Donald Trump, le traître suprême : de la promesse de rupture à l’appel au génocide

Par Serge Van Cutsem

“Finir le travail” : les mots qui justifient l’indicible.

On pensait que Barack Obama, prix Nobel de la paix et chef d’orchestre des guerres sans fin, représentait le summum de l’hypocrisie impériale. On sait maintenant que Joe Biden n’a pas dirigé les Etats-Unis durant son mandat par manque de capacité mentale (et physiques) mais on n’imaginait pas que Donald Trump, l’homme qui avait promis la fin des interventions étrangères, le démantèlement de l’État profond et une politique étrangère « centrée sur l’Amérique », allait surpasser tous ses prédécesseurs dans l’horreur.

Et pourtant…

En quelques mois à peine, Trump a trahi tout ce qui faisait croire, à tort ou à raison, qu’il était différent. Il n’est pas devenu le « pacificateur » qu’il prétendait être. Il est devenu le plus grand danger pour la paix mondiale, un véritable tueur à sang froid, un exterminateur en col blanc, en costume, debout face aux caméras, appelant calmement à “finir le travail”

Alors que les enfants meurent de faim, que les ONG parlent de famine organisée, que les vidéos d’enfants squelettiques circulent sur les réseaux comme des hurlements muets, Donald Trump ose appeler Israël à « finir le travail » [1], comme si Gaza n’était pas un territoire, mais un chantier. Comme si ses habitants n’étaient pas des êtres humains, mais des gravats à déblayer.

Et il ne faut surtout pas croire qu’il s’agit là d’un simple écart de langage, c’est un positionnement délibéré, un cap assumé et un feu vert au génocide.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : un génocide diffusé en direct, méthodique, assumé et soutenu. Donald Trump ne se contente pas de rester silencieux, il soutient activement le blocus, il torpille les mécanismes de secours. Il remplace les agences de l’ONU par une pseudo-fondation humanitaire, la GHF, contrôlée par des mercenaires, qui transforme l’aide en appât afin que les points de distribution deviennent des pièges mortels. En effet, plus de 1.100 Palestiniens ont été abattus alors qu’ils faisaient la queue pour un sac de farine.

Et Donald Trump dans toute cette horreur ? Il accuse les morts, il accuse les affamés, il accuse les enfants qui pleurent et les femmes qui hurlent. « Le Hamas veut mourir », dit-il. Phrase d’anthologie de la barbarie moderne, Par cette logique, on finira par dire que les enfants veulent mourir aussi, puisque ce sont eux qui meurent le plus. On dira que les mères cherchent les bombes, que les vieillards provoquent les missiles. C’est toujours la faute du supplicié..

Et pendant ce temps, les mensonges pleuvent comme les bombes : on accuse le Hamas d’avoir volé l’aide, alors que même l’armée israélienne admet n’avoir trouvé aucune preuve. On parle d’humanitaire, alors qu’on tire sur les gens dans les files d’attente. On parle de sécurité, alors qu’on rase des hôpitaux, des écoles, des abris, sous prétexte qu’ils pourraient abriter des terroristes.

Oui, Donald Trump donne sa bénédiction à tout cela, en public et sans trembler. Il est conscient de l’horreur et il l’approuve.

Mais ce n’est pas simplement le silence du monde qui est insupportable, c’est sa participation. Ce sont ces gouvernements occidentaux qui continuent à livrer des armes, à bloquer toute résolution et à criminaliser la solidarité. Ce sont ces médias qui parlent encore de « conflit » alors que l’écrasement est à sens unique, et ce sont ces éditorialistes qui appellent à « la nuance » alors que le sang coule par torrents.

Donald Trump est leur miroir obscène car il montre ce qu’ils sont tous devenus sans exception : des stratèges de l’extermination. Il révèle que, sous le vernis de la diplomatie, c’est toujours la loi du plus fort qui domine. Et quand le plus fort perd toute retenue, il appelle à l’extinction. Il ne s’agit plus de victoire ou de sécurité, c’est un appel à l’extinction.

Il reste les mots, la colère et surtout la honte. Il est devenu impératif pour les médias, ou du moins ceux qui respectent encore la charte de Munich et la vérité, de dénoncer, de ne pas se taire, surtout pas maintenant. Parce que si un jour, le mot « plus jamais » devait encore avoir un sens, c’est aujourd’hui qu’il faut le dire et faire en sorte que ça ne reste pas uniquement des mots. Les médias représentent le quatrième pouvoir, ou du moins étaient censés le représenter.

Trump n’a pas seulement donné carte blanche, il a signé un contrat d’extermination, et le pire, c’est qu’il n’est pas seul à l’avoir signé..


[1] Le 25 juillet 2025, lors d’un point presse à New York, Donald Trump a déclaré : « It got to a point where you’re going to have to finish the job. » (« On en est arrivé à un point où il va falloir finir le travail. ») en référence à l’opération militaire israélienne contre le Hamas à Gaza. Il a ajouté que le Hamas « wants to die » (« veut mourir ») et qu’Israël doit « get rid of them » (« s’en débarrasser »). Ces propos ont été rapportés dans plusieurs médias américains, dont NBC News, CBS News, et The Hill, et ont été confirmés par la retranscription intégrale de la conférence disponible sur c‑span.org et les flux officiels de l’équipe de campagne Trump 2024

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