Si la vaccination n’a jamais été rendue officiellement obligatoire en Belgique, le cas de l’armée illustre parfaitement ce qu’est l’obligation légale face à la perverse et insidieuse injonction due à la modification complète des droits du non vacciné, le rendant responsable d’une privation dont seule la vaccination pouvait mettre fin. Ce n’était pas obligatoire, mais si tu ne le faisais pas, tu n’étais plus un citoyen comme les autres. Face à cette pression, certains rares militaires ont résisté, au prix de leur carrière.
En 2022, Kairos a publié un article sur la vaccination au sein de l’armée. Cette dernière était encouragée et obligatoire pour le personnel déployable. La polémique était double sachant qu’officiellement aucune obligation vaccinale n’était assumée et que l’armée refusait toute prise en charge des effets secondaires liés aux dites injections.
Leçon n°1, tirée d’une période tumultueuse. L’obéissance à tout prix, le prérequis du militaire.
Cette disposition a été maintenue jusqu’à ce jour et confirmée par un rappel saisonnier dans la dernière note de septembre 2024.
La dixième dose sera bientôt en vue.
Leçon n°2, l’absurdité paye, la remise en question se paye.
Que l’on soit pour, contre ou circonspect, le respect de l’autre et la cohérence doivent être deux lignes directrices lorsque l’on traite de cette thématique et surtout de la personne qui est impactée.
Je n’ai eu de cesse, en tant que père et patriote inquiet, d’alerter l’armée et ses différents organes, sans obtenir le dialogue attendu.
Dans les faits cela induit des situations très complexes où le personnel déployable (unité combattante, formateur, logistique, commandement…) est obligé de se faire vacciner et d’effectuer des rappels annuels, sans quoi leur carrière est directement remise en question.
Au-delà de cette dernière, les primes liées aux missions et déplacements sont importantes pour les militaires. Elles permettent de disposer d’un complément de rémunération permettant d’acheter une maison, d’aider ses enfants dans le cadre de leur étude, ou de mener à bien un projet. Cela permet de contrebalancer des conditions de travail souvent éprouvantes et les risques encourus.
En résumé cette situation induit :
- Une discrimination vaccinale, car l’armée établit deux catégories de personnel, et ceux qui refusent la vaccination contre le SARS CoV2 auront des répercussions sur l’avancement de leur carrière ;
- Un préjudice financier pour les militaires qui ne peuvent plus partir en manœuvre et ne touchent plus les primes ;
- Un préjudice moral pour les pressions et brimades subies, mais surtout une incertitude quant à leur avenir professionnel ;
- Le non-respect de la loi ainsi que de nombreux traités internationaux ( voir annexe 1) ;
Il y a lieu de se poser la question de la raison qui peut bien pousser le commandement à prolonger une politique vaccinale qui est restée la même depuis 2021, alors que la phase épidémique est derrière nous et que la nécessité de vaccination générale dans une population, qui n’est pas à risque, n’est pas nécessaire.
De plus, les connaissances de la science ont nettement évolué depuis le début de la pandémie ainsi que le rôle initial du vaccin (pas d’influence sur la transmission, mais un rôle supposé de prévention afin d’éviter les formes graves chez les personnes à risque).
Leçon n°3, les bonnes questions ne trouvent pas tout de suite réponse.
Cette politique vaccinale est-elle poussée par de la bêtise ou de la trahison-corruption ? Et si c’était les deux ?
Vous trouverez ci-dessous un extrait de l’avis du conseil supérieur de la santé de juin 2023 stipulant :
« Actuellement, dans le cadre des variantes d’Omicron, la vaccination systématique des enfants, adolescents et adultes en bonne santé de moins de 64 ans (non inclus dans les groupes décrits ci-dessus) n’est pas recommandée par le CSS »
Disposant d’un ensemble de documents émanant des autorités belges, j’ai contacté l’état-major en charge de la politique vaccinale en août 2024 afin de leur exposer la problématique de mon fils. Je vous retranscris pour la postérité la réponse reçue du colonel signant les notes internes imposant la vaccination. La réponse est datée du 28/08/2024.
« Je suis le colonel ……. et le remplaçant du ……. qui est actuellement à l’étranger.
Merci pour votre mail. Je comprends votre inquiétude.
Les mesures prises contre le Covid-19 au sein de la Défense sont basés sur l’avis de conseillers médicaux qui prennent en compte les données suivantes :
- les données scientifiques et épidémiologiques sur le COVID les plus récentes;
- les avis du Conseil Supérieur de la Santé;
- les données scientifiques concernant les avantages, les désavantages et l’importance des risques de vaccination pour l’individu, mais aussi pour le groupe (à savoir que le risque des vaccins actuels est très faible);
- les conseils donnés par l’OTAN;
- les principes de l’immunité collective;
- la spécificité du contexte des militaires en opération:
- vivre dans des circonstances difficiles, proche l’un de l’autre, en groupe (un risque élevé de contamination du groupe);
- nécessité de rester 100% opérationnel 24/7 ; une faiblesse en groupe (p.e. 50% avec un rhume) diminue l’opérationnalité et le niveau de réactivité (vis-à-vis d’un ennemi réel) de tout le groupe;
- circonstances physiques dures pendant des périodes prolongées qui peuvent affecter l’immunité;
- être capable de réagir / récupérer rapidementen cas de nouveau variant du virus, ceci afin de minimaliser la durée d’une éventuelle inopérationnalité de l’individu et du groupe ;
Néanmoins, la Défense respecte à tout moment la loi : personne n’est pas obligé de se faire vacciner, mais la vaccination avec un booster contre le Covid-19 est une des conditions pour participer à une opération. Il s’agit de mesures de protection individuelles ET collectives et n’ont pas du tout comme objectif de discriminer. Le choix de votre fils de ne pas se faire vacciner est un choix respectable, mais c’est aussi un choix de ne pas partir en opération.
