Chanic
Depuis bientôt un an, la zone euro connaît, à des degrés divers, une inflation importante, qui atteint 12 % en Belgique et 17 % aux Pays-Bas. Pour faire face à cette situation inédite depuis le lancement de l’euro en 1999, la Banque centrale européenne (BCE), dont le mandat premier est de lutter contre l’inflation, a décidé de relever ses taux d’intérêt de 2 % entre juillet et octobre 2022. Ceci, ainsi que l’a déclaré sa présidente Christine Lagarde, «même au risque d’une croissance plus faible et d’un chômage plus élevé». Ce faisant, la BCE anticipe voire provoque une récession économique et un appauvrissement des classes moyennes et populaires. Le tout au profit des détenteurs de capitaux et du système bancaire, celui-là même qui est à l’origine d’une crise systémique, laquelle avait déjà éclaté en 2008 et ébranlé les fondements de la monnaie unique européenne.
LE RETOUR DU REFOULÉ DE LA DETTE
Derrière une t …
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- C’est-à-dire contracter de nouvelles dettes pour rembourser celles arrivées à échéance.
- Maastricht stipule qu’aucun État ne doit avoir un déficit annuel supérieur à 3% de son PIB, ni une dette publique supérieure à 60% du PIB
- Avec une chute brutale de leur niveau de vie, certaines retraites étant réduites de moitié et plus d’un tiers des Grecs passant sous le seuil de pauvreté.
- Illustration des vices structurels du carcan monétaire européen, afin de prétendre respecter l’article 123 du Traité de Lisbonne, ce rachat s’est fait via des banques privées qui achetaient les obligations émises par les États pour les revendre aussitôt à la BCE, en touchant au passage une commission pour prix de leur intermédiation, parfaitement inutile sinon d’un point de vue idéologique.
- Le Pandemic Emergency Purchase Programme
- Sur un montant total supérieur à 2.900 milliards.
- La fin du QE offre un bel exemple des travers d’une idéologie libérale qui, ultima ratio, sert toujours les intérêts privés avant ceux du public : après avoir prêté aux banques quelque 2.300 milliards € à des taux allant jusqu’à –1 % depuis 2013, celles-ci ont profité de l’effet d’aubaine du relèvement des taux de la BCE pour aller déposer ces mêmes lignes de crédit auprès de la BCE. Une simple martingale qui devrait leur permettre de gagner 24 à 31 milliards d’euros, alors qu’en parallèle les États s’enfoncent dans le piège de la dette.
- « Les inégalités tuent », rapport d’Oxfam, janvier 2022