RE:UNION, réseau des peuples libres qui s’unissent pour l’avenir

Un groupe appelé Re:Union qui s’est formé spontanément sur Telegram il y a six mois (t.me/reunion_eu) a organisé son premier évènement, une vidéoconférence des peuples libres d’Europe à Belgrade le 20 juillet. Re:Union se veut un mouvement pour une unification européenne sur de nouvelles bases, véritablement démocratiques, libres et respectueuses de toutes les nationalités et identités. Autre explication du choix du nom qu’avancent les organisateurs : le ‘re’ suivi d’un deux-points serait inspiré par l’abréviation du terme anglais ‘response’ utilisé dans la ligne d’objet des courriels électroniques pour signifier que le mouvement est une réponse aux réalités actuelles. Leur emblème – un cercle blanc sur un fond bleu qui est celui du drapeau européen, le cercle étant le résultat d’un mouvement circulaire accéléré des étoiles. 

La vidéoconférence est une première étape sur le chemin de l’organisation d’un grand forum qui ambitionne de rassembler hommes et femmes politiques, observateurs, militants européens qui partagent la même aspiration pour une autre Europe. Plus de 15 intervenants de différents pays, dont la France, l’Espagne, l’Italie, le Monténégro, la Grèce, la Macédoine du Nord, la Russie, la Bulgarie et les États-Unis – chercheurs, journalistes, blogueurs – se sont connectés à la vidéoconférence pour raconter leurs expériences, exprimer leurs inquiétudes et analyses, donner des pronostics, transmettre une volonté de croire en la possibilité de changer les choses, mais surtout parler de l’avenir de l’Europe, qui est aujourd’hui en danger en raison de la crise des élites politiques et de la dégradation de l’économie. Les intervenants ont abordé plusieurs sujets tels que la crise de la liberté dans l’UE, la militarisation de l’Europe par les États-Unis, les entraves à la liberté d’expression et de conscience, la crise migratoire ainsi que la sécurité et les conflits régionaux.

Scott Ritter, chroniqueur, journaliste et ancien officier de renseignement des Marines américains, a souligné — dans son intervention intitulée «Trois raisons pour lesquelles l’OTAN s’effondrera si l’Ukraine la rejoint» — que l’OTAN avait toujours cherché à s’étendre aux dépens d’autres pays, créant ainsi des menaces existentielles pour la Russie. Il a conclu en affirmant que l’Europe devait repenser sa sécurité pour se détacher de l’OTAN et des États-Unis.

Lors de la conférence, Acer Eransi, un activiste public espagnol, a présenté une intervention sur le mouvement anti-OTAN au Pays basque. Il a souligné que celui-ci était plus que jamais d’actualité et a évoqué l’époque où l’Espagne résistait à la domination de l’OTAN. Il a également pointé du doigt les clans au pouvoir en Espagne qui avaient trahi leurs idéaux et suivent aveuglément l’agenda commun de l’OTAN. De plus, il a rappelé que de nombreux ressortissants des États membres de l’OTAN n’étaient pas satisfaits de l’adhésion de leur pays à cette organisation.

Les intervenants ont également abordé la propagande anti-russe et le faux argument de la responsabilité de la Russie dans la récession économique et l’inflation en Europe, qui est utilisé pour justifier l’augmentation des dépenses militaires et appeler les Européens à s’unir face à une menace extérieure artificielle. En parallèle, un processus d’intégration euro-atlantique visant à étendre le bloc de l’OTAN et à contraindre un certain nombre de pays d’Europe de l’Est à entreprendre un reformatage coûteux de leur industrie de défense, ainsi qu’à engager des dépenses budgétaires supplémentaires pour se conformer aux normes de l’OTAN et se protéger contre des menaces extérieures, souvent simplement inventées pour soutenir le complexe militaro-industriel des États-Unis, a eu lieu.

Roman Antonovsky, écrivain et politologue, a souligné dans son intervention que l’Union européenne moderne rappelait de plus en plus le Quatrième Reich et se trouvait au bord du gouffre, parce que les Américains siégeaient à la Commission européenne et prenaient des décisions en faveur des États-Unis. Pour lui, le moment est donc venu de repenser le concept de l’Union européenne en tant que tel dans l’intérêt de ses habitants avant tout, qui souffrent de la politique biaisée d’unification et du joug des États-Unis, a‑t-il dit.

Bruxelles est sélective sur la question de protection des minorités, ignorant à la fois les problèmes de la minorité irlandaise catholique en Irlande du Nord et marginalisant les minorités russophones des pays baltes, dont de nombreux représentants, à la suite de l’éclatement de l’Union soviétique, se sont retrouvés non seulement sans le droit d’utiliser leur langue maternelle, mais aussi sans la nationalité des pays dans lesquels ils vivent. Tout en reconnaissant du bout des lèvres la nécessité de protéger la culture et la langue des minorités ethniques, les autorités de l’UE ont ignoré les problèmes de nombre d’entre elles dans les territoires voisins en participant à la formation de la fédération de Bosnie-Herzégovine, au détriment des intérêts des Serbes et des Croates, en fermant les yeux sur le problème des Rusniaques et des Hongrois en Ukraine, des Catalans et des Basques en Espagne, et en soutenant en même temps les mouvements séparatistes finno-ougriens en Russie.

