N’oublions pas la 5G

Dans les soubresauts actuels, il ne faudrait pas oublier l’épée de Damoclès de la 5G. Vous lirez ci-dessous un résumé du communiqué de l’association Procès 5G France, suivi d’un article publié en son temps dans le hors-série n° 5, « 5G, face au conte de fée, le compte des faits ».

L’Association Procès 5G France a entamé une procédure judiciaire avec l’aide de 500 citoyens du monde entier devant les Tribunaux de Paris en mai 2020. Son objectif était d’obtenir une expertise judiciaire ou étude d’incidence indépendante de la technologie 5G sur la santé, l’environnement et nos libertés individuelles.

Une audience à la Cour de Cassation de France (île de la Cité, Paris) a été fixée le mardi 30 janvier 2024 à 9h30 à laquelle tout citoyen peut se joindre.

L’association entend ramener au cœur du débat public cette question primordiale : la 5G permet la mise en place d’un contrôle des populations, à l’instar de celui employé dans certaines villes chinoises dites à « crédit social ». Loin de se réduire à une simple décision technique, son déploiement contribuerait donc plutôt à un bouleversement majeur de tous nos principes philosophiques occidentaux. Elle ne saurait par conséquent s’imposer insidieusement sans au préalable être l’objet d’un grand débat citoyen et sans évaluation approfondie préalable, alors que des documents officiels ont déjà été publiés démontrant les effets nocifs de cette technologie sur la santé physique et mentale. Susciter une jurisprudence novatrice au Pays des Lumières, laquelle serait diffusée à l’étranger, serait une autre victoire.

Cette nouvelle « normalité » contre nature, discriminatoire, anti-démocratique, voire culpabilisante/infantilisante suscite une opposition croissante. D’une part, certaines organisations supranationales et non élues (ex. : l’OMS, le Forum économique de Davos et l’ONU) s’arrogent arbitrairement des pouvoirs extrêmes ; simultanément, elles nous assurent à grands renforts de battage médiatique que seule la contrainte autoritaire permettra de « sauver la planète », revenir à la « sécurité », la « paix » et « l’égalité ». D’autre part, les populations et une frange croissante de la communauté scientifique démontrent toujours plus de défiance à l’égard de la concordance entre les défis du monde actuel et les projets technocratiques globaux supposés relever lesdits défis.

En dépit de cette opposition et de la considérable portée civilisationnelle du projet global, les populations sont précipitées malgré elles vers la « Quatrième Révolution Industrielle ». Ainsi assistons-nous à la mise en place de politiques immodérées de « développement durable », « sanitaires » et « sécuritaires » lesquelles seraient, nous indique t’on, indissociables d’un stricte contrôle numérique des populations et des animaux, ainsi en est-il de tous les projets de pass « carbone », passeports/identité numériques, traité « pandémie » de l’OMS, attaques contre chats et chiens domestiques soi-disant trop polluants, et contre les vaches qu’il est envisagé de masquer, et enfin moultes mesures portant gravement atteinte à la liberté d’expression dont notamment celle de scientifiques.

Simultanément, les populations soumises à une telle surveillance mettent en avant leur opposition croissante à ce projet sociétal. En France notamment, les traumatisantes expériences endurées pendant le covid ont pour beaucoup constitué un avertissement quant à la réalité d’une société technocratique de surveillance (ex. l’obligation imposée aux français de signer leur propre autorisation pour sortir de chez eux & la tentative d’imposer un « pass » sanitaire puis vaccinal sans lequel une vie de citoyen normal aurait été impossible). Dans ce contexte, la 5G est perçue par une proportion croissante des peuples comme l’outil essentiel à la mise en place d’une « prison numérique ». Enfin, ces expériences ont démontré l’impossibilité de concilier contrôle à outrance avec société prospère et apaisée.

Notons en outre que les adeptes de ce projet de numérisation généralisée peinent de plus en plus à démontrer que des technologies aussi énergivores et consommatrices de matières non renouvelables seraient la solution au réchauffement climatique. Leur argument est d’autant plus paradoxal s’agissant de technologies ouvrant la voie vers un consumérisme à outrance. Un marqueur qui ne trompe pas sur ce paradoxe réside dans la multiplication des recommandations boursières et qui spéculent sur l’explosion du coût des matières premières non renouvelables nécessaires à ces technologies.

