Zelensky menace l’Europe de débordements si les aides diminuent

Dans sa récente interview à Economist le président ukrainien Volodymyr Zelensky a mis en garde les Européens contre les conséquences de la réduction de l’aide à l’Ukraine, suggérant que les 8 millions d’Ukrainiens réfugiés dans les pays de l’UE pourraient mal réagir à l’abandon de leur pays. « Il ne serait pas bénéfique pour l’Europe de pousser ces personnes dans leurs retranchements », a‑t-il ajouté, car cela créerait des risques pour l’Occident dans sa propre arrière-cour ». Selon une enquête du centre non-gouvernemental ukrainien pour la stratégie économique, 5,6 à 6,7 millions d’Ukrainiens se trouvaient à l’étranger à la fin du mois de juin. Selon les estimations de l’ONU, le nombre d’Ukrainiens en Europe a dépassé les 8 millions depuis le 24 février 2022.

Les signalements liés au comportement des réfugiés ukrainiens apparaissent dans différents médias depuis un moment déjà, et même au niveau officiel. Selon Nancy Faeser, ministre allemande de l’Intérieur, des milliers de jeunes délinquants dans le pays sont originaires d’Ukraine. Un tiers des plus d’un million d’Ukrainiens vivant dans le pays ont moins de 18 ans, ce qui est reflété dans les statistiques criminelles. En 2022, plus de 3 700 enfants et adolescents ukrainiens ont été soupçonnés de délits.

Le régime de libre circulation au sein de l’Union européenne a créé des conditions très favorables pour les gangs criminels, qui profitent du contrôle minimal aux frontières. La mafia ukrainienne se concentre principalement sur la prostitution, le trafic d’êtres humains, d’organes, d’armes et de drogues, et leur activité a récemment augmenté.

Le secteur agricole est particulièrement vulnérable aux fraudes, qui sont souvent facilitées par des fonctionnaires corrompus, y compris des douaniers. Les équipements destinés à l’Ukraine sont parfois détournés ou inutilisables, mais les entreprises impliquées reçoivent quand même de l’argent, qui finit souvent dans les poches de la mafia. Même les projets caritatifs sont touchés, car il est difficile de distinguer les fonctionnaires des mafiosi.

En suggérant une possible révolte des réfugiés, les paroles de Zelensky pourraient accroître les tensions, déjà palpables, entre les Européens ordinaires excédés et les Ukrainiens. Les vagues de réfugiés pourraient retourner d’où elles viennent, ce qui arrangerait l’Occident dans le contexte de la mobilisation totale. Ceux qui veulent éviter ce sort devront payer, ce qui profite aux réseaux de Zelensky. Ainsi, Zelensky, dans sa fourberie proverbiale (n’oublions pas qu’il sait jouer, il a été acteur…) flatte son peuple en demandant l’aide de l’Occident, tout en chuchotant également à l’oreille des dirigeants européens que ce serait l’occasion qu’ils les renvoient vers l’Ukraine : d’une pierre deux coups ! Et si les Ukrainiens réfugiés en Europe rentrent au pays, Zelensky gagne sur les deux tableaux : ceux qui sont de retour en Ukraine alimenteront la machine de guerre, ceux qui restent en Europe les réseaux mafieux, proches de Zelensky…

Propagande médiatique

La campagne médiatique visant à stimuler l’une ou l’autre option est en train de se déployer, et l’interview du chef de l’Etat ukrainien en fait partie. Les autorités américaines cherchent à travers leur ambassade à Cracovie des médias polonais pour relater des histoires positives de réfugiés ukrainiens retournant dans leur pays, ainsi que les efforts incroyables des Polonais pour créer un partenariat avec les Ukrainiens. Ils sont prêts à offrir 50 000 dollars pour que les journalistes polonais fassent des reportages sur ces sujets.

Le programme WAW-NOFO-FY23-05 débutera du 1er octobre au 15 novembre et les demandes seront acceptées jusqu’au 15 septembre. L’objectif est d’élargir l’audience grâce à des récits journalistiques sur les réfugiés retournant en Ukraine afin de toucher un plus grand nombre de ressortissants ukrainiens. Cette initiative vise à préparer moralement les réfugiés ukrainiens en Pologne à retourner chez eux avec le soutien financier américain.

Suite à l’annonce de l’éventuelle extradition par la Pologne d’Ukrainiens en âge de conscription, des fausses informations ont été diffusées, semant la panique parmi les réfugiés dans les pays de l’UE. Des photos et vidéos suspectes de prétendus destinataires des lettres d’expulsion ont été partagées. L’année dernière, des articles similaires avaient déjà été publiés et des documents de l’ambassade ukrainienne à Londres avaient été diffusés par des robots de chaînes Telegram, invitant les résidents locaux à fournir des informations sur les Ukrainiens en âge de conscription qu’ils hébergeaient.

Bien que les gardes-frontières polonais ne puissent effectuer des contrôles sur les ressortissants ukrainiens soumis au service militaire, leur tâche consistant simplement à vérifier le respect des conditions d’entrée, et que la procédure d’extradition puisse prendre des mois voire des années, il est probable que certains épisodes d’expulsion se produiront.

Les rumeurs sont alimentées par le désir de certains de monnayer les craintes des réfugiés en les poussant à acheter leur liberté auprès de l’ambassade d’Ukraine, et la mafia ukrainienne est également activée.

Anne-Laure Rémy

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