LA NATURE DE L’HUMAIN

« Parler de liberté n’a de sens qu’à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre ».

George Orwell(1).

« Quiconque promettra à l’humanité de la libérer des difficultés du sexe sera acclamé comme un héros, quelles que soient les absurdités qu’il puisse proférer ».

Sigmund Freud(2).

Le mouvement idéologique qui se voit aujourd’hui imposé dans le débat par une minorité active se présentant comme porteuse de la bonne parole et condamnant au bûcher les hérétiques qui s’écarteraient de la voie sacrée – aussitôt associés à des « conservateurs », « réactionnaires » ou « phobiques »(3) – n’est pas la manifestation d’un accès lucide d’individus qui auraient enfin compris les ressorts réels de la domination. L’obsession identitaire au fondement de ce mouvement se révèle être au contraire la traduction parfaite de valeurs du modèle néo-libéral, qui a œuvré à ce que toute question de limites soit assimilée au fascisme. Désormais, « recodifier les corps, reconfigurer les sexes, particulariser les langues, ré-assigner les identités, redesigner les affects, faire proliférer les genres, les faire reconnaître comme fluides et bousculer par-là toutes les frontières connues sont autant d’impératifs d’une sorte de mouvement transidentitariste auquel tout un chacun est désormais confronté dans quasiment toutes les institutions »(4). Se faisant les porte-voix d’un productivisme investissant à présent les sanctuaires les plus intimes que sont le corps et la maternité, les thuriféraires du laissez-faire ne réalisent par ailleurs pas que sous couvert de combattre la domination masculine, ils ne font que consacrer son nouvel avatar, oubliant aussi bien opportunément le totalitarisme technologique et son emprise sur nos vies. Plus que tolérés dans les médias de masse, ces nouveaux libertariens démontrent paradoxalement comment toute possibilité de penser librement est devenue extrêmement difficile. Bienvenue dans le meilleur des mondes.

Il ne fallut pas attendre longtemps pour que l’impératif d’égalité se mue, dans nos sociétés post-68 où il était à présent « interdit d’interdire », en revendication identitaire concrétisée sous forme d’une carte de visite continuellement déployée dans des contextes sociaux divers, où plus grand était le nombre de traits « dominés » (femme, noir, homosexuel, handicapé…), plus l’avantage comparatif semblait devenir important. Les dérives étaient évidentes dans une société compétitive, inégalitaire et où régnait la loi illusoire du self-made-man : le caractère minoritaire se muait paradoxalement en trait identitaire dominant, la lutte des classes cédant le pas à la couleur de peau, le sexe, l’orientation sexuelle ou l’apparence. Formidable erreur, car comme disait Hannah Arendt, « […] l’existence d’un monde commun ne demande aucune identité, seulement la capacité de dialoguer(5)». Pour paraphraser l’intelligentsia gauchiste française de l’époque, qui pensait qu’il valait mieux « avoir tort avec Sartre plutôt que raison avec Raymond Aron », il semble qu’aujourd’hui il vaille mieux avoir tort avec les minorités plutôt que de défendre une éthique universelle, surtout quand elle « ferait le jeu des fachos »(6).

Si la protection des plus faibles doit en effet demeurer un principe qui dicte nos conduites, cela ne signifie pas automatiquement que le désir de quelques individus fait d’eux une catégorie minoritaire dominée dont il faudrait prendre la défense en faisant fi de toute éthique(7). Pour faire ici une digression essentielle, il est nécessaire d’ajouter qu’il serait erroné d’associer automatiquement la minorité à l’assujettissement. Si les expériences de Ash démontrent que les individus se conforment au groupe le plus grand, l’influence des minorités n’en est pas moins une réalité. « Dans cette perspective, les minorités sont une force envers l’innovation parce qu’elles défendent leur position de façon constante, avec confiance et conviction, ce qui fait qu’elles dérangent les normes existantes et génèrent de l’incertitude. Parce qu’elles ne bougeront pas, elles exigent de l’attention pour leur position alternative, et la majorité est forcée de s’en accommoder et de considérer leur point de vue face à un certain nombre de points voire de problèmes. Les minorités influencent l’information (…) »(8). Ce statut de la minorité est essentiel, et pour revenir donc à ce qui nous préoccupe, il serait dangereux de défendre automatiquement ces « minorités désirantes », car dans un monde où la domination de la nature vivante est devenue un impératif pour assurer la croissance du capital, la maîtrise de ce qui nous est le plus intime, le corps, offre des segments lucratifs que la logique productiviste ne pouvait laisser en jachère et dont il faut, pour qu’ils deviennent rentables, qu’ils soient portés par des sujets désirants indépendamment de toute éthique. Le corps, surtout celui de la femme, devenue progressivement un objet de présentation de soi à investir, améliorer, réparer, allait rapporter gros à une industrie de la mode qui avait poussé à son faîte la transformation de celle-ci « en objet visuel, c’est-à-dire en image », soumise intrinsèquement au regard de l’homme.(9)

Rien d’étonnant, dès lors, que cette réification ait abouti sous le lobbying d’un secteur « féministe » libéral relayé par la propagande médiatique, l’industrie et, nous le verrons, la peur de la majorité de « mal penser », à la remise en question de la différence sexuelle et de la procréation. Comme le constate Fabien Ollier, « de toutes les obsessions identitaires qui provoquent désormais une fragmentation violente de la société en d’incalculables groupes, formations ou sectes communautaristes rivales – chacun d’entre eux réclamant la priorité des droits nouveaux à sa différence, des témoignages institutionnels de reconnaissance et des postes de pouvoir dans tous les secteurs clés de la vie publique –, celle qui se rapporte au modèle sexuel de soi prend une ampleur aussi inattendue qu’inquiétante »(10). Ce qui jusqu’ici semblait aller de soi ne va plus de soi et, selon la logique dominante que tout changement serait nécessairement un progrès, on inaugure celui-ci comme un renversement d’un ordre ancien patriarcal, alors que, nous le verrons, ce mouvement n’est qu’un « putsch permanent »(11), le signe extérieur d’un système productiviste ayant atteint son apothéose. Avant sa chute ?

