Julie Dall-Arche
Le moment d’un premier bilan politique de la folie covidiste est venu. Nous avons tous été sidérés par l’offensive politico-médiatique dès le premier confinement-enfermement en mars 2020. Beaucoup ont plongé tête baissée dans la propagande hygiéniste, terrorisés par la perspective de leur mort et de celle de leurs proches. Certains se sont ressaisis rapidement, d’autres ont pris plus de temps, et certains cas désespérés donnent toujours foi au narratif médiatique… La société a été divisée grosso modo en deux camps : les croyants et les hérétiques, ou les soumis et les rebelles. Kairos s’est positionné dans le second et a immédiatement entamé la critique du « petit récit covidien », élargissant par là même d’une manière fulgurante son lectorat. L’anti-covidisme fit désormais partie de sa ligne éditoriale.
Pour des raisons que j’ai déjà détaillées dans Kairos n° 51 et La décroissance n° 187, la gauche s …
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Dans les années 1990, on attribuait ce mot d’ordre aux antifas hexagonaux : « Si Le Pen dit que le ciel est bleu, rétorquez qu’il est blanc ».
Cf. Martin Steffens & Pierre Dulau, Giorgio Agamben (préface), Faire face. Le visage et la crise sanitaire, Première partie, 2021 ; Alexandra Laignel-Lavastine, La déraison sanitaire. Le Covid-19 et le culte de la vie par-dessus tout, Le Bord de l’eau, 2020.
Renvoyons ceux qui croient que nous sommes tirés d’affaire à la récente déclaration du ministre de la santé : https://www.sudinfo.be/id555920/ article/2022–10-13/frank-vandenbroucke-nexclut-pas-un-retour-du-masquedans-les-transports-en.
À ce sujet, l’article signé par Corinne Duval, Thierry Ribault et Anne Montégut sur le site Lundi matin (https://lundi.am/Reseau-Solaris-faux-dissidentsvrais-ecofascistes) est de la littérature antifasciste basique, hargneuse et ennuyeuse de bout en bout. Si les auteurs pointent avec justesse certaines dérives sectaires dans l’anti-covidisme, ils sautent comme des cabris en voyant des fachos partout, sauf bizarrement au sein du pouvoir macronien envers lequel ils se montrent complaisants, ne lui adressant que de rares
et fades critiques : « Si la crise du covid est venue renforcer et solidifier une certaine normalité gouvernementale… ». Dès l’entame de l’article, cette prudence, cet euphémisme annoncent la couleur. Ou encore : « …la politique sanitaire du gouvernement qui a accru la solitude, la pauvreté et la désespérance ». On est bien d’accord, mais c’est le genre de constat que tout le monde peut faire sans risque, même dans la presse dominante. Un peu de courage et de radicalité de la part du trio dans la critique de la doxa du covid serait aussi bienvenu. Mais en ont-ils seulement l’envie ? Qu’ils se rassurent, cela ne fera pas d’eux des fachos !
Cf. la carte blanche de Manuela Cadelli « Le néolibéralisme est un fascisme », in Le Soir, 1er mars 2016.
Cf. La Décroissance, n° 191 , été 2022.
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