La psychologie au service de la manipulation des masses

Gabrielle Lacombe

l n’y a pas une infinitude de possibilités dans la façon d’interpréter l’événement Covid-19 : soit comme un épiphénomène de notre système, soit comme quelque chose de consubstantiel à celui-ci. De ces deux manières d’interpréter, nous tirerons des enseignements et des façons d’agir et de penser distinctes. 

Dans le premier cas, considérant Covid-19 comme un accident dans un flux temporel plus ou moins tranquille, certains ne voudront plus en parler, fatigués de voir certains encore tenter de l’interpréter, les plus malveillants considérant que le Covid n’est qu’un fonds de commerce. Dans le second cas, Covid-19 n’est que l’apothéose spectaculaire d’un monde malade qu’un système bureaucratique et oligarchique célèbre, dans une société qui n’a de démocratique que le nom, et où l’Événement permettra la mise en place d’un Nouvel Ordre Mondial. Pour les tenants de cette analyse, il faut donc continuer à se pencher sur ce qui s’est passé, pour mieux se protéger des mécanismes puissants de manipulation, anticiper l’avenir, mais aussi parce que les injections que le pouvoir médiatico-politique présentait comme la panacée charrient des effets secondaires désastreux et que les mesures politiques prises pour prétendument protéger la population ont accéléré l’anomie et la déréliction. 

Ceux qui nous lisent savent que nous défendons la deuxième analyse, étayée par divers éléments tirés du réel. Ce dossier « dépasse » donc le Covid, pour mettre à jour les mécanismes de manipulation – déjà éprouvés, utilisés pour subjuguer des centaines de millions d’individus sur la planète entière. Celles qui écrivent dans ce dossier s’intéressent à la psychologie, pour en tirer des enseignements, faire passer le réel à travers sa grille d’interpétation, mais aussi poser la question de la collaboration politique active de la majorité des psychologues, concrètement ou par leur silence. 

Rappelons-nous le « modèle conceptuel », édicté sous forme de règles à suivre, que le « Groupe psychologie et Covid-19 », composé d’universitaires, conseillant stratégiquement le gouvernement et lui fournissant des recommandations pratiques et concrètes, se voulant « point de contact pour les questions des médias et des décideurs politiques sur le comportement lié à Covid-19 » : « Le suivi des mesures nécessite un effort particulier de la population. Les mesures constituent une rupture dans notre mode de vie actuel et nous devons les observer pendant longtemps. Bien que le suivi des mesures ait d’abord semblé être un problème temporaire, il devient maintenant clair que nous entrons dans une phase de changement de comportement permanent. Le nouveau comportement va devenir un comportement habituel. Le changement de comportement doit donc conduire à un comportement habituel. Le comportement d’habituation découle principalement de la planification et des répétitions fréquentes, il est donc envoyé dans le cerveau différemment du comportement dirigé consciemment : il n’est plus rendu conscient pour atteindre un objectif et il est en grande partie automatique ou sans réflexion. Différents piliers sont importants pour faciliter cette formation d’habitudes ». 

C’est un véritable plan de manipulation, d’hypnose des masses, organisé par des psychologues sociaux, cliniques, spécialistes des émotions. Comment peut-on expliquer qu’ils administrent maintenant dans le réel, à la population, des méthodes qui étaient expliquées dans des cours (Milgram, Ash…) ? Sont-ils eux aussi les objets de la manipulation au point qu’ils ne parviennent plus à percevoir cette contradiction ? Si on peut interpréter le monde à l’aide de théories tirées de la psychologie sociale, certains aussi se servent de ces connaissances, consciemment ou pas, pour manipuler les masses, ce qui est paradoxal quand cela émane d’enseignants-chercheurs universitaires spécialistes de ces matières. Si l’on peut expliquer cette soumission politique d’universitaires supposés libres (pouvoir, attrait médiatique, financement politique/ privé des universités), Elsa Richard(1) s’intéresse, elle, à la façon dont ces connaissances en psychologie cognitive et comportementale ont été appliquées pour manipuler les individus et la foule dans la gestion de la crise Covid-19. Amandine Lafargue(2) nous prévient que cet exercice de « penser l’impensable » est difficile et mentalement éprouvant, et procède par étapes en les exemplifiant, reprenant chronologiquement certaines décisions politiques, à la lumière de la charte de torture psychologique d’Albert Biderman. 

Barbara Houbre se penche sur la violence comme constitutive de la société et à l’origine de la civilisation. Civilisation qui implique un renoncement pulsionnel, c’est-à-dire de « perdre » quelque chose, mais la manipulation peut mener à l’obéissance perçue comme liberté et qui procure du plaisir : la vaccination en devient un acte moral. Barbara Houbre(3) pose la question : où mettons-nous des limites à l’appel de l’autre à l’abnégation, dire non pour soutenir la vie dans notre civilisation ? Caroline Escartefigues(4) clôture le dossier par une réflexion sur cette période qui aura vu l’effondrement des fondamentaux, effondrement du contrat social au profit d’une vie à crédit. Mais à côté de la population terrorisée, l’auteure identifie des minorités actives qui entrent en résistance et dessinent un nouveau paradigme unissant le Corps, le Cœur et la Conscience. 

Alexandre Penasse 

Notes et références
  1. Elsa Richard est psychologue libérale, elle travaille auprès d’enfants, adolescents et leurs familles. Spécialisée dans les troubles du neuro-développement et en neuro-nutrition, elle s’intéresse particulièrement aux domaines des neurosciences et des approches intégrées corps-esprit.
  2. Amandine Lafargue est psychologue diplômée de psychologie sociale, de psychologie clinique et psychopathologie. Elle travaille depuis plus de 20 ans et après un parcours institutionnel riche et varié, elle reçoit en cabinet libéral à Peyrolles-en Provence (13).
  3. Barbara Houbre est maître de conférences en psychologie clinique et psychologie de la santé, psychanalyste.
  4. Caroline Escartefigues est psychologue clinicienne, elle travaille à Hossegor au moyen de l’art thérapie, de l’EMDR et d’autres méthodes psychoénergétiques. Elle soutient son action de guérison par un travail d’écriture journalistique et a écrit un livre, Le petit livre du silence et de la paix intérieure, (Larousse, 2018).

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