L’ENFANT POUR TOU·TE·S

S’il nous devenait loisible de « réaffecter » l’assignation naturelle d’un sexe à la naissance, réparant ce que certains considéraient comme une erreur, cette nouvelle capacité – illusoire, nous le verrons – à changer de sexe ouvrirait automatiquement le « droit » à l’enfant pour tousétoutes, dès lors que le sexe deviendrait la seule résultante d’un choix individuel et que certaines combinaisons, ou le fait d’être seul, ne permettraient pas la procréation. De cette marchandisation des corps et de la procréation découlait logiquement la marchandisation de l’enfant : « Dans ces circonstances, l’enfant est calculé, simulé, objet d’une commande. Avant de le prendre en main, on veut le choisir sur catalogue, se garantir des contrefaçons et de toutes surprises ». Dans ce cadre inédit, « l’enfant est dissocié de la sexualité, du désir du couple (le désir est devenu volonté), et du corps de la femme (devenue véhicule plus ou moins réticent de la venue au monde de l’enfant). »(12)

La grossesse réduite à une fonction d’incubation, il n’en fallait pas plus pour que certaines féministes revendiquent la fin de cette « histoire immémoriale d’inégalité et d’injustice », de cette « différence entre les hommes et les femmes à l’égard de cet acte à chaque fois extravagant de faire naître »(13) dont seraient victimes les femmes : « Les femmes ne pourront pas connaître de véritable autonomie tant qu’elles n’auront pas la possibilité de s’en débarrasser [NdA : «de la grossesse et de l’élevage des enfants»]. »(14) Nancy Huston, écrivaine, romancière et dramaturge canadienne, questionne opportunément : « Quelle puissance divine, décidément, en nous êtres humains : chez toutes les autres espèces mammifères, les femelles fabriquent tranquillement dans leur giron les rejetons des deux sexes ; chez nous, sans doute parce que nous parlons, il est besoin de “forger” “l’idée” qu’elles “doivent” le faire. »(15) Au prétexte de réduire les inégalités et de libérer de ce « carcan », il fallait donc abolir toute différence. Soulignant que, de tout temps, on n’a jamais accueilli le bébé en criant « c’est un enfant », mais toujours en précisant en premier lieu son sexe, Nancy Huston ajoute à ce qui s’avère une « dure » réalité pour certains, que cette différence, qu’on le veuille ou non, apporte des informations cruciales, encore aujourd’hui : « Par exemple : si le corps du bébé est doté d’un utérus, il sera susceptible plus tard de fabriquer en son sein d’autres corps, tant masculins que féminins ; s’il est doté d’un pénis, non. Même si tout le monde de nos jours (moi la première) admet comme valable pour une femme de ne pas vouloir engendrer, cela n’atténue en rien ce fait massif : les hommes ne peuvent le faire(16)».

La différence des sexes est une réalité qui s’impose à nous, et le délire psychotique de notre époque se mesure à ce qu’il faille préciser une telle évidence et « insister sur des vérités aussi triviales(17)». Enfonçons le clou, au sujet de la différence biologique des sexes : « Ce sont des différences réelles : non résorbables, incontournables, intemporelles »(18), « aucune autre espèce de primate n’a éprouvé le besoin d’inventer des mythes, contes, récits, racontars, légendes et religions pour expliquer la différence des sexes, alors que toutes les cultures humaines l’ont fait. Attribuer un sens à cette différence est l’un des traits fondamentaux pour ne pas dire fondateurs de l’humanité »(19); « n’en déplaise aux tenants queer, le fait de naître garçon ou fille continue d’être perçu et vécu, partout dans le monde, comme significatif. Par les sociétés. Par les garçons. Par les filles. Et ce, à juste titre »(20)  Ceux qui ont cru voir dans l’œuvre de Simone de Beauvoir les prémices aux délires post-modernes de négation de la différence sexuelle se trompent tout à fait, elle qui disait : « Il est clair qu’aucune femme [ni aucun homme] ne peut prétendre sans mauvaise foi se situer par-delà son sexe. »(21)

