La Chambre des représentants est amenée à se prononcer sur le projet de loi « relatif à la vaccination obligatoire des professionnels des soins de santé contre la Covid-19 » (document parlementaire 2533, disponible sur le site de la Chambre des représentants(1)) porté par le ministre de la Santé actuel, Monsieur Vandenbroucke, d’ores-et-déjà validé par la Commission santé et sur lequel la section de législation du Conseil d’État a rendu un premier avis. Des amendements ont été apportés et la minorité parlementaire a obtenu un nouvel avis de la section de législation du Conseil d’État, qui devrait être donné très prochainement. De quoi parle-t-on ?
Il est question d’un cadre légal permettant de déclencher, à tout moment, une obligation vaccinale ciblée sur les soignants avec l’identification de sanctions en cas de non-respect. Ces sanctions pouvant aller du retrait du traitement jusqu’au licenciement. A ce stade, il est pourtant très difficile d’obtenir des explications claires sur les buts et les objectifs d’une telle mesure qui apparaît être un choix politique, non éclairé par des arguments scientifiques et ayant pour but de sanctuariser la réutilisation de stratégies sanitaires mises en places depuis deux ans : le CST, la vaccination… Or, tant sur la forme que sur le fond, l’imposition d’une telle obligation vaccinale relève d’une irrationalité flagrante.
— Premièrement, il n’y a eu aucune concertation avec les soignants et le parlement au sujet du caractère nécessaire de l’activation d’une telle mesure. Pourtant, les sanctions évoquées (la perte du salaire et le licenciement) sont particulièrement drastiques.
— Ensuite, le choix politique que constitue cette mesure ressemble bien plus à une fuite en avant ayant pour but de poursuivre vaille que vaille la stratégie vaccinale plutôt que l’élaboration raisonnée d’un projet de loi. De fait, toute analyse critique des faiblesses de la stratégie sanitaire est balayée par les gouvernants et l’obligation vaccinale vient entériner la priorisation absolue et définitive de la vaccination et, in fine, la violation du secret médical normalement garantit par le RGPD.
— Pourtant, les vaccins actuels ont une efficacité nulle sur les contaminations. Scientifiquement, cette vaccination obligatoire n’est donc en aucun cas justifiable et pertinente puisqu’il est prouvé que les vaccinés transmettent aussi le virus. De plus, elle nie les différents témoignages et rapports qui documentent les effets secondaires plus ou moins graves imputables au vaccin.
— Voter pour l’obligation vaccinale c’est fermer les yeux sur l’alternative que constitue la prise en charge précoce des malades du Covid-19 par nos médecins généralistes capables de prescrire efficacement des anti-inflammatoires pour lutter contre les tempêtes cytokiniques, des anti-coagulants pour prévenir les risques de thromboses, des antibiothérapies, en cas de co-infection bactérienne post phase virale, ou encore de l’oxygène à domicile, si la tempête de cytokines (inflammation) a été traitée tardivement.
— Aussi, l’obligation vaccinale risque d’engendrer une pénurie de personnel soignant(2). En effet, les soignants non vaccinés, bien que minoritaires, sont convaincus de leur choix et l’obligation vaccinale va les encourager à quitter le système de soins de santé, déjà touché par la raréfaction du personnel ; la situation est particulièrement dramatique au sein des USI (Unités de Soins Intensifs). In fine, une telle mesure, violant le droit fondamental à l’intégrité physique, n’aura comme effet que de concourir à la logique néolibérale de dépeçage du service public de santé en diminuant les forces disponibles et en augmentant les inégalités sociales. Voter cette loi c’est encourager la fuite de milliers de soignants indispensables à la santé commune.
— Finalement, si cette obligation vaccinale est validée, elle créera un dangereux précédent qui offrira au politique un outil absolument disproportionné dont il pourra user à sa guise. Kairos a déjà démontré publiquement les conflits d’intérêts qui liaient les membres de la Task Force vaccinale avec l’industrie pharmaceutique. Encore une fois, les politiques motivent bien plus leur décision selon les conseils d’industriels que de scientifiques impartiaux.
Si l’hôpital a besoin de quelque chose, c’est bien plus d’investissements garantissant le renouvellement et la revalorisation du personnel et des soins de qualité, que d’une logique punitive fragilisant encore un peu plus l’architecture de l’État-providence et balayant d’un revers de main la vérité scientifique. S’opposer à la vaccination obligatoire c’est refuser la fuite en avant autoritaire opérée par nos gouvernants depuis le début de la crise.