, vieil Océan! »).

Revenons à la partie conclusive, qui cite Raoult lui-même : « quand l’informateur multiplie par 20 un risque de mortalité & divise par 100 un autre risque nous ne sommes plus dans une exagération nous sommes dans un autre monde putain Dr Raoult on pense tout pareil vous êtes un génie ». En face, le message est plutôt : « vous allez tous fermer fermer vot’gueule oui ou merdre (…) le rêve absolu comme aucun État totalitaire n’en avait seulement rêvé ».

Le livre se conclut par un Epilogue mordant, où la ponctuation « normale » est pour finir rétablie. On y trouve des propositions concrètes pour rendre à tous les collabos de la « crise covid » la monnaie de leur pièce, et que je laisse à la dilection du lecteur.

Car c’est bien de ça qu’il s’agit : de la première guerre civile mondiale de notre Histoire, comme je le dis à la cantonade depuis un an et demi. Basquin : « c’est comme la guérilla telle que théorisée par T.E. Lawrence dit Lawrence d’Arabie : une rébellion peut être menée par 2% d’éléments actifs & 98% de sympathisants passifs — les quelques rebelles actifs doivent posséder des qualités de vitesse / d’endurance & d’ubiquité / ainsi que l’indépendance technique nécessaire pour détruire ou paralyser les communications ennemies ». Première cible : « l’idiot en chef Bill Gates ». Si vous me trouvez enthousiaste, détrompez-vous : me relisant, je me trouve encore trop tendre avec ce chef‑d’œuvre annoncé, et absolu, de l’histoire de la littérature; si bien sûr la terre n’a pas été transformée en cratère radioactif d’ici-là, pour que l’Ukraine puisse entrer dans l’OTAN.

Passons au second livre, Les indomptables, sous-titré : Au-delà de l’effondrement (éditions Talma, Paris, 2022), et préfacé par Louis Fouché. L’auteur, Tristan Edelman, est une « œuvre d’art totale » à lui tout seul : avant d’être un nouvel écrivain de premier plan, il est chorégraphe, musicien et énergéticien. Il possède le QI d’un physicien d’Oxford, l’érudition de Borgès, le physique d’un dieu grec (il a cinquante ans, mais on lui en donnerait tout juste trente-cinq). Le fil rouge de son livre, lui aussi très digressif et multipolaire (mais dans un style très différent de celui qui précède, plus intimiste et plus lent), est la mort de ses deux parents.

Le livre a la forme d’un Journal. On songe à un improbable mixte de Montaigne (pour l’éclectisme et la variété des styles employés), de Lévi-Strauss (pour la méticulosité des détails anthropologiques) et du Genet de Journal du voleur (pour une certaine poétique de l’errance). Il se divise en deux parties : Niki et Bernard. Il s’agit des deux prénoms de ses parents; dans le cas de sa mère, il s’agit d’un surnom abréviatif pour « Nicole-Edith ». Les deux parents de Tristan sont morts en 2020, l’année fatidique que nous savons tous; il s’agit donc d’un livre de deuil, d’une sorte de poème mortuaire en figure libre.

La première partie accompagne la longue agonie de Niki à travers d’innombrables hôpitaux, tous plus sinistres et cruels les uns que les autres. Cette déchéance de l’institution soignante précède la « crise du covid », puisque le livre commence dès janvier 2020. À peine la mère de Tristan aura-t-elle mis les pieds dans ce système qu’elle commence à vivre un véritable chemin de croix, un Golgotha médical. On songe très fort au sublime film de Sokourov (argh! un russe! Rauss!), Mère et Fils, dont Les indomptables seraient une sorte de remake littéraire.

Ce que la prose de Tristan donne à voir, c’est cette déliquescence de l’hôpital non seulement public, mais privé : « Le privé, c’est forcément mieux, puisqu’on paye cher. Ils ont acquis du matériel technique performant dernier cri en ce qui concerne les pneumopathies; ne faisons pas la fine bouche. Le plus important : du matériel, de l’efficacité, de l’expertise et de l’argent! Les humains, c’est secondaire, nocif : ils font des erreurs. » Tristan tombe donc de haut, et s’aperçoit vite que le privé ne rattrape en aucun cas le public. « J’entre dans la clinique. Une saleté faite de stérilisations et de détritus invisibles. Envie de gerber. Trop de monde. L’immigration s’entasse. Une tension dans l’attente et dans l’accueil. Le personnel saturé semble déambuler par hasard. » Il gagne la chambre de sa mère. « Au fond du lit, empêtrée dans les tuyaux sales, baignés d’un clair-obscur jaunâtre, avec cette odeur persistante d’urine et de javel, j’entrevois le visage de ma mère. Fixant intensément le mur, elle se mord les lèvres. Sous-alimentée, maltraitée, ignorée, elle lutte contre la dépression. En quelques jours, elle a perdu beaucoup de poids. »

Face à ce fiasco du privé, notre héros (comment l’appeler autrement?) arrache sa mère à cette clinique foireuse pour l’emmener à Bichat. Nous est décrit l’accueil catastrophique, l’attente interminable, l’impossibilité de savoir à temps ce qui arrive à sa mère : au final, « deux AVC consécutifs. Le premier dans la clinique privée Pasteur avant le passage dans l’ambulance, où elle perd l’usage du corps, le deuxième à l’hôpital public Bichat, lors de l’admission où elle perd l’usage de la parole. »

Tristan oscille dès lors entre chronique du calvaire hospitalier, et digressions rétrospectives où il dresse le portrait de sa mère : sa passion de la première heure pour l’activisme politique (et les nombreuses lectures afférentes, notamment Marx et Lénine), son rapport complexe à la parole et à l’écriture, le lien obsessionnel qui l’unit à la vérité et au réel, sa passion pour la psychanalyse, sa pudeur maladive : « Incapable de rapprochements physiques avec ses enfants, ne pouvant exprimer directement ses émotions, dans l’impossibilité de contacter son corps blessé et sa mémoire défaillante, elle avait écouté le fond de sa parole jusqu’à se fondre en elle. »

Tristan constate chaque jour, sans cesse plus effaré, que l’hôpital fait à sa mère beaucoup plus de mal que de bien : « J’aurais dû la garder à la maison! » Il s’avère dès lors que nous tenons le vrai sujet du livre, sujet qui me tient particulièrement à cœur dans mon travail philosophique : le Mal (Système du pléonectique, Diaphanes, Berlin, 2020, entrée éponyme). « Les mots d’Hanna Arendt, « Banalisation du mal », résonnent autrement : plus le crime est massif, moins on le considère comme un crime. Il devient une fatalité qui pousse à la résignation. L’un des effets de l’industrialisation est de rendre le crime inodore. Le rendre politiquement correct à renfort de chantages, d’infantilisations, de culpabilisations. Mettre en branle une cascade de déresponsabilisations qui s’abat sur le citoyen, afin qu’il se sente coupable d’une barbarie qui lui échappe. Parfois, on ouvre les yeux. L’avenir d’une prise de conscience. Dans mon cas : par la douleur. » On songe ici très fort au mot de Nietzsche : « Comprendre le monde à partir de la souffrance : voilà le tragique. »

Car oui! Il y a bien, dans le livre de Tristan; la redécouverte de la voie, oubliée par la tradition philosophique (à partir de l’exclusion par Platon du Poète hors de la Cité), d’une sagesse tragique. Là encore, rien qui ne puisse davantage toucher ma fibre philosophique : puisque je travaille dans le sillage de ceux qui, comme Hölderlin, Schürmann ou Lacoue-Labarthe, auront voulu rouvrir l’accès à ce savoir tragique que l’essentiel de la tradition philosophique aura voulu oublier.

« Ici donc, le système sanitaire détruit Mam : intubation, ventilation artificielle, prise d’anticoagulants sur le tard, protocoles infinis, examens, antibiogrammes, injections, impossibilité de sommeil et de récupération, mauvaise alimentation, erreurs de diagnostic, informations erronées, manque de personnel soignant, manque de lits… Résultat : délabrement physique et mental. » Et tel est le « tragique moderne » selon Schürmann : le pathétique. Il y a déjà deux siècles, Hölderlin avait génialement annoncé ce qui serait cette « condition pathétique » du sujet moderne : là où la mort tragique, chez les Grecs, prenait une forme flamboyante, héroïque et sacrée, nous, nous sommes sommés de raser les murs biopolitiques, et d’endurer une mort atone, misérable et sordidement profane : « Car c’est là le tragique, chez nous, que nous quittions tout doucement le monde des vivants, empaquetés dans une simple boîte ». Ce que Jean Beaufret appelait encore, commentant justement Hölderlin, la « tragédie de la mort lente ».

Comme prévu, la pandémie et ses effets encore plus délétères, comme une sorte de peste de Thèbes cérébrale, s’invitent dans la Tragédie moderne du “covid-19”. Du biopolitique, les réflexions du livre glissent lentement mais sûrement vers le politique, tout court : on organise partout « l’instrumentalisation du virus Covid » pour que, « à partir de la peur de la mort et du chantage à la survie sociale, une oligarchie toujours plus concentrée, s’appuyant sur la confiance et la soumission des foules, organise la terreur. Celle-ci a pour but une banale restructuration du Capital industriel vers le digital, le dressage des peuples pour la normalisation collective, l’accélération de l’utopie du nouvel homme sur le mode du cyberconformisme. »

Ici j’ai irrésistiblement songé aux propos d’un penseur contemporain, philosophe et psychanalyste, que je suis de près depuis plus de deux décennies, et qui répond au nom de Pierre-Henri Castel. Son silence public quant aux événements des deux dernières années et demi m’étonne, tant ce qu’il écrit ces dernières années, et qui est une analyse novatrice et pointue, là encore, de la question du Mal, fût prophétique (je conseille notamment, et toutes affaires cessantes, la lecture d’un des plus importants livres de philosophie des dernières années, Pervers, analyse d’un concept, Ithaques, Paris, 2015). Jugeons plutôt : « Il ne serait absolument pas raisonnable, il serait même politiquement absurde et dangereux de ne pas partir de cette hypothèse : les puissants savent. Ils n’ont pas attendu de lire ces lignes. Or c’est bien pourquoi, au lieu de parler d’insensibilité et d’aveuglement, voir de déni ou d’auto-intoxication à coup de pseudoscience, il faudrait aussi sérieusement envisager, face au Mal qui vient, la possibilité du mensonge conscient et délibéré de la part de quelques-uns dont nous sous-estimons l’intérêt non seulement à nier, mais à aggraver (à leur profit) les déséquilibres sociaux et naturels. Car (…) il suffit que quelques-uns seulement nous devancent aujourd’hui sur le chemin de notre certitude croissante de la fin, et tous les effets pratiques fort réels de cette certitude croissante s’en suivront en cascade, jusqu’aux derniers, c’est-à-dire jusqu’au pire. » (Le Mal qui vient, Cerf, Paris, 2018).

Comme Basquin, Tristan constate le naufrage de l’écrasante majorité des intellectuels face à l’installation pourtant flagrante d’une tyrannie biopolitique délirante, avec une cinglante ironie : « Nouveau coup du destin : le virus du millénaire! Sans surprise, voilà nos ersatz d’intellectuels de gauche qui filent droit se confiner en critiquant de leurs balcons « la mauvaise gestion ». Toujours leurs balcons. Bien peu ont remis en question le confinement total et la folie du projet 2.0 qui avance gros comme le nez de Pinocchio au milieu de la figure. On s’indigne après coup. On critique après coup. On pense après coup. (…) Eux qui parlent d’  »événement », de « situation », de « capital », de « fascisme »… eh bien… quand cela arrive sous leur grand nez tendu, ils restent interdits. Le bec cloué. Un Gilet jaune, un virus à couronne, plein de flics dans la rue, et les voilà titubants la bouche ouverte. Les mêmes qui faisaient des acrobaties sur la République laïque libre et sans voile sur le visage, les voilà qui braillent dans un masque en plastique, une dose d’ARN artificiel dans le sang et un QR code comme tatouage. » Cruel et sévère, mais parfaitement ajusté. L’intellectuel de gauche rugit comme un lion, mais agit comme un mouton.

Tristan accoste alors (après de très beaux apartés sur ses longs séjours à Vanuata et au Brésil) l’événement crucial que furent, pour lui, les Gilets jaunes. Il dénonce le travail calomniateur des médias, la répression féroce du gouvernement, ainsi que la mécompréhension de l’écrasante majorité de la gauche, « radicale » comprise. Comme me l’a dit un jour un gilet jaune : « L’extrême gauche? Ce sont des bourgeois blancs diplômés, qui ne parlent qu’à d’autres bourgeois blancs diplômés, tout en prétendant parler du peuple, pour le peuple et au nom du peuple ». La mère marxiste-léniniste de Tristan, après un très bref moment d’hésitation due à sa formation idéologique, rallie le mouvement et se jette dans l’arène des rassemblements, des manifestations et des ronds-points. « Pour une marxiste-léniniste comme ma mère (…), c’était invraisemblable de l’écouter défendre les paysans et pas seulement les ouvriers, défendre les petits entrepreneurs et petits commerçants et pas seulement les salariés et les fonctionnaires, défendre les blancs et pas seulement les immigrés » : j’en connais qui, du côté de la bourgeoisie du « radical chic », devraient en prendre de la graine… L’analyse que développe Tristan sur les Gilets jaunes est l’une des plus justes, au sens de la justesse et au sens de la justice (salut Etienne! Chouard du nom), qu’il m’ait été donné de lire sous la plume d’un intellectuel.

S’amorce le dénouement proprement dit, comme dans toute tragédie : la fin de l’agonie médicalisée, la mort implosive dans la « boîte » hölderlinienne. Ce sont des pages d’anthologie. « Au centre du crépuscule entre chien et loup, je me réveille. Quand l’heure terrible vous murmure les secrets de votre vie. Les signes tapissent les fenêtres. Les entrebâillements des volets écrivent ce qui doit être écrit. (…) Je retourne dans sa chambre. Je me place à côté d’elle. Soudainement, elle se redresse et me saisit la main. Elle me fixe droit dans les yeux. (…) C’est le moment le plus fort de ma vie. Le plus marquant. Une marque que l’on découvre et qui est là depuis toujours. Une marque qui vous accompagne dès la naissance. Peut-être avant. Le sceau de la continuité entre la vie et la mort, entre la naissance et la fin. Ce à partir de quoi, hors de la grammaire et de la logique des temps linéaires, s’élabore le flux des souvenirs. Écoutez cette marque silencieuse. J’écoute ce silence. Voici le point crucial d’une vie et d’une époque. Le point de rencontre ultime de la transmission. Le dernier message, la clé de l’énigme. J’écoute ce lien sur lequel nous imaginons les constructions les plus folles et les plus contradictoires. » Je ne peux ici qu’inciter le lecteur à découvrir la suite, proprement sublime, au sens philosophique de l’adjectif : ce qui excède de toute part notre capacité à mesurer un événement, ce qui met en défaillance notre raison, ce qui porte le sens des mots à la limite de la syncope.

Passons à la seconde partie, intitulée donc Bernard, du prénom de son père : et c’est pourquoi j’ai toujours ici dit Tristan, et pas Edelman. Ce n’est pas par familiarité déplacée (enfin, quand même un peu, et je conclurai cet article là-dessus!), mais parce que le père Edelman était un juriste et essayiste de très grand renom (« jusqu’à être désigné par ses pairs — de son vivant — comme le plus grand juriste français »). Il m’a semblé qu’à tous égards, étant donnée la nature même du livre, il était plus approprié de l’appeler par son prénom (Tristan bien sûr, pas Bernard).

Incipit : « L’isolement forcé du confinement a exaspéré la mélancolie, la détérioration physique et le besoin de contact. Un grand nombre de personnes au grand âge ayant vécu la Seconde Guerre mondiale se sont laissées dépérir pendant le confinement. On appelle cela le syndrome du glissement. Ils ne veulent pas revivre l’horreur absolue. La sensation d’une telle répétition est insoutenable. Ils préfèrent se laisser glisser consciemment ou inconsciemment — vers la mort. »

Bernard Edelman compte au nombre de ces victimes du « syndrome du glissement ». Il est juif. Il est un juriste de génie. Il comprend parfaitement bien ce qui est en train d’avoir lieu. Son fils lui rend visite, il n’arrive plus à écrire, il erre dans sa bibliothèque comme un fantôme, lui-même hanté par ses propres souvenirs : l’horreur en abyme. Il dit à son fils : « Vois-tu, pendant la guerre, quand j’étais un enfant caché, j’ai vécu les liens comme une menace. Aujourd’hui, tout est fait pour détruire les liens. Avant, j’étais dans la cave, maintenant, je suis dans le mitard. J’assiste impuissant à un isolement par la terreur. J’ai l’impression de retourner en arrière. Je ne t’envie pas mon fils. Tu es dans la fleur de l’âge et tu vas devoir faire avec une fin du monde. »

Tristan se met alors à retracer le parcours du juif ashkénaze soucieux de s’assimiler à la France : il doit montrer patte blanche, et clamer son amour de la France, de la République, des institutions, enfin et surtout de « l’Europe-la-belle-idée », qui nous mène aujourd’hui aux pires des catastrophes imaginables. Cet « impératif catégorique » de l’immigré frais émoulu, décortique Tristan, ne peut mener qu’à un état d’angoisse permanente : « « l’intégré » aura beau faire montre du plus grand zèle possible, il y a toujours meilleur, et personne n’est indispensable ».

Vient la partie augustéenne, ou rousseauiste, de la partie : confessionnelle. Pour donner une idée des liens intimes qui l’unissaient à son père, Tristan n’y va pas de mainmorte : « Mon père s’occupait de moi comme une mère. Une mère juive qui vous remplit sans s’inquiéter de votre capacité à recevoir. » Bernard ne cesse de se projeter dans Tristan, « qui vous met en haut alors que vous vous traînez encore en bas ». « Puis arrive la puberté : vous êtes soudain un rival, un animal sauvage. (…) Cependant, Der mamen (en yiddish, la maman dans toute sa splendeur) souhaite toujours le meilleur pour vous et, surtout, que vous soyez le meilleur, même s’il sera toujours impossible d’être meilleur qu’elle. » Tout est dit en cette phrase à l’humour typiquement juif (Tristan, même s’il n’est pas au départ « techniquement » juif puisque sa mère était goyim, a été converti au judaïsme, par ds Lubavitchs). Mais ce n’est pas fini, le petit Tristan continue à grandir. Et, à l’adolescence, on passe à la phase « tout belle-mère et rien père. » Jugeons plutôt : « Le père s’absente derrière la marâtre balzacienne. Ce n’est plus le féminiarcat fashion mais un matriarcat old school : jugements intempestifs, actes de violence verbale, agressions physiques, rituels militaires, punitions alimentaires, enfermements, mises à l’écart, rabaissements psychiques… »

Ici, on est en droit de se demander si le fait que la mère de Tristan fût une goyim n’explique pas ce précoce « mortel transfert » du père en figure de « Mère fouettarde », comme dit aussi Tristan (j’ai beaucoup écrit sur le sadomasochisme dans mon travail philosophique, on pourra en reparler). Rappelons que Niki, la mère, était férue de psychanalyse, et par ailleurs que Tristan nous fit état de son extrême pudeur et de son avarice totale en termes de signes physiques d’affection. Le père venant à se substituer, balourdement comme il se doit, au manque laissé par la fonction maternelle, le résultat était couru d’avance. Je me trompe peut-être dans cet exercice de psychanalyse sauvage; à Tristan de me détromper.

Ici, pendant des dizaines de pages, commence un « roman dans le roman », plus exactement un livre dans le livre, puisqu’il ne s’agit pas d’un roman, et plus exactement encore d’un roman dans le livre, mais pas n’importe quel roman : un roman sous forme de dialogue, comme on en faisait tant au dix-huitième siècle. Autant dire qu’il s’agit du passage le plus philosophique du livre, donc celui qui me parle plus; et, pour cette raison même, c’est celui dont je parlerai le moins (comme avec Basquin…). Car justement, comme dans ces romans dialogiques du dix-huitième, façon Diderot (on sous-estime de manière scandaleuse l’importance cruciale qu’ont eus Le neveu de Rameau ou Jacques le fataliste sur la philosophie allemande qui allait suivre d’une génération), le propos est pour ainsi dire impossible à résumer en un espace bref. Je m’avoue donc à ce point vaincu : ces dialogues sont si denses, si riches en pépites intellectuelles, que je renonce à en rendre le contenu. Surtout, ils obéissent à une logique qui leur est tellement propre, et l’ensemble des propos, sur près de quarante pages, se tiennent tellement les uns les autres (c’est-à-dire qu’il est impossible de comprendre le contenu de telle page sans avoir lu tout ce qui précède) que je me contenterai d’en dresser une sorte de menu (non exhaustif) : à partir d’une dissertation sur la fable du loup et de l’agneau, sont abordés des thèmes aussi divers et aussi brûlants que la propriété privée (salut Davos), la raison et l’instinct, le droit, la guerre, la bioéthique, la technoscience, le transhumanisme, la culture, le salariat, le progressisme, le néolibéralisme, le sacrifice, les intellectuels…

Comme avec la partie précédente, le dénouement arrive à pas de velours. Tristan nous décrit comment, bien avant la « crise Covid », son père accepte sa propre mort, en se résolvant d’abord à être un mort-vivant civique. « Il savait que la folie humaine pouvait revenir à tout moment et tout retourner. Qu’elle pouvait à nouveau faire irruption et vous envoyer aux camps de la mort. » S’ensuivent de pénétrantes considérations sur le rapport au langage : « La France, c’était la langue française. La langue française, c’était son premier et dernier repère. L’écriture, c’était la consécration de la langue. Son bouclier contre le réel, son évasion du réel. » Tout ce passage me parle tout particulièrement, moi qui aie tout appris en arabe jusqu’à l’âge de huit ans : la langue française comme arme. « La rationalité était une arme efficace, mais la langue avait le dernier mot. Bien écrire, c’est bien penser. (…) La modernité déteste la langue. Elle préfère l’algorithme. »

L’agonie du père commence donc par une perte de confiance dans les pouvoirs prophylactiques de la langue : « J’ai vu son sang s’écouler dans les cartouches du stylo, sa peau se fondre dans les papiers des livres et son âme partir dans les hauteurs mélancoliques du signe utopique. (…) Lorsqu’il me confia « Je ne trouve plus de sens à écrire », je compris que c’était sérieux. Il avait perdu l’axe de sa vie. La fin était proche. Il ne bougeait plus de son pigeonnier, de sa tour d’ivoire, de son tombeau. (…) Je compris que si je voulais avoir — enfin — un vrai dialogue avec mon père, il fallait que je retourne, et plonge à mon tour, au saint lieu du crime, là où il avait disparu dans la plus grande discrétion : sa bibliothèque. » Suivent quelques poèmes : l’un de Bernard, l’un de Niki, l’un de Tristan. Rideau.

Le livre se conclut par un épilogue, lequel commence comme suit : « Temps de crise. Des amis chers meurent. Beaucoup trop de myocardites brutales et de cancers qui dégénèrent rapidement. Je suis en deuil permanent. (…) Les gouvernements essaient d’imposer l’idée qu’être un citoyen jouissant de tous ses droits est un mérite temporaire et que devenir un citoyen de seconde zone, un proscrit, un paria est un choix. » Tristan décrit ensuite les innombrables rencontres positives qu’il a faites à la faveur de l’escroquerie covidiste, pour rebâtir le monde sur des bases saines, en construisant de nouvelles structures associatives sur tous les plans : « Nous comprenons, avec notre commando de juristes, parlementaires, journalistes, têtes de réseau et organisateurs de manifestation, que nous sommes arrivés à la limite du droit, de la démocratie, de l’information libre et des réclamations. Quand un gouvernement écrase, avec une jouissance non dissimulée, la Constitution, les libertés, l’information et les gens, il faut passer à une autre forme de contre-pouvoir en même temps qu’une autre forme de société. » Amen.

Le troisième et dernier livre canonisé par cette chronique annonce la couleur sans nous ménager : La fin du monde moderne, de Salim Laïbi (Fiat Lux, Marseille, 2020). De tous les auteurs dont nous traitons ici, Laïbi est, de loin, celui à se coltiner la réputation la plus sulfureuse. À cause de casseroles fréquentationnelles du passé (Soral, Dieudonné, Nabe…), à cause de son panarabisme et panislamisme, Laïbi est un exemple en or de ce que Debord appelait une « mauvaise réputation » (Cette mauvaise réputation, Gallimard, Paris, 1993), dans les milieux intellectuels et bien au-delà. Il a beau s’être expliqué en long et en large, et pas avec le dos de la cuillère, sur ses erreurs passées (Nabe lui voue une haine écumante, Soral le considère aujourd’hui comme son « pire ennemi au monde »); il a beau avoir développé, via des dizaines d’auteurs de sa très belle maison d’édition (Fiat Lux), une vision très intelligente, savante et rationnelle de l’islam et de l’  »arabitude », rien n’y a fait. Dans la société du Spectacle, la plus normative qui ne fut jamais, malgré sa promotion incessante et creuse de la « démocratie », de la « pluralité » et de la « tolérance », la réputation et l’image de marque sont tout, l’anathème et l’excommunication, sans appel.

Peu me chaut, sinon rien. Par les temps apocalyptiques et génocidaires qui courent, personne ne m’empêchera de fréquenter Salim (nous avons réalisé un entretien, à sa demande, sur mon Colaricocovirus (Exuvie, Thervay, 2022)); il ne me connaissait pas jusque-là, moi je le connaissais), ni surtout de dire le plus grand bien de son travail. Pour une raison très simple : Salim est à mes yeux un Héros et un Juste, au même titre que, mettons, le dr Perrone ou le dr Mac Cullough, le dr Zelenko ou le dr Ochs. Cet homme sauve des vies, et pas qu’un peu. C’est, et de plus longue date que ceux que je viens de citer, un des plus formidables lanceurs d’alerte qui soient aujourd’hui en activité en France; pour ce, sa tête est quasiment mise à prix dans les médias mainstream. En particulier, ses connaissances quant aux rouages criminels de l’industrie pharmaceutique n’ont que très peu d’équivalents non seulement dans notre pays, mais dans le monde entier.

Laïbi écrit comme il parle (il fait de nombreuses émissions numériques qui sont très suivies dans l’entièreté du monde francophone) : avec une gouaille sui generis. Sa langue est une sorte de créole algérois où la langue française et sans cesse contaminée par des tournures improbables, des adjectifs impronostiques, des ponctuations incongrues, des néologismes géniaux (les « doctateurs », les « zététiciens »…). Il y a véritablement un « argot Laïbi ». Comme le français n’est manifestement pas la langue maternelle de Salim, il visite le français comme un alien, et, comme aurait dit Deleuze, il « fait bégayer la langue » de l’intérieur, ce qui est la condition, ajoute Deleuze, de tout style. D’où le caractère presque toujours « funambulesque » de la phrase laïbienne : à tout instant elle menace de perdre l’équilibre et de tomber, et elle trouve toujours in extremis une expression étrange qui la “repêche” au dernier moment, et donne à l’ensemble de la phrase sa dégaine singulière. La phrase laïbienne ne cesse de trébucher, et finit pourtant toujours par retomber sur ses pieds, au sens métrique du terme : là encore, c’est cette unicité absolue du rythme des phrases d’un auteur qui les frappe du sceau du style.

