La soumission et le néant ou le crépuscule de la vie

Le peu d’avenir que contient le temps où nous sommes(1) semble pouvoir se caractériser par la standardisation. Selon le dictionnaire, il s’agit « d’organiser la production industrielle en remplaçant la multitude des modèles existants par un certain nombre de modèles aux spécifications précises et uniformes ».(2) L’uniformité du modèle humain que nous rencontrons de nos jours pourrait se définir par une perte irrémédiable du discernement, de la sensibilité, de l’expérience et de la mémoire.  La société marchande industrielle qui promettait le meilleur a fini par produire le pire. Les nuisances innombrables qui ont accompagné sa propagation ont rongé, peu à peu, à la fois les éléments naturels, les êtres vivants et la condition humaine, la robustesse de nos corps et de nos âmes. À l’heure de notre pauvre temps numérique, elle achève de façonner une sorte d’humain diminué, privé de ses sens, de son esprit et au corps atrophié et em …
Notes et références
  1. Sous-titre du magnifique livre de Baudouin de Bodinat, La Vie sur Terre, Éditions de l’Encyclopédie des nuisances, 1999 & 2008.
  2. Bordas, 1997.
  3. Cf. Céline Lafontaine, L’empire cybernétique, Seuil, 2004.
  4. Le Canard enchaîné, 21 avril 2021. La phrase suivante de cet expert est, elle aussi, délectable : « C’est primordial car, si vous baignez pendant des heures dans une pièce mal ventilée, le risque d’être contaminé est important, même avec des masques. » À quoi servent donc les masques alors ?!
  5. Je développe cette proposition dans un livre à paraître en juin 2021, Ombres et Lumières, La faible lueur d’une bougie est préférable aux ténèbres de la modernité connectée, aux éditions Quartz.

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