Un article « complotiste » sur le nouveau gouvernement *

Depuis quelques jours, la Belgique est dotée d’un gouvernement de plein exercice, la confiance lui ayant été accordée au Parlement par une bonne majorité de députés. Il est composé d’hommes et de femmes appartenant aux sept partis qui ont décidé de s’unir pour diriger le pays. Au-delà de la belle photo de famille, qui se cache derrière ces acteurs politiques ?

Si la Belgique s’illustre par son ouverture en comptant une ministre – de la Fonction publique – transgenre, Petra De Sutter, gynécologue, reconnue mondialement dans cette spécialité, sans antécédents judiciaires connus, qui a exercé ses fonctions politiques chez Groen sans problème (elle dame le pion à Christophe Calvo en lui prenant son poste de ministre, mais il s’agit là de popote interne aux écolos), dans un même temps, la focalisation médiatique sur sa vie privée, offre une douce distraction qui permet de ne pas parler de ses collègues. Pourtant, il y a matière…

Parmi les hommes et les femmes politiques qui font partie de cette équipe ministérielle, un nombre important mérite qu’on s’y attarde, qu’on déterre leur passé et rappelle leur pedigree.

Népotisme…

On définit le terme népotisme par l’abus qu’une personne en place fait de son influence en faveur de sa famille, de ses amis. Sur ce plan-là, avec De Croo et ses copains-copines, on atteint la cime: 

  • Alexander De Croo, le nouveau Premier ministre, est le fils d’Herman De Croo, ancien ministre;
  • Mathieu Michel est le frère de l’ancien Premier ministre Charles Michel, tous les deux fils de Louis Michel, ancien ministre des Affaires étrangères;
  • Ludivine Dedonder, ministre de la Défense, est la compagne du bourgmestre de Tournai, Paul-Olivier Delannois;
  • Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l’égalité des genres, des chances et de la diversité, est la petite fille d’un ancien bourgmestre de Liège, Henri Schlitz.

Ajoutons à cela que nombre de nos ministres étaient déjà présents dans l’ancien gouvernement. Alexander De Croo était par exemple ministre des Finances. Il avait donc autorité sur l’Inspection spéciale des Impôts (Isi). Le simple nom prononcé de celle-ci fait blêmir. Elle est réputée redoutable. Est-ce que le ministre De Croo lui a laissé les coudées franches pour traquer la fraude fiscale ?

En fait, il a réduit les efforts de l’Isi à néant en nommant un certain Yannic Hulot à sa tête(1). L’homme est d’origine wallonne, mais son épouse appartient à la famille Moorkens. Cette dernière est réputée membre de l’aristocratie économique flamande. « De rijkste belgen » classe cette famille et son groupe Alcopa comme 376ème fortune de Belgique avec un capital de 50.419.000€. Le patron de l’Isi passe donc ses week-ends entre Knokke et Verbier… Le garde-chasse partage donc aussi son temps avec les braconniers. Inutile alors de dire qu’Hulot a détruit toutes tentatives de faire éclater la vérité concernant l’évasion fiscale des grandes familles flamandes. Ne sommes-nous pas en plein dans la définition du népotisme ?

Alexander De Croo a réduit les efforts de l’Inspection spéciale des impôts à néant en nommant Yannic Hulot à sa tête, dont l’épouse appartient à la famille Moorkens, 376e fortune de Belgique avec un capital de 50.419.000 €

Sous le règne de De Croo, les lanceurs d’alertes susceptibles de donner des renseignements sur l’évasion fiscale massive en Flandres, n’étaient pas les bienvenus.

et autres scandales

Nous avons aussi un nouveau secrétaire d’État du nom de Thomas Dermine. Un vrai petit prodige. Bardé de diplômes, il a fait Harvard, a dirigé l’institut Émile Vandervelde (le centre d’étude du parti socialiste.) Il a même été élu « Wallon de l’année. » Grâce à lui, on a trouvé comment recaser le site Caterpillar à Gosselies. Moyennant le payement de 50 millions d’euros sur un compte dans un paradis fiscal (British Virgin Island), une société chinoise du nom de Thunder Power fabriquant des voitures électriques allait s’installer dans la plus grande ville wallonne. Pourtant, pas le moindre Chinois en vue – si vous tentez de faire la même chose, vous devriez avoir des problèmes avec l’Isi, dont on vient de parler. Malgré que le dossier a été étudié par la Sogepa et une grande société de consultance, Deloitte… La facture de cette dernière constitue déjà un scandale en soi. Personne ne sait si tout ou partie des 50 millions ont été versés. A quand la prochaine bourde de Monsieur Dermine ? Pour autant qu’il s’agisse d’une bourde…

