Sur la route…

Illustré par :

Julie Dall’Arche Il est intéressant de nos jours de traverser les grandes plaines dévolues à l’agriculture industrielle. De la Creuse jusque Bruxelles, en passant par Paris, au volant d’un engin à moteur thermique, on a la chance de traverser la Beauce puis, passé la capitale, les immenses champs de betteraves sucrières qui s’étendent à perte de vue sur les plateaux artésiens.  Ce qui frappe, au premier abord, est la multitude innombrable de camions que l’on croise. Des milliers et des milliers de ces gros véhicules aux lourdes charges se relaient jours et nuits afin de maintenir la société d’abondance dans laquelle nous vivons. Peu importe que les marchandises transportées soient toxiques ou empoisonnées et que leur déplacement engendre une pollution vraiment préoccupante, il convient que nous jouissions jusqu’à plus soif. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, soufflent les fumées noires qui s’échappent de leurs entrailles.&nb …
  1. Acte sud, 2012.
  2. Ivan Illich, Némésis médicale, l’expropriation de la santé, Fayard, 2021 (1ère édition 1974).
  3. « Mais la plus grande hypocrisie du découplage gazier russo-européen concerne l’environnement. Produire et transporter du GNL [gaz naturel liquide] américain engendre une empreinte carbone deux fois plus importante que transporter du gaz conventionnel russe. » « Acculés, Berlin comme Rome songent à réactiver des centrales à charbon mises au rebut pour sauver la planète. (…) Depuis l’invasion russe, l’hydrocarbure le plus polluant connaît un formidable retour en grâce. »

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