Le style étant l’homme, comme chacun sait, le tempérament explosif de Salim dans la vie se transfère à son écriture, dont l’énergie contamine irrésistiblement le lecteur, le plongeant dans une étrange euphorie, malgré l’horreur de tout ce qui est décrit. Et pour cause : plus que n’importe quel auteur sur la question, Salim a choisi de le traiter par le burlesque, avec une ampleur panoramique digne d’un grand opéra (genre Wagner, ou Richard Strauss première période) : aussi rit-on beaucoup en lisant ce livre à la démesure de son sujet. Pour un effet comique maximal, Salim ne cesse d’avoir recours au registre psychiatrique : de fait, mars 2020 marque dans l’histoire de l’humanité la date où le monde entier est devenu totalement fou (avec, en avant-première expérimentale quelques mois auparavant, la Chine de Xi Jiping, l’ami de Bill Gates). Le livre décrit un asile planétaire à ciel ouvert, et c’est tout aussi hilarant qu’un sketch des Monthy Python sous LSD.

C’est donc par un saisissant paradoxe que Laïbi rejoint les grands « monstres » de la langue française que furent Rabelais ou Céline, si terriblement drolatiques eux aussi, et avec qui Salim partage un sens stratosphérique de l’imprécation (jaloux, Marc-Edouard? Accroche-toi au pinceau, j’enlève l’échelle). Fier de son « arabitude » comme Artaban, Laïbi est pourtant bien un auteur français, au sens le plus plein de l’adjectif. Oui, nous avons bien affaire à un phénomène défiant les lois de la nature, à une sorte de Léon Bloy muslim moderne.

De plus, des trois livres dont il est ici fait la chronique, La fin du monde moderne est, et de loin, le plus extraordinairement documenté et sourcé. Fondu dans un flot verbal incoercible, on obtient une sorte d’équivalent français foutraque et exaltant du classique instantané d’un autre Héros, Robert F.Kennedy Junior, et son The Real Antony Fauci (Children Health Defense, Peachtree, 2021) : quand on a lu les deux, difficile de savoir qui le cède à l’autre en matière de connaissance encyclopédique quand à la « covidologie ». Ce sont, en tout cas, deux bibles épistémologiques et cognitives irremplaçables quant au combat que nous menons tous ensemble (« Ouais! Ouais! »).

Le livre se divise en six chapitres, une conclusion, plus de nombreuses annexes. Pour des raisons d’économie textuelle (cet article est déjà bien long!); parce que le premier chapitre se taille la part du lion (près de la moitié du livre!); parce que tout le livre est, je le répète, un geyser inépuisable de connaissances impossibles à résumer en un article; mais, surtout, parce que les cinq autres chapitres traitent d’autre chose que de la « Crise Covid » stricto sensu, je me contenterai ici, pour mettre l’eau à la bouche du lecteur, de traverser ce chapitre-là, plus un commentaire sur la conclusion, et quelques mots sur les fourmillantes annexes.

Ce premier chapitre s’intitule sobrement : Covid-19 et médias. Laïbi n’avait pas lu Debord lorsqu’il a écrit ce livre (il semble s’être rattrapé depuis, suite à notre interviouve), mais enfin, son analyse le place dans le droit fil de la critique situationniste du Spectacle. Je vous avais dit qu’on riait énormément dans ce livre, et Laïbi commence très fort, en mettant en exergue une citation anonyme tirée d’internet : « La troisième dose augmente l’immunité, donc après la quatrième dose, vous êtes protégé. Une fois que 80% de la population a reçu la cinquième dose, les restrictions peuvent être assouplies, car la sixième dose empêche la propagation du virus. Je suis calme et je crois que la septième dose résoudra nos problèmes et nous n’avons aucune raison de craindre la huitième dose. La phase clinique de la neuvième dose confirme que les anticorps restent stables après la dixième dose. La onzième dose garantit qu’aucune nouvelle mutation ne se développera, il n’y a donc plus de raison de critiquer l’idée de la douzième dose. »

Le chapitre commence par battre le rappel de la chronologie du scénario film-catastrophe « Covid » (car nous savons qu’il s’agissait bien d’une histoire écrite à l’avance, une « plandémie »). Tel Michel Jonasz dans la boîte de jazz, Laïbi se lance tout de suite dans la description de l’  »Absurdistan », quand par exemple « on apprend qu’un sauna libertin est félicité par la police pour son respect du protocole sanitaire, alors que les restaurants sont toujours fermés depuis 10 mois! La grande roue de Lille sera autorisée à tourner, mais sans public! »

Laïbi ne décortique ensuite point à point (et, je le répète, son savoir de la question est véritablement encyclopédique, cet homme est un stakhanoviste enragé) les mensonges et les cafouillages sans nombre de la gouvernance « Covid ». Naufrage de l’hôpital public déguisé en « La France est prête, nous avons un système de santé parfaitement solide » de l’arracheur de dents Véran, par la mise hors-jeu de 90.630 médecins généralistes alors qu’ils auraient dû être les premiers réquisitionnés si la « pandémie » en avait été réellement une; des dizaines de milliers de soignants suspendus maquillés par le même Véran en 3.000; annonce d’ouvertures de lits d’hôpitaux alors qu’on en ferme des milliers… le lecteur est d’ores et déjà bombardé d’informations accablantes. Les journalistes, “manipulateurs et mythomanes”, font tout pour amplifier les faits et les chiffres quand ça arrange le gouvernement, puis à les minimiser quand ça l’arrange aussi. L’AFP, mille exemples à l’appui, joue un rôle faisant passer l’appareil d’État de Big Brother pour de la marelle.

Puis arrive le « Lancetgate », « la plus grande fraude scientifique du siècle, certainement de toute l’histoire humaine ». En réalité nous montre Laïbi, cette corruption totale de la littérature scientifique remonte à bien plus loin, et il nous fait l’historique de cette longue décadence, que Debord résumera en quelques phrases comme toujours canoniques : “Quand l’économie toute-puissante est devenue folle, et les temps spectaculaires ne sont rien d’autre, elle a supprimé les dernières traces de l’autonomie scientifique, inséparablement sur le plan méthodologique et sur le plan des conditions pratiques de l’activité des “chercheurs”” (Commentaires sur la société du spectacle, éditions Gérard Lebovici, Paris, 1988). Laïbi : « Le mensonge le plus important sera bien entendu celui de la mortalité. L’INSEE a publié un papier évaluant à 68.000 le nombre de personnes décédées du Covid-19 en 2020! Sauf qu’il y a un tout petit problème, un léger souci qui exige d’être résolu de toute urgence. Selon les chiffres officiels de l’INED ou Institut national d’études démographiques, il y a 55.257 décès, toutes causes confondues, supplémentaires en 2020 par rapport à 2019. Comment est-il possible qu’il y ait 13.000 morts supplémentaires dues uniquement aux Covid-19? C’est impossible, c’est mathématiquement inconcevable. (…) Alors que l’on nous a présenté l’Italie comme un des très mauvais élèves au niveau de la mortalité Covid-19, il s’avère finalement que sur les 130.468 décès enregistrés par les statistiques gouvernementales au moment de la réalisation de ce rapport (5 oct. 2021), seulement 3783 seraient dus au virus lui-même. Les comorbidités étaient nombreuses et sérieuses : 65,8% d’hypertension artérielle, 23,5% de démence sénile, 29,3% de diabète, 24,8% de fibrillation auriculaire, 17,4% avaient des poumons malades, 16,3% avaient eu un cancer au cours des 5 dernières années, 15,7% d’insuffisance cardiaque… »

On passe ensuite à l’autopsie de l’état de droit dans notre beau pays si notoirement « démocratique » (comme dans tous les pays francophones : Belgique, Québec…), assassiné au nom d’une guerre totale contre la grippe, sans que l’énormité de la chose ne fasse moufter le gros de nos concitoyens. Laïbi pointe l’aberration qui consiste à monter de toutes pièces un « conseil de Défense » pour lutter contre un virus : « ça n’a intellectuellement aucun sens », mais autorise comme on sait le gouvernement à rogner sur tous vos droits jusqu’à suppression totale, pour qu’il ne vous reste plus que des « devoirs ». La constitution d’un « conseil scientifique » tout aussi artificiel pour le soi-disant Bien de tous n’est pas moins démentiel, si on y regarde de près : « « Mme Clarisse Sand, avocate au barreau de Paris, explique dans une vidéo (…) comment le Conseil scientifique qui est en train de détruire l’économie française et la santé mentale des Français en toute illégalité puisqu’il ne respecte absolument aucune règle régissant son fonctionnement! » Laïbi fait alors l’inventaire copieux des anomalies judiciaires qui ont parsemé la saga covidienne. Puis il passe au « cas Mc Kinsey », ce cabinet de conseil américain qui a déjà des holocaustes chimiques sur la conscience dans son pays d’origine. Parmi les nombreuses preuves à charge, celui des conflits d’intérêts, comme du reste avec le Conseil scientifique; sauf que pour contrer cet argument, « la presse parisienne a inventé un nouveau concept adapté à cette situation grotesque, celui de conflit d’intérêts par « interférence faible »! On a donc un conflit d’intérêts, mais ça va, ça passe, il n’est pas trop prononcé. Il est tout petit, insignifiant, à peine visible de près et encore, à l’aide d’une loupe. » (Soit dit en passant, cette dernière phrase est un échantillon parfait du caractère “funambulesque” du style laïbien, dont je parlais plus haut.)

Vient le tour de nos chouchous à tous, les médecins de plateaux télévisés, à commencer par les champions en la matière, les plus corrompus par l’industrie pharmaceutique; le premier, franc-maçon très haut gradé, a hérité d’un nom qui con-sonne de manière troublante avec le pédocriminel le plus célèbre du Moyen-âge, Gilles de Rais. « Parlons maintenant des conflits d’intérêts des médecins médiatiques, des têtes de gondole, de ce que les Américains nomment les KOL, ou key opinion leaders. Nous allons ici traiter de quelques cas, les plus illustres, ceux de Karine Lacombe et Gilbert Deray. Il y en a une bonne trentaine que tout le monde peut reconnaître sur les plateaux télé puisqu’ils ont passé leur temps à blablater sur les ondes au lieu d’aller soigner les malades tout en affirmant que la situation était dramatique et que les morts se comptaient par milliers. (…) J’ai même été surpris de voir à la télé certains morticoles plusieurs fois le même jour, tôt le matin et tard le soir (Bruno Mégarbane)! » « Héroïne » de la persécution diffamatoire sans précédent qui a, pendant deux ans et demi, visé sans relâche le Pr Raoult, nommément la pataude Karine Lacombe, Laïbi remet en une phrase les pendules à l’heure, résumant toute la grave délinquance déontologique dont se seront rendus coupables les « doctateurs » médiatiques : « En prenant publiquement la parole et en s’exprimant publiquement sur le sujet, Karine Lacombe n’a jamais fait état de ses liens d’intérêt, privant ainsi le public d’une information cruciale à même de lui permettre de se faire une idée sur la crédibilité des propos qu’elle a tenus ». « Concernant Gilbert Deray c’est encore plus malsain, car ce chef de service en néphrologie n’a strictement rien à voir avec le Covid-19! Des internautes ont posté, notamment sur le réseau social Twitter, des informations concernant des conflits d’intérêts évidents entre Gilbert Deray et l’entreprise Gilead. Pourtant, il avait posté sur son compte Twitter le 26 juin 2020 à 19h02 un message dans lequel il niait tout conflit d’intérêts avec Gilead suite à un article publié par le site d’information France Soir. » Nous v’là bien.

Après s’être payé les « têtes de gondoles » médicales des plateaux télévisés, Laïbi fait encore état d’un phénomène consubstantiel à la société du Spectacle : « le présent perpétuel » encore une fois, qui permet au Spectacle non seulement de mentir éhontément sur à peu près tout, mais même de remplacer les mensonges de la veille par de nouveau chaque jour que Dieu (si vous me passez encore l’expression) fait. « On peut se tromper sauf que les morticoles cathodiques semblent dénués de toute humilité et ne s’excusent absolument jamais. Bien au contraire, ils repasseront 5 jours plus tard avec de nouvelles prédictions à la Madame Soleil, toutes aussi fausses que les précédentes avec la même arrogance. »

Dans la série « champion du Raoult-bashing », nous voulons évidemment Patrick Cohen. Celui-ci décrit Raoult, après l’avoir présenté il y a des années comme l’un des plus grands microbiologistes et spécialiste des maladies infectieuses au monde, désormais le dépeint comme « le point de rencontre de la puissance des réseaux sociaux, d’une médiatisation débridée et », tenez-vous bien (c’est moi qui soulignerait), « d’un des pires accès de désinformation et d’offensive anti-science. » Réponse de notre pistolero sémantique « Slim » Laïbi : « Alors que ce clown ne sait même pas ce qu’est un virus et encore moins différencier ce dernier d’une bactérie, alors qu’il n’a aucune idée de ce qu’est une moyenne statistique, un chi‑2 ou encore une régression linéaire, il ose accuser le Pr Raoult de faire de l’anti-science! »

Laïbi n’a pas son pareil pour détecter les innombrables contradictions que contient la mythologie covidiste et son « terrorisme médical », comme il dit. Quiconque a ouvert ne serait-ce qu’un livre de psychiatrie moderne sait que la psychose naît toujours de ce que les cliniciens de la santé mentale nomment double bind, la double contrainte : deux injonctions psychiques contradictoires, dont chacune tire en sens inverse de l’autre, et coupe donc la conscience du sujet en deux, le rendant psychotique. Mais, avec la covidolepsie qui s’est emparée d’une majorité de nos congénères (plus pour longtemps, s’ils sont « vaccinés »…), ce ne sont plus deux, mais dix, cent, mille injonctions contradictoires qui bombardent le sujet à tout instant, H24 et 7 jours sur 7. Dans la toute dernière Annexe du livre, Laïbi en donne quelques échantillons croquignolets : « confinez-vous, mais allez travailler / ne vous rencontrez pas, mais soyez solidaires / restez chez vous, mais faites du sport / le masque est inutile, mais il est pourtant obligatoire / pour protéger nos enfants, acceptons de les maltraiter / pour sauver nos seniors, laissons-les mourir de solitude dans les EHPAD / pour éviter les attroupements, fermons les petits magasins / pour réserver notre santé, fermons les salles de sport / pour sauver nos hôpitaux, détruisons nos économies, etc. » Ma préférée étant tout de même : « en restant chez moi, je sauve des vies ». Et telle est l’une des plus profondes innovations historiques du « covidisme » : c’est la toute première fois qu’un pouvoir, mondialement coordonné (autre phénomène sans précédent historique), décide sciemment de tout faire pour rendre la population totalement démente.

Mais la contradiction, nous montre Laïbi, est en réalité à tous les étages. Par exemple, et toujours dans le registre psychiatrique qui soutient tout l’humour ravageur du livre : « Allons encore plus loin dans le délire. Si l’état et les télétoubibs — de véritables petits doctateurs -, avaient réellement voulu sauver la vie des Français, il eût fallu qu’ils aillent plus loin, beaucoup plus loin dans cette hystérie et commencer par fermer immédiatement tous les McDonald’s et autres restaurants de junk food, car non seulement ils sont la cause de plusieurs millions de morts chaque année, ils sont, aussi, responsables de la comorbidité la plus grave concernant le Covid-19, l’obésité. Cette dernière est responsable de l’hypertension artérielle et du diabète. Est-il utile de rappeler que les maladies cardio-vasculaires sont responsables de près de 30% des décès en France, juste après les cancers. Cela représente 180.000 personnes sur les 600.000 décès que comptabilise la France chaque année; bien plus que le Covid-19. » « Et paf dans les gencives », comme l’écrivait Beckett. Évoquant plus loin la famine, Laïbi démontre impitoyablement que « les sociopathes qui font croire au monde qu’ils veulent nous sauver la vie permettent la mort de près de 10 millions de personnes chaque année — dont une majorité d’enfants — depuis des décennies et tout le monde trouve ça normal. »

Après de longues pages consacrées à démontrer l’inefficacité des confinements (autre cas d’école de psychiatrisation du public, puisque les mêmes autorités qui imposent cette mesure reconnaissent officiellement que 80% des contaminations se font en milieu familial), puis à l’apocalypse des effets secondaires dus des vaccins (notamment sur les graves dysfonctionnements de la pharmacovigilance, délibérément organisée pour que le moins de témoignages possibles ne remontent à l’ANSM : génocide bien ordonné commence par…), à la stupidité foncière du passeport vaccinal (toujours et encore la psychiatrisation du public, en le forçant à accomplir des choses absurdes, puisque le vaccin n’empêche ni la contamination, ni la transmission, ni les formes graves comme promis la main sur le coeur par les labos), enfin au scandale des EHPAD (maltraitance sadique, Rivotril, etc.).

Ici, Laïbi s’arrête sur le terrible précédent du produit Oxycontin, un opioïde (on se souvient que Mc Kinsey a donc trempé dans ce « génocide », comme n’hésite pas à l’écrire Laïbi plus qu’à son tour). Tout y est déjà : falsification des données démontrant que ce « médicament » rendait ses consommateurs toxicomanes; mythologie sur les effets positifs de ce produit vénéneux; campagnes publicitaires tonitruantes et corruption lourde du personnel médical; dissimulation, aussi longtemps que possible, des effets secondaires désastreux, en plus de l’addiction quasi systématique; etc., etc. Toute ressemblance… Laïbi : « Mais là où ça devient démoniaque, là où ça devient réellement un système criminel mafieux, c’est lorsque l’on constate que toutes les associations et autres académies de la douleur aux USA sont également financées par Purdue Pharma [le producteur de l’Oxycontin, NDMBK] (…). Elles sont toutes financées par l’industriel et produisent toutes une documentation qui sera utilisée pour faire la promotion de leur poison mortel. (…) Mais là où c’est véritablement satanique, c’est lorsqu’on s’aperçoit que même les associations de malades, elles aussi financées par Purdue Pharma, font la promotion des opioïdes de synthèse! (…) Curieusement, seules 2300 plaintes ont été déposées contre Purdue Pharma alors que les décès se comptent par centaines de milliers! » Toute ressemblance…

Après cette édifiante parenthèse pharmacologique, Laïbi revient aux conséquences de la « gestion lamentable et désastreuse de cette crise », comme la paupérisation de la population à cause du confinement : « 1 million de pauvres venant de toutes les couches sociales (entrepreneurs, artisans, intérimaires, étudiants…), que tout le monde peut observer lors de la distribution de paniers de nourriture (…) les dégâts collatéraux économiques sont dramatiques. Il est également de notoriété publique que la pauvreté engendre plus de maladies et que le chômage est une cause d’augmentation de la mortalité ». Par ailleurs, et c’est ce qui démontre, parmi tant d’autres preuves, que tout ceci est parfaitement concerté et délibéré, sous couvert de « crise sanitaire », la destruction totale du système de santé publique français, qui était l’un des meilleurs au monde il y a encore quatre décennies, s’est intensifiée comme jamais depuis deux ans et demi; notamment bien sûr avec la révocation des horribles soignantes et soignants « antivaxx » par l’Inquisition biopolitique moderne.

Tant qu’à parler d’Inquisition new look, impossible ne pas en venir aux principaux exécutants des basses œuvres en France de la politique gouvernementale : l’Ordre des médecins. Comme chacun devrait le savoir, mais que presque personne ne sait, ce qui en dit long sur l’état de notre « démocratie » (on ne rit pas), cette institution a été créée en 1941 par le maréchal Pétain, d’abord pour excommunier au plus vite le personnel soignant juif, ensuite pour veiller à ce que les goyim ne fréquentassent sous aucun prétexte des femmes juives et des hommes juifs (quant à les soigner…). Tout était, sous ce rapport, sous haute surveillance, et l’aimable atmosphère de délation qui a marqué la collaboration trouve ici une sorte d’échantillon très concentré, et révélateur de tout le reste. À ce titre aussi, on peut dire que les institutions ne diffèrent pas foncièrement des êtres humains ou des animaux : elles ont un ADN, persistant, dont le « caractère » refait surface avec force ces dernières années, relativisant même l’atmosphère de mouchardise et de calomnie permanentes qui avait cours sous Vichy. J’écris ces lignes le jour même (13 septembre 2022) où le professeur Perrone était convoqué à ce fameux Ordre.

Mais le passif historique ne s’arrête pas là. Laïbi nous en apprend des vertes et des pas mûres sur les autres précédents dudit Ordre. Par exemple : « L’Ordre des médecins, c’est bien cette corporation officielle qui a été condamnée par la justice pour avoir protégé pendant des décennies un violeur en série, le gynécologue André Hazout! En effet, l’Ordre ne décidera finalement de le radier qu’après sa propre condamnation par la cour d’administration d’Appel pour son absence de réaction et malgré les nombreuses plaintes adressées par les victimes depuis des décennies. Par contre, dès qu’il est question des professeurs Even, Joyeux, Perrone ou Raoult… les décisions pleuvent et sont très sévères. » L’écrivain à qui je pense le plus depuis deux ans? Sade, que j’ai pas mal commenté dans certains de mes livres (et Castel, le penseur que je citais plus haut, encore beaucoup plus que moi). La cruauté et la torture institutionnalisées, l’atrocité au pouvoir, la « société des amis du Crime », disait le divin marquis.

Suivent des enquêtes scrupuleuses et passionnantes sur les « affaires » hydroxychloroquine et Ivermectine, que je saute allégrement, même si là encore ces passages font vraiment penser à une version beaucoup plus rock’n’roll, et à la franco-algéroise, du Real Antony Fauci de Kennedy-le-neveu. Je vais droit à cette citation fulgurante, qui fait en effet de Laïbi le digne héritier inconscient de Debord (qui utilisait beaucoup, dans ses descriptions définitives du Spectacle, le mot « complot ») : « Le covidisme est une véritable menace pour la santé mentale des Français. Le seul coupable de la mise en place de ce culte n’est rien d’autre que l’appareil médiatique ultra puissant. Alors que les cultes des trois religions célestes n’ont réussi à mettre en place qu’une seule messe hebdomadaire, le culte covidiste a quant à lui réussi à célébrer une messe quotidienne, 24h sur 24 et 7J/7 depuis deux ans. » Ces phrases m’ont irrésistiblement évoqué les phrases d’un immense écrivain et penseur juif allemand, Walter Benjamin donc, qui a vécu très pauvre et est mort suicidé à la frontière espagnole en fuyant les nazis : « Le capitalisme est peut-être la seule forme d’un culte non expiatoire, mais culpabilisant… une monstrueuse conscience coupable qui ignore la rédemption se transforme en culte, non pas pour expier sa faute, mais pour la rendre universelle… et pour finir par prendre Dieu lui-même dans la faute… »

Continuant la déconstruction du Spectacle au bistouri argumentaire, Laïbi attaque cette fois l’arnaque hélas sédentaire, dans nos « démocraties » en peau de lapin, des sondages. Le réveil est dur à ce titre aussi, comme la phrase, prophétique, de Goebbels : « La politique est l’art plastique de l’État »; et les sondages constituent, à l’intérieur de l’appareil médiatique ultra-subventionné (sinon aucune de ces chaînes télévisées, de ces radios nationales, ou aucun de ces soi-disant « grands quotidiens », ne survivraient une minute de plus, tant ils peinent chaque jour un peu plus à trouver preneurs), les doigts les plus boudinés de la manipulation des masses. Laïbi : « Il faut dire que ces fameux sondages permettent de déblatérer pendant des heures sur les plateaux télé alors qu’il n’y pratiquement rien à dire. » Comme le dit le titre du chef‑d’œuvre du grand cinéaste Douglas Sirk : Écrit sur du vent : et les sondages, c’est, ça a toujours été et ce sera toujours du zéphyr cognitif, une simulation de grand pet collectif, qui permet au pouvoir de dire à la cantonade médiatique : « Voilà ce que le peuple pense! » Il a envie de voter pour ceci, ou pour cela, il est pour ou contre telle mesure, il est plutôt chair, euh non, il est plutôt poisson : de la flatulence sémantique qui n’a aucun rapport avec la réalité. Du Spectacle. Laïbi : « C’est une façon d’occuper l’espace et le temps et d’habiller ses propos par des chiffres mathématiques qui vont leur donner un semblant de crédit, c’est du moins ce que croient les éditocrates de plateau alors que jamais de toute l’histoire les médias n’ont eu si peu de crédit. Même le baromètre de confiance des médias est manipulé par ces mêmes médias, tout est corrompu jusqu’à la moelle. »

Laïbi analyse ensuite le rôle de « répétition générale » qu’auront joué depuis des décennies les industries du film et des séries télévisées dans l’endoctrinement des peuples, en les habituant à l’avance, par bourrage de crâne, aux absurdités psychotiques d’État qu’ils subissent depuis deux ans et demi. Laïbi cite par exemple Walking dead, ou TWD. Comment ne pas souscrire à cette analyse? J’ai seulement envie d’ajouter ceci : en plus de ces visions anticipatrices et donc éducatrices de l’horreur que promeuvent tant de films et de séries télévisées (et j’en parle énormément dans mon travail philosophique tant, comme Salim, j’estime le sujet crucial), il y a aussi, de manière au moins aussi visible, depuis quatre décennies à peu près, le gavage des oies médiatiques à coup d’émissions débiles, de chansons débiles, de livres débiles, avec une intensité renforcée d’année en année. Un gueux moyenâgeux n’avait accès à la Culture qu’une fois par semaine : en allant à l’Église, où le Spectacle avait tout même une autre gueule que Loft Story ou Les Anges de la télé-réalité (ou, il y a quatre décennies, Dallas ou Dinasty), et où les chants liturgiques, c’était incontestablement autre chose que les navets sonores de Gold ou Patrick Bruel, que nous sommes obligés de subir de manière incessante dans les conditions du « monde moderne ». Je renvoie à la citation de Benjamin plus haut : le Capitalisme comme Culte le plus extrême et le plus impudemment bouffon qui soit jamais apparu sur terre : culminé aujourd’hui dans le délire à crâne ouvert du « covidisme ».

