« Liège, terre d’antifascisme », « Pas de fascistes dans nos quartiers ! ». Au-delà des slogans destinés à galvaniser la troupe, comment certaines forces idéologiques s’imposent-elles au mépris de la démocratie dans la cité ardente ?Kairos a enquêté.
À Liège, la ligne éditoriale de Kairos n’a pas bonne presse auprès d’une minorité active qui cherche à orienter l’opinion. « Confusionniste », « complotiste », « flirtant avec l’extrême droite » sont les charges à son endroit. Les deux premières catégories n’ont rien de sociologiquement pertinent(1) ; signifiants flottants, leur usage rhétorique et immodéré (surtout le second) témoigne d’un esprit sectaire et paresseux, avec les méthodes problématiques qui l’accompagnent, anti-démocratiques quand elles ne sont pas immorales ou stupides : diabolisation de l’adversaire, avec qui on refuse de débattre et de dialoguer ; sur les réseaux (a)sociaux, harcèlement, insultes, dif …
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Notes et références
- Cf. Bernard Legros, « L’invention du “confusionnisme” participe à la confusion »,
in Kairos, n° 53, février/mars 2022. - Yasha Mounk, Le piège de l’identité. Comment une idée progressiste est devenue
une idéologie délétère, L’Observatoire, 2023, p. 265. - Myriam Revault d’Allonnes, Pourquoi nous n’aimons pas la démocratie, Seuil, 2010,
p. 142. - Cf. son site « Liège Antifascisme 2.0 » où les courageux contributeurs anonymes
jouent à (se) faire peur à coups de ratiocinations paranoïaques. Les sociologues
et les linguistes désireux d’étudier scientifiquement la vulgate antifasciste
verront un intérêt à le consulter. - Précisons : aujourd’hui la censure ne provient généralement plus de l’État, mais
des corps intermédiaires, officiels ou non, se sentant dans un rapport de force
favorable à un moment donné. Elle est devenue horizontale et silencieuse. Cf.
Isabelle Barbéris, Censures silencieuses, PUF, 2024. - Cette association ne recevant aucune subvention, sa responsable se sentit
libre de maintenir la conférence. Elle subit quelques tentatives d’intimidation
anonymes par téléphone. - Cela tient certainement au fait que ces activistes ne connaissaient pas les
lieux, n’avaient pas eu le temps de les repérer et auraient dû covoiturer pour les
atteindre. Nul doute qu’à Liège ils n’auraient pas raté Mme Dechêne. - Il aura tenté de sauver l’honneur de la gauche liégeoise. Ayant été une des
chevilles ouvrières du premier Front antifasciste à Liège dans les années 1990,
cet homme déplore la forme qu’a prise aujourd’hui la lutte contre l’extrême droite. - Article 10 de la convention européenne des droits de l’homme. Par ailleurs, un
arrêt de la Cour de cassation belge du 12 décembre 2024 stipule que « dans un
débat d’intérêt général, la liberté d’expression ne saurait être limitée à l’expression
des seules idées généralement admises ; elle s’étend à la diffusion d’informations
qui heurtent, choquent ou inquiètent dans des domaines où la certitude fait
défaut ». À bon entendeur… - Elle se trouve au bas de la page d’accueil de leur site.
- Entre autres, la distinction faite par Claude Lévi-Strauss entre racisme et
xénophobie in Race et histoire (1952). - Prénom modifié.
- Il s’agissait également de condamner le terrorisme.
- Faut-il préciser que l’extrême droite, elle aussi, aime faire taire ? Un point
commun ! - Nous désapprouvons la focalisation extrême du journal contre l’islam.