Mathieu Michel, le « fils de » et « frère de », que l’on vient d’évoquer, devient secrétaire d’État. Mais de quoi va-t-il s’occuper dans le nouveau gouvernement? Officiellement, il devient secrétaire d’État en charge de l’Agenda digital et du numérique. Cela laisse rêveur lorsqu’on voit la médiocrité de son propre site internet. Mais une autre compétence lui revient : la Régie des bâtiments. Celle-ci est responsable du parc immobilier de l’État belge. Didier Reynders et son complice, Jean-Claude Fontinoy, avaient vendu à vil prix à des promoteurs véreux et moyennant des commissions occultes une partie de ce parc immobilier. Le clan Michel aura décidé que c’était son tour, probablement.

Le nouveau ministre de la Santé s’appelle Frank Vandenbroucke. Il s’agit d’un intellectuel de haut vol, mais certains n’ont pas oublié qu’il a démissionné du gouvernement Dehaene suite à son implication dans l’affaire Agusta. Cette affaire de corruption massive était liée à l’achat d’hélicoptères Agusta par l’armée belge. Vandenbroucke aurait fait brûler, d’après lui, cinq millions de francs belges, l’équivalent de la part des socialistes flamands dans l’enveloppe de corruption. On y croit…

Il est proprement hallucinant de voir revenir au poste de ministre de la Santé Monsieur Vandenbroucke, alors que de nombreux soupçons de corruption pèsent sur la politique belge face à l’attitude du gouvernement dans la lutte contre le Covid-19. Le problème de l’achat par la Belgique dans l’urgence d’un vaccin contre cette maladie s’ajoute à ceux liés aux analyses par les tests PCR, très critiquées. Ne parlons pas des scandales liés à l’achat de masques par la Belgique…

Il y aussi David Clarinval, Bourgmestre empêché de Bièvres, qui est soupçonné de conflits d’intérêts : il aurait privilégié la société à papa, Clarvinval construction, pour l’édification d’une salle communale (60.000€) ainsi que la buvette et les vestiaires du club de foot (140.000€)(2). Mais non, ça doit être une erreur, hein, David, le politique travaille pour le bien commun, non ?

Reste encore Gilkinet, qui devient ministre de la Mobilité, avec autorité sur la SNCB, dirigée par Fontinoy. Ce dernier avait financé son moteur électoral : une marche gourmande dans le village de Mozet. Ou comment ne plus être embêté par celui qui, en tant que député, causa quelques tracas à toute la clique impliquée dans le Kazakhgate(3).

Les langues se délient également au MR suite aux différentes crises de confiance relatives à son président Georges-Louis Bouchez et aux nominations des responsables MR dans le nouveau gouvernement. « Image dégueulasse », « fonctionnement de clan mafieux », etc.

« Complotiste »… ou « nationaliste flamand »

En conclusion, toute personne qui critiquera ce nouveau gouvernement sera rapidement taxée de complotisme. Ou d’alliée du nationalisme flamand. En effet, la NVA et le Vlaams belang forment 80 % de l’opposition. Il y a pourtant matière à critique, avec un casting qui fait froid dans le dos : des ministres liés à des affaires de corruption gravissimes, d’autres « fils de » et/ou notoirement incompétents dans les domaines qui leur sont confiés, etc.

L’électeur flamand risque de voter sans pitié dans quelques années. Comment également allier l’eau et le feu avec le PTB, de tendance communiste? Nos nouveaux ministres le savent et pourraient être tentés par le chant des sirènes de la corruption, afin de s’enrichir au plus vite, conscient que cela ne va pas durer.

* Éviter de lire svp (ne pas jeter sur la voie publique, il pourrait être récupéré).

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