N’en jetons plus. Tout ce qui précède n’est qu’un timide survol de la quantité de renseignements dont Laïbi nous pourvoit à jet continu, sur près de cinq cents pages très serrées. Et allons droit à la conclusion, laquelle porte un titre léniniste : Que faire? Réponses : d’abord s’unir et créer des liens. « Il faut donc contrer cette stratégie de la division et de l’atomisation de la société en individus isolés en recréant du réseau (…). Si on prend l’exemple de cette crise sanitaire et l’extrême difficulté pour les malades de trouver, par exemple, de l’Ivermectine pour se soigner, le réseau peut le permettre sans grande difficulté via un simple coup de fil. (…) Il faudra également songer à remettre au centre de nos relations commerciales le troc. Il ne sera pas question uniquement d’échanger de la marchandise, mais des compétences. (…) Les sociétés africaines fonctionnent ainsi depuis longtemps et c’est ce qui leur permet de survivre dans des environnements hostiles, étant gouvernés par des truands. De plus, absolument personne ne peut vous en empêcher tandis que l’argent est traçable et que l’État mafieux peut y mettre le nez à tout moment. » Laïbi, lequel a consacré tout un chapitre de son livre à la crise économique cataclysmique qui arrive (« nous savons que les distributeurs automatiques de billets seront très vite vidés »), chapitre non traité dans cet article, nous prescrit d’acheter de l’or, de faire de gros stocks alimentaires (« au moins trois mois »), de faire un potager dans son jardin si on en a un. La seconde réponse donnée par Laïbi à la question léniniste, c’est de faire sécession (un très bon livre des éditions Fiat Lux s’appelle d’ailleurs Sécession, l’Art de désobéir, par Paul-Eric Blanrue). Il s’agit d’un programme clairement anarchiste, même si l’adjectif n’est jamais prononcé. « L’État s’est transformé au fil des années en monstre aussi incompétent qu’insatiable, incapable d’apporter le moindre bien-être à la société. (…) Les gouvernements détruisent méthodiquement chaque jour ce qui fonctionne depuis des décennies. Les députés votent toujours plus de lois qui freinent toute initiative. Pire encore, cet État qui est censé gérer correctement les affaires des citoyens devient vorace puisqu’il ponctionne plus de 50% du PIB de la richesse du pays tout en répétant à longueur de journée (…) sur les médias que les caisses sont vides et qu’il faut toujours plus de taxes, de cotisations, d’impôts. Bien sûr, plus vous payez d’impôt et moins il y a de service public. » La sécession est donc devenue « la seule solution possible et souhaitable afin de sortir de ce chaos et de la mainmise de cet État; c’est d’autant plus urgent que nous observons actuellement la fin de l’État de droit depuis deux ans, ce qui lui ôte toute crédibilité. À partir du moment où le gouvernement piétine, en une seule décision, tout autant le Code pénal, que le code de santé publique, la constitution et les différents accords et conventions internationaux signés, il ne doit plus être respecté; bien au contraire, il doit être combattu, dénoncé et rejeté avec détermination. » Voilà qui n’aurait pas déparé sous la plume d’un Bakounine… Laïbi dénonce ensuite la fantasmagorie du suffrage universel et de la démocratie représentative, qui, comme dit un peu plus haut, ne fait que permettre à l’  »élite » parlementaire de voter des lois chaque jour plus absurdes et contraignantes les unes que les autres. Là-dessus Laïbi a une remarque qui titille mon oreille philosophique : « Les lois communes doivent être peu nombreuses, extrêmement limitées, conformément à un principe du droit connu : « La liberté doit rester la règle, les restrictions l’exception. » » Et en effet, dans mon travail philosophique, où la question du jeu tient une place importante, je démontre, sur la base de la lecture de La lettre volée de Poe (encore lui), que les meilleurs jeux sont ceux dans lesquels les règles sont les plus faciles à assimiler. Pour Poe, comme pour moi, les dames sont sous ce rapport un bien meilleur jeu que les échecs, ou le Whist que le Bridge. Et, dans la même réflexion, je dis explicitement que cette vérité concernant les jeux doit servir de paradigme concrètement politique : le contrat social qui vient doit être minimaliste, et, comme dit Laïbi, « la liberté doit être totale pour tous, sauf en ce qui concerne les grands principes (vol, meurtre, viol…) ». Là encore, c’est tout à fait explicitement que, dans ma réflexion sur le jeu, je me sers de son paradigme pour proposer une conception radicale de la liberté, sur laquelle je ne m’étendrai pas ici, y renvoyant simplement le lecteur (Système du pléonectique, op.cité, entrées éponymes « Jeu » et « Liberté »), avide de comprendre ce que pourrait bien être un concept moderne, clair, distinct et pleinement intelligible, de la liberté.

Bref : je ne peux que saluer avec mon enthousiasme libertaire de toujours le programme conclusif de Laïbi. Le livre se termine ensuite par une trentaine d’annexes passionnantes, qui comprennent de nombreux graphiques statistiques, des chroniques de Laïbi lui-même (souvent au vitriol, sur le loukoum intellectuel Caroline Fourest par exemple), des droits de réponse incendiaires aux calomnies des médias mainstream (Salim passe pas mal de temps devant les tribunaux, et gagne quasiment toujours), des textes d’autres auteurs (Agamben, Vigano…), une ou deux lettres ouvertes… J’ai une faiblesse toute particulière pour l’annexe 15, qui montre des dessins d’enfants de 5 à 6 ans qui regardent moins d’une heure de télévision par jour, puis d’enfants du même âge regardant la télé plus de trois heures par jour. Ça se passe de commentaires. Mon fils ayant à peu près cet âge (il va sur ses sept ans), je lui dédie le présent article. Car il a dit à sa mère, il y a quelques mois, tout simplement de ne plus jamais allumer la télé, trop anxiogène à son goût. Je l’ai congratulé et récompensé pour cela, après coup. Il est des réflexes héréditaires qui ne s’expliquent pas : pour ma part, cela fait plus de vingt ans que je n’ai pas allumé la télévision.

Trois livres fuoriclasse, comme on dit en italien, et, pour finir cette chronique, une revue. Ligne de risque est l’une des meilleures revues littéraires françaises des trente dernières années, et certainement la plus singulière. Elle se plaça, à ses débuts, sous l’invocation de Lautréamont, et sous le parrainage de Philippe Sollers (encore lui, notre Pape bien-aimé de la littérature!). De plus, elle n’a fait, chose rare, que se bonifier avec le temps (l’antépénultième numéro, Dévoilement du Messie, était de très haute volée). La preuve : le dernier numéro est tout bonnement exceptionnel (Ligne de risque nouvelle série, numéro 3, éditions Sprezzatura, Brest, 2020). Il s’intitule : Aperçus sur l’Immonde, et est sous-titré : ou la route de la servitude. En seulement soixante-douze pages, on a une analyse impeccable des événements récents, et qui fournit une perspective encore différente des trois livres que nous venons de parcourir. L’Éditorial plante le décor : « D’un bout à l’autre de cet astre errant qu’est la terre, un étrange virus, à partir de mars 2020, a soudainement privé d’intérêt tout ce qui n’était pas lui. S’arrogeant un pouvoir absolu sur une bulle d’information sans cesse regonflée à son propre vide, il s’est imposé à nous sur tous les plans, à l’instar d’un souverain dominateur qui mettrait sous son joug les vaincus. On ne parlait que de lui dans les médias; et jusque dans les conversations privées, il n’y en avait que pour lui. Sous l’égide de gouvernants à la fois pervers et absurdes, nous étions en permanence assaillis par des mots d’ordre angoissants et exposés à des recommandations contradictoires, mordant sans arrêt l’un sur l’autre. Bref, nous avons été travaillés, comme on le dit en sorcellerie. On a porté la main sur nous; et d’abord sur notre appareil psychique. Nos idées et nos manières de sentir, on les a brassés; on a modifié en profondeur nos conduites, et de même nos automatismes. »

Le sommaire, en plus de l’Éditorial, comprend : un texte baptisé Notes sur l’annulation en cours (sur lequel je reviens très vite), un autre Au nom de la science, signé Sandrick le Mager, qui analyse de manière très fine le déroulement des événements, et à échelle mondiale. Le troisième texte est une sélection de larges extraits du Rapport d’information n°673 du Sénat, où le programme d’installation du totalitarisme le plus délirant qui ait jamais été est avoué à chaque ligne (« si une « dictature » sauve des vies pendant qu’une « démocratie » pleure ses morts, il y a sans doute d’autres questions à se poser », genre. On appréciera l’usage des guillemets, qui détonnent comme deux lapsus). Vient ensuite un savoureux Florilège de citations de collabintellos du crétinisme covidien, d’Onfray à Badiou en passant par Gulcksmann, Einthoven et bien d’autres. Enfin, un court texte de Julien Battisti contre le livre électronique, beaucoup moins hors sujet qu’il n’y paraît à première vue, comme on va très vite le comprendre.

J’ai choisi de me concentrer sur le joyau de ce numéro, Notes sur l’annulation en cours, signé par le principal animateur de la revue, François Meyronnis. Meyronnis est un auteur rare, discret, auteur d’une poignée d’essais, dont un prophétique De l’extermination considérée comme un des beaux-arts en 2007 (Gallimard, « L’infini », 2007), est de quelques romans, dont tout récemment un magnifique Le messie (Exils, 2021), dont je parlerai ailleurs. Le texte s’intitule donc : Notes sur l’annulation en cours, et commence comme suit : « Je le dis depuis longtemps, et mes contemporains se tapotaient la tempe avec l’index, ou du moins refusaient-ils de prendre au sérieux le message. Mon propos était simple, pourtant, et d’une flagrance toujours plus obscène : la fin du monde a eu lieu. Elle a déjà eu lieu. » Meyronnis date de 1914 ce début de la fin du monde, d’un processus d’autoanéantissement qui, malgré les nombreux signes d’alerte rouge surgis depuis, semble ne jamais ralentir, et au contraire aller d’accélération en accélération (de pseudo théoriciens universitaires, « de gauche » comme il se doit, s’étaient crus originaux, il y a quelques années, en se fendant d’un Manifeste accélérationniste pour soutenir que, somme toute, l’accélération technologique toujours plus intense devait être poussée jusqu’au bout, comme on appuie sur la pédale d’une voiture sans volant).

Meyronnis évoque, au sortir de la « der des der », un intellectuel viennois aussi crucial que méconnu du grand public, Karl Kraus, et qui écrit une pièce de théâtre à ce sujet. « Rien que son titre proclamait une vérité terrible, encore valable aujourd’hui — Les derniers jours de l’humanité. Évidemment seule une poignée de séditieux de l’intelligence eurent les oreilles pour saisir la portée d’une telle parole visionnaire; parmi eux, Ludwig Wittgenstein, Walter Benjamin [tiens tiens, NDMBK] et Elias Canetti », Basquin citant souvent ce dernier dans L’histoire splendide.

Vient à nouveau sur la table la question centrale de toute cette affaire, celle qui hante décidément l’ensemble de mon travail philosophique : celle du Mal. Or, voici ce qu’écrit Meyronnis : « À considérer l’histoire mondiale du siècle précédent, une évidence s’impose — il est arrivé quelque chose au Mal. Cela s’est traduit par une mise hors de ses gonds du néfaste, dont l’étrange lumière nimbe dorénavant notre époque terminale; une lumière laiteuse et morbide, qui tire sa radiation de ce double foyer : Auschwitz et Hiroshima. »

La phrase de Meyronnis est lente, aristocratique, précise; elle frappe à chaque fois dans le mille. Et Meyronnis, en commençant son texte par l’évocation des atrocités du vingtième siècle, que nous sommes en passe de surpasser haut la main et de tous les côtés, nous amènent, sous couvert d’une « crise sanitaire » montée de toutes pièces, à rien de moins qu’à un gigantesque camp de concentration numérique. « Qu’on en prenne conscience ou pas, nous voilà devenus les têtes de bétail de la cybernétique. Avec la force de l’éclair, l’instant spectral des réseaux nous expulse du présent, nous privant du passé aussi bien que de l’avenir. (…) En effet, comment serions-nous assez redoutablement vivants pour contrecarrer cet énorme escamotage? Lequel va de pair avec le raccordement de tous les lieux de la planète; et avec l’hégémonie de la sans-distance qui s’ensuit, rivant nos corps à une possible annihilation. »

C’est sur cette toile de fond, nous dit Meyronnis, qu’il faut comprendre la soi-disant « pandémie », comme son imprescriptible condition de possibilité. Sans la toile d’araignée cybernétique numérique prenant presque toutes les mouches anthropologiques dans ses fils, pas de « pandémie » du tout (on connaît le fameux slogan des manifestations : « les médias sont le virus »). « Alors que le virus couronné commençait à nous détremper la cervelle, on ne se doutait pas que cet ennemi de l’homme régnerait bientôt du pôle boréal au pôle austral, en passant par tous les méridiens; ni qu’on allait lui rendre un culte à l’instar d’un dieu païen, tel un vaudou omniprésent et fuligineux. » Benjamin…

Meyronnis bat alors le rappel des mesures : confinement, distanciation, fermeture de presque tout, masques, et, pour couronner le grotesque psychiatrique, « chaque Français [devait] se signer à lui-même une autorisation circonstanciée pour sortir de chez lui, sous peine d’amende; et pire, en cas de récidive. Le ridicule absolu de cette dernière mesure, son caractère avilissant, ne provoqua aucun soulèvement, pas même un hourvari de protestations : tout juste s’exposa-t-elle aux brocards d’une poignée de récalcitrants (…). Mais loin de tempérer la servilité des conformistes, de tels sarcasmes furent accueillis avec la plus grande dureté par les relais du pouvoir; comme si les ironistes mettaient en péril, avec leur légèreté, la précieuse santé du troupeau humain. »

Meyronnis voit parfaitement comme, sous couvert d’une inepte « guerre contre le virus », lors même qu’il est « remarquablement peu létal », nous aurons assisté, hébétés, à un glissement tectonique de paradigme civilisationnel. Témoin : l’interdiction, pendant quelques mois, des rites funéraires, l’un des sceaux les plus sacrés, depuis les néandertaliens, de ce qu’est un être humain. « Pourvu qu’on le supposât porteur du virus, le cadavre ne faisait le plus souvent l’objet d’aucunes funérailles : on traitait, ni plus ni moins, la dépouille comme un déchet. » Pour appuyer ce basculement civilisationnel majeur, le « gouvernement s’est (…) mis à mentir chaque jour avec frénésie, épaulé dans cette entreprise par la pègre volubile des médiatistes. On tournait des écrous dans nos têtes, et la fabrique du mensonge marchait à plein régime. »

« Les tourneurs d’écrou commencèrent par expliquer à chaque Terrien qu’il était à découvert, exposé au virus couronné, donc sous le coup d’une menace de mort. »

Évoquant une perspicace expression d’Huxley — le « conditionnement néo-pavlovien » -, Meyronnis entre dans le détail de quelques-unes des techniques de ce conditionnement, comme le nudge : « Ne tombant pas dans les défauts d’une

propagande ordinaire, il instille dans nos esprits des liens, dicte des réponses, suscite des idées et des images que nous n’avons pas formées. » Et Meyronnis en vient très vite à la finalité qui était, dès le départ, celle de cette gigantesque mise en scène, et de ce conditionnement : les « vaccins », « confectionnés à la va-vite ». Comme le dit à peu près Reiner Fuellmich : si vous croyez que les « vaccins » ont été créés pour le virus, vous restez dans le brouillard insensé de la narration officielle. Si vous comprenez que c’est le virus qui a été créé pour les « vaccins », tout fait soudain sens, tout devient cohérent.

Il s’agit donc bien de l’installation de ce que Meyronnis, empruntant le terme à Agamben (cité plusieurs fois dans le texte), appelle un Dispositif. Après l’instauration du pass sanitaire, le dessein poursuivi se précise, est tout près de s’avouer : « Qu’on s’en réjouisse ou qu’on s’en désole, le sésame électronique s’imposait comme le porche de toute vie sociale. À moins de l’avoir, aucun accès à une existence normalisée. » Les « non-vaccinés » devinrent des parias, la lie de la Cité; et le « président Macron avait fini par proclamer, avec son aplomb habituel, qu’un esprit éclairé ne pouvait que lui dénier le titre de « citoyen » ». Le tout, avec le docte assentiment de nos « élites » intellectuelles (pour de rien ne dire des médias), jamais avares en sermons frappés au sceau de leur belle âme, de leur appartenance au camp du Bien, et de la veille perpétuelle au « plus jamais ça ». Avalisant par là, et en toute bonne conscience, le régime politique le plus abject à avoir régné en France depuis Vichy. De même, dans les autres pays francophones (salut aux amis belges).

« Prérogative du Dispositif : il se tient de tous les côtés à la fois. Indissociable de l’avènement du numérique, il est toujours fluide, n’occupe aucune position déterminée (…) », mais est la création de « fortes oligarchies globalisées, et celles-ci le servent, tout en se servant elles-mêmes. Ainsi, faute de commandement général, a‑t-il au moins des états-majors, connectés entre eux et efficaces. Dans le professeur Schwab, président du forum de Davos, on reconnaît ordinairement l’un des principaux syndicateurs des oligarchies planétaires. Or cet Allemand de pouvoir a publié, dès 2020, un rapport sur la crise sanitaire avec un comparse français, sous-titré dans la langue du comparse — La Grande Réinitialisation. »

La suite, on la connaît : la « pandémie » hologrammatique représente un tournant, un basculement civilisationnel inouï. « Repartir de zéro, tel est l’ordre du jour. (…) Beaucoup de choses persisteront de notre ancienne vie; seulement, au loin, selon une « nouvelle obsession de la propreté ». Certes, on échangera toujours avec des humains amis, collègues — mais par l’entremise d’un portable ou d’une console. Selon nos guides, et ils ont raison, l’emprise algorithmique s’élargira. (…) On aura peur les uns des autres : on nous repaîtra de cette peur. On portera des bracelets biométriques. On sera toujours plus grégaire, mais on se gardera des rapprochements. (…) Comme l’annonçait Bill Gates, le grand oligarque, on entrera dans l’âge de la « substitution logicielle ». »

Après un nouveau récapitulé des séismes du vingtième siècle et au-delà (les deux guerres mondiales, la guerre froide, l’effondrement du mur de Berlin, le démantèlement de l’URSS, le World Trade Center, la crise des subprimes), Meyronnis serre d’encore plus près la vraie nature du coup d’État mondial de mars 2020. « Grâce à Sa Majesté le virus, le Dispositif, implacablement, organisait son espace de jeu à nouveaux frais. Rien d’autre ne compte dans ce qui arrive, tandis que les placiers en quatrième main de l’opinion, nous étouffant dans la layette de nos lâchetés, mettent l’accent sur le seul aspect sanitaire. Or celui-ci n’a qu’une incidence minuscule comparée à ce qui se passe en effet autour de nous, et qui ne cesse de prendre de l’ampleur. »

Meyronnis enchaîne en évoquant une déclaration d’Elon Musk, en même temps que le début de la « crise sanitaire », où l’on apprend que « le langage, selon le milliardaire américain, n’en avait plus que pour cinq à dix ans, au maximum », ce que relaye allégrement notre Laurent Alexandre national, le chantre officiel des dix doses pour tous. Or, tel fut bien le combat de Ligne de risque pendant vingt-cinq ans, qui l’a fait sortir du lot éditorial courant : un combat pour le dévoilement de la vérité par le langage. Combat non seulement esthétique et littéraire, donc; mais politique et philosophique. Or, pour la seule France, c’est de longue date que le langage est mis à mal, quatre décennies au moins; que l’installation définitive du Spectacle s’est accompagnée d’une marchandisation de la littérature, et donc d’une paupérisation de la langue, du style, de la sémantique; dans un pays qui compte historiquement plus d’écrivains et de poètes majeurs qu’aucun autre, et qui avait donc plus à perdre qu’un autre dans cette pénurie linguistique organisée. Le Spectacle n’en a que pour son propre langage binaire, stéréotypé, qui veut encore faire se passer pour de la « démocratie »; alors que les deux années et demie qui viennent de s’écouler ont démontré que nous n’étions plus libres de rien, sous peine d’anathème : ni de penser, ni de questionner, ni de parler dans une langue qui nous soit propre.

Le programme du quatrième Reich transhumaniste s’épelle donc comme suit : « la démultiplication indéfinie de la puissance de calcul des ordinateurs entraîne le besoin impérieux de « fusionner » le cerveau avec les nouvelles architectures numériques. Il s’agit d’  »augmenter nos capacités en truffant neurones et synapses de composants électroniques. (…) D’où la proposition, affolante autant que niaise, de Musk : engloutir, avec le monde, la parole qui le porte. Soyons honnêtes : cela ne gêne que moyennement le petit-bourgeois réticulé. Du langage, il se fait une conception tellement indigente et minable qu’il bronche à peine quand un milliardaire cybernéticien lui annonce sa fin avec le toupet d’un représentant de commerce. » Aussi, si « la parole se résume à l’usage quelle moyenne, pourquoi ne pas se débarrasser de cet outil, si l’implant Neuralink donne de meilleurs résultats? » Aux yeux d’un transhumaniste — qui fera passer, dans quelques années ou décennies, l’appellation « nazi » presque pour un compliment -, « traverser la parole et être traversé par elle, rien de plus superflu. Avec fougue, il choisit cette autre option : traverser le Dispositif et être traversé par lui. »

Le dessein secret de la fausse « pandémie » se montre alors sous une lumière aveuglante; et Meyronnis, en abyme, de réaliser un tour de force performatif avec ce texte à la prose d’orfèvre, et à la pensée étincelante de lucidité : à faire advenir, à point nommé, la vérité par la parole. Puisqu’à l’évidence, la « pandémie », planifiée depuis des décennies par les « propriétaires du monde » (Debord), est une attaque sous faux drapeaux, un cheval de Troie communicationnel, qui n’aura visé qu’à aplanir le terrain pour « l’aménagement, étape par étape, de cette biocratie cybernétique prônée par les maîtres de la terre ». C’est un peu « Zorglub à l’OMS ».

« Un autre rapprochement donne à la prétendue « crise sanitaire » l’éclairage qui permet d’en saisir, l’espace d’un instant, les véritables contours : on avait cherché à les estomper sous les dehors d’un problème de santé publique, et voilà qu’ils se manifestent brusquement avec leurs bords déchiquetés, méandreux cependant, plein de coudes et de zigzags. En effet, les contours sont ceux d’un crime parfait (…). Il ne s’agit de rien d’autre que de parachever le remodelage du monde depuis le virtuel d’engouffrer ce qui persiste néanmoins d’attesté et d’observable, mais aussi de vivant! »

La suite du programme? Zuckerberg (qui consonne avec « Zorglub ») nous l’annonce un certain 28 octobre 2021 : l’avenir sera Meta ou ne sera pas. Le « Métavers » parachève l’installation de l’humanité dans les paradis artificiels du numérique et du virtuel : pour paraphraser Debord, quand le « Métaverse » aura été branché sur tous les “cerveaux disponibles”, tout ce qui était directement vécu se sera définitivement éloigné dans une représentation. « Le Métavers est un monde parallèle en 3D, auquel nous donne accès un visiocasque. Ce que nous y découvrons ressemble à une expérience immersive, où chaque élément de notre réalité sensorielle se trouve simulé. (…) Un programme informatique élaborera artificiellement ce pseudomonde virtualisé, où des milliards de dindons, farauds de leur duperie, pourront interagir en direct, empaumés à chaque seconde par cette mystification qui les fera vivre dans une réalité ayant pour seule consistance les algorithmes (…). Un détail encore — Meta, le nom de la holding de Zuckerberg, désigne assurément son objet : le Métavers. Mais ce mot, en hébreu, a un sens qui n’est pas anodin si l’on songe à la Terre du Milieu. En effet, il veut dire : la « Morte ». »

Apocalypse signifie étymologiquement : dévoilement, à point à nouveau nommé. Et qu’ont fait les « écrivains, les artistes, les intellectuels » en assistant à cette apocalypse littérale, à ce dévoilement de vérité sans précédent dans toute notre Histoire? Ils se sont empressés de se couvrir de ridicule et de déshonneur, en avalant cul sec la fable de la « pandémie », et en avalisant les « mesures » en aboyant à qui mieux mieux avec la meute médiatique (ou « médiatiste », comme Meyronnis aime à l’écrire). A minima, ils « détournaient les regards; ils recevaient des prix, des décorations, pour récompenser leur châtrage; ils bavardaient, caquetaient, jabotaient, en général à propos de superfluités morfondantes. (…) Tels des autruchons, ils se cachaient la tête, et se la cachent encore; parce qu’ils n’ont absolument pas les réceptacles pour accueillir l’événement qui marche sur eux, comme sur l’ensemble des êtres parlants, avec une rapidité toujours croissante. » Le foutriquet préoedipien qui nous tient lieu, en France, de président (marié, comme chacun sait, à une tortue ninja zombie), les a pourtant prévenus : “La bête de l’événement est là.”

La solution? Pour commencer, « ne pas perdre tout aplomb devant des mots fallacieux et empoisonnés, des mots tels que « complotisme » et « conspirationnisme »; car ils ne servent qu’à en imposer aux têtes de linotte. » Ce qui me fait songer à un autre mot de Debord, dans cet immense livre de dévoilement qu’est Commentaires sur la société du Spectacle (op. cité), paru il y a déjà 34 ans, et pourtant c’est comme si c’était hier : « Le complot est devenu si dense qu’il s’étale quasi au grand jour. » Le « complotiste », c’est celui qui a le malheur d’avoir conservé l’une des choses les plus précieuses de l’existence, son âme d’enfant; et de pointer, comme l’enfant de la fable, lors même que les adultes ne mouftent pas, que le Roi est nu comme un ver, et le complot contre l’humanité, parfaitement transparent.

André Bercoff m’avait interrogé, dans son émission, sur le fait que, dans mon Colaricocovirus (op.cité), j’écrivisse que « Hitler ou Pol Pot, ce sont des scouts à côté de Klaus Schwab ou Bill Gates. » Je passe donc la main à Meyronnis, c’est télépathique (cette télépathie des styles, qu’aucune Intelligence artificielle n’arrivera jamais à coordonner) : « On s’éloigne des Staline, des Hitler, des Mao; apparaissent maintenant des monstres comme Bill Gates, Jeff Bezos, Elon Musk, Mark Zuckerberg, pour citer les plus redoutables chefs de file de la Silicon Valley. » Meyronnis répond ensuite à l’argument qu’avec ces derniers, les « Zorglub » 1, 2, 3, 4… de la Silicone Valley, nous n’avons quand même pas affaire aux dictateurs fous évoqués plus haut : « On dira peut-être : ils sont beaucoup moins sanglants que leurs devanciers. (…) leur influence s’accompagne rarement d’un déchaînement de brutalité; tout n’est pas assassinats, tortures et sévices dans leur élévation. » Certes. Mais en un sens, c’est bien pire : Hitler ou Staline (Mao, je l’ai montré, c’est différent) ne dissimulaient pas, ou si peu, où ils voulaient en venir; ils avançaient à visage découvert, disaient ce qu’ils faisaient et faisaient ce qu’ils disaient, et croyaient réellement bien faire. Avec nos « Zorglub », rien de tel : tout est enveloppé dans une rhétorique de la bienveillance et de l’intérêt public (en particulier, bien entendu, « sanitaire »), et même de la philanthropie. Comme le dit avec mordant un commentateur : dire que Bill Gates est un philanthrope, c’est comme dire que Jack l’Éventreur est un amateur d’anatomie. C’est pourquoi j’avais rétorqué à Bercoff : « C’est pour ça que Colaricocovirus est sous-titré : D’un génocide non conventionnel. À savoir qu’on n’utilise plus des mitrailleuses, des chambres à gaz, ou des machettes comme au Rwanda; mais des confinements, des masques et des injections. » C’est non seulement beaucoup plus efficace, mais beaucoup plus ravageur : les confinements ont mis à genoux notre économie, plongé des centaines de millions de gens de par le monde dans la misère, traumatisé les enfants et les adolescents des couches les plus pauvres de la population. Les masques, itou : ils ont abêti et martyrisé nos ados et surtout nos gosses, tout en leur fourrant dans le cerveau que, pour la première fois de l’histoire de toutes les Civilisations et de toutes les Cultures sans une seule exception, ce n’étaient plus leurs aînés qui étaient responsables d’eux, mais eux de leurs aînés; et que s’ils devaient mourir de culpabilité pour ça, eh bien qu’il en fût ainsi. Enfin, les injections expérimentales, faisant de la Terre un Laboratoire à ciel ouvert, ont provoqué une avalanche d’effets indésirables souvent atroces; l’ampleur des dégâts ne fait donc pas que soutenir la comparaison avec les abominations du vingtième siècle : on s’apercevra qu’elle les aura dépassées, quand les comptes seront à peu près faits. D’où le qualificatif de « génocide non conventionnel », comme on dit « guerre non conventionnelle » : et comme l’ampleur de tout ce qui se sera passé en le minuscule tournemain de deux ans et demi saute aux yeux d’une partie de plus en plus large de la population, rien de mieux que de déclarer une bonne vieille guerre conventionnelle (à l’escalade nucléaire près, encore qu’il y ait le précédent d’Hiroshima), pour étouffer, autant que se faire se pourra, le plus grand scandale humanitaire de tous les temps, par un holocauste encore plus grand. Comme le dit la grande Véra Sharav : « Le « plus jamais ça », c’est maintenant. »

Le mot de la fin, c’est bien le moins, à Meyronnis : « De cette « crise », on retiendra un jour qu’elle fut le moment psychologique de la virtualisation; et que ce processus ne tend lui-même qu’à une annulation des êtres et des choses, prenant d’ailleurs l’apparence d’une structure en palier. Que serait cette devise, en effet, sinon une injonction à tout enlever, à tout supprimer; et à le faire graduellement, étape par étape. Avec froideur et méthode. Mais aussi avec une rage décuplée par sa propre violence. »

Résumons-nous : texte magistral. D’une magistralité dont nos caciques universitaires sont devenus, dans leur quasi-totalité, incapables, si l’on excepte Agamben, Esfled, Weber et quelques autres moutons noirs égarés.

