Serge Van Cutsem
En septembre 2021, en pleine fausse pandémie imposée par l’OMS, j’avais été sidéré de constater à quel point la majorité des gens avaient été intellectuellement paralysés et apeurés par la propagande ininterrompue des médias mainstream relayant la parole des faux experts et celle des politiques incompétents et/ou malfaisants. La société se fracturait alors comme jamais dans l’histoire de l’humanité et ceci à l’échelle quasi planétaire. Ce fut les éloignements des amis, des familles séparées en deux camps, mais en faisant remarquer toutefois que les sectaires étaient systématiquement les “provax”, persuadés que les non vaxxinés les mettaient en danger de mort.
Je publiais alors persuadé ou convaincu, rapidement suivi de Covid19-circus car je pressentais que ce cirque médiatique allait glisser vers le climat, ce réchauffement qui a muté en dérèglement. Mais force a été de constater que cette situation inédite s’est encore aggravée en ajoutant au climat le conflit en Ukraine et celui du Moyen-Orient. Tous ceux qui étaient restés éveillés le sont restés et ils ne purent que constater que ce sont quasiment les mêmes qui étaient persuadés par les informations sur le covid19 qui aujourd’hui sont persuadés que seules les thèses des médias mainstream représentent la vérité et que toutes les informations et données alternatives sont fausses et complotistes, se référant au besoin aux “fact-checkers” qui ne sont que des satellites des mêmes médias.
Mais revenons un moment sur ces notions de persuasion et de conviction.
La persuasion, c’est l’art de l’illusionniste. Vous êtes dans le public, et l’illusionniste, avec ses tours de passe-passe médiatiques, ses répétitions hypnotiques, et ses appels à l’émotion, vous fait croire que son lapin est vraiment sorti de son chapeau vide.
Dans notre cirque, les médias, les politiciens, et parfois même notre propre communauté sociale, jouent le rôle de l’illusionniste. Ils répètent des informations jusqu’à ce que la répétition seule leur donne du poids sans même avoir recours à des sources précises, les paroles d’experts auto-proclamés présents sur tous les plateaux et dans tous les journaux subsidiés suffisent.
On attribue, peut-être à tort, à Joseph Goebbels la phrase <un mensonge répété mille fois se transforme en vérité>, mais quelle que soit l’origine de cette phrase, c’est la réalité.
Durant des millénaires, l’Homme a été persuadé que la terre était plate, c’est pour avoir défendu la théorie de l’héliocentrisme que Galilée a été condamné par l’Inquisition, car cette théorie allait à l’encontre de celle de l’Église qui prétendait que la Terre, et non le soleil, se trouvait au centre de notre univers, et qu’elle était plate… C’était déjà du scientisme.
Quand Newton a proposé sa théorie de la gravitation universelle, on le prenait pour un illuminé, ou pire, ses contemporains ayant du mal à avaler le fait qu’une force puisse agir à travers le vide de l’espace sans aucun contact physique. Imaginez essayer d’expliquer le WiFi à quelqu’un du 17ème siècle, mais sans l’attrait de Netflix pour les convaincre.
Ce sont deux exemples concrets parmi des milliers qui démontrent la différence entre la science et le scientisme. La persuasion fait appel au scientisme qui lui est similaire à une religion ou aux dogmes d’une secte.
La conviction, en revanche, fait réellement appel à la science, mais pas seulement. C’est un peu comme le travail du détective, ou mieux, du (vrai) scientifique. Ce n’est pas un numéro de cirque, mais une enquête. Vous avez des questions, des doutes, et vous voulez des réponses.
Vous ne vous contentez pas de ce qu’on vous montre ce qu’il y a sur scène; vous allez dans les coulisses, vous parlez aux assistants, vous vérifiez les mécanismes. La conviction naît de l’effort personnel, de la confrontation de ses idées avec la réalité. En bref, vous faites preuve d’une réflexion personnelle critique. Certes elle est plus lente à se former, elle demande plus d’effort, mais elle est plus solide et surtout plus valorisante.
N’oubliez jamais que votre cerveau évolue comme vos muscles, quand vous renoncez à vous en servir pour vous contenter de l’information prémâchée, il s’atrophie jour après jour et vous vous enfermez dans votre bulle épistémique. Et ne croyez pas que la lecture des magazines considérés comme “intelligents, neutres et objectifs” représente la solution car 99% de ces médias sont également détenus par une poignée de milliardaires qui sont les agents de l’Etat profond.