Rappeler ainsi à la réalité ceux qui défendent des thèses d’indistinction totale, vaut pour les intrépides qui osent l’exprimer le risque d’attaques physiques et verbales. Nos amis de La Décroissance ont pu le constater alors qu’ils tenaient un stand au festival Les Bure’lesques où se réunissent les opposants au site d’enfouissement de déchets radioactifs : « À peine arrivé le samedi matin, j’ai été pris à partie par une dizaine de personnes qui se sont opposées à la vente de journaux, les ont volés et détruits. Ces individus étaient très remontés, se revendiquaient transgenres ou amis de, n’avaient pas lu le journal, mais la mise à l’index qui circulait sur le festival en format papier. »(22) Sylviane Agacinski, qui a récemment publié L’homme désincarné. Du corps charnel au corps fabriqué, a pu éviter les agressions que l’auteur de La reproduction artificielle de l’humain(23), Alexis Escudero, ou encore Tomjo(24), ont, eux, directement subies dans le passé. Alors qu’elle était invitée à l’université Bordeaux Montaigne pour une conférence dont le thème portait sur « l’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique », face aux menaces des associations (GRRR, Riposte trans, Mauvais Genre‑s et WakeUp…), le syndicat « Solidaires étudiant-e‑s Bordeaux » qualifiant les positions de la philosophe de « réactionnaires, transphobes et homophobes », l’université a décidé d’annuler l’événement, « ne pouvant assurer pleinement la sécurité des biens et des personnes », ou se résignant pour ne pas entacher l’image de l’institution…

INTERDICTION DE PARLER…

« Je sais qu’il y en a qui sont probablement horrifiés par ce que nous faisons, mais s’il y avait un groupe de nazis là-dedans, qui essayaient d’organiser une “ discussion à propos des ‘ juifs”, le toléreraient-ils ? Je ne crois pas !
Aucune personne décente ne le tolérerait ».

Propos d’un membre d’un groupe empêchant la tenue d’un débat sur la transsexualité.

Les nazis brûlaient les livres dont le contenu ne correspondait pas à la doxa totalitaire. Les milices fascistes « antifascistes » transidentitaires, minoritaires en nombre, s’en inspirent parfois. Mais leur aura dépasse le cercle de leurs actions, appuyé par des médias « qui ont compris depuis fort longtemps déjà que le sexe et tout ce qui tourne autour de ce sujet rendu par leurs soins “scabreux et oiseux” font vendre »(25), et soutenu tacitement par une partie de la population craignant d’être accusée du crime de « mal-penser » et affublée de divers qualificatifs dressant la caricature d’un soldat du IIIe Reich.

« Déjà à l’époque [année 70], alors que la “théorie du genre” tenait bien moins qu’aujourd’hui le haut pavé, Symons(26) savait que les résultats de ses travaux sur les différences sexuelles innées seraient interprétés comme insultant pour les femmes, tant est enracinée notre habitude de percevoir toute différence comme une hiérarchie et toute description comme une prescription »(27). Ceux qui interdisent le débat, donc le risque de rencontre d’une parole autre, sont pris dans une toute-puissance de la pensée, tout en étant à la fois incapables de reconnaître certaines évidences. Sont-ils par exemple susceptibles d’accepter qu’on puisse « admettre l’existence de différences innées sans être nazi, parce qu’on peut en tirer des conséquences différentes des nazis : non pas opprimer/exterminer les faibles, mais, tout au contraire, les aider et les protéger. Les femmes doivent être protégées contre les hommes non parce qu’elles leur sont “inférieures”, mais parce qu’ils peuvent les violer, et les engrosser contre leur gré ; c’est un fait tout simple, qu’ont compris (et interprété, chacune à leur manière) toutes les sociétés humaines jusqu’à la nôtre »(28). Mais les nouveaux soldats de ces luttes post-modernes inscrites dans le système capitaliste, qui le plus souvent font fi de la dimension de classe, sont incapables d’admettre qu’on puisse tenir les mêmes constats que des groupes extrémistes, sans avoir les mêmes intentions ni en tirer les mêmes conséquences. Impossible pour eux, lorsque par exemple vous énoncez que l’immigration massive est une arme utilisée par le patronat pour déstabiliser les travailleurs nationaux et assurer la « modération salariale », de ne pas vous taxer de suite de « raciste anti-immigration ». Ils n’entendront pas que vous n’êtes pas « contre » les immigrés mais pensez la société dans une vision systémique et radicale, avec le dessein de juguler les causes.

En ce sens, ils ont parfaitement intégré le logiciel néo-libéral qui évoque la société uniquement en termes d’individus (« la société n’existe pas », disait Margaret Thatcher en 1987… Enfin, elle reconnaissait encore qu’il y avait des « hommes et femmes, et des familles »…). Se focalisant uniquement sur le ressenti subjectif, ces combattants inoffensifs pour l’ordre capitaliste ne peuvent se détacher du sujet et de ses émotions sans avoir le sentiment de le juger. Le manque de perspective globale et leur silence et absence de positions claires contre les véritables maux de nos sociétés, leur confère par ailleurs ce plaisir individuel de toujours pouvoir jouer les bons samaritains. Divisant constamment le monde en catégories, ils sont à mille lieues de ce qui faisait l’humanisme d’un George Orwell : « Ce refus des catégories abstraites et des masques idéologiques, cette volonté de retrouver le visage de notre commune humanité, même dans ses incarnations les plus singulières, les plus déconcertantes ou les plus odieuses »(29). Mais peut-être que nos héros post-modernes auraient aujourd’hui refusé à Orwell de s’exprimer, s’il avait osé critiquer la nouvelle idéologie où, de nos jours, « on peut ainsi être bigender, trigender, pangender, genderfluid ou même agender. […] Cette fluidification serait censée ouvrir à de nouvelles expériences émotionnelles et mettrait sur la voie d’une émancipation humaine totale. Ou d’un effondrement humain terminal »(30). Nous reviendrons sur cette boîte de Pandore qu’ouvre l’homme avec ses nouveaux délires, malvenus, mais « logiques ».