Se multiplient des procès en responsabilité des Etats ou des sociétés commerciales, pour dommages causés notamment par des produits illégalement imposés aux populations (y compris à propos de certaines ondes électromagnétiques). Les avocats basent alors invariablement leurs plaidoiries sur le non respect des principes de précaution, l’absence de proportionnalité ainsi que sur l’absence d’études d’impact préalables aux mises sur le marché.

Contact : https://www.helloasso.com/associations/proces-5g-france/adhesions/adhesion
Mail direct : proces5gfrance@gmail.com

5G, un condensé de l’impérialisme technologique

La technocratie entend prendre la direction absolue des affaires du monde. Sa volonté de tout contrôler, de tout rentabiliser en étendant le marché aux moindres recoins des activités humaines, atteint des sommets de démesure. Cette soif de conquête de tous les territoires où tente encore de se réfugier un peu d’humanité se traduit de mille façons, mais il est une technologie qui matérialise de manière exemplaire cette volonté de domination totale : la cinquième génération des standards pour les télécommunications par voie hertzienne (sans fil), l’omniprésente 5G, dont on pourrait voir les antennes émettrices s’installer partout. 

On vous le dit, on vous le répète, on vous l’assène sans relâche : vous êtes morts d’impatience de voir arriver cette 5G, car avec elle vous pourrez, en une ou deux secondes, télécharger un film sur votre smartphone (que vous mettrez une heure et demie à visionner). Non ? Cela voudrait-il dire que vous n’êtes pas encore un esclave de l’addiction aux technologies de l’hyperconnexion ? Soyez sans crainte, on va tout faire pour que vous succombiez à cette autre épidémie…

L’ennui avec ces gens qui veulent rester sourds au chant des sirènes du progrès techno-scientiste sans limites, c’est qu’ils organisent des résistances qui freinent l’expansion du modèle néolibéral. Ainsi, il y a ces électro-hypersensibles qui développent des symptômes plus ou moins lourds et qui sont toujours plus nombreux suite à l’intensification de l’omniprésent bain d’ondes électromagnétiques. L’OMS qualifie ces gens qui souffrent de victimes d’« intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques » (IEI-CEM). L’important est le mot idiopathique qui signifie « maladie ou symptôme dont on n’a pu attribuer la cause ». Même s’ils ont des symptômes bien réels, on dira que cela ne vient probablement pas de la 5G ou autres ondes électromagnétiques, que c’est « dans leur tête »… Des hypocondriaques à confier aux psys, donc. Notre système immunitaire, particulièrement précieux en ces temps pandémiques, sera lui aussi dans la tourmente des ondes. Et encore toutes les autres oppositions à la 5G pour des raisons de santé seront écartées, avec la même bonne vieille technique des semeurs de doute : les promoteurs de l’hyper-connexion généralisée ont assez de moyens pour trouver les scientifiques mercenaires qui décrédibiliseront les études montrant les graves dangers sanitaires d’un excès d’ondes électromagnétiques. Même si des centaines de scientifiques signent des pétitions adjurant d’appliquer le principe de précaution, rien n’y change : la mégamachine a lancé son offensive 5G et, comme pour le tabac ou l’amiante, fera tout pour cacher le plus longtemps possible les dégâts sanitaires que ce « progrès » causera. 

Mais il y a aussi celles et ceux qui ne veulent pas d’un modèle de société où l’humain ne sera plus autonome mais dirigé, materné, infantilisé par des algorithmes et des machines qui feront tout à sa place. Ceux-là ont compris que la 5G est un outil indispensable à l’extension de la société de contrôle total et de domination technocratique au service des puissants. Les promoteurs de la 5G feront donc tout pour décrédibiliser ces gens un peu trop lucides à leur goût et ils ne lésineront pas sur les moyens. On va traiter ces résistants de passéistes, d’obscurantistes, de bio-conservateurs. Mais comme leurs arguments sont rationnels et bien argumentés, ils convainquent de plus en plus de personnes qui apprécient d’autres valeurs que le toujours plus de la confortable dépendance aux technologies. Nos apprentis-sorciers électro-magnétiseurs imaginent donc une habile manipulation : on fera dire aux opposants ce qu’ils ne disent pas. Ainsi, s’ils s’interrogent sur l’utilisation de la 5G pour tracer tout un chacun et, notamment ces temps-ci, les potentiels porteurs de virus du Covid-19, on insinuera qu’ils disent que la 5G est la cause de l’épidémie. Comme ils ont le contrôle des médias dominants, ce mensonge sera diffusé largement et le bon peuple croira que ces opposants sont décidément des farfelus qu’il ne faut pas écouter…


