Philippe Close refuse l’interpellation publique au sujet des 35 arrestations abusives rue de la Régence
Une demande d’interpellation à la Commune de Bruxelles a été déposée au sujet des violences policières qui se sont déroulées lors de la manifestation pour la Santé du 13/09/2020, notamment rue de la Régence où 35 personnes ont été brutalement arrêtées sans que cela ne se justifie. Celle-ci a été refusée par M. Close. Malgré les plaintes au Comité P et au judiciaire, malgré les enquêtes journalistiques, malgré les images et malgré cette interpellation d’une quarantaine de bruxellois-es, M. Close a choisi de ne pas prendre en compte les victimes de ces violences et de s’en tenir à la seule version de la police. Nous renouvelons donc notre demande à être reçu-es au Conseil communal lundi 19 octobre.
Nous avons déposé à la Commune de Bruxelles le 9/10/2020 une interpellation soutenue par une quarantaine de citoyen-nes bruxellois-ses en vue d’obtenir des réponses et de lancer un débat au sujet des violences policières qui se sont déroulées lors de la manifestation pour la Santé du 13/09/2020 notamment rue de la Régence où 35 personnes ont été brutalement arrêtées sans que cela ne se justifie.
Pour rappel, les faits évoqués ont donné lieu à au moins 11 plaintes au Comité P (à notre connaissance 8 ont déjà suscité une enquête). Une plainte contre X a été déposée pour « coups, blessures et détention arbitraire » au Parquet par trois des personnes arrêtées. Un signalement a été effectué au Délégué général au droit de l’enfant concernant les arrestations de mineurs dont les parents n’ont jamais été prévenus de la détention de leur enfants (c’est illégal). Un photographe suivant la police s’est permis de gazer un homme interpellé au sol (c’est illégal) sans que la police ne réagisse. Des images diffusées par LN24 montre l’intensité des violences rue de la Régence (à partir de 0:09). Plusieurs articles ont paru dans la presse retraçant le déroulé de la journée et des détails de ces violences policières. Enfin, donc, une quarantaine de citoyen-nes bruxellois-es ont demandé à la Commune de Bruxelles une interpellation sur ces questions déposée dans les règles le 9/10/2020.
Malgré ces éléments, M. Close a choisi de suivre uniquement la version officielle de la police. Dans celle-ci, les personnes arrêtées rue de la Régence auraient voulu « reformer un cortège » et la police aurait arrêté des gens qui se sont rendues coupable de violences. Or, ce 13 septembre, la rue est calme avant l’intervention de la police. Nous ne faisions que circuler sur la voie publique ! Et nous mettons au défi M. Le Bourgmestre et sa police de prouver tout faits de violence dans le chef des personnes arrêtées ! Pour rappel, rue de la Régence, la manifestation est terminée et les gens — pacifiques — rentrent chez eux. Une bonne partie des personnes « confinées » et chargés sont des touristes, des passant-es, des familles ! Une bonne partie des gens arrêtés ne savaient même pas qu’il y avait une manifestation !
Dans un mail de réponse ci-joint, M. Close ne répond aucunement à nos légitimes interrogations. Il se contente de juger notre demande irrecevable car elle ne relèverait pas de la compétence communale, arguant que le fichage ne serait pas une question d’intérêt général et que seule la version de la police résumerait les évènements du 13/09/2020.
Or, la zone de police est constituée par des communes. Les bourgmestres sont chef de la police et responsables de ce qui se passe sur leur territoire communal. Le Bourgmestre est donc totalement compétent pour répondre à notre interpellation. Qui d’autres pour nous répondre sinon lui ?
M. Close refuse pour le moment de prendre en compte le récit des victimes de ces violences, les plaintes déposées, les irrégularités de cette opération, l’usage disproportionnée de la force et ce, au profit de la seule version policière. Nous l’invitons à compléter son analyse partielle et partiale de la situation en nous recevant.
Nos questions sont légitimes et d’intérêt général, et elles concernent au premier chef les Bruxellois-ses chez qui ont lieu de nombreuses manifestations toute l’année. Y compris la question du fichage qui risque de dissuader les Bruxellois-ses de manifester par intimidation. Quel signal le Bourgmestre souhaite-t-il dès lors envoyer à sa population et à sa police ?
Toutes ces questions méritent un débat publicisé et nous, victimes de ces abus policiers, des réponses plus circonstanciées.
Malgré ce qui nous est apparu comme une violence arbitraire de la part de ceux qui sont là pour veiller au maintien de l’ordre, nous continuons de croire aux outils démocratiques dont l’interpellation au Conseil communal en est un des exemples. Nous la voir définitivement refusée constituerait à nos yeux un second déni de démocratie.
Nous demandons donc à être reçu-es au conseil communal de ce 19 octobre 2020 pour y lire notre interpellation et entendre les réponses du Bourgmestre et du Conseil communal.
Nous demandons également que l’évaluation des opérations policières de maintien de l’ordre du 13/09/2020 la Commune a, nous l’espérons, demandée soit rendue publique.
Les faits qui ont eu lieu sont graves pour la démocratie et nous demandons des éclaircissements en conséquence.
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN
—> Un rassemblement de soutien à l’interpellation et pour évoquer les violences policières du 13/09/2020 est organisé par une série d’organisations (La Santé en lutte, CADTM, Quarantine watch, Students for climate…) est prévu le lundi 19 octobre 2020 à 16h devant l’Hôtel de Ville de Bruxelles. https://www.facebook.com/events/326631758642053
Collectif Rue de la Régence
Le Collectif Rue de la Régence est un collectif de personnes interpellées le 13/09/2020 rue de la Régence et de témoins choqué-es par ces arrestations abusives. Il cherche à établir les faits et obtenir des éclaircissements sur ce déni de démocratie qui menace nos droits de circuler et de manifester.
Contact : Aurélien Berthier — 0494 527 660 — Cheyenne Jorquera — 0477 29 87 57