Contraction du temps, incapacité de penser
Tout va très vite, s’accélère perpétuellement, mettant à bas une réflexion déjà rendue impossible pour la majorité des gens happée par l’angoisse, le conformisme, et l’illusion du retour à la « normale ». Alors qu’une promesse partagée par le pouvoir (par exemple : « la vaccination ne sera pas obligatoire »(1)) est aussitôt démentie par une autre, et que le mensonge n’est jamais révélé par ceux qui font l’information… Orwell nous avait déjà prévenus que le langage politique avait pour fonction de donner au mensonge des airs de vérité.
Ce perpétuel ancrage dans le présent rend impossible l’analyse du passé et la perspective du futur : le passé n’existe plus, est effacé par l’ordre du jour, rendant improbable la capacité d’imaginer ce que les politiques nous réservent dans un avenir proche.
- « Vaccination obligatoire pour tous » ?
- « Mais non, ça ils ne feront pas ».
Pas aussi loin ? Sûr ? La personne est ainsi incapable de se rappeler ce qu’elle pensait il y a peu, à savoir cet impensable futur qu’elle vit désormais dans le présent : elle ne se souvient pas qu’elle n’aurait pas pu imaginer, il y a à peine quelques mois, qu’on puisse imposer un confinement planétaire, généraliser un enseignement à distance, appliquer des méthodes martiales comme le couvre-feu, renvoyer chez eux des élèves non vaccinés. Sidérée, elle n’est plus capable de penser, puisque, comme en publicité, la nouvelle information sonne comme l’aveu du mensonge de la précédente, le vrai se mêlant au faux. Pendant que les vérificateurs officiels nous disent ce qui est faux tout en admettant ne pas le savoir(2), la censure et la stigmatisation empêchant de sortir du cadre imposé, le tout dans un magma émotif (peur, culpabilité, conformisme) intellectuellement inhibant.
« Qui contrôle le passé contrôle le futur. Qui contrôle le présent contrôle le passé » (George Orwell, 1984). Dans cette maîtrise temporelle des mémoires, l’occultation des moyens passés (déni de la prévention, liberté des médecins bafouée, refus des traitements alternatifs, mensonge sur les chiffres, propagande médiatique, opacité, refus de tous débats…) mis en œuvre pour assurer le présent (la vaccination massive) permet d’encore laisser planer le doute sur un futur qui offrira une « sortie de crise ». Ce futur désirable repose sur la croyance en un gouvernement bienveillant. Pourtant, il n’y aura pas de « sortie de crise » par les moyens traditionnels, l’application de modes de pensée qui ont engendré le monde dans lequel nous sommes.
Le faux choix
Par ailleurs, ce qui est présenté comme un choix est rendu obligatoire par les conditions imposées, méthode profondément perverse qui laisse l’individu seul devant deux décisions arbitraires : tu as le choix de ne pas te faire vacciner, mais tu ne pourras plus aller au théâtre, au cinéma, au restaurant ; ceux qui n’ont pas fait ce choix ne voudront peut-être plus te voir ; tu perdras ton boulot… Les contradictions des articles de presse sont probantes, malgré qu’ils présentent cela comme un dilemme pass sanitaire/masque : « Soit c’est « masque et distance sociale et respect du CIRM » (un lieu soumis à un contrôle de conformité) et ce seront des salles à moitié pleines ; soit c’est le pass CST et c’est pleine jauge. Lorsqu’il s’agit de rassurer les publics, le choix est vite fait (sic). C’est le pass. L’ incitant économique est évident : pas question de compensation financière supplémentaire pour ceux qui resteraient alignés sur l’ancien protocole, nous confirme le cabinet de la ministre de la Culture Bénédicte Linard »(3). Entendez : comme directeur de théâtre par exemple, vous pouvez « décider »(4) d’appliquer masque et distance sociale, mais vous aurez des salles à moitié vides, devrez peut-être à terme déprogrammer des spectacles, certains décidant « logiquement » d’aller là où ça fonctionne mieux, vous devrez licencier du personnel… mais « chaque direction de salle fait ses choix (masque ou pass) en fonction de ses spécificités et en son âme et conscience »(5).
Quelle « âme » et quelle « conscience » après un an et demi de matraquage, de marketing de la culpabilisation, et maintenant de stigmatisation? Où ceux qui tiennent un autre discours subissent pression, jusqu’à l’agression. Louis Fouché, deux fois cambriolé, traité d’extrémiste de droite appelant à la violence, victime de faux comptes, boycotté par les médias mainstream, n’est qu’un des multiples témoins de la violence totalitaire, stalinienne-nazie, qui s’abat sur celui qui pense autrement, menaçant celui qui voudrait en faire autant. Il n’y a donc pas de choix : pendant qu’ils font semblant de débattre à la télé, les décideurs ont déjà décidé. Les médias ne sont là que pour assurer la fabrication du consentement, ils sont les antichambres où macèrent les décisions du pouvoir avant qu’elles ne passent dans le corps social sous l’illusion que tous l’ont accepté. L’émission QR code de la RTBF du 1er septembre, donnait ainsi l’illusion de débattre du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale. L’intro pourtant donnait le ton et indiquait bien qu’il ne s’agit pas de discuter, mais de préparer les consciences à ce qui allait venir : « Faut-il instaurer un pass sanitaire en Belgique, il y a les pour, il y a les contre. Et les pour et les contre vont aussi discuter d’une autre notion qui fait petit à petit son bonhomme de chemin : l’obligation vaccinale… »
La réduction manichéenne de la pensée en pour et contre, avec l’un des camps assimilés aux complotistes (ne laissant donc aucun vrai choix serein), commande l’abrutissement des masses avec la formation de camps adverses. Nous ne sommes pas pour ou contre. Nous voulons faire le contraire : nourrir la pensée et l’esprit critique. Nous n’avons pas peur.
Alexandre Penasse
Notes et références
- https://www.kairospresse.be/le-mensonge-politicien/
- « Vrai ou faux ? Un tiers des patients « covid » hospitalisés sont vaccinés », Le Soir, 31 août 2021.
- « Pass sanitaire ou masque, le dilemme de la rentrée culturelle », Le Soir, 02/09/21.
- Encore que c’est un ordre, car il ne peut pas décider d’ouvrir sa salle sans obligation de masque et distanciation, se basant sur d’autres études portant sur leur utilité, qui ont été censurées.
- Ibid, Le Soir, 02/09/21.