Là où les uns prônent la défense des libertés individuelles, les institutions œuvrent à ne pas révéler les informations qui permettraient de se faire un jugement impartial. Il est de ces moments où la recherche doit s’arrêter, lorsqu’elle met en danger le profit des multinationales notamment, et ce à tous les niveaux de la recherche(31). James Caspian, psychothérapeute anglais, l’a remarqué à ses dépens, lui qui a travaillé pendant 10 ans dans une clinique de genre et a étudié les effets sur le long terme de la transition. Lorsqu’il a voulu se pencher sur ce petit groupe de la communauté trans, appelé les « détransitionneurs »(32), il explique : « Je me suis inscrit à l’université de Bath Spa, pour faire des recherches sur l’expérience de ceux qui avaient inversé leur chirurgie de ré-assignement de genre, au départ. Par la suite, mes recherches inclurent également ceux qui avaient inversé leur transition de genre sans forcément inverser la chirurgie, et à ce moment-là, l’université m’a dit que je ne pouvais pas continuer cette étude ». L’université lui expliquera que sa recherche « risquait de leur attirer des critiques sur les réseaux sociaux, ce qui nuirait à l’image de l’université et qu’il valait mieux chercher à n’offenser personne ». Le psychothérapeute dira : « Cette raison m’a stupéfait. J’ai passé plus d’une décennie à travailler pour et avec des gens qui effectuaient des transitions de genre. Il s’agit manifestement d’une discussion qui est censurée. Et pourtant c’est une discussion que nous devons avoir ».

La réalisatrice, qui interviewe James Caspian dans son documentaire sur les enfants trans, a tenté d’avoir des réponses et de comprendre la censure autour de questions comme la médication à vie et ses effets sur les jeunes, a contacté énormément de groupes différents, « des organisations caritatives qui soutiennent des enfants qui transitionnent, des groupes de lobbying, des médecins privés et de la NHS(33), et pourtant pas un seul de ces groupes n’a accepté de participer à ce documentaire. Ils invoquèrent de nombreuses raisons, y compris l’allégation très lourde selon laquelle j’essaie de remettre en question les droits des trans, ou l’existence d’enfants trans, ce que je n’essaie pas de faire. Bien sûr que les personnes trans existent et qu’elles ont besoin de droits, mais c’est aussi un droit de poser des questions légitimes sur les personnes qui risqueraient de regretter leur transition, ou sur le manque de recherches sur les effets des médicaments, afin que nous soyons sûrs que nous ne faisons pas de mal aux enfants. Au bout du compte, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’ils n’apprécient pas le fait que j’existe. Ils n’apprécient pas le fait que je souffrais de dysphorie de genre, que j’ai été cet enfant, et que j’ai fini par devenir une femme. Et, d’une certaine manière, c’est effrayant ». Heather Brunskell Evans, qui a écrit un livre sur les « enfants trans » estime également que « Nous devons avoir un débat public sur certains problèmes liés à la médicalisation des enfants. Mais nous ne pouvons jamais en parler, parce que les transactivistes empêchent toute discussion ».(34)

Il n’est au fond pas étonnant que les transactivistes répriment toutes paroles contredisant leur idéologie, car le verbe prend pour eux une forme totalitaire et ceci de deux façons : primo, cette toute puissance de la parole prend corps dans la négation de la préséance de la vie sur la pensée, à savoir que nous sommes des êtres de chair, dotés d’un sexe masculin ou féminin, avant même de pouvoir parler et nous dire et même nous représenter fille ou garçon. Nous sommes à ce niveau biologique déterminés par la nature ; secundo, leurs énoncés seraient performatifs, réalisant par le simple dire l’action que le verbe exprime. Seuls leurs mots révéleraient la vérité et, c’est essentiel, sans qu’ils doivent le prouver, la stigmatisation se suffisant à elle-même. La célèbre trans anglaise Miranda Yardley, exprime clairement cette folie : « L’auto-déclaration réduit le fait d’être une femme à un sentiment dans la tête d’un homme. »(35)

…POUR EMPÊCHER DE PENSER

Derrière l’interdiction de parler se dissimule celle de penser, et donc de comprendre. Quand on empêche le débat en France de Sylviane Agacinski, ou de Heather Brunskell Evans en Angleterre, on prive les gens d’entendre des choses qui pourraient les déranger. Cette dernière rejette par exemple l’idée selon laquelle un enfant pourrait être né « dans le mauvais corps », et aurait donc besoin de médication : « Il est désormais quasiment accepté qu’il existe bel et bien des “enfants trans”, pourtant aucune preuve médicale ne permet d’affirmer qu’un enfant pourrait être “né dans le mauvais corps”. Les enfants ne devraient pas être contraints par le genre. Engager l’enfant dans une voie qui le place en conflit avec son corps, alors que la chose la plus émancipatrice, plus libérale, plus progressive, que l’on devrait faire, serait de l’encourager à se sentir bien dans son corps, de faire que le corps ne soit pas une contrainte pour un petit garçon qui voudrait s’identifier à des choses considérées comme “féminines”, cela ne devrait absolument pas poser problème. »

