Serge Van Cutsem
Contexte
En mai 2025, le Conseil de l’Ordre des Médecins a levé la majeure partie des accusations initiales contre le docteur Alain Colignon. Pourtant, certains médias — dont La Libre — continuent à relayer une image déformée de cette affaire, entretenant ainsi une confusion entre réalité juridique et storytelling médiatique.
Cette lettre ouverte (voir ci-dessous) constitue une mise au point journalistique adressée à la rédactrice concernée, mais aussi à tout lecteur soucieux de comprendre comment l’information peut, parfois, se transformer en instrument de pouvoir.
Il ne s’agit pas d’un simple courrier d’humeur, mais d’un recadrage nécessaire : un droit de réponse argumenté émanant d’un lecteur fatigué d’une dérive devenue trop fréquente — celle d’un journalisme qui, au lieu de relater les faits, devient l’écho complaisant du pouvoir qu’il est censé questionner.
Il était indispensable de faire remarquer à Madame Annick Hovine les affirmations tendancieuses, les omissions flagrantes et le biais rédactionnel évident contenus dans son article. Ce courrier n’est pas un pamphlet et il ne contient aucune agressivité. Il ne cherche pas à humilier, mais à rétablir des faits déformés dans un climat où les amalgames et le narratif imposé remplacent trop souvent l’analyse factuelle. Il a été rédigé dans le respect de la Charte de Munich, dont il faut relire tout particulièrement son article fondateur sur l’indépendance du journaliste .
Aujourd’hui, dans la plupart des salles de rédaction, on sait parfaitement ce qu’il ne faut pas dire ou écrire. Ce n’est même plus de la censure : c’est devenu une discipline silencieuse.
Enfin, ce texte est aussi un avertissement amical à celles et ceux qui croient encore pouvoir manipuler sans réponse. Car le silence n’est plus une option, et la crainte doit changer de camp. Ne pas réagir, ne rien dire, tout accepter : c’est se rendre complice passif du mediavers, ce simulacre d’univers médiatique qui colonise peu à peu notre rapport au réel.
La réponse éventuelle sera bien entendu publiée dans le cadre d’un droit de réponse d’ores et déjà accordé. Une absence de réponse sera tout aussi instructive.
En guise de conclusion : Et si, pour retrouver un vrai journalisme, il fallait commencer par réapprendre à désobéir ?