Ajoutons pour finir qu’à ceux qui, du fait que je sois lié de près ou de loin à tous les auteurs ici cités, m’accuseraient dès lors de copinage et de renvoi d’ascenseur (Basquin a consacré un article magnifique à mon Colaricocovirus (op.cité), facilement accessible sur la toile), j’opposerai simplement qu’en temps de guerre totale contre les peuples, ce n’est pas simplement un luxe inestimable que d’avoir de tels camarades intellectuels de tranchée : il y va, tout simplement, désormais de survie. C’est pourquoi, à la lumière des événements des deux dernières années et demie, la phrase de Spinoza m’appert avoir été, au futur antérieur, la plus importante de toute l’histoire de la philosophie : « Seuls les hommes libres sont très reconnaissants les uns envers les autres. » Je la dédie à tous les artistes résistants, qui constituent aujourd’hui, comme aurait dit Deleuze, non pas une contraignante « école », mais un mouvement; et assurément le plus important, de très loin, de ce début du vingt-et-unième siècle. Comme les avant-gardes artistiques dominèrent le début du vingtième siècle, et à peu près pour les mêmes raisons : elles furent une protestation enragée contre la civilisation qui avait accouché de la boucherie de la Première Guerre mondiale. Il y a toute une « culture conspi » qui est en train de se constituer, avec ses films cultes, ses musiques, ses arts, ses jeux (si si, par exemple un jeu hilarant et génial vient de sortir, État d’urgence, créé par Mickaël Dion et Jérémy Ferrari, dont je parlerai bientôt dans Kairos) et, bien sûr, ses grands livres. Bon appétit.

Mehdi Belhaj Kacem

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Perseverare satanicum

Il y 2 ans, la Belgique sortait de son premier confinement.Nous étions un certain nombre (dont moi-même) à penser naïvement à l’époque que l’hystérie liée au SARS-CoV‑2 serait probablement terminée en septembre (2020), et nous n’avions à aucun moment imaginé que la crise sanitaire persisterait pendant plus de 2 ans et – au moins – 5 vagues (le nombre de vagues différant selon les pays et la définition donnée à la notion de « vague » par les différents experts).

Le comble fut l’application des mêmes mesures sanitaires (port du masque, distanciation sociale, confinement, etc.) en réponse à chaque vague successive (avec une couche d’absurdité supplémentaire à chaque vague), comme si, par magie, les effets de ces dernières finiraient par porter leurs fruits. « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent » (phrase attribuée à Albert Einstein). Cette « folie » ne peut être attribuée qu’à l’incompétence de nos dirigeants (et des experts qui les conseillent) ou à une volonté malveillante bénéficiant à certains individus ou organisations (cette hypothèse suscitant invariablement l’accusation de complotisme à l’égard de celui qui l’émet). Notons que la première hypothèse n’exclut pas la deuxième, et que la combinaison des deux est possible, voire probable. Les détracteurs diront : « Qu’aurais-tu fait à leur place ? » ou « Personne ne pouvait savoir comment réagir face à une menace inédite ! »… À cela, on peut répondre qu’il n’est pas nécessaire de travailler dans un institut de santé publique pour avoir le droit politique ou être intellectuellement en mesure de critiquer la politique sanitaire. Il revenait aux fonctionnaires de ces instituts d’établir un plan d’action cohérent et efficace en cas de pandémie. Or, des revendications en faveur d’une gestion alternative ont été formulées à l’étranger, comme, par exemple, The Great Barrington Declaration, rédigée par trois médecins et épidémiologistes des universités prestigieuses de Harvard, Oxford et Stanford et signée, à l’heure de la rédaction de cet article, par 930.528 personnes, dont 62.920 professionnels de santé et scientifiques[note]. Cette Déclaration appelait à se focaliser sur la protection de la population à risque plutôt que d’imposer des mesures à des peuples entiers. Un rapport de la Commission d’enquête sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement français de la grippe A (H1N1) du Sénat français[note] datant de 2010 était également disponible bien avant la pandémie de SARS-CoV‑2. Ce document reprend plusieurs éléments de la mauvaise gestion de l’épidémie du H1N1 qui auraient pu être pris en compte dans la réponse à l’arrivée du SARS-CoV‑2. À ces documents s’ajoutent toutes les déclarations et prises de paroles au début et tout au long de la pandémie par une multitude d’experts du domaine de la santé et de la microbiologie, dont certains (par exemple le professeur John Ioannidis de l’Université de Stanford), étaient auteurs de travaux publiés par des entités reconnues par plusieurs États, comme l’OMS. 

Il y a donc eu, à disposition de nos dirigeants, des propositions pour une meilleure gestion des pandémies avant et pendant la crise du COVID, ce qui signifie que les choix politiques qui ont été faits par nos dirigeants l’ont été en connaissance de cause. Parmi les questions qui se posent aujourd’hui (de façon plus prégnante encore qu’auparavant) figurent notamment les suivantes : qu’avonsnous appris des 2 années écoulées ? Quelles sont les mesures sanitaires qui ont fait leurs preuves ? Quelle est l’efficacité réelle des différents vaccins utilisés pour prévenir la transmission du SARSCoV‑2 ? Quelle protection réelle confèrent-ils ? Quelles sont la gravité et la fréquence des effets secondaires ? Quelle est la pertinence du Certificat COVID numérique de l’UE et des différentes versions de ce certificat dans les pays membres (le COVID safe ticket en Belgique) par rapport à la gestion des contaminations ? Quelles réformes devraient être apportées à notre système de soins de santé (par exemple en ce qui concerne le nombre de lits dans les hôpitaux) afin d’éviter de futures saturations ? Et surtout : où sont passés les véritables débats d’experts ? 

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les médias se sont focalisés sur les nouvelles du front, en laissant de côté le COVID. Mais maintenant que les mesures sanitaires ont été levées (du moins pour l’instant), ne devrait-on pas entendre nos experts discuter de l’efficacité de ces dernières ? Le débat n’était soi-disant pas possible en pleine crise, car nous ne disposions pas de chiffres et il fallait respecter des mesures qui « certainement » feraient leurs preuves et dont les données préliminaires étaient « prometteuses ». Aujourd’hui, il existe une importante littérature scientifique portant sur l’analyse des différentes mesures, avec des chiffres à l’appui, provenant de plusieurs pays. Où sont les échanges de vues entre les experts sur cette littérature scientifique ? 

Au contraire, dans le courant des mois de mai et juin 2022, le virologue Marc Van Ranst n’a pas hésité à se prononcer contre l’abandon du port du masque dans les transports en commun, après avoir déclaré que « l’épidémie de coronavirus est clairement sur le chemin du retour »[note] ; le projet de loi relatif à l’obligation vaccinale des aide-soignants a avancé d’un pas avec la Commission de la Santé qui l’a approuvé[note] ; le Président français Emmanuel Macron a exprimé son désir de « vacciner tout ce qui peut être vacciné »[note] ; et le Parlement européen et les États membres se sont mis d’accord pour prolonger le pass sanitaire européen jusqu’en juin 2023[note]. Si des débats justifiant ces propos et décisions ont été organisés entre des experts sur l’efficacité des masques, de la vaccination et du pass sanitaire, ils n’ont pas été médiatisés, ce qui serait étrange, car, pendant 2 ans, toutes les paroles d’experts en faveur des mesures (sans chiffres à l’appui) ont été soigneusement diffusées. 

Le neurochirurgien Russel Blaylock, dans son article COVID UPDATE : What is the truth ? (publié dans la revue scientifique Surgical Neurology International – SNI infection)[note] énumère une suite de propos considérés, il y a quelques mois, comme de la désinformation, mais qui se sont vérifiés par la suite. En voici quelques-uns (les références scientifiques qui appuient ces affirmations peuvent être retrouvées dans l’article de Blaylock) : 

› Les vaccinés asymptomatiques propagent le virus de la même manière que les symptomatiques non vaccinés ; 

›  Les vaccins ne peuvent pas protéger adéquatement contre les nouveaux variants, tels que Delta et Omicron ;

›  L’immunité naturelle est de loin supérieure à l’immunité vaccinale et dure très probablement toute la vie ;

› L’immunité vaccinale diminue après plusieurs mois, exposant les vaccinés à un risque élevé d’infections et de cancer ; 

› Les vaccins COVID peuvent provoquer des risques de caillots sanguins et d’autres effets secondaires graves ; 

› Les partisans du vaccin exigeront des rappels au fur et à mesure que de nouveaux variants apparaîtront ; 

› Anthony Fauci insistera pour inoculer le vaccin contre le covid aux petits enfants et même aux bébés ; 

› Des passeports de vaccination seront nécessaires pour entrer dans une entreprise, prendre un avion et utiliser les transports en commun ; 

› Il y aura des camps d’internement pour les non-vaccinés (ce fut le cas en Australie, en Autriche et au Canada) ; 

› Des non-vaccinés se verront refuser leur emploi ;

› De nombreux hôpitaux étaient soit vides, soit peu occupés pendant la pandémie ; 

› Un traitement précoce aurait pu sauver la vie de la plupart des 700.000 personnes décédées ; 

› La myocardite induite par le vaccin (qui a été niée initialement) est un problème important. 

Il va de soi que tous les arguments des scientifiques s’opposant aux mesures sanitaires ne se sont pas avérés corrects. Mais le débat entre scientifiques est nécessaire et crucial pour pouvoir se façonner une image de ce qui fonctionne et de ce qui n’est pas efficace. Il est grand temps que la confrontation des idées (avec des preuves à l’appui) ait lieu. La locution latine Errare humanum est, perseverare diabolicum signifie que l’erreur est humaine et que persévérer (dans son erreur) est diabolique. Cette locution a été citée à plusieurs reprises ces derniers mois dans le contexte de cette pandémie (dans Kairos et ailleurs)[note]. Après 2 ans, la persévérance n’est même plus diabolique : elle devient franchement satanique ! 

Joonas Parikka 

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Articles

Kairos Hebdo 7

Cet été, le Kairos « Hebdo » s’écrit, pour que ce que nous avions mis en mots et en images dès ce printemps dans un nouveau format, se rappelle à vous. Car on a vite fait d’oublier l’actualité, or se souvenir de ce qui a été permet de mieux saisir le présent et de se préparer à l’avenir, et même, peut-être, d’y participer. 

Dans un monde globalisé, hyperconnecté, les événements sur une semaine sont nombreux. Enfin, dès lors que quelques agences de presse décident de ce qui se dira ou pas, que les médias nationaux sont soumis aux intérêts politiques et économiques, qui sont désormais les mêmes, l’importance ne se mesure pas à une quelconque éthique, mais au registre de ce qui peut se dire ou pas. On aura ainsi peu entendu la « communauté internationale » condamner Israël pour le meurtre de Shireen Abu Akleh, journaliste palestinienne d’ Al-Jazeera assassinée par l’armée israélienne le mercredi 11 mai[note]. Pour ajouter l’humiliation au crime, on verra les hordes israéliennes le jour des funérailles charger la foule venue pour rendre un dernier hommage à la journaliste et frappant les porteurs de la dépouille qui manquèrent de faire tomber le cercueil. Sans doute, par ces coups, ces nazillons israéliens désiraient-ils encore cracher toute la haine qu’ils avaient contre la journaliste et tout un peuple.

Philippe Close, bourgmestre de la ville de Bruxelles, qui sait commander les troupes et aiment qu’elles aillent à la charge, affectera l’indignation, dans un tweet où il se réservera bien de nommer le coupable… Le lobby veille.

Ceux censés défendre les journalistes et la liberté d’expression, comme l’Association des journalistes professionnels, n’en parleront pas beaucoup plus. Défenseurs des médias de l’oligarchie, ils nous avaient déjà montré l’indéfectible ignorance méprisante qu’ils avaient pour Julian Assange, lui dont ils auraient dû arborer le portrait en permanence en première page de leur site. Mais non, ils préfèrent dresser l’étendard inoffensif de l’égalité…

Ah ! Elle est belle cette égalité, alors que l’on sait que dans un système profondément inégal, la diversité basée seulement sur le sexe ne mènera qu’à une fausse équité où, désormais, il y aura une minorité faite d’autant de femmes que d’hommes pour piller tous les autres. Car au fond, quelle différence entre Ursula Von Der Leyen et Jean-Claude Juncker ? Qu’a‑t-on à en faire de ce qu’ils ont entre les jambes, dès lors qu’ils pratiquent tous deux la même politique destructrice? Les oligarques, qui évoquent plus de diversité ne font donc cela qu’entre eux, à l’abri de l’indécence qu’ils créent tous les jours. Ils se croient justes parce qu’ils établissent de façon condescendante la mixité, dans leur microcosme oligarchique entouré de la plus abjecte misère.

Ils l’apprécient cette Equality, celle qui divise, fragmente les luttes, assure l’horizontalité des combats alors qu’on devrait tous s’unir dans une charge verticale contre ceux qui ont le gouvernail en main. Ils aiment ces fausses luttes qui portent notre regard sur le doigt, pendant qu’eux s’occupent de la lune. « She is Equal ! »[note]. Déjà en 2018, le poulain de Klaus Schwab s’époumonait à Johannesburg.

Il passera à la vitesse supérieure comme premier Ministre, LGBTQI friendly, MK ultra pantin des multinationales pharma, toujours promptes à parler d’ouverture publiquement pour mieux occulter leur fermeture. « Le Plan pour une Belgique LGBTQI+ compte une quarantaine de pages. Notons que dans sa communication, le gouvernement fédéral en est resté à l’intitulé « LGBTQI+ », alors qu’on utilise de plus en plus l’intitulé « LGBTQIA+ », où le « A » fait référence au caractère asexuel de la personne. »[note]

Tout va bien.

Le combat affecté pour la liberté prend les mêmes courbes, que ce soit pour une société plus « inclusive » ou que l’on se vautre dans les « bons » à défendre. Et ils suivent tous comme de véritable chiens de Pavlov qui salivent au premier drapeau ukrainien. Après Martine à la plage, Martine fait du vélo, on a la version 2.0 ukrainienne, sponsorisée par Davos et les perroquets médiatiques du monde entier : Zelenzky au festival de Cannes, Zelensky appelle Macron, Zelensky à l’Eurovision.

On savait depuis longtemps que ce n’est pas la qualité musicale qui déterminait le choix du gagnant, mais plutôt les intérêts politiques. Maintenant on en est sûrs. Remarquez aussi que l’épisode de Zelensky qui s’exprime devant le parterre des millionnaires payés pour nous distraire, les premiers à faire front pour appeler à voter Macron, lequel les en remerciera certainement, remarquez donc que la scène fait étrangement penser à celle de Big Brother galvaudant les foules, dans 1984 de George Orwell, rituel permettant de maintenir la cohésion du groupe. Tous unis contre… Contre ? Le fascisme ? Ou avec les nazis contre la Russie. Enfin, on s’y perd…

« Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l’Europe »[note], a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Facebook. Gageons que les gardiens adverses laisseront passer les balles lors de la coupe du monde 2022, qui aura lieu dans le pays réputé pour le grand respect qu’il accorde aux Droits de l’homme, j’ai nommé le Qatar. Quand on sait qu’il avait été envisagé de qualifier directement l’Ukraine pour la compétition, en raison de la guerre… Enfin, nous sommes rassurés, car la mafia du ballon rond a exclu les Russes de toutes les compétitions internationales de football. Ça, c’est du sport !

On oublie aussi que derrière les communiqués de presse immaculés, il y a le sang, les tripes, organes et les membres. Macron a « réaffirmé sa pleine détermination à répondre à toutes les demandes d’appui exprimées par l’Ukraine, notamment en matériel de défense, en carburant, en aide humanitaire, en soutien économique et financier, et pour lutter contre l’impunité. » Il a confirmé que les livraisons d’armes par la France se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et semaines qui viennent (…) [note]

Mais les gouvernements, comme à l’habitude, se chargent bien de privatiser les bénéfices et socialiser les coûts. Ainsi, l’argent pour les marchands de canons, la charge de la souffrance pour les autochtones, invités à accueillir les Ukrainiens, mais pas les autres. Certains donc n’en peuvent plus, et comprennent dans quel jeu ils ont été pris.

A ce titre, on se dit parfois qu’il aurait mieux fallu que les victimes des inondations de juillet 2021 soient ukrainiennes. Enfin, cela semble impossible. Mais au moins on leur aurait trouvé un hébergement. Ou il y aurait eu plus de monde à leur chaîne humaine, 10 mois après les terribles inondations[note] que n’ont nullement anticipées les pouvoirs publics, alors qu’ils avaient toutes les informations pour le faire. Les Camerounais, Sénégalais, Ivoirien, et autres, eux aussi auraient dû plutôt être Ukrainiens. Enfin, dans leur malchance ils ont au moins la chance de ne pas être Russes.

Les armes, ça rapporte. Comme le Covid. Et quand on vend des crèmes solaires, il vaut mieux annoncer des risques de canicule plutôt que d’inondation. Bill Gates nous alerte donc « sur les risques d’apparition d’un variant plus transmissible et mortel [note]». Merci Bill. Pendant ce temps, la peur de la première annonce assurera le succès de la seconde : « Une dose de vaccin tous les six mois dès 50 ans est nécessaire [note]». Le pire, ce n’est pas ce que dit un psychopathe multimilliardaire, c’est normal qu’il déraille, il est malade. Le type ne sait plus quoi faire de sa fortune : il a tout ce qu’il veut. Il peut agrandir son manoir, mais devra peut-être circuler dans les couloirs en voiturette de golf ; il peut augmenter le nombre de ses propriétés, de ses voitures de sport, mais il n’aura pas le temps d’ y vivre ou de les conduire. Et le type flippe, parce qu’il sait qu’il va mourir un jour. Comment encore accumuler deux pieds sous terre ? Tiens, un sujet de thèse de doctorat en philo…

Le pire donc, ce n’est pas qu’il soit à la masse, non, le pire c’est qu’on l’écoute. Le type ne connaît rien en médecine, avoue que les vaccins ont été son meilleur investissement, et on lui ouvre les portes de toutes les rédactions. Pendant ce temps-là, les pontes de l’épidémiologie qui disent autre chose que la messe officielle, donc aussi que pape Bill Gates, sont bannis. Le discours autorisé est relayé par toutes les officines, tous les ordres, aveuglés par leur croyance. Et leurs intérêts. Comme pour Alain Colignon, suspendu pendant 2 ans[note]. Amen.

Le dieu Bill, qui est venu en France récemment, sans doute pour peaufiner le plan et préparer l’automne… Alors que le temps passant se dévoile ce que l’on savait : le Covid était un plan orchestré par les « grands » de ce monde[note] pour mettre en place leur nouvel ordre, celui que pense ceux qui se réuniront dans quelques jours à Davos[note] pour assurer la perpétuation de leur domination. Coût pour le contribuable : 9 millions d’euros, avec des milliers de policiers pour assurer la sécurité de ceux qui nous insécurisent[note].

Le Comité de concertation fait partie du spectacle, avec des cons, certes, comme la marionnette de Schwab, De Croo, mais où tout, surtout, est décidé d’avance et les différents partis marchandent, troquent, dealent. Comme je l’avais déjà dit, quand il n’y rien, il risque d’y avoir : « reparler du CST alors que les chiffres de l’épidémie de coronavirus n’ont plus été aussi bas depuis longtemps peut sembler étonnant au premier abord. Mais cela n’est pas complètement fou au niveau timing. Le cadre légal entourant la possibilité de mettre en place un CST en Belgique sera périmé le 30 juin prochain. Si un variant devait débarquer au-delà de cette date et provoquer le retour du baromètre par exemple, il n’y aurait plus de base pour imposer un passe sanitaire ». Ah, on a compris. Il faut aller vite. « Ce qui signifie que ce Codeco spécial covid n’est probablement pas le dernier ». On s’en doutait. Je cite encore : « Pour les mêmes raisons que Vandenbroucke, la Commission européenne a proposé de la prolonger d’un an, « au cas où » ». « Au cas où »? Fabuleux! C’est pour cela que les instances sur lesquels les maîtres de Davos ont la main, la Commission européenne notamment, feront semblant d’écouter le petit peuple en l’invitant à se prononcer sur la prolongation du règlement sur le certificat COVID numérique de l’UE. 385191[note] réponses uniques, exceptionnel, et une énorme majorité de gens qui ont rejeté ce projet. Qu’importe, comme pour le Traité sur la Constitution Européenne en 2005 en France; ils s’en foutent de votre avis.

Ils préfèrent que vous vous souciez de la météo. A ce sujet, ne vous détrompez pas, ce n’est pas parce qu’il pleut beaucoup qu’il ne fait pas sec. Nous vivons des sécheresses qui auront des effets certains sur les récoltes. Tiens… Les récoltes. On nous promet des rationnements et pénuries à l’automne. Le gouverneur de la banque d’Angleterre évoque des hausses apocalyptiques des prix et se déclare impuissant face à l’inflation[note].

Pendant ce temps-là, les gouvernements feignent de se soucier de votre santé, votent pour l’obligation vaccinale alors que les statistiques montrent une corrélation évidente entre l’injection et les cas de Covid. Ils font de même concernant votre vie privée et votaient cette semaine sur la loi de métadonnées, visant à permettre la collecte et la conservation systématique des données générées lors d’une communication électronique. Rien ne va plus.

Pour terminer : nous vous avons dit que la Commission d’appel pour ma carte de presse a refusé d’écouter nos arguments, c’est-à-dire que je n’ai pas été payé pendant 8 mois en 2019 mais que j’ai continué à travailler pour Kairos. Étant donné que j’ai continué après, je vais refaire une demande pour une carte de presse, mais pour cela j’ai besoin de trois journalistes pouvant attester de mon activité des deux dernières années. J’en ai déjà un, il m’en manque deux, on se dit que sur plus de 5.000 journalistes accrédités en Belgique, il y en aura bien deux qui auront le courage de faire cela…

Pour voir la vidéo d’origine: https://www.kairospresse.be/kairos-hebdo-n7/

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« Avec l’ivermectine, vaccins et Remdesivir auraient été inutiles » 

Entretien avec Jean-Loup Izambert[note]

Izambert Mickomix

K : Vous avez collaboré avec de nombreux médias et écrit des ouvrages. Vous avez enquêté sur le plus grand krach boursier impliquant 40 banques européennes, sur le détournement de fonds du Crédit Agricole, sur l’ONU et plus récemment sur le virus et le président. Mais on va plutôt évoquer votre dernier ouvrage sur l’ivermectine. 

J.-L. I. : Au départ, j’ai travaillé pendant plus d’un an avec Claude Janvier sur Le virus et le président où nous montrons comment le pouvoir politique en France instrumentalise la crise sanitaire, dont il est en partie responsable par la réduction des moyens financiers et humains du secteur de la santé. Ce pouvoir utilise l’épidémie pour dissimuler la crise économique et financière qui s’aggrave. Claude a travaillé sur le Nord, moi sur le Sud, en allant à la rencontre du personnel hospitalier dans les manifestations, mais aussi de commerçants, de dirigeants d’entreprises, de syndicats, ainsi que des gens ordinaires, après l’imposition du pass sanitaire. On a passé en revue les principales données de cette crise dans un livre qui va sortir en mai, avant les élections législatives en France. Le bilan se base sur 40 questions, dont l’une concerne l’ivermectine. Les médias dominants ne parlent pas de l’exemple de l’Inde, qui a vaincu l’épidémie de covid grâce à elle. Pourquoi alors ce médicament est-il bloqué par l’OMS, l’Union européenne et la Commission ? En France, j’ai recueilli des témoignages sidérants. Nous montrons aussi le combat de Jean-Charles Teyssèdre, l’avocat à l’origine de la première procédure pour essayer de faire sauter les verrous qui bloquent l’utilisation de l’ivermectine. Elle est interdite pratiquement et le Conseil de l’ordre poursuit les médecins qui la recommandent officiellement ou refusent de vacciner. C’est un cercle vicieux parce que d’un côté, il y a l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui n’interdit pas l’ivermectine et de l’autre côté le Conseil de l’ordre qui poursuit par exemple le docteur Gérard Baudru qui prouve que l’ivermectine fonctionne et permet de sauver des vies. 

K : La même chose arrive ici à Pascal Sacré, Alain Colignon, David Bouillon et Laurence Kaiser, tous convoqués à l’Ordre des médecins. L’ivermectine est un sous-scandale du scandale général. Mais la plupart des gens ne savent pas ce qu’est l’ivermectine, utilisée depuis 40 années. 

J.-L. I. : L’ivermectine est une molécule découverte en 1974 par les scientifiques Satoshi Omura et William Campbell. Ils se sont aperçus qu’elle soignait un tas de maladies parasitaires. L’Asie, l’Afrique, l’Amérique centrale et du Sud l’ont vite adoptée. Il y a encore des pharmaciens et des médecins qui la considèrent comme un simple médicament antiparasitaire, alors qu’au fil du temps on s’est rendu compte qu’elle était également anti-virale et efficace contre toute une série de coronavirus. Quand survient la pandémie de covid, certains scientifiques se sont aperçus qu’elle pouvait soigner à tous les stades de la maladie, ainsi que de manière préventive, ce qui est intéressant pour les personnels qui sont en contact régulier avec un public. Ces informations scientifiques sont difficiles d’accès pour les gens. Le professeur Alessandro Santa explique simplement que l’ivermectine agit en faisant un barrage entre le virus et les cellules du corps, ce qui la rend également efficace contre les variants. 

K : Il est intéressant de noter que la plupart des pays de l’UE, dès le départ, ont fait le choix de suivre les directives de l’OMS et de ne pas utiliser l’ivermectine. Et cette décision va avoir des conséquences énormes… 

J.-L. I. : Oui. J’ai pris l’Inde comme exemple, parce que c’est un laboratoire géant. Dans cette confédération composée de 35 États, 28 ont suivi la recommandation de l’OMS et les autres ont fait l’inverse, allant même jusqu’à distribuer de l’ivermectine dans tout un tas de lieux publics. Une avocate indienne dirige l’ensemble de ces procédures contre l’OMS et certains hauts fonctionnaires qui ont choisi d’ignorer l’ivermectine. On s’est aperçu que les États qui l’ont utilisée, dès la mi-2020, ont endigué l’épidémie, en diminuant les cas et en évitant des décès, surtout. Et c’est le contraire pour les autres États obéissants. Aux États-Unis, on obtient le même schéma avec l’utilisation des tests PCR, selon les États. Ceux qui l’utilisent le plus ont le plus grand nombre de cas, mais pas forcément le plus grand nombre de malades. 