La négation dogmatique de la différence des sexes, sous la spécieuse défense de l’égalité, empêche également d’énoncer l’existence de distinctions fondamentales entre homme et femme, comme ose Nancy Huston quand elle dit que « l’orgasme féminin est une expérience merveilleuse, ce n’est pas moi qui dirai le contraire, mais il n’est pas requis pour la conception d’un enfant et les femmes supportent relativement bien l’abstinence sexuelle, alors que l’éjaculation des hommes est nécessaire pour la fécondation et, surtout quand ils sont jeunes, l’abstinence les fait physiquement souffrir. De tels propos sont choquants à notre époque. On n’en veut rien savoir. Parce qu’on a prononcé le divorce entre érotisme et enfantement, parce qu’on a décidé de promouvoir cette absurdité selon laquelle hommes et femmes sont “au fond” pareils, on ne relève pas ces différences pourtant remarquables. »(36)

Mais à l’ère de la « post-vérité », plus rien ne semble intelligible : « Voilà ce qu’est l’âge de la post-vérité : le brouillage des frontières entre vrai et faux, honnêteté et malhonnêteté, fiction et non-fiction (…) Le Monde fictif qui se dessine avec l’émergence de la post-vérité travaille à la ruine de la faculté de juger, cette faculté qui nous permet à la fois de différencier et d’organiser le réel et de configurer le commun en partageant nos expériences sensibles. »(37) Là se situe le drame de la situation actuelle, dont les médias de masse sont les principaux protagonistes. Cette difficulté de jugement est par ailleurs alimentée par la pauvreté intellectuelle d’un sujet peu au fait des rapports de pouvoir, souvent pétri d’un occidentalo-centrisme condescendant et charitable (les deux allant souvent de pair), ignorant tout de la construction psychique de l’enfant (qui contient cette part d’animalité de l’être humain en devenir, blessure narcissique insupportable pour certains), nourri au biberon de « la théorie du genre [qui] nie la découverte darwinienne et refuse de placer l’humain dans une continuité biologique avec le monde animal. »(38) Ce cocktail parfait pour la grande confusion, fait du socio-constructivisme l’idéologie privilégiée de ce type de sujets qui se pensent auto-construits et seuls maîtres de ce qu’ils sont devenus. Ils sont comme ces jeunes enfants qui croient que de leur désir fait naître l’objet de satisfaction, assurés de leur toute-puissance et ignorant tout des forces inconscientes qui les meuvent ; pourtant, « bien que nous adorions croire notre volonté toute-puissante, nous sommes loin d’être le «nous» que nous pensons être, et ne comprenons qu’imparfaitement les mobiles de nos propres actes. »(39) Cette humilité est difficile pour les nouveaux inquisiteurs de la société sans limites : peu capables de percevoir que nous sommes mus par des forces inconscientes, ils identifient dans toute expression d’une volonté, un « je veux » preuve systématique d’un affranchissement, sans même imaginer que cette volonté n’est peut-être que le signe d’un assujettissement aux forces pulsionnelles. Croyant libérer le sujet, ils confirment au fait sa soumission.

Tous ne tombent heureusement pas dans ce conformisme inepte, cet abêtissement dont sont devenus fidèles représentants et propagandistes certains mouvements se revendiquant du féminisme(40), « l’esprit réduit à l’état de gramophone (Orwell). « Annie Le Brun refuse la pétrification bureaucratique dans laquelle le féminisme s’est refermé au nom de la libération féminine et de la “guérilla vaginale”. Non seulement elle montre, textes à l’appui, les fondements totalitaires du néo-féminisme qui veut bâtir de nouveaux empires à partir “d’un point de vue de femme”, mais elle élucide tout ce qui se cache derrière les sophistications, retournements, modifications, légitimations du mode de pensée néo-féministe. “Il est, en effet, dans la nature totalitaire du néo-féminisme de jouer sur les deux tableaux complémentaires de la bêtise spontanée et de la bêtise concertée, si l’on peut dire. À tel point même que la mauvaise foi des unes semble le disputer assez à l’étroitesse de vue des autres pour qu’on soit aujourd’hui en mesure de voir dans la prise de conscience néo-féministe l’équivalent d’une gigantesque entreprise de crétinisation. Pour ce faire, rien de bien nouveau encore : à l’arbitraire des positions injustifiables, on s’emploie à donner une justification d’allure scientifique” »(41).

TOTALITARISME TECHNOLOGIQUE ET DÉNI DE LA NATURE

Drôle d’époque qui s’apparente à de la folie pure. Alors que cette idéologie de fluidité des identités s’impose dans les débats, notre perte d’autonomie n’a jamais été aussi grande. La majorité d’entre nous, occidentaux, n’est pas capable de subvenir à ses moyens, créer et inventer des outils, faire pousser fruits et légumes, élever son cochon, réparer sa voiture ou son vélo, alors que le sens de l’orientation, l’attention soutenue, la lecture, la force physique, l’endurance…, sont en pleine déperdition avec les GPS, smartphones et divers écrans, jeux vidéo, électrification de tous les moyens de transport auparavant mécanique et sédentarité télévisuelle.

