Capitalisme et crise sanitaire

Illustré par :

Le psychanalyste et philosophe Cornélius Castoriadis distinguait de son vivant deux projets ancestraux en jeu dans l’humanité : le procès d’autonomie et celui de la maîtrise rationnelle. Le capitalisme a depuis longtemps travesti le premier en faisant de la jouissance de la marchandise une démonstration de la liberté du sujet. Le deuxième s’apparente à la mise en acte d’un fantasme de maîtrise globale de la nature et de l’homme par l’homme. Tout indique que la gestion de la pandémie renforce les « processus psychiques » du capitalisme. Petit tour d’horizon.  La modernité épuise les grands idéaux(1) ; désinvestissement de l’aspect transcendant de l’existence et désenchantement du monde enflent tant et plus depuis le début de la crise sanitaire. Alors que la raison instrumentale s’imposait déjà à nos consciences, elle prend aujourd’hui encore davantage d’étendue. C’est dans un souci de performance économique qu’elle fut employ …
Notes et références
  1. 1 Voir Charles Taylor, Le malaise de la modernité, Le Cerf, 2002.
  2. Voir Jean-François Lyotard, La condition postmoderne, Les éditions de Minuit,
    1979.
  3. Voir Jean Pierre Lebrun, La perversion ordinaire, Denoël, 2007 et Un monde sans
    limite, Erès, 2011 ; Dany-Robert Dufour, La cité perverse, Denoël, 2009.
  4. Voir Anselm Jappe, La société autophage, La Découverte, 2017 ; Christopher
    Lasch, La culture du narcissisme, Climats, 2000.

Espace membre