
Népotisme : abus de quelqu’un qui use de son autorité pour procurer des avantages aux gens de sa famille.
La veille de ce week-end de 15 août, une chaleur torride s’abat sur la Belgique. La majorité des gens s’assoupissent, mais certains ont des mouvements d’humeur. Ils montent dans le rouge pour un oui ou pour un non. C’est dans cette dernière catégorie que rentre, incontestablement, Georges-Louis Bouchez, le président du MR.
Résumons l’objet de cette colère : le journal Le Vif publie un article le 30 juillet 2025 dans lequel il apparaît que le président du MR et sa compagne, Lucie Demaret, auraient utilisé une Mercedes munie abusivement d’une carte pour personne à mobilité réduite (PMR). Cette dernière appartenait au père du chauffeur de Bouchez, décédé quelques mois auparavant. Sachant que cette voiture avait collectionné un nombre record de PV pour stationnement illégal dans les mois précédents et que la fameuse carte protège son détenteur de ce type de désagrément… GLB nie avoir eu connaissance de ce procédé.
Dans les heures qui suivent, la RTBF décide d’enquêter sur l’affaire. Vers midi, elle publie un article qui ne plaît pas du tout à GLB. Furibard, ce dernier le fait savoir à une journaliste de la rédaction de Mons : « Charlotte ». On ignore qui prend la décision d’enregistrer cette conversation et surtout de la diffuser sur les réseaux sociaux. Depuis, elle fait un carton.
Plusieurs points frappent :
- GLB a l’air de très bien connaître la journaliste qu’il tutoie. Il semble lui donner des ordres. Cela met en lumière les liens incestueux qui existent entre nos politiciens et la presse « mainstream ». Et en particulier la RTBF.
- GLB base son raisonnement sur le fait qu’il roule dans une Mercedes trois fois plus chère que celle en question et il cite un prix supérieur à 100.000 €. Sachant que le véhicule incriminé est un break et que sa voiture est un SUV.
- Il ressort de ces propos une impression de mépris absolu de la part de GLB pour la population et de facto ses électeurs. Il faut se rappeler qu’officiellement les partis reçoivent un financement public à partir de 5% de votes en leur faveur. Le MR perçoit depuis les élections de 2024, 10,3 millions € d’argent public.
En clair, les Mercedes de GLB c’est nous qui les payons…
Depuis, de nombreuses photos le montrent dans le fameux véhicule break, ce qui contredit ses dires.
Mais est-ce la seule chose anormale que nous payons pour GLB ?
Immédiatement, les carrières de trois proches de GLB viennent à l’esprit :
Sa compagne Lucie Demaret. C’est ici que nous nous félicitons de l’existence d’un outil important de la démocratie, Cumuleo. Ce site reprend les mandats publics en Belgique, les personnes qui les exercent et le cas échéant, leurs salaires.
Je vous invite à faire ce petit exercice concernant Lucie Demaret.
Vous constaterez qu’en 2023, elle exerçait des mandats rémunérés à la commune de Nalinnes, au cabinet ministériel de Mathieu Michel comme collaboratrice avec comme compétence la digitalisation, la simplification administrative et la Régie des bâtiments, et enfin qu’elle était vice-présidente du conseil d’administration d’une intercommunale de santé du nom d’Humani.
Ceci lui rapportait entre 82.229,68 et 147.565,68 € brut. La fourchette est large, mais cela fait tout de même beaucoup d’argent. D’autant plus que les revenus augmentent de façon exponentielle entre 2020 et 2024.
En outre, un scandale a éclaté tout récemment car GLB a nommé sa compagne à la tête de l’Office Nationale de l’Enfance. Cette nomination a évincé une élue MR, Violaine Herbaux, qui n’a même pas été prévenue par son président de parti.
Aux dernières nouvelles, cette nomination n’est pas possible, car Lucie Demaret est devenue entre-temps conseillère provinciale. Mais GLB est arrivé à surmonter cette incompatibilité, sa compagne touche donc 42.439,93 € brut en plus des chiffres cités plus haut. Charité bien ordonnée…
La sœur de Lucie Demaret, Géraldine, a aussi connu une belle ascension en devenant présidente du conseil d’administration de la Loterie nationale sur proposition de… GLB. Elle est également cheffe de cabinet de David Clarinval, ministre fédéral de l’Emploi (celui qui dit à Alexandre Penasse après sa question à Sophie Wilmès sur les conflits d’intérêts, le 15 avril 2020 : « T’es content, p’tit con? »).
Bref, sa nomination au Loto lui rapporte 33.166,66 € brut par an. Avec ses autres mandats, elle dépasse sa sœur : son salaire oscille entre 95.413,66 et 154.811,66 € brut par an.
Deux réflexions me viennent : Lucie travaille au cabinet qui a la tutelle sur la Régie des bâtiments, haut lieu de la corruption en Belgique, et sa sœur préside le conseil d’administration de la Loterie nationale. Elle est entrée en fonction après que cette institution ait dénoncé à la Cetif (gendarme financier en Belgique) l’attitude de l’ancien commissaire européen à la Justice, Didier Reynders. Ce dernier est soupçonné d’avoir utilisé les produits de la Loterie pour blanchir 200.000 €. Est-ce par ailleurs là le signe d’une volonté de GLB de contrôler une institution qui s’est avérée dangereuse pour un membre du parti ?
Une troisième proche de GLB touche également de l’argent public, il s’agit de Julie Taton. GLB n’a pas réussi à ce qu’elle se présente aux élections régionales et locales à Mons, alors qu’elle était encore domiciliée à Lasne. Elle a toutefois été élue au fédéral. Comme député fédéral, elle touche 8.472,16 € brut par mois, plus 2.497,06 € de frais non taxables.
Ces trois femmes ont en commun d’avoir été élues… à un concours de beauté.
Vous savez maintenant pourquoi et pour qui vous payez vos impôts…
GLB aime les belles mécaniques et vous le fait payer.
Julie Boulanger