D’aucuns se diraient peut-être qu’il faut sauver ce qui peut l’être, et que la négation des sexes sera au moins un moyen d’endiguer l’ancestrale domination de l’homme sur la femme. Ce ne sera pourtant pas le cas. Il faut d’abord dire que cette catégorisation en « femme » (ou homme) occulte de profondes disparités. Dans une société capitaliste de classes qui se dit égalitaire, il y en a toujours qui sont plus égaux que d’autres. Le rétablissement d’une forme d’égalité intra-classe sociale (par exemple, dans un couple, lorsqu’une femme arrête de faire le ménage en se payant les services d’une femme de ménage) se fait toujours au détriment d’une inégalité inter-classes sociales (l’exploitation économique d’une femme de ménage)(42). Cette réflexion faite, et revenant à cette revendication de négation des sexes, nous pensons que derrière le discours de libération de la femme, c’est un tour de prestidigitation où la domination masculine et le patriarcat, virés par la porte, reviennent par la fenêtre sous la même ou une autre forme (Bernard Charbonneau évoque celle du « neutre »). Dany Robert Dufour(43) me fit part du récit qui lui fut relaté lors de l’une des conférences qu’il organisa dans des universités au Canada. Alors que le débat s’achevait, une étudiante vint le voir en lui expliquant qu’elle avait créé un groupe de femmes victimes d’agressions, et que ce groupe rencontrait un problème préoccupant dont il ne savait pas trop bien comment en sortir : un beau jour, un homme s’était présenté pour leur demander d’intégrer leur groupe, arguant qu’il était une femme et en avait le droit. Peu de temps après, un autre fit la même demande. Si les femmes du groupe répondirent à ces surprenantes requêtes en acceptant ces nouvelles recrues, leur décision se retourna vite à leur désavantage, les nouvelles « femmes » ayant par ailleurs une supériorité physique évidente et prenant le contrôle du groupe, jusqu’à énoncer qu’elles avaient plus de droits, étant plus femmes que les premières, car ces dernières étaient nées femmes là où les autres avaient dû « choisir ».

En vérité, derrière la volonté de déconstruire ce qui est au fondement même de l’humanité, se cache l’hybris (la démesure) qui est « la véritable quête des déconstructeurs et des transhumanistes. »(44) Car « le transhumanisme promet aussi de délivrer de la sexuation. Il ne connaît en effet ni hommes ni femmes, seulement des “personnes”, libres de modifier à leur guise leur corps. »(45) « La créature postmoderne ne connaît de limites ni à son enveloppe corporelle ni à ses désirs de toute-puissance, qu’aucune réalité ne vient entraver – puisque le réel n’existe pas. »(46) Pour ce faire, il faut refuser le principe de réalité, se faire extérieur à la nature et la maîtriser. Dans leur combat pourtant, les transidentitaires semblent « plutôt obnubilés par leur quête narcissique de visibilité que par la destructivité grandissante du mode de production techno-capitaliste appliqué aux prétendus “corps cyborgs” »(47). Est-ce un hasard ? Non, au contraire, la déconnexion s’inscrit dans une continuité cohérente, car tout en réfutant la part intrinsèquement naturelle de l’homme, on développe concomitamment les technologies pour maîtriser la nature. Cette focalisation des transactivistes sur les luttes identitaires et le désir individuel est loin d’être du domaine de l’accident, eux qui en « oublient » la critique et la lutte contre le totalitarisme technologique. Comme le dit Christopher Lasch, « une des façons de nier notre dépendance à la nature (aux mères) est d’inventer des technologies destinées à nous rendre maîtres de la nature. Envisagée de cette façon-là, la technologie incarne une attitude devant la nature qui est tout le contraire d’une attitude exploratrice, selon, l’expression de Mélanie Klein. Elle exprime une révolte collective contre les limitations de la condition humaine. Elle fait appel à la croyance résiduelle selon laquelle nous pouvons façonner le monde en fonction de nos désirs, exploiter la nature pour nos propres fins et atteindre un état d’autonomie complète. Cette vision faustienne de la technologie a toujours représenté une force puissante dans l’histoire de l’Occident ; elle a atteint son apogée pendant la révolution industrielle, qui a permis d’étonnants gains en productivité, ainsi que dans les progrès encore plus étonnants promis par l’explosion de l’information de l’époque post-industrielle »(48).

DÉTRUIRE LA SINGULARITÉ

« On a éliminé de l’ensemble des imageries de l’Occident moderne l’unique singularité irréductible de la femme par rapport à l’homme. On y a tellement bien réussi qu’on n’est même pas conscient de l’avoir fait ».

Nancy Huston(49)

Pour aboutir à l’indifférenciation, il faut abolir un des traits singuliers de la femme : « La différence des sexes devant la procréation est annulée par la suppression de ce qui concernait avant tout la femme. »(50) Christopher Lasch rapproche à juste titre la nature des mères, dont on dépend. Cette similitude est essentielle pour comprendre où nous en sommes, car la destruction que la Terre subit depuis la révolution industrielle, particulièrement depuis les années 80, se perpétue dans la destruction de la femme et de ce qui faisait sa singularité, le fait naturel de donner la vie rôle auquel on ne peut la réduire évidemment. Cette chimère délirante de la négation des sexes remonte donc à loin, portant en elle sous le signe moderne et trompeur de l’égalité, une haine ancestrale du corps de la femme comme donnant la vie. Désormais, « avec le fantasme médical de l’utérus artificiel que poursuivent de leurs vœux certains médecins, la femme est évincée d’un bout à l’autre du processus, de la conception à la grossesse. »