K : Le test PCR, c’est vraiment le talon d’Achille… 

J.-L. I. : Oui, puisque celui qui l’a mis au point indiquait clairement que l’on peut lui faire dire n’importe quoi, et qu’il ne doit surtout pas être utilisé pour détecter une épidémie. Pour donner un exemple, le test PCR ne fait pas la différence entre un virus mort et un virus vivant, ni entre le covid et le virus de la grippe. Donc il ne peut pas dire si une personne est infectée, malade ou contagieuse. Avec une explosion du nombre de tests, on va avoir une explosion du nombre de cas. J’ai pris le cas de l’Inde pour montrer que les indications de l’OMS étaient complètement folles. 

K : Les médias ne parlent pas de l’Inde, sauf des États qui ont appliqué le protocole de l’OMS. La désinformation continue. 

J.-L. I. : Il faut parler de criminalité à propos des dirigeants de l’OMS. Quand il y a un médicament bon marché et efficace comme l’ivermectine qui permet de soigner la population et que l’OMS en déconseille l’utilisation au niveau mondial sur la base d’un rapport sciemment truqué, c’est très grave. Derrière, on retrouve les lobbies des vaccins, dont les fabricants ne connaissent pas les effets secondaires qui provoquent déjà aujourd’hui, alors qu’ils sont encore au stade expérimental, des millions de morts à travers le monde. Les informations commencent à remonter par la pharmacovigilance. Quand on suit la courbe du nombre de personnes qui se font vacciner et qu’on suit celle des décès ou des effets secondaires, le lien avec l’injection du vaccin est patent. Olivier Véran a lui-même reconnu devant le Conseil d’État que les personnes vaccinées étaient celles qui pouvaient être les plus affectées en cas de réinfection. Et dire qu’il y a encore des médecins de plateau en France qui recommandent de prendre la quatrième dose, celle qui va nous sauver, les trois premières n’ayant pas été efficaces ! 

K : Vous évoquez « une des plus grandes tromperies contemporaines organisées par un pouvoir politique, main dans la main avec des dirigeants de l’UE et les grands propriétaires de la finance et de l’économie ». Pour revenir à l’Inde, plainte a été déposée contre la scientifique en chef de l’OMS, accusée d’avoir causé la mort de citoyens, contre le directeur général de l’OMS et le directeur général des services de santé en Inde. Les plaignants osent parler de crime et de complot, c’est très intéressant… 

J.-L. I. : Le complot est à la direction de l’OMS. Par exemple, l’ivermectine et le vaccin russe Spoutnik sont interdits en Europe occidentale. À la place, les gens à la tête de l’État français ont diffusé massivement des produits expérimentaux dont les fabricants ont exigé auprès de l’UE d’être déchargés des responsabilités financières et juridiques en cas d’effets secondaires. Ceux-ci ont jugé leur produit efficace à 95 %, pourtant le nombre de cas et de malades a continué à augmenter. 

K : Le test PCR est certainement utilisé comme outil politique pour faire monter ou diminuer les cas et décider d’une politique sanitaire. C’est quand même incroyable ! 

J.-L. I. : Le bêtisier de la covid-19 serait à écrire. Je connais une septuagénaire qui, à force de regarder BFM TV, a été prendre sa troisième dose. Puis, elle ne s’est pas sentie bien pendant l’été, a fait un test, et elle était positive ! Ou c’est le vaccin qui est inefficace, ou c’est le test PCR, ou encore les deux. La personne peut aussi présenter une comorbidité. 

K : Il est écrit dans votre livre : « Le constat est dramatique : nous ne pouvons plus compter sur les autorités sanitaires pour procéder à un examen honnête des preuves médicales et scientifiques. Nous demandons donc aux autorités régionales de santé publique et aux professionnels de la santé du monde entier d’exiger que l’ivermectine soit incluse dans la norme de soin afin de mettre fin à cette pandémie une fois pour toutes ». A contrario, parlons du fameux Remdesivir. Je cite : « L’Union européenne a confirmé une autorisation de mise sur le marché conditionnel de l’Agence européenne du médicament pour un médicament dont elle ne connaissait pas toutes les caractéristiques », et qu’elle a commencé à acheter aussitôt. Donc avant les conclusions de l’étude en cours, ce qui, cette fois, l’arrangeait bien. 

J.-L. I. : Avec le Remdesivir, on est dans l’escroquerie. Des scientifiques de l’OMS ont produit une étude en demandant à la firme Gilead de leur fournir tous les éléments nécessaires. Entre-temps, on s’aperçoit que leur produit n’est pas efficace. Cela n’a pas empêché Gilead de faire pression sur le client UE pour qu’il l’achète rapidement. C’est de la vente forcée. 

K : C’est à nouveau quelque chose qui sert la stratégie vaccinale, après avoir refourgué un produit inutile et cher… 

J.-L. I. : Avec l’ivermectine, vaccins et Remdesivir auraient été inutiles. Mais elle n’intéresse pas les laboratoires, qui recherchent le profit maximum immédiat. Parlons du Japon, un pays avec une forte densité de population où la contamination peut se répandre facilement. En août 2021, il y avait l’état d’urgence, et les médecins japonais, libres d’agir, ont prescrit l’ivermectine massivement ; l’épidémie a été endiguée en trois mois, comme dans 40 autres pays, du reste ! En septembre, l’état d’urgence a été levé dans tout le pays. Les journalistes de l’AFP (Agence France Presse), à la fin de 2021, osaient écrire qu’il n’y a pas de preuves scientifiques sur l’efficacité de l’ivermectine, que c’est un médicament uniquement pour soigner les parasitoses. L’AFP reçoit des subventions de l’État et des recettes publicitaires des firmes pharmaceutiques en question, ce qui lui laisse peu de marge pour la liberté éditoriale ! 

K : Il peut aussi y avoir une contradiction entre ce que dit le journaliste et ce qu’il fait lui-même quand il tombe malade. En Belgique, le rédacteur en chef d’un grand média s’est soigné avec l’ivermectine, alors que dans ses pages, il la dénigre. Il y a une véritable corruption généralisée endémique. Parlons de l’avocat Jean-Charles Teyssèdre, qui introduit dès décembre 2020 une demande auprès de l’ANSM pour que l’ivermectine puisse être utilisée comme traitement contre le covid-19. Il ne reçoit aucune réponse dans les premiers mois… 

J.-L. I. : Teyssèdre mène un combat exemplaire. Il maîtrise très bien ce dossier. Quand il découvre les études scientifiques, qu’il vérifie les propos de ses clients, il propose de faire une demande auprès du tribunal administratif pour obtenir une recommandation temporaire d’utilisation (RTU). Une RTU se fait pour un médicament qui bénéficie déjà d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), moins difficile à obtenir qu’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) inattendue qui, elle, est attribuée de manière exceptionnelle à un médicament qui n’a pas d’AMM. Étonnamment, le ministère de la Santé est convoqué pour donner son avis. Maître Teyssèdre constate alors que le ministère ne produit pas de conclusions. Contrairement au traitement qu’elle aurait appliqué à un simple citoyen, la magistrate se montre compatissante avec ce pauvre ministre très pris par ses problèmes avec la santé publique. On va attendre. Quelle indulgence ! Alors elle prend sa décision dans le délibéré et refuse évidemment la recommandation temporaire d’utilisation. Puis Teyssèdre va devant le Conseil d’État qui met alors en demeure l’ANSM de donner une réponse. Ce n’est qu’en mars 2021 que sa directrice répond qu’en raison des données insuffisamment disponibles à ce jour, elle ne peut répondre favorablement à la demande de recommandation temporaire d’utilisation. Elle souligne la nécessité de mettre en œuvre de larges études cliniques randomisées en vue de conclure sur la base d’une méthodologie adaptée à la possible utilisation de l’ivermectine dans le contexte de la maladie. Rappelons qu’en mars 2021, il existait déjà 68 études scientifiques qui concluaient l’efficacité de l’ivermectine. Ce qui veut dire que l’ANSM soit méconnaît ces études scientifiques, ce qui est grave, soit que des intérêts des laboratoires pharmaceutiques font en sorte d’éviter de parler de l’ivermectine — un médicament sûr, efficace, bon marché — pour se faire des couilles en or avec un médicament expérimental dont ils demandent d’être déchargés des possibles effets secondaires. 

K : En France, l’ANSM refuse systématiquement de prendre en compte d’autres types d’études, le Haut conseil de santé publique et la Haute autorité de santé rejettent toute étude favorable. Par contre, le Remdesivir a reçu une autorisation de mise sur le marché, en seulement 20 jours… 

J.-L. I. : Dans la logique de ces bureaucrates, le médicament n’étant pas efficace, il a donc son autorisation rapidement. Le vaccin Spoutnik, efficace contre le covid, est toujours bloqué, pour un tas de prétextes. Mais Pfizer a obtenu l’autorisation pour son vaccin en quelques mois. Là ce n’est plus de l’incompétence, mais de la corruption qui touche l’État. En mars 2020, Macron a créé le conseil scientifique pour le conseiller. On se demande à quoi servent les autres fonctionnaires, ceux de l’Inserm, du CNRS, de l’Institut Pasteur, qui sont assez compétents pour donner des avis. À la tête du conseil scientifique, il y a Jean-François Delfraissy, qui avait déjà fait ses preuves en 2010 quand Roselyne Bachelot, à l’époque confrontée au virus H1N1, avait fait appel à lui. Il avait déjà conseillé de vacciner les Français deux fois. Des millions de doses avaient été achetées, qu’il a fallu détruire. La Cour des comptes a fait le bilan : autour de 700 millions € ! Alors comme c’était un bon conseiller, Macron l’a repris. En France, on ne change pas une équipe qui perd ! Par contre, pas un mot sur l’ivermectine dans la documentation produite publiquement par le Conseil scientifique. Curieux de la part d’un organisme qui est là pour conseiller le gouvernement… Macron va devoir rendre des comptes sur ses deux ans de gestion de l’épidémie, pas seulement sur les vaccins, mais aussi sur la présence de McKinsey qui influence les décisions du gouvernement au profit d’intérêts privés. Nous sommes dans une situation complètement ubuesque où le vaccin russe et l’ivermectine sont écartés du marché, alors que des produits expérimentaux, dont les fabricants sont déchargés des effets secondaires (y compris la mort), sont diffusés massivement sous l’égide de l’OMS. 

K : Le pouvoir a réussi à mettre en place un tel plan machiavélique qu’on peut craindre que jamais il ne le reconnaisse. Avec le risque d’aller devant la justice, ils vont tout faire pour éviter cela, sauf si les gens se réveillent. Le 17 juin 2020, la Commission européenne publie sa stratégie vaccinale contre la Covid-19 qui était déjà, selon moi, dans les cartons depuis plus longtemps. Elle propose une modification de règlement, soumis au vote du Parlement via une procédure d’urgence. Le 3 juillet, le Conseil vote le texte de la Commission, qui vise à alléger les exigences préalables au démarrage d’essais cliniques avec des médicaments contenant des OGM ; il a été adopté tel quel par le Parlement sans modification possible, sans amendements ni débats, au moment où la population traumatisée sortait d’un confinement ! 

J.-L. I. : Ça montre bien à quoi sert l’UE : favoriser les intérêts de Washington. Quand les représentants de Pfizer sont venus à Bruxelles pour signer les contrats, ils ont exigé que le droit américain s’applique, ce qui les décharge de leurs responsabilités. C’est une volonté hégémonique qui n’a rien d’étonnant quand on se rappelle que, depuis 1991, des milliers de tonnes de bombes sont tombées sur les pays qui s’opposaient aux impérialistes de Washington. Mais ici c’est très grave, parce que ça touche à la santé de tous. Aujourd’hui, la santé est menacée par l’Organisation mondiale de la santé ! Ses décisions sont sous l’influence de multinationales. Elle devrait au contraire alerter l’opinion publique sur le nombre de décès qui surviennent après la troisième dose. Didier Raoult précise que les risques l’emportent sur les bénéfices, pour le moment. Malheureusement, la population sert de cobayes. Demandons-nous si Gates, Clinton, les dirigeants de Pfizer, etc. n’ont pas voulu mettre en place un moyen d’éradiquer une partie de la population mondiale. Si ces vaccins ARN avaient un effet sur la composition du sang, ce serait très grave. On ne pourrait plus faire de transfusion sanguine, par exemple. Ces gens-là savaient-ils pertinemment ce qu’ils faisaient ou est-ce que le crime est apparu en cours de décision de l’OMS ? Le vaccin est expérimental, mais les lobbies mettent la pression pour imposer leurs produits à coup de conférences, de matraquage de documentation, de réunions, etc. Quand bien même ont-ils pensé que le vaccin, bien qu’expérimental, serait au bout du compte positif, le crime survient quand il y a de plus en plus de morts liés au vaccin et qu’on ne décide pas de dire STOP et de demander une enquête internationale. C’est ce que propose la chercheuse Tess Lori qui, dans un rapport à Boris Johnson, demande l’arrêt de la vaccination et une enquête sur le rapport risques/bénéfices. L’OMS sera un jour obligée d’y venir. 

K : Cela aurait aussi mis à mal la stratégie vaccinale…J.-L. I. : Oui, et il y a des précédents. Pfizer a versé plusieurs mil

liards de dollars de compensation pour éviter des procès publics. Il y a eu aussi des médicaments qui avaient une image honorable et dont on s’est aperçu des effets secondaires. Il y a quatre ans, j’avais rencontré le directeur général de l’OMS qui m’expliquait jusqu’où peut aller l’influence des lobbies. Il me dit que le budget de l’OMS, au début des années 2000, était un mélange de contributions des États-membres et de contributions volontaires. Celles-ci viennent de firmes pharmaceutiques qui proposent à l’OMS de vacciner telle partie de la population en Afrique. Des centaines de millions d’euros arrivent ainsi dans les caisses de l’OMS pour réaliser l’opération, sous la direction de Big Pharma. Mais aujourd’hui, il s’agit d’un vaccin expérimental qui pourrait entraîner une situation vraiment catastrophique au niveau mondial ! 

K : Vous concluez votre livre en disant que les Français ont le choix entre continuer de survivre honteusement dans le déni ou dégager ce pouvoir autoritaire qui a enfoncé la France dans une crise politique, économique, sociale et sanitaire sans précédent. C’est le nœud du problème. Ces gens qui sont censés nous diriger ne sont plus du tout au service du bien commun, mais des multinationales. 

J.-L. I. : Le prochain livre que je vais sortir avec Claude Janvier au mois de mai aura pour titre Covid-19, le bilan en 40 questions. Il est conçu sous forme de fiches techniques qui traitent chacune de questions que les gens nous ont posées : qu’est-ce qu’un virus ? Le virus est-il virulent ? Le port du masque est-il dangereux ? Qu’est-ce que le taux de mortalité ? Quelle est la différence entre un vaccin ARN et un vaccin classique ? Les tests PCR sont-ils efficaces ? Etc. Je précise que nous sommes des complotistes, nous ne donnons la parole qu’à de grands complotistes qui n’ont pas accès aux médias d’information en France, des chercheurs du CNRS et de l’Inserm, des journalistes scientifiques de différentes revues, des avocats. Ceux-ci y donnent des conseils pour porter plainte, défendre ses droits, s’opposer aux mesures gouvernementales. Il y a donc un aspect informatif et un aspect pratique. Moi je travaille sur l’OMS et le crime de masse, parce que les preuves existent du lien entre le vaccin et les millions de morts. Depuis les années 2000, les choses se sont considérablement aggravées. Les vaccins, c’est là où commence le crime. Au début, la direction de l’OMS a peut-être été abusée par l’argumentaire des fabricants, mais ça ne peut pas tenir dans la durée. 

K : Si vraiment ils pensaient bien faire, ils ne censureraient pas les discours différents… 

J.-L. I. : Bien sûr. C’est pour ça que dans le livre, nous publions les fiches techniques qu’ont remises les fabricants de vaccins, notamment Pfizer et Moderna auprès de l’Agence européenne des médicaments pour obtenir son autorisation provisoire de mise sur le marché. Ils ont organisé la distribution massive au niveau mondial de produits expérimentaux qui ont des effets secondaires graves. C’est un crime et ça ne peut pas continuer ! Je signale aussi que les produits ARN messager sont une invention française que les États-Unis ont essayé de récupérer pour pouvoir ouvrir un nouveau marché. 

K : Merci, Jean-Louis. Je pense que le moment est historique, il faut tenir, notamment en soutenant les médecins attaqués par l’Ordre. 

J.-L. I. : Nexus vient de publier l’interview du docteur Gérard Baudru, qui est aussi poursuivi par le Conseil de l’ordre des médecins. Il explique qu’il faut en finir avec cet ordre du passé, une nomenklatura planquée dans ses bureaux, riche de millions d’euros de subventions. 

Propos recueillis à distance par Alexandre Penasse en avril 2022, retranscrits et mis en forme par Bernard Legros 

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Le Covid au Paraguay…

Ce témoignage, au-delà de ce qu’il dit sur la gestion politique du Covid dans un pays d’Amérique latine, pose la question de l’exil dans le but de trouver mieux ailleurs. Pierre qui roule n’amasse pas mousse?

Tristes tropiques, triste monde

Le fameux coronavirus ; j’en faisais des blagues dans les couloirs, au bureau. Dès le début, le cirque médiatique m’agaçait mais j’étais loin d’imaginer que c’était un moment historique, qui allait changer tant de choses dans ma vie. Les premiers commentaires arrivent, insidieux : « il fait encore la bise, ça n’est pas prudent ». La peur a pris le contrôle des esprits. Plus rien ne sera comme avant. 

La première mesure délétère arrive. École fermée, mais à partir du lundi. « Faut bien s’organiser, voyez-vous ». Je trouve ça tellement exagéré. On dirait qu’une bombe atomique est tombée. Je n’étais pas encore conscient qu’ils allaient aller beaucoup plus loin. 

Quelques jours plus tard, le spectacle connut un fameux rebondissement et je commençais à rire jaune. « Confinement », le mot est lâché. Pour tout le monde, pas de jaloux. « Faut être solidaire, vous comprenez ma petite dame ? ». Inversion de la charge de la preuve : tout le monde est considéré malade sauf celui qui sait le prouver à l’aide d’un test. Et encore, on n’est jamais sûr :  » Il faut quand même rester à la maison, il y a des faux négatifs, tu comprends ». 

Trois semaines pour aplanir la courbe, qu’ils disaient. Les fossoyeurs, autoproclamés experts, et leurs pulsions de mort avaient pris le contrôle de nos vies. J’avais tout de suite compris que cette pandémie n’en était pas une, mais je ne comprenais pas pourquoi ils prenaient des mesures qui allaient tuer l’économie. J’ai commencé à me réinformer et à me réintéresser à la politique (la vraie, celle qui organise la vie de la cité). Des théories que je rejetais jusqu’à présent prenaient enfin tout leur sens. 

Les dominants de ce monde anticipant la fin du capitalisme, perclus de ses propres contradictions, ont décidé de siffler la fin de la récréation. Fini l’hyper capitalisme de consommation, l’humain est devenu encombrant et obsolète. On rentre dans une époque de rationnement et de transhumanisme. 

Aidés par la technologie et l’intelligence artificielle, nous sommes enjoints de consommer moins, de bouger moins et finalement de respirer le moins possible. « Tu rejettes du carbone, assassin ! ». Le but ultime, à long terme, étant un processus de dépopulation. Bref, la Grande Réinitialisation. Le choc est rude ! Même si je les ai toujours honnis, savoir qu’ils veulent nous éliminer est quand même assez désagréable. En même temps, ça a le mérite de clarifier le jeu. 

Novembre 2020, après une nouvelle salve de restrictions illégales et illégitimes, et avoir compris que « toute cette merde » ne s’arrêtera pas ; la décision est prise : je me barre, je m’exile. 

Aller vivre dans la campagne profonde du sud de la France ou de l’Espagne, faire de la permaculture pour viser une autonomie en nourriture, eau et énergie voire en éducation et santé. Un projet un poil fou vu mes compétences en jardinage et bricolage. Ma chère et tendre est peu enthousiaste. Je change mon fusil d’épaule et lui propose de retourner dans son pays situé sous les Tropiques, en Amérique du Sud. La situation en Belgique m’exaspère tellement que je suis obsédé par un changement radical. Hésitante, elle finit par accepter et nous voici partis pour un périple de plus d’un an. 

Arrivée au Brésil, le masque est omniprésent dans la rue, même sur le visage de tout petits enfants. Alors même qu’il n’est pas obligatoire. Ça commence mal ! Les regards sur les gringos démasqués que nous sommes, sont désapprobateurs. Heureusement, en quittant les grandes villes, le masque devient moins courant et cela empeste moins le gel hydroalcoolique. Parfois, nous devons esquiver une « barrière sanitaire » (test PCR) mais le masque en intérieur est généralisé. 

En arrivant au Paraguay, en voyant nettement moins de masques dans la rue, on se dit que c’est gagné. Nous avons trouvé le paradis et la liberté. La joie fut de courte durée. A l’entrée des magasins, des éviers pour se laver les mains. Puis un garde vous asperge généreusement les mains, et par la même occasion le visage de vos enfants, de solution hydroalcoolique. Il vérifie que votre masque est bien mis et que vous avez bien lavé vos petites menottes. Quand l’oppression devient risible… 

Mais le coup de grâce viendra un peu plus tard. Après deux ans d’école à distance dans un pays où une large part de la population n’a pas accès à un ordinateur personnel, la vraie école est revenue. Oh joie, oh bonheur ! Lors de l’inscription de mon fils aîné en première primaire, nous apprenons que le masque est obligatoire (alors qu’il ne l’est pas encore en Belgique, pour rappel). Je me retiens pour ne pas pleurer de rage, après un voyage de plus de 10 000 kilomètres pour échapper au totalitarisme pseudo-sanitaire, voilà qu’il nous rattrape de plein fouet ! 

Après de âpres discussions avec ma femme, j’abdique. La mort dans l’âme, j’envoie mon fils avec la muselière sur le visage. Je lui explique que c’est une obligation ridicule et de l’enlever le plus possible. Heureusement, il est frondeur et donc enclin à ne pas respecter les règles. J’essaie de me rassurer vu l’horaire post-covid très réduit de l’école et vérifie le taux de saturation en oxygène. Néanmoins, je me sens lâche et je ne me le pardonnerai jamais totalement. Le masque est imposé dans certaines écoles maternelles mais nous en avons trouvé une libre de cette obligation pour notre fils cadet. Même si le fait de voir certains de ses compagnons, et surtout son institutrice, masqués aura aussi des conséquences. 

Plus généralement, je ne reconnais pas la capitale de mon pays d’adoption. L’ambiance est morose et pas très latino. 

Les rues sont désertes et il y a peu d’animation. Un mélange de peur, d’habitude (« reste à la maison ») et de crise économique. Asunción semble éteinte. Le covidisme a fait des ravages partout. 

Tristes tropiques. 

Tout comme en Europe, les mesures ont été fortement assouplies dernièrement. 

Jusqu’à quand ? La prochaine pseudo pandémie ? Tout comme en Europe, l’inflation est forte et la misère gagne du terrain dans un pays déjà très pauvre. 

L’heure est au bilan. 

Je ne m’habituerai jamais à voir ces motards sans casque mais portant consciencieusement leur masque, ces enfants en bas âge masqués jusqu’aux oreilles, ces obèses diabétiques pensant se préoccuper de leur santé en se badigeonnant les mains de produits chimiques, … Instinctivement, je sais que c’est une pulsion de mort, tout le contraire de ce qu’ils prétendent. La mort, c’est la vie. 

Tristes tropiques, triste monde. 

Je m’adresse donc à toutes celles et ceux qui seraient tentés par l’exil. Libre à vous de le faire, bien sûr. Mais renseignez-vous bien sur la réalité du pays. Paradoxalement, en terre guarani, beaucoup d’Occidentaux viennent pour échapper au vaccin mais j’ai découvert que la population en général était très friande de vaccins, y compris covid, et notamment chez les enfants. C’est un élément à prendre en compte. Cependant, le taux de vaccination covid est un des plus bas d’Amérique Latine. Encore un paradoxe, dans ce pays où le peuple a une très bonne connaissance des plantes médicinales. 

Plus généralement, je pense que l’exil pour le motif sanitaire est erroné. C’est toute notre manière de vivre qu’il faut revoir, à mon humble avis. Et c’est plus facile à faire dans un pays qu’on connaît. Je repars donc en Europe. Je vais donc m’y entourer de personnes conscientes et créer un réseau. Beaucoup de choses se sont construites depuis un an. Une autre société se construit et je compte bien y participer. 

Ils veulent nous contrôler, nous enfermer et nous appauvrir. Nous serons insaisissables, libres et solidaires. 

C.

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Dorian DE MEEÛS — Faites ce que je dis…

Dorian de Meeûs est le rédacteur en chef de La Libre. Soutien inconditionnel de la vaccination de masse, son média n’a eu de cesse de prôner l’injection expérimentale d’ARN messager et de dénigrer toute voix qui s’élevait contre, ou préconisait des traitements autres que les vaccins.Il n’a pas hésité, en avril 2020, à demander dans un tweet que soit retirée la carte de presse d’Alexandre Penasse, suite à sa question posée à la première ministre de l’époque.Il valide dans son journal la publication d’articles assassins contre des médecins qui, à l’instar du Docteur Alain Colignon, revendiquent le droit de soigner et notamment avec des molécules telles que l’ivermectine.Or, il se fait que le Docteur Martin Zizi possède la preuve que Dorian de Meeûs, lorsqu’il fut contaminé par un coronavirus, s’est lui-même fait prescrire de l’ivermectine pour se soigner…

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Dorian DE MEEÛS — Faites ce que je dis…

Dorian de Meeûs est le rédacteur en chef de La Libre. Soutien inconditionnel de la vaccination de masse, son média n’a eu de cesse de prôner l’injection expérimentale d’ARN messager et de dénigrer toute voix qui s’élevait contre, ou préconisait des traitements autres que les vaccins.Il n’a pas hésité, en avril 2020, à demander dans un tweet que soit retirée la carte de presse d’Alexandre Penasse, suite à sa question posée à la première ministre de l’époque.Il valide dans son journal la publication d’articles assassins contre des médecins qui, à l’instar du Docteur Alain Colignon, revendiquent le droit de soigner et notamment avec des molécules telles que l’ivermectine.Or, il se fait que le Docteur Martin Zizi possède la preuve que Dorian de Meeûs, lorsqu’il fut contaminé par un coronavirus, s’est lui-même fait prescrire de l’ivermectine pour se soigner…

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A propos de la déontologie journalistique

Ou comment l’expédier aux oubliettes

C’est fin mars 2021 que « l’affaire » a démarré par un courrier envoyé au CDJ (Conseil de Déontologie Journalistique) protestant contre la violation de l’éthique par la RTBF, accusée d’avoir diffusé des films de propagande du régime israélien au milieu des journaux télévisés.Devenue le dossier n° 21–19, cette protestation a été transmise par la Secrétaire générale du CDJ au Directeur de l’information de la RTBF qui s’est défaussé sur un de ses adjoints, le « Responsable éditorial “Monde” », pour y répondre.

On pourra lire plus loin quelques-unes des déclarations du porte-parole de cette entreprise. Certaines valent leur pesant de cacahuètes ou de cuberdons. Le témoignage qui suit permettra de découvrir ou de vérifier que des sujets et des thèmes à l’apparence apolitique ou anodine peuvent dissimuler des pratiques qu’on ne s’attend pas à rencontrer dans une institution de service public. Enfin, l’épilogue montrera que notre pays est bien celui du consensus et que les « petits arrangements » entre confrères sont toujours d’actualité… Et tant pis si la déontologie est foulée aux pieds par un organisme qui prétend la défendre. 

