Dans les pays développés comme la Belgique, plus de 98% des foyers sont équipés d’au moins un téléviseur. Chaque individu consacre plus de 3 heures 40 minutes de sa journée à regarder la petite lucarne, ce qui représente 20 à 25% de notre temps de veille et 75% de notre temps de loisirs. Ou encore 56 jours par an, 11 ans sur une vie qui en compte 81 en moyenne!
Les accidents de voiture ne sont pas des accidents, c’est-à-dire des événements fortuits, imprévisibles, ils sont des survenues logiques dans un système qui se refuse à intégrer dans son ordre l’acceptation des limites.
Il est plus que tentant de se dire que toutes les choses qui se passent en ce bas monde et qui concourent ensemble à un futur des plus noirs, sont inscrites dans des liens d’interdépendance mais respectent quelques principes au fondement de cette continuité pathologique. Parmi ceux-ci, nous ne cesserons de répéter celui qui nous semble des plus importants : la subordination de la vie, de la morale, de la nature, de tout, à l’argent. Ainsi, la modification génétique de graines, plantes, animaux, l’usage des pesticides, la colonisation de la planète par la voiture, le tourisme de masse, le nucléaire, les guerres, le terrorisme… ont des rapports toujours très clairs avec l’argent et le désir d’en avoir toujours plus.
Les pillages et massacres du nouveau monde ne furent que le prélude à cinq siècles d’atrocité occidentale. Plus de 500 ans donc, qui n’ont pas amené seulement à un enrichissement matériel des pays occidentaux au détriment des autres mais, ce qui est bien plus spectaculaire, à ce que ces pays parviennent à imposer à tous l’idée d’un continuum où l’ensemble des nations de cette planète seraient représentés, avec en tête de liste les pays développés, ceux qui maîtrisent les représentations du monde, et derrière, en fonction de leur position, les pays en voie de développement, les pays pauvres très endettés, sous-développés, etc. Quel exploit d’avoir à la fois réussi à saccager la planète, à détruire des cultures, des économies locales, des modes d’agriculture, d’élevage, des savoirs ancestraux… tout en se présentant dans le même temps en grand sauveur et en promettant aux peuples pillés qu’ils allaient pouvoir se développer comme l’Occident, celui-là même qui avait besoin de leur chair, de leur terre et de leur sang pour assurer son mode de vie, « non négociable ».
Ce mode de vie de nos sociétés libérales, En Marche !® vers le vide, la nullité et la destruction, qui cherche à grignoter toutes nos capacités autonomes et nous rendre totalement dépendants du Marché, tel un Dieu qui prendra en charge nos relations, nos communications, nos déplacements, notre capacité à se situer dans l’espace et dans le temps, nos loisirs, nos modes de lecture, notre alimentation, la gestion complète de nos demeures… qui aura atteint sa perfection quand nous ne saurons plus faire nous-mêmes une sauce tomate, un nettoyant vinaigre et bicarbonate, ou lire un livre, et que nous substituerons nos indispensables besoins aux besoins créés par le marché.
Quelle sphère d’autonomie avons-nous encore ? Que feront les banquiers, agioteurs inutiles, cadres de toutes sortes et bureaucrates en costume qui ne servent à rien, quand le système s’effondrera ? Que feront ceux qui ont perdu leur temps à les servir ? Qui d’eux saura construire un moulin, réparer un meuble, couper du bois, faire du pain, réparer un vélo, cultiver son potager ? Ne devons-nous pas urgemment nous unir, faire front contre la destruction de ce qui nous reste d’autonomie, nommer et médiatiser le grand mensonge, celui qu’entretient cette schizophrénie normalisée, qui rendrait fou le plus sain, où l’architecte du paradis fiscal luxembourgeois préside la Commission européenne, tandis que son prédécesseur Barroso, à peine achevé son mandat rejoignait Goldman Sachs, La Firme qui contrôle les marchés, pieuvre géante qui concourt à la destruction du monde et des hommes.
Si la « rentrée » est la période d’un curieux mélange entre de nouveaux grands rêves et projets possibles mais aussi du désespoir et du pessimisme de constater que tout s’aggrave sans qu’on ne puisse agir sur les grandes causes, il ne faut pas y voir du défaitisme mais l’envie encore de surmonter le désespoir, de rencontrer une force collective capable de renverser le cours des choses. Les contacts spontanés et de plus en plus nombreux de divers collectifs vers notre journal, laisse entrevoir une brèche de convergence. Convergence qui n’aura lieu que si les rapprochements reposent sur une reconnaissance commune de la nécessité de disparition du système productiviste qui se contente très bien des petites « alternatives » qui ne l’attaquent pas en son coeur.
Kairos se veut être une goutte d’eau qui participera à cela. Dans l’attente d’un torrent commun ?
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