« Le dépit pour l’homme d’être né d’une femme vient de loin, mais il fallait attendre les technologies contemporaines pour supprimer la “souillure” du corps maternel dans la naissance »(51), nous dit David Le Breton. Mais il y a également quelque chose de contradictoire entre la maternité et une société qui voue un culte à l’image : « Dire que la maternité n’est plus, comme ce fut le cas au long de l’Histoire, la culmination de la féminité, c’est peu dire : elle est devenue son envers. Pourquoi ? Parce que l’accouchement est l’un des rares moments dans la vie d’une femme où elle cesse d’être une image. (…) Une femme qui accouche ne maîtrise plus rien de son image. (…) Or, sans miroir, sans caméra, sans écran où nous refléter, nous sommes paumées. Alors… vite, vite, effacer ce moment d’exception et revenons à la règle : regardez-moi ! »(52)

C’est également parce que la maternité « nous rappelle, aux hommes comme aux femmes (même si ce n’est vraiment pas la faute de celles-ci !), la finitude tragique de notre existence : c’est parce que nous sommes nés que nous allons mourir. C’est pourquoi la maternité fait peur, a de tout temps été traitée dans toutes les cultures comme une chose dangereuse : sacrée et profanée, adorée et détestée, vénérée et redoutée, associée à la mort. (…) Nos sociétés laïques et cybernétiques sont les premières à l’exclure radicalement de la représentation. »(53)

RÉSISTER À LA PRESSION

Dans un délit de réalité patent, les pourfendeurs de la différence des sexes ne perçoivent pas leurs contradictions. Comme le dit Nancy Huston, « aucune société humaine, sans doute, ne s’est trouvée empêtrée dans une contradiction aussi inextricable que la nôtre, qui nie tranquillement la différence des sexes tout en l’exacerbant follement à travers les industries de la beauté et de la pornographie. Nous montrons du doigt les femmes qui se couvrent les cheveux ; nous, on préfère se bander les yeux. »(54)

Comme nous le rappelle Jean-Claude Michéa, citant la féministe américaine Nancy Frazer, « il est donc temps que la gauche, ou ce qu’il en reste, prenne enfin conscience du fait que les progrès du capitalisme “néolibéral” trouvent aujourd’hui leur condition privilégiée – et, à coup sûr, la plus cohérente idéologiquement – dans l’“alliance des nouveaux mouvements sociaux (féminisme, antiracisme, multiculturalisme, défense des droits LGBT) et des secteurs de pointe à forte valeur ajoutée des industriels de la finance et des services (Wall Street, Silicon Valley et Hollywood)”. »(55) Il serait également temps de réaliser que « la nature existe et, même si nous avons énormément de liberté et de talent pour la retravailler, jusqu’à nouvel ordre nous en faisons partie. Bien au-delà de la différence sexuelle, cette attitude anti-écologique – qui postule une disparité radicale entre l’être humain et le monde matériel qui l’entoure, c’est-à-dire en réalité une supériorité de l’être humain sur le monde – est en train de nous tuer. »(56)

Il s’agit donc impérativement de ne pas jouer ce jeu et de résister aux pressions.