La bulle épistémique c’est ce petit univers confortable que trop de gens se sont construit, surtout depuis 2020. Cette bulle dans laquelle les informations qui s’introduisent sont soigneusement triées pour qu’elles ne fassent que renforcer ce que vous croyez déjà.
Imaginez un club privé très sélectif où seuls ceux dont les idées ne dérangent pas la pensée imposée peuvent entrer. Dans ce club les faits contradictoires sont évités comme s’ils étaient des légumes sur l’assiette d’un enfant qui n’aime que les bonbons. C’est un peu comme si vous aviez un portier mental qui vérifie chaque information à l’entrée pour s’assurer qu’elle est en accord avec la playlist des croyances imposées.
Plus sérieusement, une bulle épistémique se forme quand une personne n’accepte plus que les informations et opinions qui confirment ses propres vues en évitant ou en refusant les informations divergentes. Cela conduit à une diminution de la diversité cognitive et à une polarisation des opinions, rendant le dialogue et le débat avec les autres de plus en plus difficile, pour ne pas dire impossible.
Dans un monde où l’information est devenue un océan sans fin, naviguer entre les vagues de données peut être aussi périlleux et compliqué que pour Ulysse qui tentait d’éviter les sirènes. C’est la raison pour laquelle beaucoup ont choisi de s’installer confortablement dans leur propre bulle épistémique qui n’est plus qu’une petite sphère imperméable de certitudes flottant dans cet immense océan de connaissances.
Imaginez : vous êtes confortablement installé dans votre bulle. Elle est parfaite, pas trop transparente, à peine translucide, et elle ne laisse entrer que ce qui confirme vos croyances. Vous y êtes bien, réchauffé par la chaleur de votre seule et unique raison, sans jamais être troublé par le vent glacial du doute ou par la tempête de l’inconnu. Cette bulle, c’est votre écosystème intellectuel, mais elle est aussi un piège doré qui détruit votre esprit et votre cerveau jour après jour.
Pour ceux qui sont intimement persuadés par le cirque de l’information, sortir de cette bulle épistémique est devenu un exploit, parce que l’acceptation de nouvelles informations qui contredisent ce à quoi on a adhéré pourrait signifier avouer qu’on s’est trompé, et qui aime admettre qu’il a été berné par un tour de magie médiatique ? C’est un peu comme réaliser que le lapin n’est jamais sorti du chapeau vide, mais qu’il y était caché depuis le début.
Quiconque tente de sortir de sa bulle est confronté à une épreuve homérique. Les informations extérieures sont comme des créatures mythiques : le Covid19 avec le vaxxin ARNm, le changement climatique soi-disant anthropique, la guerre en Ukraine avec les méchants Russes qui vont envahir l’Europe, la guerre au Moyen-Orient où seules existent les victimes du 7 octobre mais pas les 100.000 morts à Gaza, tous ces sujets sont des monstres dont les descriptions sont imposées par les médias mainstream aux ordres des politiques, avec interdiction d’émettre le moindre doute.
Les médias subsidiés et soumis aux ordres ont diffusé non stop des mythes, des malentendus, des vérités déformées, des mensonges…. rendant la sortie de la bulle aussi intimidante que d’entrer dans le labyrinthe du Minotaure.
Pourtant, quand on accepte de la percer et d’en sortir, on découvre que l’océan de connaissances est bien plus vaste que notre petite sphère. On rencontre d’autres voyageurs encore enfermés dans leur propre bulle, mais aussi des aventuriers sans bulle, de plus en plus nombreux, qui nagent librement, confrontant leurs idées à la réalité, parfois rude, mais toujours enrichissante. Ces rencontres sont essentielles, car elles nous rappellent que la vérité est toujours issue d’un dialogue, pas d’un monologue et que la science n’est pas non plus une certitude car elle évolue en permanence.
Ce voyage, c’est celui de l’esprit libre. Il nécessite de l’audace, du courage, un esprit critique affûté comme une épée, mais aussi une bonne dose d’humour et d’autodérision pour ne pas prendre trop au sérieux nos propres convictions. Car, après tout, si on ne peut pas rire de soi-même ni accepter qu’on s’est trompé, comment espérer comprendre les complexités du monde extérieur ?
Sortir de sa bulle épistémique n’est pas une faiblesse mais au contraire un acte de courage intellectuel. Cela ne signifie pas abandonner ses croyances, mais plutôt accepter de les confronter, les tester, les enrichir et parfois les réviser.
Dans cette odyssée, chaque bulle éclatée n’est pas une défaite, mais une victoire sur l’ignorance, un pas de plus vers une compréhension plus profonde du monde qui nous entoure.
Serge Van Cutsem