De si candides petits films

Ce n’étaient que trois courts reportages (3′ chacun) diffusés pendant les journaux télévisés de la RTBF. Pas de quoi en faire un fromage donc.Même s’ils glorifiaient le régime israélien ?Comment ça ? Des films de propagande sur notre TV nationale ?

Vous n’aviez pas remarqué ?Normal, ils n’avaient pas vraiment l’air de films de propagande.Ils ne vantaient pas l’efficacité des snipers faisant des cartons sur les civils de Gaza, ne saluaient pas les opérations de nettoyage ethnique et l’implantation des colons, n’acclamaient pas les lois d’apartheid… Rien de tout ça ! Ils ne parlaient que de culture, d’humanitaire et d’amour des animaux. De bien innocents petits films à première vue, non ?

Le premier rendait hommage à des archéologues de la « Israël Antiquities Authority » qui, dans une grotte du désert de Judée, avaient découvert des fragments d’un parchemin rédigé il y a plus de deux mille ans.Le deuxième saluait le généreux comportement des autorités israéliennes qui avaient offert un terrain de skateboard aux adolescents palestiniens de Jérusalem-Est.

Le troisième montrait les travaux d’aménagement d’un grand espace arboré pour accueillir les gazelles de montagne, les Dorcas, et, ainsi, les sauver d’une extinction certifiée imminente.D’une voix émue et pas peu fier de l’initiative, le responsable de l’opération déclarait face caméra « C’est l’avenir d’une espèce qui se joue ici ! »

Faut vraiment avoir l’esprit mal tourné pour critiquer de si émouvantes petites vidéos, non ?Ben… C’est qu’il y avait un hic.Ces reportages étaient bidons ou mensongers, ou les deux !Quoi ! Vous osez affirmer que notre télévision, celle que je paie avec mes sous, a diffusé des films trompeurs ? Mensongers ? Et personne n’a vérifié avant de les mettre à l’antenne ?Il faut préciser avant tout que ces films étaient fournis clé sur porte par une société israélienne, notre télévision nationale n’intervenant que pour la présentation en français. On ne connaît pas le nom du fournisseur, la RTBF ayant refusé de le communiquer. Pour ce qui est du contrôle de la véracité avant diffusion, obligation requise pour tout journaliste, on n’a pas d’information non plus.Ce que l’on sait par contre c’est que dans sa réplique au CDJ le « Responsable éditorial “Monde” » de la RTBF a défendu ces reportages bec et ongles et certifié, avec la plus grande énergie, l’objectivité de leur contenu.

Et si on y regardait d’un peu plus près

La découverte des fragments d’un antique parchemin, tout d’abord.Contrairement aux commentaires de la RTBF situant cette découverte en territoire israélien, elle a été réalisée en Cisjordanie, dans une grotte de Nahal Hever pour être précis.En Palestine occupée donc !Dans son édition du 16 mars 2021, le journal Le Monde confirme d’ailleurs qu’elle a bien été faite « …dans la partie du désert de Judée située en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967 » 

Conclusion?Pour l’ONU (Résolutions 2334 & 2347) et l’UNESCO (Convention de 1970), il s’agit ni plus ni moins d’un pillage de patrimoine, considéré comme crime de guerre par la CPI (Cour Pénale Internationale). Ajoutons aussi que dans un rapport de 2021, Amnesty International souligne que « Le gouvernement israélien et les colons se servent de l’archéologie pour renforcer leur contrôle sur les territoires palestiniens occupés ».Mais ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout, le point de vue du délégué de la RTBF !Dans sa réplique au CDJ, il soutient mordicus la thèse israélienne et, pour clouer le bec à qui oserait la contester, il ne trouve rien de mieux que d’inventer un néologisme géographique en situant le lieu de la découverte non pas en Israël, non mais en Palestine mais…« au milieu de la frontière de 1967 ».

Aucun doute possible, notre plat pays est bien le royaume des zwanzeurs et la déclaration de ce nouvel expert en cartographie mérite de figurer dans un prochain bêtisier… Rubrique Les frontières pour les nuls.

Pour le deuxième film, un terrain de skateboard offert aux gamins palestiniens de Jérusalem-Est par le gouvernement israélien, le porte-parole de la RTBF, encore une fois en accord parfait avec le point de vue sioniste, déclare dans sa missive au Conseil de déontologie : « Je peux vous affirmer que le sujet est tourné dans la vieille ville et donc à Jérusalem-Est ».

Il garantit aussi que ces adolescents sont bien Palestiniens puisque « … Ils parlent Arabe et, comme les images le montrent, sont venus par les ruelles de la vieille ville ».Et voilà ! L’emmerdeur n’a plus qu’à fermer son clapet !

Décorticage d’un bel embrouillamini

Tout d’abord, constatons que le porte-parole de la RTBF a parfaitement raison quant à l’emplacement du terrain de skateboard. Il est bien installé dans la Vieille ville de Jérusalem… Plus précisément dans le quartier dit chrétien, sur le toit d’un grand bâtiment administratif situé entre la porte de Jaffa et l’église du Rédempteur.

Et pour ce qui est des jeunes sportifs, il a encore raison, ils viennent du quartier dit des Maghrébins de cette même Vieille ville.Mais il y a un bémol… Un beau gros bémol !Contrairement à ce qu’il affirme, cette Vieille ville n’est pas à Jérusalem-Est, zone théoriquement palestinienne, mais se situe en Israël… Comme l’a décrété le gouvernement sioniste il y a quelques cinquante-cinq ans.

Une petite révision du cours d’Histoire contemporaine aurait permis à l’expert du boulevard Reyers de vérifier que ce quartier de Jérusalem a été annexé en 1967 – annexion illégale selon l’ONU bien entendu – et que, au mépris des lois internationales, le gouvernement de Begin a fait ratifier cette annexion par une Loi Fondamentale votée en 1980 à la Knesset, le parlement israélien.

Selon le régime au pouvoir là-bas, ce quartier fait donc aujourd’hui partie de l’État d’Israël et le plan diffusé par son administration indique que c’est au-delà de la porte des Lions – assez loin de la Vieille ville donc – que se situe Jérusalem-Est, territoire qui comprend entre autres les quartiers de Sheikh Jarrah et Silwan.

Conclusion?Les gamins que les réalisateurs israéliens font déambuler devant les échoppes de la rue Al-Wad sont simplement des adolescents citoyens de l’État israélien… Pas des jeunes venus de Jérusalem-Est ! Une particularité cependant, l’apartheid étant une pratique bien établie là-bas – le rapport d’Amnesty International du 1er février 2022 est édifiant à ce sujet – le régime leur a octroyé une carte d’identité spéciale les qualifiant de « Résidents de l’État d’Israël « .Cette carte d’identité, d’une autre couleur que celle des Israéliens considérés comme Juifs, est délivrée par l’armée (!) et révocable sans préavis.Citoyens de l’État sans l’être.

Et ça depuis 1967 ! Plus d’un demi siècle !Mais le cartographe patenté de notre chère télévision n’est pas désarçonné pour si peu et, soutenant la tentative de mystification du service de propagande israélien, déclare, péremptoire, que la Vieille ville est sur le territoire palestinien… Na, c’est moi qui décide !A‑t-il vraiment cru que personne ne découvrirait l’embrouille ?

Et un bonus, un !

Dans son entêtement à défendre à tout prix les producteurs aux ordres du régime de Netanyahu, Bennett, Gantz et consorts, le délégué de la RTBF a aussi « oublié » le témoignage d’Adel Trabelsi, un des jeunes skateurs du film.Dans le JT du 12 février 2021, tout heureux de pouvoir pratiquer son sport favori, il explique « Il n’y a pas de terrain de skateboard à Jérusalem-Est. Y a pas la place.»

Le responsable éditorial “Monde” ne regarderait-il pas son propre JT ?Oublierait-il aussi que les seul.e.s Palestinien.ne.s qui peuvent franchir les checkpoints et entrer sur le territoire israélien sont celles et ceux qui sont porteurs d’un laissez-passer attestant d’un travail ?Cet arbitraire, régulièrement dénoncé par les organisations impliquées dans la défense les Droits humains, a notamment pour conséquence que, simple exemple, la très grande majorité des habitants de Bethléem, ville palestinienne située à moins de 15 kilomètres de l’Esplanade des Mosquées, n’a jamais pu y mettre les pieds… Et ça depuis la création de l’État d’Israël en 1948 !

Des checkpoints ? Où avez-vous vu des checkpoints ?

Il semble que pour le représentant de notre chaîne nationale, la dénonciation de l’oppression subie par la population palestinienne n’est qu’un ramassis de fariboles.Dans son courrier au CDJ, il va jusqu’à certifier qu’il n’y a pas le moindre obstacle, pas la moindre entrave au déplacement des Palestiniens « Ayant été sur place il y a deux ans, je n’ai croisé aucun check point pour passer de Jérusalem est à Jérusalem ouest ».

A tomber de sa chaise !Était-il pompette au moment de sa visite ?A moins qu’il n’ait cru que les militaires en faction aux portes de Damas ou d’Hérode et ceux qui contrôlent l’accès à la mosquée Al-Aqsa… Sont seulement là pour faire prendre l’air à leur mitraillette ? Devant un tel bobard, il reste l’humour… le noir !

Il faut sauver les petites gazelles !

Avec le troisième film, on patauge allègrement dans le loufoque.Le Responsable éditorial “Monde” de la RTBF atteste que « Ces gazelles Dorcas sont en voie d’extinction et Israël est l’un des derniers pays où l’antilope vit à l’état sauvage ».Protecteur autoproclamé de la faune, il finirait par donner mauvaise conscience à un militant de Gaia ! Sauf que… Notre spécialiste « gazelles » a oublié de mentionner que ces Dorcas vivent à l’état sauvage dans les pays du Sahel, au Maghreb, en Égypte, en Éthiopie.… Et même dans la péninsule arabique ! Leur nombre total est estimé à 40.000, dont environ 3.000 peuplent le plateau du Golan, autre territoire occupé illégalement par l’armée israélienne.

Celles du film, une petite vingtaine, vraisemblablement capturées au Golan, gambadent sans peur au milieu des visiteurs du Gazelle Valley Park situé entre le boulevard Menahem Begin et la caserne des pompiers Givat Mordechai.

Selon Tripadvisor, ce petit parc de quelques hectares est une attraction prisée par les touristes. Ah, l’amour des bêtes ! Ça marche toujours pour tirer une larme aux gogos !

Cher téléspectateur, ce canular émotionnel vous a été gracieusement offert par la RTBF !

Et une cerise sur le gâteau, une !

En annexe des craques du porte-parole de la RTBF, un juriste de la maison s’est fendu d’une virulente critique du comportement de la Secrétaire générale du CDJ !Il l’accuse, ni plus ni moins, de « personnaliser » cette plainte et d’exercer ainsi une  » pression inutile sur les travailleurs de la RTBF  » entraînant un « effet certain sur leur santé et leur sécurité » avec « un impact sur la liberté d’expression et le droit d’informer « .

D’après ce distingué homme de loi, la Secrétaire générale ne respecte pas l’éthique en usage dans l’institution du boulevard Reyers, institution qui se veut exclusivement « Un collectif assumant la responsabilité des contenus audiovisuels qu’elle produit et diffuse ». Autrement dit, toute critique directe de journalistes ou dirigeants de l’entreprise RTBF, est interdite ! Face au citoyen lambda, il n’y a pas d’interlocuteurs humains, pas d’individus responsables, pas de visages… Seulement une façade, celle du bâtiment du boulevard Reyers ! 

Ce spécialiste du droit aurait-il puisé son inspiration dans Le Procès de Kafka?

Qu’on ne s’y trompe pas, j’ai parfaitement conscience que ces trois courts reportages sont à classer dans la rubrique faits divers, qu’ils n’ont pas de réelle importance pour l’information des téléspectateurs.Et je suis aussi bien conscient que mon témoignage m’attirera l’aversion de certains notables de la nomenklatura audiovisuelle.

Qu’importe, je n’ai plus de plan de carrière… et n’en ai d’ailleurs jamais eu.Je n’ai pas, non plus, l’âme d’un justicier, Don Quichotte ou Zorro, et pas la moindre disposition pour le complotisme.Je frémis simplement à la pensée que ce manquement à la déontologie à propos de films présentés comme candides, alors qu’ils sont à l’évidence de propagande, ne soit récurrent et appliqué à des informations primordiales pour nos concitoyens.Le journalisme anodin n’existant pas, cette absence de rigueur me paraît condamnable.Elle l’est d’autant plus quand on constate que les responsables de ce « dérapage » ne sont pas des journalistes « de première ligne » – est-il nécessaire d’affirmer que j’ai une grande admiration pour la compétence et la droiture de nombre d’entre eux – mais des cadres dirigeants d’une institution publique.

Les mots neutres n’existant pas non plus, les dénégations du représentant de la RTBF à propos de faits établis et son alignement sans réserve sur les déclarations des services de propagande israéliens, amènent à se poser une question : Et si la diffusion de ces films était volontaire, si elle était cautionnée par la direction de l’institut ?

On serait alors face à une complicité objective avec le régime actuellement au pouvoir en Israël.

Et dire que ce régime est d’extrême droite tient de la redondance ou du pléonasme. Comme quoi, trois petits films peuvent – peut-être ? – révéler des pratiques inquiétantes.

Dans sa réplique au CDJ, le représentant de la RTBF tente aussi d’entraîner la plainte sur un terrain polémique en la liant au drame qui se déroule là-bas.

S’il est indéniable que je suis sensible à la persécution subie par le peuple palestinien et que ce sentiment transparaît dans mes propos, les réactions du délégué de la RTBF laissent, elles, subodorer, le mot est faible, de la sympathie pour le régime actuellement au pouvoir dans ce pays.

Nous n’irons certainement pas en vacances ensemble !

Mais la motivation, le cœur de ma protestation, n’est pas là… Absolument pas !

Elle est essentiellement dans le fait que le contrôle sur la véracité du contenu n’a pas été réalisé avant diffusion, dans le fait que le code de déontologie journalistique n’a pas été respecté !

Ce code qui dit dans son article premier « Les journalistes recherchent et respectent la vérité en raison du droit du public à connaître celle-ci. Ils ne diffusent que des informations dont l’origine leur est connue. Ils en vérifient la véracité et les rapportent avec honnêteté .« Dans un autre texte fondamental du CDJ, il est aussi écrit « Tout journaliste se doit de diffuser des informations vérifiées (…) la responsabilité des journalistes envers le public prend le pas sur leurs responsabilités à l’égard d’intérêts particuliers, des pouvoirs publics et de leurs employeurs. »

On est malheureusement loin du compte dans le cas présent.

En route vers l’épilogue !… Je rigole !

A peine la Secrétaire générale du CDJ avait-elle lancé la procédure, qu’une journaliste indépendante, membre du Conseil du CDJ, s’est désistée pour ce dossier.C’est assez regrettable car cette dame, liée à une association de défense du peuple palestinien, connaît sans doute bien la situation et aurait pu confirmer divers points de la plainte.

Crainte de devoir contredire certains de ses collègues ? De se mettre mal avec eux ?

De son côté, la RTBF aurait voulu jouer la montre qu’elle ne s’y serait pas prise autrement.Après plusieurs semaines de silence, il a fallu un appel de la Secrétaire générale du CDJ pour qu’on apprenne, fin juin 2021, que la RTBF a « confirmé qu’elle n’avait effectivement pas adressé de nouveau courrier, comme elle en avait la faculté. Le dossier sera donc examiné lors d’une prochaine réunion plénière du CDJ.« Le porte-parole de la RTBF a‑t-il préféré se taire pour éviter ce qui est arrivé au nez de Pinocchio ?

Notre salle d’attente est à votre disposition !

Et nous voilà en septembre 2021.Et nous voilà en octobre 2021.Et nous voilà en novembre 2021.Et nous voilà en décembre 2021… Neuf mois déjà depuis le début de « l’affaire ».

Ah ! Le temps… Indispensable pour parvenir au silence indifférent !

La gestion du temps est une tactique bien connue en politique.Son étirement permet d’atteindre le point d’insignifiance d’une quelconque sanction ou réparation. Est-ce cette quête d’obsolescence qui est appliquée par le CDJ ?Mais non ! Pensez-vous !Faut vraiment avoir l’esprit mal tourné pour dire ça !Pourtant, il faudra qu’on m’explique comment, avec un conseil composé d’une cinquantaine de membres, actifs ou suppléants et avec la technologie moderne (la vidéo-conférence notamment), on arrive à se prononcer que sur, au mieux, quatre ou cinq plaintes par mois… pour la plupart déposées il y a plus d’un an. Une petite visite sur le site web du CDJM, l’équivalent français de notre CDJ, permet de voir que cette institution traite huit dossiers par mois… le double du CDJ!

Mais ce n’est pas tout.Le temps d’attente pour qu’un dossier soit examiné et qu’une injonction soit prononcée par l’organisme français est de… Deux à trois mois, maximum!

Une autre petite visite, sur le site du « Raad voor de Journalistiek », le « CDJ » flamand, révèle qu’il lui faut entre trois et six mois pour examiner et se prononcer sur les plaintes !

Révélateur, non?

La lecture des comptes rendus des réunions du CDJ montre qu’il y a très peu de chances, pour ne pas écrire aucune, de voir les plaintes aboutir à une quelconque action de réparation.Au bout d’une année d’attente, voire plus, les faits dénoncés passent obligatoirement de « actualité » à « archives »… avec pour conséquence que les injonctions du CDJ ont un effet nul.

Et, quand on sait que c’est depuis la création de ce CDJ (2009) que cette procédure est appliquée, on ne peut qu’en déduire qu’elle est réfléchie, volontaire.Complotiste de penser qu’on ne s’y prendrait pas autrement pour décourager tout lanceur d’alerte ?

On remarque aussi que les plaintes examinées par le Conseil semblent choisies en fonction inverse de la pertinence de leur contenu.Une simple lecture suffit pour voir que certaines plaintes sont de toute évidence infondées au regard des préceptes du CDJ. Mais elles sont quand même mises en discussion à la réunion mensuelle du Conseil… bloquant ainsi l’examen de plaintes plus pertinentes.

Faut pas confondre le dire et le faire !

A cette « popote entre collègues », il faut encore ajouter le non-respect des injonctions.Comment ça ! Y en a qui refusent d’appliquer les décisions du CDJ ?Hé oui !Petit exemple : en conclusion d’un dossier (le 20–57), le CDJ enjoint la RTBF de publier un texte sur la page d’accueil de son site web.

Il faut littéralement fouiller le site pour finir par le trouver dans une page… consacrée au coronavirus. Une autre méthode est de publier l’injonction sur le site web du CDJ… une bonne semaine après la décision du Conseil stipulant que cette publication doit se faire dans les sept jours.C’est ainsi qu’un texte concernant la plainte 22–07, élaboré en séance du 23 mars 2022 est seulement publié le 5 avril… sur le site web du CDJ ! Quant au media incriminé ?Hé oui, c’est comme ça petit citoyen lambda, les sept jours sont passés… Plus moyen de vérifier !

Ce genre de pratique n’empêchera pourtant pas le CDJ de déclarer dans ses « Recommandations sur l’obligation de rectification » : la rectification doit être rapide, c’est-à-dire sans délai, dès la prise de connaissance de l’erreur et précise que si cette prise de connaissance survient trop longtemps après la commission de l’erreur, la rectification peut perdre de son intérêt et de sa pertinence ».

Et nous voilà en avril 2022.Plus d’une année depuis le dépôt de la plainte 21–19.Et aucune chance pour qu’elle soit examinée avant l’été… ou à l’automne!

Après avoir été, pendant plus d’une année, confronté au fonctionnement du CDJ, je suis bien obligé de constater que cette « affaire » se terminera, au mieux, par une injonction à la RTBF qu’on pourra peut-être lire, en cherchant bien, sur son site web.Il vaut donc mieux baisser le rideau sur ce sordide vaudeville.

Me souvenant qu’en 2021, le prix Nobel de la paix a été décerné aux journalistes Maria Ressa et Dimitri Muratov – elle et lui sont l’honneur de leur métier – il m’est pénible de constater que certains de leurs collègues de mon pays n’ont pas la même approche de leur fonction.Le silence hypocrite de la majorité de la presse sur le sort de leur collègue Julian Assange, pourrissant dans une geôle anglaise, est un exemple frappant de ce triste comportement.

De profondes modifications dans la composition et le fonctionnement de ce Conseil de la Déontologie Journalistique me paraissent indispensables pour qu’il devienne un outil réellement capable de faire respecter la déontologie et réagir efficacement contre les dérives.

Arrivé au bout de cet interminable chemin, c’est tout ce que j’espère.

Rudi Barnet

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Pandémie et meilleur des mondes de Klaus Schwab

Avec la dramatique et rapide avancée dans la mise en place du Nouvel Ordre Mondial, où la réélection du pantin Macron, Young Global Leader, poulain de Klaus Schwab, était déjà inscrite, nous avons pensé primordial de partager avec vous ce long article du Kairos 54, qui vient à peine de sortir. Ayant décortiqué son livre Covid-19: La grande Réinitialisation (ou Great Reset) pour en synthétiser les plus importantes idées et dessiné le projet global de l’auteur, ce résumé permettra à celui qui n’a ni l’envie ni le temps de lire l’ouvrage, indigeste, de se faire une idée de la feuille de route des hommes les plus puissants. Ce n’est pas juste une dystopie, c’est un programme, servilement mis en place par ceux que vous pensiez élire. Rappelez-vous toutefois que si vous pouvez lire cet article gratuitement, c’est parce que d’autres s’abonnent et nous soutiennent, permettant à la presse libre de continuer d’exister.

« L’ennemi contre lequel nous luttons est invisible ; notre famille, nos amis et nos voisins peuvent tous devenir des sources d’infection ; ces rituels quotidiens que nous chérissons, comme retrouver un ami dans un lieu public, peuvent devenir vecteurs de transmission ; et les autorités qui tentent de nous protéger en appliquant des mesures de confinement sont souvent perçues comme des représentants de l’oppression[note] ». 

À sa lecture, on croit consulter Le Soir, Le Monde, TF1 ou encore La RTBF ; écouter une conférence de presse d’un gouvernement, un JT, suivre les nouvelles radiophoniques. Covid-19 : La grande réinitialisation (The Great Reset, TGR), est un modèle mental, un prêt-à-penser, un agenda, bible d’une idéologie avatar et apothéose finale[note] de celle qui a conquis nos sociétés depuis les années 1980. Qu’importe donc qu’il ait été écrit par Klaus Schwab et Thierry Malleret, ou un grand bureau de consultance, il témoigne d’une pensée unique qui irrigue tous les cercles de pouvoir et se donne comme objectif de conquérir les esprits. 

« En ce début de juillet 2020, nous sommes à la croisée des chemins, avancent dans le préambule les auteurs de Covid-19 : la Grande réinitialisation. Une seule voie nous mènera vers un monde meilleur : plus inclusif, plus équitable et plus respectueux de Mère Nature. » Le lecteur attentif se posera avec raison la question : que veulent les auteurs en écrivant ce livre, est-ce une feuille de route, sorte de planning à venir, ou une réaction à chaud sur la situation présente, truffée d’hypothèses incertaines sur l’avenir ? Car l’ouvrage paraît osciller constamment entre la description et le souhait, l’explication et la volonté de voir advenir, l’enthousiasme et l’impuissance. Si les deux signataires le décrivent comme « principalement explicatif », fournissant des suppositions, il ressemble avant tout à un agenda d’intentions dont on est sûrs que les maîtres du monde mettront tout en œuvre pour les voir se réaliser, l’avouant d’ailleurs au détour d’une phrase : ce livre fournit « de nombreuses conjectures et idées sur ce à quoi le monde post-pandémique pourrait, et peutêtre devrait, ressembler ». Il serait en effet trop cynique de voir dans le cauchemar dystopique décrit dans TGR l’œuvre d’une volonté humaine prête à se déployer, et il reste préférable de le présenter derrière cette fausse incertitude d’un futur probable mais indéterminé. D’où l’utilisation récurrente de possibles opposés. 

Dans cette schizophrénie maîtrisée, cette division troublante entre volonté assumée et impuissance feinte, s’écrit le désir d’agir rapidement dans un moment à saisir, « notre moment décisif », sorte de Kairos diabolique : « les possibilités de changement et le nouvel ordre qui en résultent sont désormais illimités et n’ont d’autre frein que notre imagination, pour le meilleur ou pour le pire ». On ne sait qui décidera du meilleur ou du pire : « Les sociétés pourraient être sur le point de devenir plus égalitaires ou plus autoritaires, ou orientées vers plus de solidarité ou plus d’individualisme », nous dit le patron du Forum économique mondial, forum qui réunit les plus grandes entreprises de destruction de la planète. Mais l’analyse de l’ensemble du texte dessine, nous le verrons, un pire probable, et souhaité, considérant que les conséquences négatives et souvent désastreuses de leurs choix seront inévitables. 

Rappelons-nous que le livre est publié en juin 2020, trois mois à peine après le début du Covid et le premier confinement en Europe. 

La pensée qui s’y déploie n’est donc pas la conséquence d’une expérimentation inédite, mais une situation unique dans laquelle va pouvoir se concrétiser une représentation du monde déjà pensée – et possédant les infrastructures utiles –, le prophète Schwab ayant déjà compris que le Covid-19 constitue un point de bascule : « Beaucoup d’entre nous se demandent quand les choses reviendront à la normale. Pour faire court, la réponse est : jamais » ; « Un monde nouveau va émerger, et il nous faut à la fois en imaginer et en dessiner les contours. » 

Les auteurs établissent spécieusement un lien de causalité entre la pandémie et ses effets économiques et sociaux, comme si les seconds découlaient naturellement de la première, sans prendre en compte les mesures politiques qui les relient, comme si la main visible des gouvernements était celle de Dieu. Mesures qui auraient pu être tout autres, mais pour « faire émerger un nouveau monde », il ne fallait pas d’une épidémie gérable mais d’une catastrophe terrifiante[note], qui, comme il est explicitement énoncé, allait seulement profiter à une poignée qui avait les moyens de saisir l’opportunité : « Aux États-Unis, Amazon et Walmart ont recruté 250.000 personnes pour faire face à l’augmentation de la demande et ont construit une infrastructure massive pour fournir des services en ligne. Cette accélération de la croissance du e‑commerce signifie que les géants du commerce de détail en ligne sortiront probablement de la crise encore plus forts qu’ils ne l’ étaient avant la pandémie. » 

Plein de certitudes sur l’issue de la « pandémie », TGR nous prévient que des « changements radicaux » formeront une « nouvelle normalité ». S’appuyant sur des exemples historiques, les auteurs montrent comment les quarantaines/confinements donnent et légitiment l’augmentation du pouvoir des gouvernements : « Du mot quaranta (qui signifie « quarante » en italien), l’idée d’enfermer les gens pendant 40 jours est née sans que les autorités ne comprennent vraiment ce qu’elles voulaient contenir, mais ces mesures ont été l’une des premières formes de « santé publique institutionnalisée » ayant contribué à légitimer « l’accumulation du pouvoir » par l’État moderne ». Voyageant entre l’accident propice et l’opportunité fortuite, on ne peut se défaire de l’impression qu’il n’y a pas contingence, mais événement. Qu’importe ici de savoir quelle est l’origine du Covid-19, ils en ont fait ce qu’ils voulaient en faire : la « peste » du XXIe siècle. « Peste » qui permettra de donner à l’État, indispensable structure pour organiser la « pandémie », des pouvoirs supérieurs. « Si des changements sociaux, politiques et économiques aussi profonds ont pu être provoqués par la peste dans le monde médiéval, la pandémie de Covid-19 pourrait-elle marquer le début d’un tournant similaire avec des conséquences durables et dramatiques pour notre monde actuel ? » 

Aucun observateur n’aura remarqué « l’erreur » dans la citation qui précède, où, ceux qui écrivent, plutôt que de voir des changements qui ont été provoqués par la peste (forme passive), y voient une possibilité (« ont pu »), une situation opportune à exploiter. Cette analyse est confirmée par le fait qu’ils savent pertinemment que le Covid ne représente pas un danger pour l’humanité et que la dramatisation est de l’ordre du spectacle : « au niveau mondial, si l’on considère le pourcentage de la population mondiale touchée, la crise du coronavirus est (jusqu’à présent) l’une des pandémies les moins meurtrières que le monde ait connues au cours des 2.000 dernières années. Selon toute vraisemblance, à moins que la pandémie n’évolue de manière imprévue, les conséquences de la Covid-19 en termes de santé et de mortalité seront légères par rapport aux pandémies précédentes. Fin juin 2020 (alors que l’épidémie fait toujours rage en Amérique latine, en Asie du Sud et dans une grande partie des États-Unis), la Covid-19 a tué moins de 0,006% de la population mondiale. Pour replacer ce chiffre bas dans son contexte en termes de mortalité, la grippe espagnole a tué 2,7% de la population dumonde ». 