Alexandre Penasse

Notes et références
  1. Tels, tels étaient nos plaisirs, Ivréa, Encyclopédie des nuisances, 2005, p.102.
  2. Lettre du 17 mai 1914, in « The complete correspondence of Sigmund Freud and Ernest Jones », 1908–1939, cité dans Leurre et malheur du transhumanisme, Olivier Rey, Desclée de Brouwer, 2018, p.28.
  3. Voir Jean-Claude Michéa, Le loup dans la Bergerie, Climats, 2018, p.28 et suivantes.
  4. Fabien Ollier, L’homme artefact. Indistinction des sexes et fabrique des enfants, QS ? Éditions, 2019, pp.48–49.
  5. Cité dans Guillaume de Vaulx, « Apprendre à philosopher avec Arendt », Ellipses, 2012, p.224.
  6. Voir dans ce dossier, « Le Militantisme sectaire », p.9.
  7. Voir à ce sujet les propos éclairants de Jean-Claude Michéa, sur l’impossibilité de débattre et de prendre en compte toute éthique de progrès dès lors que les « problèmes de société » se réduisent à une approche exclusivement juridique. Jean-Claude Michéa, Le Loup dans la bergerie, Climats, 2018, Chapitre III, notamment p.32.
  8. Susan T. Fiske, Psychologie sociale, De Boeck, 2008, p.603. Souligné par nous.
  9. Nancy Huston, Reflets dans un œil d’homme, Actes Sud, 2012, p.43. John Berger évoque ce sentiment de dédoublement propre aux femmes dans nos sociétés : « Les hommes regardent les femmes. Les femmes se regardent en train d’être regardées. Cela détermine non seulement la plupart des rapports entre hommes et femmes, mais aussi le rapport des femmes à elles-mêmes. L’observateur à l’intérieur de la femme est masculin, l’observée, féminine. Ainsi la femme se transforme-t-elle en objet visuel, c’est-à-dire en image ».
  10. Fabien Ollier, L’homme artefact. Indistinction des sexes et fabrique des enfants, Ibid., p.31. Souligné par l’auteur.
  11. Pièces et Main d’œuvre, Manifeste des chimpanzés du futur, contre le transhumanisme, Service compris, 2017, p.119.
  12. David Le Breton, Anthropologie du corps et modernité, PUF, 1990/2008, pp.296 et 298.
  13. Ibid., p.300, citant Marcela Iacub, pour la première citation, tirée de l’ouvrage de J. Chasseguet-Smirgel, « Le corps comme miroir du monde », PUF, 2003 ; la seconde extraite d’un article d’un hors-série du Nouvel Observateur, « L’utopie de l’utérus artificiel », juillet-août 2005.
  14. Propos de Peggy Sastre, dans « L’utérus artificiel et l’avenir de la femme », entretien avec Causeur, juin 2017, cité dans Manifeste des chimpanzés du futur, Ibid., p.217.
  15. Nancy Huston, Reflets dans un œil d’homme, ibid., p.75.
  16. Ibid., p.18. Souligné par l’auteure.
  17. Sylviane Agacinsky, L’homme désincarné, du corps charnel au corps fabriqué, Tracts Gallimard, 2019, p.37.
  18. Reflets dans un œil d’homme, ibid., p.57.
  19. Ibid., p. 8
  20. Ibid., p. 81.
  21. Fabien Ollier, L’homme artefact. Indistinction des sexes et fabrique des enfants, Ibid., p.42, citant Simone de Beauvoir, « Le deuxième sexe, tome 1 : les faits et les mythes », p.106.
  22. « La peste brune de retour sous un nouveau masque », La Décroissance, septembre 2019.
  23. Le Monde à l’envers, 2014.
  24. Voir son témoignage sur le site de Kairos
  25. Fabien Ollier, L’homme artefact. Indistinction des sexes et fabrique des enfants, Ibid., p.31. Il ne faut d’ailleurs pas sous-estimer le rôle des médias dans la propagation de ces idées minoritaires, dont le résultat est de donner l’impression qu’elles sont majoritaires et ainsi de susciter le conformisme et la crainte de « mal penser ».
  26. Donald Symons, l’auteur de Du sexe à la séduction.
  27. Nancy Huston, Reflets dans un œil d’homme, ibid., p.78.
  28. Ibid., p.92.
  29. Simon Leys, Orwell ou l’horreur de la politique, Plon, 2006, pp.62–63.
  30. Fabien Ollier, L’homme artefact. Indistinction des sexes et fabrique des enfants, Ibid., p.50. Citant Jean-François Braunstein, « La philosophie devenue folle. Le genre, l’animal, la mort », Paris, Grasset, 2018, p.112.
  31. Voir, notamment, « La recherche sur les ondes électromagnétiques censurée par les Universités », Kairos avril-mai 2019.
  32. Ceux qui ont fait l’opération pour changer de sexe et le regrettent, voulant refaire l’opération inverse.
  33. National Health Service, service de santé publique au Royaume-Uni.
  34. « Les enfants trans, il est temps d’en parler », de Stella Omalley. https://www.partage-le.com/2018/11/les-enfants-trans-il-est-temps-den-parler-documentaire-realise-par-stella-omalley/?fbclid=IwAR2f6IzhzT2y-FDo2-jnSTu1_uCN7M3vQGaS-ZavLNkg-gp7r7zRNeWAE2xw
  35. « Les enfants trans, il est temps d’en parler », de Stella Omalley, Ibid.
  36. Nancy Huston, Reflets dans un œil d’homme, ibid., p.32.
  37. Myriam Revault D’Allonnes, La faiblesse du vrai. Ce que la post-vérité fait à notre monde commun, Paris, Édition du Seuil, pp.29, 131, cité dans « L’homme artefact », Fabien Ollier, Ibid. p.28.
  38. Nancy Huston, Reflets dans un œil d’homme, ibid., p.77.
  39. Ibid., p.26.
  40. Pour une illustration de cette entreprise d’abrutissement, écouter à 1 h 21 min 21 s, l’émission Faire Genres !, de Radio Panik, 18/01/19, http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/faire-genres–5/ .
  41. Annie Le Brun, Vagit-prop, lâchez tout et autres textes, Paris, Éditions Ramsay‑J. J. Pauvert, 1990, p.11, cité dans L’homme artefact. Indistinction des sexes et fabrique des enfants, Fabien Ollier, Ibid., p.69.
  42. Si vous n’êtes pas d’accord sur ce dernier point, posez-vous la question si vous avez déjà vu une bourgeoise faire le ménage chez des gens issus de catégories populaires…
  43. Philosophe, auteur notamment, du Divin Marché, Folio essai, 2007, et Le Délire occidental, Les Liens qui Libèrent, 2014.
  44. Pièces et Main d’œuvre, Manifeste des chimpanzés du futur, contre le transhumanisme, Ibid., p.210.
  45. Olivier Rey, Leurre et malheur du transhumanisme, ibid., p.27.
  46. Pièces et Main d’œuvre, Manifeste des chimpanzés du futur, contre le transhumanisme, op.cit.
  47. Fabien Ollier, L’homme artefact. Indistinction des sexes et fabrique des enfants, Ibid., p.58.
  48. Christopher Lasch, La culture du narcissisme, Flammarion, 1979/2006, p.301. C’est nous qui soulignons.
  49. Nancy Huston, Reflets dans un œil d’homme, ibid., p.292.
  50. David Le Breton, Anthropologie du corps et modernité, Ibid., p.301.
  51. Ibid., p.299.
  52. Nancy Huston, Reflets dans un œil d’homme, ibid., p.238.
  53. Ibid.
  54. Nancy Huston, ibid., p.13.
  55. La Décroissance, décembre 2018-janvier 2019.
  56. Nancy Huston, Ibid. pp.209–291. Souligné par l’auteure.

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