Il y a un an, les autorités américaines ont ouvert une procédure pénale à l’encontre d’Alexander Ionov, un autre intervenant de la conférence, homme d’affaires et politique russe, chef du mouvement antimondialisation de Russie en clamant que son mouvement aurait influencé les élections américaines. Les États-Unis promettent 10 millions de dollars en échange d’informations sur sa localisation. Alexander Ionov a intitulé son intervention ‘Europe totalitaire’. Ce qui était un oxymore il y a une quarantaine d’années, est devenu une amère réalité.

Selon Tara Reade, une Américaine refugiée politique à Moscou depuis mai 2023. C’est en venant en Russie, qu’elle s’est « sentie en sécurité pour la première fois depuis très longtemps ». En mars 2020, au cours de la campagne électorale pour la présidence des États-Unis, Tara Reade a affirmé que le candidat démocrate Joe Biden l’avait agressée sexuellement en 1993 dans un immeuble de bureaux du Capitole alors qu’elle était assistante dans son bureau. Joe Biden a nié les allégations.

Les experts ont convenu qu’au cours des dernières années, les valeurs fondamentales de l’Europe telles que la liberté d’expression et la liberté de conscience étaient devenues une fiction. De nombreux pays de l’UE ont pris des lois autorisant les poursuites pénales contre les déclarations publiques en faveur de la Russie dans le cadre du conflit en Ukraine. Les cercles dirigeants utilisent également des méthodes hybrides pour combattre les dissidents, tels que la « culture de l’annulation » (cancel culture) qui permet d’exclure complètement les personnes dont l’opinion va à l’encontre des nouvelles valeurs européennes. Les militants politiquement contestables sont privés de leur emploi, de leur compte bancaire, de leur droit à la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, voire de leur liberté physique. La répression politique des dissidents a également été introduite dans certains pays de l’UE, créant ainsi un grand nombre de précédents qui permettent d’emprisonner des personnes pour avoir exprimé leur opinion.

Les participants à la conférence ont cité Assange comme un exemple de la manière dont l’Occident viole le droit à la liberté d’expression. L’éditeur de WikiLeaks est détenu dans une prison britannique de haute sécurité depuis avril 2019, date à laquelle l’Équateur a révoqué son asile. Les charges retenues contre lui au titre de la loi américaine sur l’espionnage secret (Secret Espionage Act) peuvent lui valoir une peine d’emprisonnement de 175 ans.

Les orateurs de la conférence ont également critiqué l’UE pour son manque de respect de l’identité et des valeurs nationales de ses nouveaux États membres, où le processus d’intégration culturelle et économique a été lancé au détriment de leurs traditions historiques, de leur religion et de leurs intérêts économiques. De nombreuses ONG en Pologne, en Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie, financées par Bruxelles et Washington, promeuvent ‘les valeurs occidentales’ et luttent ‘contre le nationalisme’, ce qui se traduit par la propagande LGBT, la critique de la religion nationale et la diffamation des politiques à orientation nationale.

Les gouvernements de Washington, Londres, Paris et Bruxelles ont imposé une censure complète en poursuivant les opposants à la propagande LGBT sous prétexte de lutter contre l’homophobie. La communauté LGBT est désormais libre d’utiliser les écoles et les collèges pour promouvoir la permissivité sexuelle, pousser les adolescents à changer de sexe, tout en excluant légalement leurs familles du processus éducatif. Les signaux d’alarme tirés par les psychiatres sur la nature nocive de ces « cours d’éducation » pour les enfants sont non seulement tabous dans les médias et les réseaux sociaux, mais ils sont même interdits. La protection des droits des membres de la communauté LGBT a perdu toute sa pertinence puisque ses représentants imposent désormais aux autres leur supériorité et leurs valeurs, en exigeant des quotas dans l’administration publique, les institutions éducatives, culturelles et artistiques, et même dans le sport, où les athlètes qui se sont déclarés transgenres rivalisent désormais de manière déloyale avec les femmes. Les activistes publics américains Joseph et Svetlana Rose ont dû s’installer en Russie pour lutter pour un avenir décent et la justice, en raison du rejet des valeurs traditionnelles, de la protection de la famille et de la maternité dans la plupart des pays de l’UE et des États-Unis.

La conférence marque le début d’une lutte pour la justice, l’objectivité et la liberté. Les organisateurs ont l’intention de mettre en place le prix Assange, qui récompensera les défenseurs de la liberté d’expression.

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