Je me tiens à votre disposition pour toute question supplémentaire.
Salutations distinguées,
L’argumentaire du colonel m’a fortement surpris et je lui ai adressé une réponse, par courrier recommandé, début septembre, réfutant l’ensemble des points avancés (voir annexe 1). J’ai ajouté à cela, un avis du professeur Martin ZIZI, ex-président de la commission éthique de la Défense.
L’ensemble de cette correspondance a été envoyé au cabinet de la ministre Ludivine Dedonder.
A ce jour, aucune réponse à l’horizon, peut-être sommes-nous en attente de la validation d’un marché dans le cadre d’un projet de réponse, rédigé par Mc Kinsey et consorts ?
Leçon n°4, répéter sans comprendre, permet à coup sûr de se convaincre que deux et deux font cinq !
Et mon fils dans tout cela ? Il a la vingtaine et s’est engagé après ses humanités. Cela fait environ 2 ans qu’il fait partie de l’armée, au sein d’une section combattante de l’armée de terre. Il a toujours été heureux de sa situation et encensait l’esprit de corps qui y régnait. Depuis son engagement, il a pu construire sa vie, notamment en s’installant dans son appartement.
Il y a quelques mois, mon fils a été appelé par la composante médicale de l’armée afin qu’il clarifie son statut vaccinal Covid. Ce dernier n’est pas anti-vax et vient de faire les rappels demandés par l’armée (Rage, Hépatite,….) Il émet un doute, dans la limite de ses connaissances, sur l’injection demandée, aussi bien sur le produit en lui-même que sur la balance-bénéfice risque, vu qu’il a très peu de probabilité de développer une forme grave du COVID. Jeune, mais plein de bon sens.
Il en a fait part au médecin de son peloton qui l’a renvoyé vers son supérieur direct, pour expliquer son refus de vaccination. Son supérieur direct s’est étonné de son refus, l’a sermonné en lui expliquant que son avenir au sein de la compagnie était compromis ainsi que la future manœuvre à laquelle il devait prendre part. Il a terminé l’entretien en lui disant « qu’il n’a pas intérêt à jouer à ce jeu-là ».
En quelques heures, la nouvelle avait fait le tour de la compagnie et le lendemain il a été convoqué dans le bureau de son supérieur où se trouvaient 7 gradés. Ces derniers n’auront eu de cesse de dénigrer mon fils durant plusieurs dizaines de minutes. Depuis, la situation s’est clairement détériorée. Lors du dernier exercice à l’étranger, il a subi des réprimandes et brimades. Son avenir au sein de l’armée est clairement compromis.
Depuis lors, ses supérieurs ont même essayé de l’intimider en spécifiant que ce refus de vaccination serait une faute professionnelle. Son refus de vaccination lui a coûté sa place dans son unité et il sera probablement relégué à des tâches subalternes, dans une autre unité.
Les syndicats dans tout cela ? Aux abonnés absents. Comme toujours les dirigeants décident et les petits paient. Bien qu’ayant anticipé le débat, nous n’avons pas été positivement étonnés des réactions des différents intervenants.
Leçon n°5 qui devrait être connue de tous : « Toute vérité franchit trois étapes. D’abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence », Arthur Schopenhauer
Cela ne vous rassurera peut-être pas, mais nous sommes toujours à la deuxième phrase de cette citation. Le but de cette histoire ? Il s’agit pour moi d’une piqûre de rappel. Les organes, les mécanismes et les idéologies, exposés aux grands jours en 2020, sont toujours là.
Nous avons mis cela sous le tapis et sommes absorbés par des guerres proches et lointaines, des horreurs de la vie de tous les jours poussées par un délitement de la cohésion sociale, des fusillades à répétition dans une narco-région capitale de l’Europe, et surtout monopolisés par des pseudos élections, afin que le « serf » se sente citoyen. Petite digression, messieurs-dames, le « Tinder » politique auxquels nous assistons au bord des routes est affligeant. Des visages, des sourires en porte drapeau pour compenser l’absence d’éthique et des idées en bernes, tel pourrait être la leçon n°6.
Pour conclure, les problèmes sociétaux, politiques et économiques qui ont poussé notre société dans les abysses sont toujours présents. Que ce soit par l’illustration de ce qui arrive aux militaires ou par l’actualité récente, la nécessité de se réinventer reste bien présente. Agir en citoyen responsable, c’est continuer le débat, continuer d’informer et refuser l’obscurantisme. Il s’agit d’un marathon et non d’un sprint. Alors, gardez votre souffle, regardez au loin et maintenez le cap.
La leçon n°7 est un fait ou un souhait, la vérité triomphe toujours, mais parfois un peu tard.
Annexe 1
Annexe: réponse et arguments du professeur Martin Zizi