Il fallait donc jouer sur l’équivoque, l’alimenter, ils ne savaient pas mais ont choisi la voix du pire : « Le degré élevé d’incertitude qui entoure actuellement la Covid-19 rend incroyablement difficile l’évaluation précise du risque qu’elle représente » ; « Depuis le début de la pandémie, nous avons été bombardés quotidiennement par un flux incessant de données mais, en juin 2020, soit environ six mois après le début de l’épidémie, nos connaissances sont encore très incomplètes et, par conséquent, nous ne savons pas encore vraiment à quel point la Covid-19 est dangereuse. » Plutôt que de relativiser la maladie, ils ont mis en place tous les ingrédients pour la rendre terrible. De fait, « les « mesures sanitaires » imposées depuis 18 mois sont radicalement contraires à ce que l’on savait devoir mettre en œuvre pour gérer efficacement une épidémie ». Ils n’auraient jamais dû perturber le fonctionnement social normal et auraient dû mettre en place une politique de santé publique forte[note]. 

PANDÉMIE ET NOUVEL ORDRE MONDIAL 

« Les réponses d’urgence économique à la pandémie étant désormais en place, il est possible de saisir l’occasion de procéder au type de changements institutionnels et de choix politiques qui placeront les économies sur une nouvelle voie »[note]. 

Seule une pandémie pouvait assurer la gestion globale de tous les pays comme une seule et même grande entreprise et permettre la mise en place du gouvernement mondial propre au Nouvel Ordre : « Les 7 milliards de personnes qui vivent sur notre planète ne vivent plus dans une centaine de bateaux distincts [pays] ; elles vivent dans 193 cabines à bord du même bateau.  » Klaus Schwab citant Kishore Mahbubani, un universitaire et ancien diplomate de Singapour. Selon ses propres termes, il s’agit de l’une des plus grandes transformations jamais réalisées. En 2020, il a approfondi cette métaphore dans le contexte de la pandémie en écrivant : « Si nous sommes aujourd’hui 7,5 milliards de personnes les unes sur les autres sur un bateau de croisière infecté par le virus, est-il logique de nettoyer et de récurer uniquement nos cabines personnelles tout en ignorant les couloirs et les conduites d’aération extérieures, par lesquels le virus voyage ? La réponse est clairement non. Pourtant, c’est ce que nous avons fait… Puisque nous sommes maintenant dans le même bateau, l’humanité doit prendre soin du bateau mondial dans son ensemble. » 

Dans Covid-19 : La grande réinitialisation, ils feignent de s’étonner des horreurs que ce monde a créées, comme s’il avait fallu le Covid pour les révéler : « Le premier effet de la pandémie a été d’amplifier l’enjeu gargantuesque de l’injustice sociale en mettant en lumière les disparités choquantes entre les degrés de risque auxquels sont exposées les différentes classes sociales. » Alors que ce sont les politiques que le FEM préconise qui ont fait ce monde : « Dans un revirement surprenant et soudain, l’idée, qui aurait été un anathème il y a encore quelques années, selon laquelle les gouvernements peuvent promouvoir le bien public tandis que des économies à la dérive, sans supervision peuvent faire des ravages sur le bien-être social, pourrait maintenant devenir la norme. Sur le cadran qui mesure le continuum entre le gouvernement et les marchés, l’aiguille s’est sans aucun doute déplacée vers la gauche. » Nous avons désormais atteint l’ère de symbiose parfaite entre le capitalisme et le communisme. Les structures gouvernementales ont été les courroies de transmission permettant la mise en place d’un Nouvel ordre mondial, elles leur étaient indispensables : « Seuls les gouvernements avaient le pouvoir, la capacité et la portée nécessaires pour prendre de telles décisions, sans lesquelles une calamité économique et un effondrement social complet auraient prévalu. » Le 21 mars 2022, le Think Tank Business Roundtable (Apple, Visa, General Motors, JPMorgan, Walmart, United Airlines, Paypal, American Express, Alphabet, Amazon, Blackrock, BP, Boston Consulting Group…), recevait Joe Biden, limpide sur ses objectifs : « C’est maintenant que les choses changent. Il va y avoir un nouvel ordre mondial et nous devons le diriger. Et nous devons unir le reste du monde libre pour le faire. » 

On pouvait croire qu’ils allaient s’attaquer aux paradis fiscaux et à la criminalité financière… Nullement. La politique Covid-19 a enrichi comme jamais les plus grandes multinationales, favorisé les banquiers, approfondi les inégalités et la misère. Alors que la mondialisation de l’ère pré-covid était responsable de millions de morts et du creusement des inégalités, TGR nous récite la fable du « c’était bien avant, ce sera encore mieux après », hors des « ravages » qu’il évoque : « La mondialisation (…) a sorti des centaines de millions de personnes de la pauvreté ». 

COVID ET CLIMAT 

Objet d’une simulation quelques mois avant sa mise en place dans le réel (Z event 2021[note]), l’événement Covid-19 était aussi l’élément parfait pour concentrer l’ensemble des « luttes » et assurer la pérennité de la soumission des masses : « La Covid-19 nous a rappelé que les plus grands problèmes auxquels nous sommes confrontés sont de nature mondiale. Qu’il s’agisse de pandémies, de changement climatique, de terrorisme ou de commerce international, ce sont tous des problèmes mondiaux que nous ne pouvons aborder, et dont les risques ne peuvent être atténués, que de manière collective. » (…) « À première vue, la pandémie et l’environnement pourraient passer pour des cousins éloignés ; mais ils sont bien plus proches et imbriqués que nous le pensons »… ce qui permet de comprendre pourquoi dès le début les institutions européennes ont parlé de Green Pass ; on passera du Covid au climat par « contagion comportementale », même si ce ne sont là que des postures, du business as usual, une « opportunité considérable » maquillée en « nécessité impérieuse ». Le Nouvel Ordre Mondial se fera avec l’OMS en tête de gondole, « la seule organisation capable de coordonner une réponse mondiale à la pandémie », comme le dit Bill Gates, cité dans l’ouvrage : « Leur travail ralentit la propagation de la Covid-19 et si ce travail est arrêté, aucune autre organisation ne pourra les remplacer. Le monde a plus que jamais besoin de @WHO. » En somme, l’échec, pris en exemple, ainsi qu’une incapacité stratégique, serviront à justifier la fin complète de ce qu’il demeurait de souveraineté nationale. Ils ont d’ailleurs prévu de « sacrifier » politiquement les responsables politiques de l’ère Covid, ce qui justifiera le transfert de pouvoir vers des acteurs supranationaux comme l’OMS, et ils espèrent que le peuple le demande : « C’est précisément cet échec de la gouvernance mondiale que nous dépeint la Covid-19. » Et les auteurs de conditionner le « redémarrage [note] » à cette coopération internationale. 

L’heure de l’hyperconnectivité aura permis le scénario Covid-19 : « Plus de la moitié (52 %) de la population mondiale est aujourd’hui connectée, contre moins de 8 % il y a 20 ans ; en 2019, plus de 1,5 milliard de smartphones – symbole et vecteur de vitesse qui nous permet d’être joignables partout et à tout moment ont été vendus dans le monde. L’Internet des objets (IoT) relie aujourd’hui 22 milliards d’appareils en temps réel, allant des voitures aux lits d’hôpitaux, des réseaux électriques aux pompes des stations d’eau, en passant par les fours de cuisine et les systèmes d’irrigation agricole. Ce nombre devrait atteindre 50 milliards ou plus en 2030. » Les auteurs poussent la comparaison de la rapidité de déploiement de ces avancées technologiques avec celle du Covid, comme si celui-ci était aussi un produit du système : « Rien n’illustre de façon aussi frappante cette situation que la vitesse fulgurante à laquelle la Covid-19 a progressé en mars 2020. En moins d’un mois, suite au maelström provoqué par la vitesse vertigineuse à laquelle la pandémie a englouti la plus grande partie du monde, il semble qu’une toute nouvelle ère ait commencé à se dessiner. » La perfidie est poussée au point de montrer ses cartes, sans vergogne : « les choses ont tendance à changer progressivement au début, puis d’un seul coup. Attendez-vous à la même chose pour la réinitialisation « macro ». » Prévenus à temps, les cobayes de cette ingénierie sociale planétaire auraient certainement refusé le menu du monde qu’on leur présentait, mais la progressivité propre à la manipulation des masses a tétanisé les foules, prêtes à suivre leur bourreau-sauveur. 

L’écriture de cet ouvrage trois mois à peine après le début de la pandémie, d’une clarté étonnante, démontre que l’événement Covid-19 s’intègre à un système, prend corps et l’accompagne. Il fait plus qu’esquisser la nécessité que les gens obéissent à de nouvelles règles et comportements, et indique l’essentiel qu’est la mise en place d’une toile d’araignée mondiale de contrôle, capable d’assurer l’obéissance indispensable à la poursuite du projet, maquillée sous des prétextes sanitaires. « Une pandémie est un système adaptatif complexe fait de nombreuses composantes ou informations différentes (…) Pour cette raison, elle peut et doit être considérée comme un « réseau vivant » qui s’adapte aux conditions changeantes (…) La gestion (le confinement, dans ce cas particulier) d’un système adaptatif complexe exige une collaboration continue en temps réel (…) Pour donner un exemple général et trop simplifié, l’endiguement de la pandémie de coronavirus nécessitera un réseau de surveillance mondial capable d’identifier les nouveaux foyers dès leur apparition (…) Elle accentuera également l’un des plus grands défis sociétaux et individuels concernés par la technologie : la vie privée. Nous verrons comment le traçage de contacts a une capacité inégalée et une place quasi essentielle dans l’arsenal nécessaire pour combattre la Covid-19, tout en étant capable de devenir un outil de surveillance de masse. » (…) « La pandémie pourrait ouvrir une ère de surveillance sanitaire active rendue possible par les smartphones à détection de localisation, les caméras de reconnaissance faciale et d’autres technologies qui identifient les sources d’infection et suivent la propagation d’une maladie en temps quasi réel. » 

Ils savaient déjà avant le Covid qu’une crise économique sans précédent se profilait : « La catastrophe économique mondiale à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est la plus grave enregistrée depuis 1945 ; en termes de vitesse pure, elle est sans précédent dans l’histoire. Bien qu’elle ne soit pas à la hauteur des calamités et du désespoir économique absolu que les sociétés ont connus dans le passé, elle présente des caractéristiques significatives d’une similarité troublante ». Cette « similarité troublante », bien que Covid-19 soit « l’épidémie la moins meurtrière de l’histoire », a permis de mettre en place une forme de démission contrôlée : « L’histoire montre que les épidémies ont été à l’origine des grandes réinitialisations de l’économie et du tissu social des pays. Pourquoi en serait-il autrement avec la Covid-19 ? », et « d’accompagner » l’effondrement économique : « La Covid-19 a provoqué une crise de l’offre et de la demande qui a conduit à la plus forte chute de l’économie mondiale enregistrée en plus de 100 ans. Comme l’a prévenu l’économiste Kenneth Rogoff en parlant de la pandémie : « Tout dépend du temps que cela prendra, mais si elle dure longtemps, ce sera certainement la mère de toutes les crises financières ». » On allait donc pouvoir par un tour de prestidigitation faire croire que Covid-19 était à l’origine de la crise financière. 

Il fallait organiser l’ignorance, que nous n’apprenions rien et que les questions se multiplient, laissant ceux qui voulaient dire autre chose et nous rassurer dans l’impossibilité de le faire. Le poulain de Bill Gates, Peter Piot, cité dans l’ouvrage comme « l’un des plus grands virologues du monde », ne dira rien d’autre : « Plus nous en apprenons sur le coronavirus, plus les questions se multiplient. » 

Dès le début, malgré toutes leurs «incertitudes», les « décideurs » ne doutèrent pas un seul instant sur l’unique remède à apporter au mal : « Le prochain obstacle est le défi politique consistant à vacciner suffisamment de personnes dans le monde (collectivement, nous sommes aussi forts que le maillon le plus faible) avec un taux de conformité suffisamment élevé malgré la montée des anti-vaccins. » 

CE QUE LE COVID PERMET… 

« La plupart des gens, craignant le danger que représente la Covid-19, se poseront la question : N’est-il pas insensé de ne pas exploiter la puissance de la technologie comme moyen de nous aider alors que nous sommes victimes d’une épidémie et confrontés à une question de vie ou de mort? Ils seront alors prêts à renoncer à une grande partie de leur vie privée et conviendront que, dans de telles circonstances, la puissance publique peut légitimement passer outre les droits individuels » 

« Avec la pandémie, la “ transformation numérique ” à laquelle tant d’analystes font référence depuis des années, sans savoir exactement ce qu’elle signifie, a trouvé son catalyseur » 

Conséquences inévitables ou heureuses aubaines, il est difficile d’établir la distinction lorsque nos deux auteurs décrivent les effets post-Covid. Il est évident qu’ils savent qu’il faudra passer par une « destruction créatrice » pour mener à bien la grande transition (ou Great Reset). Car les deux se conjuguent subséquemment : quand on détruit, on érige le nouveau. Du chaos maîtrisé, de la poussière, se construit leur meilleur des mondes. 

La thérapie de choc du Covid-19 aura en effet permis de mettre en place ou d’accélérer d’opportuns « investissements stratégiques » et « d’emprunter le TGV numérique »[note] tant attendu : « En l’espace d’un mois seulement, il est apparu que de nombreuses entreprises ont fait un bond de plusieurs années en avant en termes d’adoption de technologies. Cette avancée fut bien accueillie par les adeptes du numérique, mais beaucoup moins par les autres (parfois de façon catastrophique). Satya Nadella, directeur général de Microsoft, a observé que les exigences de distanciation sociale et physique ont créé un monde du “ tout à distance ”, avançant de deux ans l’adoption d’un large éventail de technologies, tandis que Sundar Pichai, PDG de Google, s’est émerveillé du bond impressionnant de l’activité numérique, prévoyant un effet “ significatif et durable ” sur des secteurs aussi différents que le travail, l’éducation, le shopping, la médecine et les loisirs en ligne. » 

Alors que le confinement et la « distanciation sociale » favorisaient la numérisation et les relations virtuelles, les multinationales pharmaceutiques s’affairaient à préparer un produit faussement appelé « vaccin » dans la plus grande précipitation, avec une Europe qui les exempta préalablement des responsabilités par rapport aux risques inhérents à un tel empressement. Sachant que ce qu’ils détruiraient ne reviendrait pas, ils ont conditionné, dans un fabuleux mensonge, la reprise économique et le retour « à la vie d’avant », en un chantage à la piqûre: « Dans les mois à venir, la situation du chômage est vouée à se détériorer davantage, pour la simple raison qu’elle ne peut pas s’améliorer de manière significative tant qu’une reprise économique durable n’est pas amorcée. Cela n’arrivera pas avant qu’un vaccin ou un traitement soit trouvé ». 

Leur société du robot était déjà dans les bacs, mais, et ils le savent, ce que le robot remplace, l’homme le perd, en toute logique : « Selon toute vraisemblance, la récession induite par la pandémie va déclencher une forte augmentation du remplacement de la main-d’œuvre, ce qui signifie que le travail physique sera remplacé par des robots et des machines “ intelligentes ”, ce qui à son tour provoquera des changements durables et structurels sur le marché du travail. »[note] L’automatisation, accélérée par le Covid, permettra de faire gagner du temps aux travailleurs, à court terme et de les virer à moyen terme : « Les solutions RPA (l’automatisation robotisée des processus) ont aidé certains hôpitaux à diffuser les résultats des tests Covid-19, permettant aux infirmières d’économiser jusqu’à trois heures de travail par jour », « au détriment d’une augmentation probable du chômage »… Le confinement et la peur leur feront demander ce qu’ils n’auraient jamais voulu d’euxmêmes et que la catastrophe accentuera : « Les consommateurs pourraient préférer les services automatisés aux interactions en face à face pendant encore un certain temps, ce qui se passe actuellement avec les centres d’appel se produira donc inévitablement dans d’autres secteurs. « L’angoisse de l’automatisation » est donc promise à un renouveau, que la récession économique va aggraver. » États et individus auront creusé leur propre tombe. 

La recette du monde de demain de Klaus Schwab est faite d’intelligence artificielle, biologie synthétique, automatisation, robots; de biotechnologie, télémédecine, livraison par drone, réunion virtuelle, école numérique, économie sans contact[note], sports électroniques. (169). La fin de ce qui fait de nous des humains, êtres sensibles et grégaires : « se rendre en voiture à une réunion de famille loin de chez soi pour le week-end (le groupe familial WhatsApp n’est pas aussi amusant mais, là encore, plus sûr, moins cher et plus écologique) ou même assister à un cours universitaire (pas aussi satisfaisant, mais moins cher et plus pratique). » ; « La tendance semble claire : le monde de l’enseignement, à l’instar d’autres industries, deviendra en partie virtuel. » (…) « La pandémie pourrait se révéler être une aubaine pour l’enseignement en ligne. » 

Recette que la pandémie aura « suralimenté » : « la pandémie accélérera encore plus l’innovation, en catalysant les changements technologiques déjà en cours (comparables à l’effet d’amplification qu’elle a eu sur d’autres problèmes mondiaux et nationaux sousjacents) et en « suralimentant » toute entreprise numérique ou la dimension numérique de toute entreprise. » 

Le massacre de la classe moyenne s’accompagnera de celui de ceux qui étaient déjà victimes de ce monde depuis des siècles, à savoir les classes populaires et les pays aujourd’hui dénommés « émergents » et « pauvres surendettés », ces derniers encaissant le plus : « Pour eux, cette crise va prendre des proportions énormes et il leur faudra des années pour en sortir, avec des dommages économiques considérables se traduisant rapidement par une douleur sociale et humanitaire. » (…) « Elle pourrait entraîner une catastrophe humanitaire et une crise alimentaire » (…) « D’une manière ou d’une autre, ces risques auront pour conséquences une plus grande instabilité, voire le chaos. » (…) « Dans les années à venir, alors que la pandémie infligera des souffrances à l’échelle mondiale, il est fort probable que la dynamique n’ira que dans un sens pour les pays les plus pauvres et les plus fragiles du monde : de mal en pis. En bref, de nombreux États qui présentent des facteurs de fragilité risquent d’échouer. » 

Ces bouleversements s’accompagneront de troubles sociaux, le Forum de Davos les ayant déjà prévus : « Le bouleversement sociétal déclenché par la Covid-19 durera des années, voire des générations. L’impact le plus immédiat et le plus visible est que de nombreux gouvernements seront pris à partie, avec beaucoup de colère dirigée contre les décideurs politiques et les personnalités politiques, dont les réponses à la gestion de la Covid-19 ont semblé inappropriées ou mal préparées. » Ils n’ont pas peur de la révolte, ils l’ont déjà anticipée… elle leur permettra de refourguer leur Nouvel ordre. « L’un des dangers les plus profonds de l’ère post-pandémique est l’agitation sociale. Dans certains cas extrêmes, elle pourrait conduire à la désintégration de la société et à l’effondrement politique. D’innombrables études, articles et avertissements ont mis en lumière ce risque particulier, en se fondant sur le constat évident que lorsque les gens n’ont ni emploi, ni revenu ni perspective de vie meilleure, ils ont souvent recours à la violence. » Les auteurs auraient même cette cynique lucidité : « Les inégalités pourraient donc diminuer mais, si l’on se fie à l’histoire, ce scénario optimiste a peu de chances de l’emporter s’il n’est pas précédé de troubles sociaux conséquents. » 

Marche ou crève : « Ceux qui ont pris du retard et ont raté le train numérique à grande vitesse auront beaucoup de mal à s’adapter et à survivre » (…) « La réinitialisation “ micro ” obligera chaque entreprise de chaque secteur à expérimenter de nouvelles façons de faire des affaires, de travailler et de fonctionner. Ceux qui essaieront de revenir à l’ancienne façon de faire échoueront. Ceux qui s’adaptent avec agilité et imagination finiront par tourner la crise de Covid-19 à leur avantage. » C’est le cycle infernal de la peur qui nourrit le changement qui nourrit la peur : « Sous une forme ou une autre, les mesures de distanciation sociale et physique risquent de persister après la fin de la pandémie elle-même, ce qui justifie la décision de nombreuses entreprises issues de différentes industries d’accélérer l’automatisation. Au bout d’un certain temps, les préoccupations persistantes au sujet du chômage technologique s’estomperont à mesure que les sociétés mettront l’accent sur la nécessité de restructurer le lieu de travail de manière à réduire au minimum les contacts humains rapprochés. » En un tournemain, ils auront réussi à générer la fausse solution (« distanciation sociale ») à un problème mineur (coronavirus) qu’ils ont présenté comme gravissime, générant la peur et favorisant de nouvelles « solutions » (automatisation) pour s’adapter au monde sans contacts qu’ils ont mis sur pied : « Les technologies d’automatisation sont particulièrement bien adaptées à un monde dans lequel les êtres humains ne peuvent pas être trop près les uns des autres ou sont prêts à réduire leurs interactions. Notre crainte persistante et peut-être durable d’être infecté par un virus (celui de la Covid-19 ou autre) va donc accélérer la marche implacable de l’automatisation, en particulier dans les domaines les plus sensibles à celle-ci. En 2016, deux universitaires d’Oxford sont arrivés à la conclusion que jusqu’à 86% des emplois dans les restaurants, 75% des emplois dans le commerce de détail et 59% des emplois dans le secteur du divertissement pourraient être automatisés d’ici 2035. Ces trois industries sont parmi les plus durement touchées par la pandémie et c’est dans celles-ci que l’automatisation, pour des raisons d’hygiène et de propreté, sera une nécessité qui, à son tour, accélérera encore la transition vers plus de technologie et plus de numérique ». 

Covid-19, c’est la prophétie auto-réalisée, l’opportune « pandémie », plateau d’argent pour nous amener à accélérer l’émergence d’un monde techno-totalitaire où ceux qui gagnaient déjà se surpasseront en écrasant les autres. « Ce n’est pas par hasard que des entreprises comme Alibaba, Amazon, Netflix ou Zoom sont sorties « gagnantes » de ces confinements » (…) « Il est tout à fait naturel qu’ils soient les principaux bénéficiaires de la pandémie ». Non, ce n’est pas un hasard Herr Schwab. C’est « naturel ». Comme « ces petites entreprises [qui] vont excessivement souffrir de cette situation, car elles devront lutter pour survivre aux fermetures imposées par le confinement (ou à la forte réduction des activités) et éviter la faillite. Si elles sont obligées de fonctionner à capacité réduite avec des marges encore plus étroites, beaucoup ne survivront pas. » (…) « Prenez les restaurants. Ce secteur d’activité a été frappé par la pandémie à un point tel que l’on ne sait même pas comment le secteur de la restauration pourra se rétablir un jour. » (…) « En France et au Royaume-Uni, plusieurs voix de l’industrie estiment que jusqu’à 75 % des restaurants indépendants pourraient ne pas survivre au confinement et aux mesures de distanciation sociale consécutives. » Ne pensez donc pas que votre soumission sera récompensée, elle ne fera que précipiter votre perte. 

« Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte, piétinant un visage humain… éternellement » (George Orwell). 

Alexandre Penasse 

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Pandémie et meilleur des mondes de Klaus Schwab

« L’ennemi contre lequel nous luttons est invisible ; notre famille, nos amis et nos voisins peuvent tous devenir des sources d’infection ; ces rituels quotidiens que nous chérissons, comme retrouver un ami dans un lieu public, peuvent devenir vecteurs de transmission ; et les autorités qui tentent de nous protéger en appliquant des mesures de confinement sont souvent perçues comme des représentants de l’oppression[note] ». 

Illustration: Philippe Debongnie

À sa lecture, on croit consulter Le Soir, Le Monde, TF1 ou encore La RTBF ; écouter une conférence de presse d’un gouvernement, un JT, suivre les nouvelles radiophoniques. Covid-19 : La grande réinitialisation (The Great Reset, TGR), est un modèle mental, un prêt-à-penser, un agenda, bible d’une idéologie avatar et apothéose finale[note] de celle qui a conquis nos sociétés depuis les années 1980. Qu’importe donc qu’il ait été écrit par Klaus Schwab et Thierry Malleret, ou un grand bureau de consultance, il témoigne d’une pensée unique qui irrigue tous les cercles de pouvoir et se donne comme objectif de conquérir les esprits. 

« En ce début de juillet 2020, nous sommes à la croisée des chemins, avancent dans le préambule les auteurs de Covid-19 : la Grande réinitialisation. Une seule voie nous mènera vers un monde meilleur : plus inclusif, plus équitable et plus respectueux de Mère Nature. » Le lecteur attentif se posera avec raison la question : que veulent les auteurs en écrivant ce livre, est-ce une feuille de route, sorte de planning à venir, ou une réaction à chaud sur la situation présente, truffée d’hypothèses incertaines sur l’avenir ? Car l’ouvrage paraît osciller constamment entre la description et le souhait, l’explication et la volonté de voir advenir, l’enthousiasme et l’impuissance. Si les deux signataires le décrivent comme « principalement explicatif », fournissant des suppositions, il ressemble avant tout à un agenda d’intentions dont on est sûrs que les maîtres du monde mettront tout en œuvre pour les voir se réaliser, l’avouant d’ailleurs au détour d’une phrase : ce livre fournit « de nombreuses conjectures et idées sur ce à quoi le monde post-pandémique pourrait, et peutêtre devrait, ressembler ». Il serait en effet trop cynique de voir dans le cauchemar dystopique décrit dans TGR l’œuvre d’une volonté humaine prête à se déployer, et il reste préférable de le présenter derrière cette fausse incertitude d’un futur probable mais indéterminé. D’où l’utilisation récurrente de possibles opposés. 

Dans cette schizophrénie maîtrisée, cette division troublante entre volonté assumée et impuissance feinte, s’écrit le désir d’agir rapidement dans un moment à saisir, « notre moment décisif », sorte de Kairos diabolique : « les possibilités de changement et le nouvel ordre qui en résultent sont désormais illimités et n’ont d’autre frein que notre imagination, pour le meilleur ou pour le pire ». On ne sait qui décidera du meilleur ou du pire : « Les sociétés pourraient être sur le point de devenir plus égalitaires ou plus autoritaires, ou orientées vers plus de solidarité ou plus d’individualisme », nous dit le patron du Forum économique mondial, forum qui réunit les plus grandes entreprises de destruction de la planète. Mais l’analyse de l’ensemble du texte dessine, nous le verrons, un pire probable, et souhaité, considérant que les conséquences négatives et souvent désastreuses de leurs choix seront inévitables. 

