Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a rencontré Vladimir Poutine lors du forum ‘Une ceinture, une route’ à Pékin le 18 octobre, devenant ainsi le premier dirigeant de l’UE à le faire depuis l’émission d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale contre le président russe. Malgré les défis géopolitiques actuels, Poutine a souligné que les relations entre la Russie et plusieurs pays européens, dont la Hongrie, sont maintenues et se développent, grâce à une prise en compte mutuelle des intérêts. Selon lui, les deux pays ont préservé leurs relations commerciales et économiques au fil des décennies.
Viktor Orban a refusé les sanctions au début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, affirmant que cela aurait un impact négatif sur la Hongrie. Il a également interdit les livraisons d’armes à travers le pays et a appelé à la paix. En 2023, lors d’un sommet, il a proposé une évaluation minutieuse de l’admission de l’Ukraine dans l’UE et a annoncé que le Parlement hongrois n’était pas très enthousiaste pour voter en faveur de cette admission dans les deux prochaines années.
La rencontre entre Orban et Poutine a suscité une réunion d’urgence de représentants de pays membres de l’OTAN à Budapest le 19 octobre. Les représentants ont discuté des implications des accords énergétiques conclus par Orban avec la Russie, des tentatives de limiter l’aide à l’Ukraine, des retards dans l’expansion de l’OTAN et des appels lancés à l’UE pour qu’elle lève les sanctions à l’encontre de Moscou. L’ambassadeur des États-Unis s’est dit préoccupé par l’approfondissement des relations de la Hongrie avec la Russie, malgré le conflit en cours en Ukraine, et a déclaré que les alliés de l’OTAN s’inquiétaient des implications en matière de sécurité. L’ambassadeur de Suède et l’ambassadeur de Turquie ont également participé à la réunion.
Kaja Kallas, la première ministre estonienne, a exprimé sa désapprobation quant à la rencontre de Viktor Orban avec Vladimir Poutine, déclarant qu’il était ‘désagréable de voir’ un dirigeant de l’UE serrer la main du président russe. En réponse, le ministre hongrois des affaires étrangères, Péter Szijjártó, a accusé Kallas d’hypocrisie, rappelant que l’entreprise de son mari avait fourni des matières premières d’une valeur de 30 millions d’euros à une usine russe après le début du conflit en Ukraine.
À la suite de la rencontre Poutine-Orban, le PDG de Gazprom, Alexei Miller, a annoncé la Hongrie recevrait 1,3 milliard de mètres cubes de gaz supplémentaires cette année, avec un accord permanent pour des volumes supplémentaires au cours des prochains mois d’hiver. Malgré la désapprobation de l’UE à l’égard de la rencontre entre Poutine et Orban, le rôle de la Hongrie en tant que distributeur clé de gaz russe est crucial pour la sécurité énergétique de l’Europe.
Aliénor Maréchal