Malgré cette stratégie bien orchestrée par les multinationales qui sont derrière cette adoration pour la 5G, le consensus souhaité n’a toujours pas lieu. On use donc aussi de l’argument utilisé par les transhumanistes : « D’accord, ce que nous vous proposons n’est pas très bien, mais si nous ne le faisons pas, les Chinois perfides ou les milliardaires étatsuniens de la Silicon Valley vont nous devancer dans la course à la domination mondiale et nous serons largués et deviendrons des “colonies numériques” ». Cet argument est rabâché par le docteur Folamour Laurent Alexandre et par le « sociologue des réseaux » Manuel Castells qui, l’an dernier déjà, se réjouissait de l’arrivée de la 5G, et proposait une idée géniale pour faire front à la « Chimerica » : « Et pourtant, les possibilités sont immenses. Pourquoi ne pourrait-on pas profiter de la 5G pour développer en Europe ce qu’on appelle l’État-providence ? » (Le Soir, 19 juin 2019). Sans paraître s’en inquiéter, il avouait plus loin que le cocktail d’ondes ira « jusqu’à la saturation maximale » ! Comme pas mal de nos concitoyens n’ont guère envie d’adopter les modes de vie autoritaires de l’Empire du Milieu ou du chacun pour soi de chez l’Oncle Sam, cet argument ne convainc guère, lui non plus. Quant à retourner hypothétiquement à l’État-providence, voilà bien un argument de vente aussi démagogique que peu souhaitable, tant cette forme politique historique a aussi joué son rôle dans l’avènement de la civilisation industrielle et bureaucratique que nous connaissons et subissons.

Reste donc la ruse et la force. Face à une opinion publique de plus en plus rétive au discours mensonger des prophètes du bonheur par la soumission aux techniques imposées sans qu’on demande l’avis aux citoyens, il faut avancer vite. On crée donc des comités d’avis qui conseilleront les politiques. Ceux-ci seront composés d’experts scientifiques qui, tiens quel hasard, viennent en majorité des multinationales qui promeuvent la 5G. Et comme les politiques sont rarement des scientifiques, ils seront facilement bernés et accepteront de laisser libre cours à ceux qui promettent beaucoup d’emplois via la croissance de nouveaux objets : voitures électriques autonomes, milliards d’objets connectés qui, grâce à l’« indispensable » 5G, délivreront les stupides humains de toutes les tâches un peu concrètes qu’ils doivent encore effectuer. Tous seront des rois… fainéants. 

Réalisant que plus les citoyens seront informés, et plus ils refuseront la 5G et son monde, ces promoteurs essaient d’appliquer en urgence la technique de La stratégie du choc décrite par Naomi Klein : profiter du désarroi des populations lors d’une crise (ici la pandémie du Covid-19) pour avancer subrepticement leurs pions. Ainsi, l’IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications) essaie de faire adopter des normes « provisoires » permettant la 5G, alors que seul un gouvernement de plein exercice peut le faire. De même, Proximus voulait lancer dans 30 communes des « expérimentations » de quasi-5G en modifiant quelque peu la 4G. Heureusement, Louvain-la-Neuve, suivie par d’autres, a interdit cette manœuvre frauduleuse, faisant reculer l’indélicat opérateur téléphonique… dont l’État belge est l’actionnaire majoritaire. Les sociétés sans scrupules, ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît. 

Face à la capacité d’amplification des contre-vérités que sont la publicité et les médias intégrés dans le système technicien, les opposants à cette pointe émergée de l’iceberg de l’impérialisme technologique qu’est la 5G ont une voix bien peu entendue. Ils n’ont que des faits et des arguments (scientifiques, politiques, éthiques) étayés à opposer au rouleau-compresseur des promesses fallacieuses des marchands d’illusions connectées qui ne sont que des sbires au service du productivisme le plus débridé.

Alain Adriaens et Bernard Legros


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