Rappelons-nous que le livre est publié en juin 2020, trois mois à peine après le début du Covid et le premier confinement en Europe. 

La pensée qui s’y déploie n’est donc pas la conséquence d’une expérimentation inédite, mais une situation unique dans laquelle va pouvoir se concrétiser une représentation du monde déjà pensée – et possédant les infrastructures utiles –, le prophète Schwab ayant déjà compris que le Covid-19 constitue un point de bascule : « Beaucoup d’entre nous se demandent quand les choses reviendront à la normale. Pour faire court, la réponse est : jamais » ; « Un monde nouveau va émerger, et il nous faut à la fois en imaginer et en dessiner les contours. » 

Les auteurs établissent spécieusement un lien de causalité entre la pandémie et ses effets économiques et sociaux, comme si les seconds découlaient naturellement de la première, sans prendre en compte les mesures politiques qui les relient, comme si la main visible des gouvernements était celle de Dieu. Mesures qui auraient pu être tout autres, mais pour « faire émerger un nouveau monde », il ne fallait pas d’une épidémie gérable mais d’une catastrophe terrifiante[note], qui, comme il est explicitement énoncé, allait seulement profiter à une poignée qui avait les moyens de saisir l’opportunité : « Aux États-Unis, Amazon et Walmart ont recruté 250.000 personnes pour faire face à l’augmentation de la demande et ont construit une infrastructure massive pour fournir des services en ligne. Cette accélération de la croissance du e‑commerce signifie que les géants du commerce de détail en ligne sortiront probablement de la crise encore plus forts qu’ils ne l’ étaient avant la pandémie. » 

Plein de certitudes sur l’issue de la « pandémie », TGR nous prévient que des « changements radicaux » formeront une « nouvelle normalité ». S’appuyant sur des exemples historiques, les auteurs montrent comment les quarantaines/confinements donnent et légitiment l’augmentation du pouvoir des gouvernements : « Du mot quaranta (qui signifie « quarante » en italien), l’idée d’enfermer les gens pendant 40 jours est née sans que les autorités ne comprennent vraiment ce qu’elles voulaient contenir, mais ces mesures ont été l’une des premières formes de « santé publique institutionnalisée » ayant contribué à légitimer « l’accumulation du pouvoir » par l’État moderne ». Voyageant entre l’accident propice et l’opportunité fortuite, on ne peut se défaire de l’impression qu’il n’y a pas contingence, mais événement. Qu’importe ici de savoir quelle est l’origine du Covid-19, ils en ont fait ce qu’ils voulaient en faire : la « peste » du XXIe siècle. « Peste » qui permettra de donner à l’État, indispensable structure pour organiser la « pandémie », des pouvoirs supérieurs. « Si des changements sociaux, politiques et économiques aussi profonds ont pu être provoqués par la peste dans le monde médiéval, la pandémie de Covid-19 pourrait-elle marquer le début d’un tournant similaire avec des conséquences durables et dramatiques pour notre monde actuel ? » 

Aucun observateur n’aura remarqué « l’erreur » dans la citation qui précède, où, ceux qui écrivent, plutôt que de voir des changements qui ont été provoqués par la peste (forme passive), y voient une possibilité (« ont pu »), une situation opportune à exploiter. Cette analyse est confirmée par le fait qu’ils savent pertinemment que le Covid ne représente pas un danger pour l’humanité et que la dramatisation est de l’ordre du spectacle : « au niveau mondial, si l’on considère le pourcentage de la population mondiale touchée, la crise du coronavirus est (jusqu’à présent) l’une des pandémies les moins meurtrières que le monde ait connues au cours des 2.000 dernières années. Selon toute vraisemblance, à moins que la pandémie n’évolue de manière imprévue, les conséquences de la Covid-19 en termes de santé et de mortalité seront légères par rapport aux pandémies précédentes. Fin juin 2020 (alors que l’épidémie fait toujours rage en Amérique latine, en Asie du Sud et dans une grande partie des États-Unis), la Covid-19 a tué moins de 0,006% de la population mondiale. Pour replacer ce chiffre bas dans son contexte en termes de mortalité, la grippe espagnole a tué 2,7% de la population dumonde ». 

Il fallait donc jouer sur l’équivoque, l’alimenter, ils ne savaient pas mais ont choisi la voix du pire : « Le degré élevé d’incertitude qui entoure actuellement la Covid-19 rend incroyablement difficile l’évaluation précise du risque qu’elle représente » ; « Depuis le début de la pandémie, nous avons été bombardés quotidiennement par un flux incessant de données mais, en juin 2020, soit environ six mois après le début de l’épidémie, nos connaissances sont encore très incomplètes et, par conséquent, nous ne savons pas encore vraiment à quel point la Covid-19 est dangereuse. » Plutôt que de relativiser la maladie, ils ont mis en place tous les ingrédients pour la rendre terrible. De fait, « les « mesures sanitaires » imposées depuis 18 mois sont radicalement contraires à ce que l’on savait devoir mettre en œuvre pour gérer efficacement une épidémie ». Ils n’auraient jamais dû perturber le fonctionnement social normal et auraient dû mettre en place une politique de santé publique forte[note]. 

PANDÉMIE ET NOUVEL ORDRE MONDIAL 

« Les réponses d’urgence économique à la pandémie étant désormais en place, il est possible de saisir l’occasion de procéder au type de changements institutionnels et de choix politiques qui placeront les économies sur une nouvelle voie »[note]. 

Seule une pandémie pouvait assurer la gestion globale de tous les pays comme une seule et même grande entreprise et permettre la mise en place du gouvernement mondial propre au Nouvel Ordre : « Les 7 milliards de personnes qui vivent sur notre planète ne vivent plus dans une centaine de bateaux distincts [pays] ; elles vivent dans 193 cabines à bord du même bateau.  » Klaus Schwab citant Kishore Mahbubani, un universitaire et ancien diplomate de Singapour. Selon ses propres termes, il s’agit de l’une des plus grandes transformations jamais réalisées. En 2020, il a approfondi cette métaphore dans le contexte de la pandémie en écrivant : « Si nous sommes aujourd’hui 7,5 milliards de personnes les unes sur les autres sur un bateau de croisière infecté par le virus, est-il logique de nettoyer et de récurer uniquement nos cabines personnelles tout en ignorant les couloirs et les conduites d’aération extérieures, par lesquels le virus voyage ? La réponse est clairement non. Pourtant, c’est ce que nous avons fait… Puisque nous sommes maintenant dans le même bateau, l’humanité doit prendre soin du bateau mondial dans son ensemble. » 

Dans Covid-19 : La grande réinitialisation, ils feignent de s’étonner des horreurs que ce monde a créées, comme s’il avait fallu le Covid pour les révéler : « Le premier effet de la pandémie a été d’amplifier l’enjeu gargantuesque de l’injustice sociale en mettant en lumière les disparités choquantes entre les degrés de risque auxquels sont exposées les différentes classes sociales. » Alors que ce sont les politiques que le FEM préconise qui ont fait ce monde : « Dans un revirement surprenant et soudain, l’idée, qui aurait été un anathème il y a encore quelques années, selon laquelle les gouvernements peuvent promouvoir le bien public tandis que des économies à la dérive, sans supervision peuvent faire des ravages sur le bien-être social, pourrait maintenant devenir la norme. Sur le cadran qui mesure le continuum entre le gouvernement et les marchés, l’aiguille s’est sans aucun doute déplacée vers la gauche. » Nous avons désormais atteint l’ère de symbiose parfaite entre le capitalisme et le communisme. Les structures gouvernementales ont été les courroies de transmission permettant la mise en place d’un Nouvel ordre mondial, elles leur étaient indispensables : « Seuls les gouvernements avaient le pouvoir, la capacité et la portée nécessaires pour prendre de telles décisions, sans lesquelles une calamité économique et un effondrement social complet auraient prévalu. » Le 21 mars 2022, le Think Tank Business Roundtable (Apple, Visa, General Motors, JPMorgan, Walmart, United Airlines, Paypal, American Express, Alphabet, Amazon, Blackrock, BP, Boston Consulting Group…), recevait Joe Biden, limpide sur ses objectifs : « C’est maintenant que les choses changent. Il va y avoir un nouvel ordre mondial et nous devons le diriger. Et nous devons unir le reste du monde libre pour le faire. » 

On pouvait croire qu’ils allaient s’attaquer aux paradis fiscaux et à la criminalité financière… Nullement. La politique Covid-19 a enrichi comme jamais les plus grandes multinationales, favorisé les banquiers, approfondi les inégalités et la misère. Alors que la mondialisation de l’ère pré-covid était responsable de millions de morts et du creusement des inégalités, TGR nous récite la fable du « c’était bien avant, ce sera encore mieux après », hors des « ravages » qu’il évoque : « La mondialisation (…) a sorti des centaines de millions de personnes de la pauvreté ». 

COVID ET CLIMAT 

Objet d’une simulation quelques mois avant sa mise en place dans le réel (Z event 2021[note]), l’événement Covid-19 était aussi l’élément parfait pour concentrer l’ensemble des « luttes » et assurer la pérennité de la soumission des masses : « La Covid-19 nous a rappelé que les plus grands problèmes auxquels nous sommes confrontés sont de nature mondiale. Qu’il s’agisse de pandémies, de changement climatique, de terrorisme ou de commerce international, ce sont tous des problèmes mondiaux que nous ne pouvons aborder, et dont les risques ne peuvent être atténués, que de manière collective. » (…) « À première vue, la pandémie et l’environnement pourraient passer pour des cousins éloignés ; mais ils sont bien plus proches et imbriqués que nous le pensons »… ce qui permet de comprendre pourquoi dès le début les institutions européennes ont parlé de Green Pass ; on passera du Covid au climat par « contagion comportementale », même si ce ne sont là que des postures, du business as usual, une « opportunité considérable » maquillée en « nécessité impérieuse ». Le Nouvel Ordre Mondial se fera avec l’OMS en tête de gondole, « la seule organisation capable de coordonner une réponse mondiale à la pandémie », comme le dit Bill Gates, cité dans l’ouvrage : « Leur travail ralentit la propagation de la Covid-19 et si ce travail est arrêté, aucune autre organisation ne pourra les remplacer. Le monde a plus que jamais besoin de @WHO. » En somme, l’échec, pris en exemple, ainsi qu’une incapacité stratégique, serviront à justifier la fin complète de ce qu’il demeurait de souveraineté nationale. Ils ont d’ailleurs prévu de « sacrifier » politiquement les responsables politiques de l’ère Covid, ce qui justifiera le transfert de pouvoir vers des acteurs supranationaux comme l’OMS, et ils espèrent que le peuple le demande : « C’est précisément cet échec de la gouvernance mondiale que nous dépeint la Covid-19. » Et les auteurs de conditionner le « redémarrage [note] » à cette coopération internationale. 

L’heure de l’hyperconnectivité aura permis le scénario Covid-19 : « Plus de la moitié (52 %) de la population mondiale est aujourd’hui connectée, contre moins de 8 % il y a 20 ans ; en 2019, plus de 1,5 milliard de smartphones – symbole et vecteur de vitesse qui nous permet d’être joignables partout et à tout moment ont été vendus dans le monde. L’Internet des objets (IoT) relie aujourd’hui 22 milliards d’appareils en temps réel, allant des voitures aux lits d’hôpitaux, des réseaux électriques aux pompes des stations d’eau, en passant par les fours de cuisine et les systèmes d’irrigation agricole. Ce nombre devrait atteindre 50 milliards ou plus en 2030. » Les auteurs poussent la comparaison de la rapidité de déploiement de ces avancées technologiques avec celle du Covid, comme si celui-ci était aussi un produit du système : « Rien n’illustre de façon aussi frappante cette situation que la vitesse fulgurante à laquelle la Covid-19 a progressé en mars 2020. En moins d’un mois, suite au maelström provoqué par la vitesse vertigineuse à laquelle la pandémie a englouti la plus grande partie du monde, il semble qu’une toute nouvelle ère ait commencé à se dessiner. » La perfidie est poussée au point de montrer ses cartes, sans vergogne : « les choses ont tendance à changer progressivement au début, puis d’un seul coup. Attendez-vous à la même chose pour la réinitialisation « macro ». » Prévenus à temps, les cobayes de cette ingénierie sociale planétaire auraient certainement refusé le menu du monde qu’on leur présentait, mais la progressivité propre à la manipulation des masses a tétanisé les foules, prêtes à suivre leur bourreau-sauveur. 

L’écriture de cet ouvrage trois mois à peine après le début de la pandémie, d’une clarté étonnante, démontre que l’événement Covid-19 s’intègre à un système, prend corps et l’accompagne. Il fait plus qu’esquisser la nécessité que les gens obéissent à de nouvelles règles et comportements, et indique l’essentiel qu’est la mise en place d’une toile d’araignée mondiale de contrôle, capable d’assurer l’obéissance indispensable à la poursuite du projet, maquillée sous des prétextes sanitaires. « Une pandémie est un système adaptatif complexe fait de nombreuses composantes ou informations différentes (…) Pour cette raison, elle peut et doit être considérée comme un « réseau vivant » qui s’adapte aux conditions changeantes (…) La gestion (le confinement, dans ce cas particulier) d’un système adaptatif complexe exige une collaboration continue en temps réel (…) Pour donner un exemple général et trop simplifié, l’endiguement de la pandémie de coronavirus nécessitera un réseau de surveillance mondial capable d’identifier les nouveaux foyers dès leur apparition (…) Elle accentuera également l’un des plus grands défis sociétaux et individuels concernés par la technologie : la vie privée. Nous verrons comment le traçage de contacts a une capacité inégalée et une place quasi essentielle dans l’arsenal nécessaire pour combattre la Covid-19, tout en étant capable de devenir un outil de surveillance de masse. » (…) « La pandémie pourrait ouvrir une ère de surveillance sanitaire active rendue possible par les smartphones à détection de localisation, les caméras de reconnaissance faciale et d’autres technologies qui identifient les sources d’infection et suivent la propagation d’une maladie en temps quasi réel. » 

Ils savaient déjà avant le Covid qu’une crise économique sans précédent se profilait : « La catastrophe économique mondiale à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est la plus grave enregistrée depuis 1945 ; en termes de vitesse pure, elle est sans précédent dans l’histoire. Bien qu’elle ne soit pas à la hauteur des calamités et du désespoir économique absolu que les sociétés ont connus dans le passé, elle présente des caractéristiques significatives d’une similarité troublante ». Cette « similarité troublante », bien que Covid-19 soit « l’épidémie la moins meurtrière de l’histoire », a permis de mettre en place une forme de démission contrôlée : « L’histoire montre que les épidémies ont été à l’origine des grandes réinitialisations de l’économie et du tissu social des pays. Pourquoi en serait-il autrement avec la Covid-19 ? », et « d’accompagner » l’effondrement économique : « La Covid-19 a provoqué une crise de l’offre et de la demande qui a conduit à la plus forte chute de l’économie mondiale enregistrée en plus de 100 ans. Comme l’a prévenu l’économiste Kenneth Rogoff en parlant de la pandémie : « Tout dépend du temps que cela prendra, mais si elle dure longtemps, ce sera certainement la mère de toutes les crises financières ». » On allait donc pouvoir par un tour de prestidigitation faire croire que Covid-19 était à l’origine de la crise financière. 

Il fallait organiser l’ignorance, que nous n’apprenions rien et que les questions se multiplient, laissant ceux qui voulaient dire autre chose et nous rassurer dans l’impossibilité de le faire. Le poulain de Bill Gates, Peter Piot, cité dans l’ouvrage comme « l’un des plus grands virologues du monde », ne dira rien d’autre : « Plus nous en apprenons sur le coronavirus, plus les questions se multiplient. » 

Dès le début, malgré toutes leurs «incertitudes», les « décideurs » ne doutèrent pas un seul instant sur l’unique remède à apporter au mal : « Le prochain obstacle est le défi politique consistant à vacciner suffisamment de personnes dans le monde (collectivement, nous sommes aussi forts que le maillon le plus faible) avec un taux de conformité suffisamment élevé malgré la montée des anti-vaccins. » 

CE QUE LE COVID PERMET… 

« La plupart des gens, craignant le danger que représente la Covid-19, se poseront la question : N’est-il pas insensé de ne pas exploiter la puissance de la technologie comme moyen de nous aider alors que nous sommes victimes d’une épidémie et confrontés à une question de vie ou de mort? Ils seront alors prêts à renoncer à une grande partie de leur vie privée et conviendront que, dans de telles circonstances, la puissance publique peut légitimement passer outre les droits individuels » 

« Avec la pandémie, la “ transformation numérique ” à laquelle tant d’analystes font référence depuis des années, sans savoir exactement ce qu’elle signifie, a trouvé son catalyseur » 

Conséquences inévitables ou heureuses aubaines, il est difficile d’établir la distinction lorsque nos deux auteurs décrivent les effets post-Covid. Il est évident qu’ils savent qu’il faudra passer par une « destruction créatrice » pour mener à bien la grande transition (ou Great Reset). Car les deux se conjuguent subséquemment : quand on détruit, on érige le nouveau. Du chaos maîtrisé, de la poussière, se construit leur meilleur des mondes. 

La thérapie de choc du Covid-19 aura en effet permis de mettre en place ou d’accélérer d’opportuns « investissements stratégiques » et « d’emprunter le TGV numérique »[note] tant attendu : « En l’espace d’un mois seulement, il est apparu que de nombreuses entreprises ont fait un bond de plusieurs années en avant en termes d’adoption de technologies. Cette avancée fut bien accueillie par les adeptes du numérique, mais beaucoup moins par les autres (parfois de façon catastrophique). Satya Nadella, directeur général de Microsoft, a observé que les exigences de distanciation sociale et physique ont créé un monde du “ tout à distance ”, avançant de deux ans l’adoption d’un large éventail de technologies, tandis que Sundar Pichai, PDG de Google, s’est émerveillé du bond impressionnant de l’activité numérique, prévoyant un effet “ significatif et durable ” sur des secteurs aussi différents que le travail, l’éducation, le shopping, la médecine et les loisirs en ligne. » 

Alors que le confinement et la « distanciation sociale » favorisaient la numérisation et les relations virtuelles, les multinationales pharmaceutiques s’affairaient à préparer un produit faussement appelé « vaccin » dans la plus grande précipitation, avec une Europe qui les exempta préalablement des responsabilités par rapport aux risques inhérents à un tel empressement. Sachant que ce qu’ils détruiraient ne reviendrait pas, ils ont conditionné, dans un fabuleux mensonge, la reprise économique et le retour « à la vie d’avant », en un chantage à la piqûre: « Dans les mois à venir, la situation du chômage est vouée à se détériorer davantage, pour la simple raison qu’elle ne peut pas s’améliorer de manière significative tant qu’une reprise économique durable n’est pas amorcée. Cela n’arrivera pas avant qu’un vaccin ou un traitement soit trouvé ». 

Leur société du robot était déjà dans les bacs, mais, et ils le savent, ce que le robot remplace, l’homme le perd, en toute logique : « Selon toute vraisemblance, la récession induite par la pandémie va déclencher une forte augmentation du remplacement de la main-d’œuvre, ce qui signifie que le travail physique sera remplacé par des robots et des machines “ intelligentes ”, ce qui à son tour provoquera des changements durables et structurels sur le marché du travail. »[note] L’automatisation, accélérée par le Covid, permettra de faire gagner du temps aux travailleurs, à court terme et de les virer à moyen terme : « Les solutions RPA (l’automatisation robotisée des processus) ont aidé certains hôpitaux à diffuser les résultats des tests Covid-19, permettant aux infirmières d’économiser jusqu’à trois heures de travail par jour », « au détriment d’une augmentation probable du chômage »… Le confinement et la peur leur feront demander ce qu’ils n’auraient jamais voulu d’euxmêmes et que la catastrophe accentuera : « Les consommateurs pourraient préférer les services automatisés aux interactions en face à face pendant encore un certain temps, ce qui se passe actuellement avec les centres d’appel se produira donc inévitablement dans d’autres secteurs. « L’angoisse de l’automatisation » est donc promise à un renouveau, que la récession économique va aggraver. » États et individus auront creusé leur propre tombe. 

La recette du monde de demain de Klaus Schwab est faite d’intelligence artificielle, biologie synthétique, automatisation, robots; de biotechnologie, télémédecine, livraison par drone, réunion virtuelle, école numérique, économie sans contact[note], sports électroniques. (169). La fin de ce qui fait de nous des humains, êtres sensibles et grégaires : « se rendre en voiture à une réunion de famille loin de chez soi pour le week-end (le groupe familial WhatsApp n’est pas aussi amusant mais, là encore, plus sûr, moins cher et plus écologique) ou même assister à un cours universitaire (pas aussi satisfaisant, mais moins cher et plus pratique). » ; « La tendance semble claire : le monde de l’enseignement, à l’instar d’autres industries, deviendra en partie virtuel. » (…) « La pandémie pourrait se révéler être une aubaine pour l’enseignement en ligne. » 

Recette que la pandémie aura « suralimenté » : « la pandémie accélérera encore plus l’innovation, en catalysant les changements technologiques déjà en cours (comparables à l’effet d’amplification qu’elle a eu sur d’autres problèmes mondiaux et nationaux sousjacents) et en « suralimentant » toute entreprise numérique ou la dimension numérique de toute entreprise. » 

Le massacre de la classe moyenne s’accompagnera de celui de ceux qui étaient déjà victimes de ce monde depuis des siècles, à savoir les classes populaires et les pays aujourd’hui dénommés « émergents » et « pauvres surendettés », ces derniers encaissant le plus : « Pour eux, cette crise va prendre des proportions énormes et il leur faudra des années pour en sortir, avec des dommages économiques considérables se traduisant rapidement par une douleur sociale et humanitaire. » (…) « Elle pourrait entraîner une catastrophe humanitaire et une crise alimentaire » (…) « D’une manière ou d’une autre, ces risques auront pour conséquences une plus grande instabilité, voire le chaos. » (…) « Dans les années à venir, alors que la pandémie infligera des souffrances à l’échelle mondiale, il est fort probable que la dynamique n’ira que dans un sens pour les pays les plus pauvres et les plus fragiles du monde : de mal en pis. En bref, de nombreux États qui présentent des facteurs de fragilité risquent d’échouer. » 

Ces bouleversements s’accompagneront de troubles sociaux, le Forum de Davos les ayant déjà prévus : « Le bouleversement sociétal déclenché par la Covid-19 durera des années, voire des générations. L’impact le plus immédiat et le plus visible est que de nombreux gouvernements seront pris à partie, avec beaucoup de colère dirigée contre les décideurs politiques et les personnalités politiques, dont les réponses à la gestion de la Covid-19 ont semblé inappropriées ou mal préparées. » Ils n’ont pas peur de la révolte, ils l’ont déjà anticipée… elle leur permettra de refourguer leur Nouvel ordre. « L’un des dangers les plus profonds de l’ère post-pandémique est l’agitation sociale. Dans certains cas extrêmes, elle pourrait conduire à la désintégration de la société et à l’effondrement politique. D’innombrables études, articles et avertissements ont mis en lumière ce risque particulier, en se fondant sur le constat évident que lorsque les gens n’ont ni emploi, ni revenu ni perspective de vie meilleure, ils ont souvent recours à la violence. » Les auteurs auraient même cette cynique lucidité : « Les inégalités pourraient donc diminuer mais, si l’on se fie à l’histoire, ce scénario optimiste a peu de chances de l’emporter s’il n’est pas précédé de troubles sociaux conséquents. » 

Marche ou crève : « Ceux qui ont pris du retard et ont raté le train numérique à grande vitesse auront beaucoup de mal à s’adapter et à survivre » (…) « La réinitialisation “ micro ” obligera chaque entreprise de chaque secteur à expérimenter de nouvelles façons de faire des affaires, de travailler et de fonctionner. Ceux qui essaieront de revenir à l’ancienne façon de faire échoueront. Ceux qui s’adaptent avec agilité et imagination finiront par tourner la crise de Covid-19 à leur avantage. » C’est le cycle infernal de la peur qui nourrit le changement qui nourrit la peur : « Sous une forme ou une autre, les mesures de distanciation sociale et physique risquent de persister après la fin de la pandémie elle-même, ce qui justifie la décision de nombreuses entreprises issues de différentes industries d’accélérer l’automatisation. Au bout d’un certain temps, les préoccupations persistantes au sujet du chômage technologique s’estomperont à mesure que les sociétés mettront l’accent sur la nécessité de restructurer le lieu de travail de manière à réduire au minimum les contacts humains rapprochés. » En un tournemain, ils auront réussi à générer la fausse solution (« distanciation sociale ») à un problème mineur (coronavirus) qu’ils ont présenté comme gravissime, générant la peur et favorisant de nouvelles « solutions » (automatisation) pour s’adapter au monde sans contacts qu’ils ont mis sur pied : « Les technologies d’automatisation sont particulièrement bien adaptées à un monde dans lequel les êtres humains ne peuvent pas être trop près les uns des autres ou sont prêts à réduire leurs interactions. Notre crainte persistante et peut-être durable d’être infecté par un virus (celui de la Covid-19 ou autre) va donc accélérer la marche implacable de l’automatisation, en particulier dans les domaines les plus sensibles à celle-ci. En 2016, deux universitaires d’Oxford sont arrivés à la conclusion que jusqu’à 86% des emplois dans les restaurants, 75% des emplois dans le commerce de détail et 59% des emplois dans le secteur du divertissement pourraient être automatisés d’ici 2035. Ces trois industries sont parmi les plus durement touchées par la pandémie et c’est dans celles-ci que l’automatisation, pour des raisons d’hygiène et de propreté, sera une nécessité qui, à son tour, accélérera encore la transition vers plus de technologie et plus de numérique ». 

Covid-19, c’est la prophétie auto-réalisée, l’opportune « pandémie », plateau d’argent pour nous amener à accélérer l’émergence d’un monde techno-totalitaire où ceux qui gagnaient déjà se surpasseront en écrasant les autres. « Ce n’est pas par hasard que des entreprises comme Alibaba, Amazon, Netflix ou Zoom sont sorties « gagnantes » de ces confinements » (…) « Il est tout à fait naturel qu’ils soient les principaux bénéficiaires de la pandémie ». Non, ce n’est pas un hasard Herr Schwab. C’est « naturel ». Comme « ces petites entreprises [qui] vont excessivement souffrir de cette situation, car elles devront lutter pour survivre aux fermetures imposées par le confinement (ou à la forte réduction des activités) et éviter la faillite. Si elles sont obligées de fonctionner à capacité réduite avec des marges encore plus étroites, beaucoup ne survivront pas. » (…) « Prenez les restaurants. Ce secteur d’activité a été frappé par la pandémie à un point tel que l’on ne sait même pas comment le secteur de la restauration pourra se rétablir un jour. » (…) « En France et au Royaume-Uni, plusieurs voix de l’industrie estiment que jusqu’à 75 % des restaurants indépendants pourraient ne pas survivre au confinement et aux mesures de distanciation sociale consécutives. » Ne pensez donc pas que votre soumission sera récompensée, elle ne fera que précipiter votre perte. 

« Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte, piétinant un visage humain… éternellement » (George Orwell). 

Alexandre Penasse 

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