En décembre 2022, je vous écrivais déjà sur ce sujet dans un article intitulé « La vaccination ou la porte ». Ce titre avait été repris d’un journal d’un syndicat militaire. Malgré le recul sur la vaccination, la Défense persistait et signait une obligation vaccinale déguisée, sous peine de mise au « rebut » des militaires récalcitrants. Pire, cette dernière, jugeant la vaccination sur base volontaire, ne consentait pas de prendre en charge les effets secondaires liés aux injections.
9 mois plus tard, rien n’a changé. Je pourrais me contenter de reprendre cet article qui, preuve à l’appui, permettait de juger la démarche, simplement honteuse et dangereuse. En citoyens raisonnés, nous sommes passés par un état d’étonnement, de sidération, de doute, de consternation, de résiliation. Attendez la suite.
Une note interne de la Défense (cf. infra), datée de septembre 2023, informe l’ensemble du corps militaire comme suit : « La vaccination constitue une mesure préventive très efficace et sûre. L’efficacité des vaccins contre les effets graves de la variante Omicron reste importante. Elle offre une protection élevée et continue contre les décès, les admissions aux soins intensifs et les hospitalisations de manière générale (réf. 1). La vaccination de base suivie d’au moins un rappel garantit une bonne immunité de base. Le caractère opérationnel de la Défense exige une bonne immunité de base de la part de ses militaires. La vaccination nous dispense actuellement des quarantaines, mises à l’isolement, tests fréquents et des restrictions pour les voyages. »
Nous y sommes. Une suite d’information objective, nuancée, permettant le consentement éclairé des militaires, encore du sarcasme me direz-vous. Sachant qu’en France le professeur Christian Perronne, accompagné par d’autres personnes, intente une procédure contre le ministre de la Santé faisant fonction pour des propos mensongers niant les effets secondaires du vaccin, il serait opportun que ce courage fasse des émules chez nous. Attendez, pour nos militaires le piège technocratique se referme : « La vaccination de base (par exemple un vaccin Johnson & Johnson ou deux vaccins Astra Zeneca, Moderna ou Pfizer) suivie d’au moins un rappel (premier rappel, rappel d’automne 2022 ou rappel 2023) constitue une condition nécessaire au maintien de la catégorie Med ops A ou W et donc de facto pour toutes les Ops sur le plan mondial ainsi que tous les Ex et cours hors BEL. Des exceptions pour la vaccination COVID-19 seront toutefois autorisées sur base individuelle pour tous les Ex et cours en Europe ou en Amérique du Nord, pour les exercices statutaires des candidats en formation ainsi que pour les militaires qui sont en ordre au niveau de la vaccination de base, mais qui sont en attente de rappel (cfr. Par. 3). »
En résumé, tout militaire devant être déployé doit être en ordre de schéma vaccinal, incluant le rappel. Ça y est, je peux humer un mélange d’énervement et de détermination ! Vous me direz qu’un militaire obéit. Oui, le militaire obéit dans le cadre de sa fonction, en âme et conscience. Il obéit conformément à sa formation, comme une pièce d’un rouage complexe, permettant à une armée de fonctionner. Il a été briefé et formé afin de faire face à l’inconnu, la peur, le danger, la mort, mais a‑t-il été formé contre la trahison et la lâcheté ? Vous me direz peut-être qu’un militaire qui a peur d’une injection n’a pas sa place au front ?
Je vous répondrai que le naïf que je suis pense qu’un militaire risque sa vie pour un idéal. Nous n’avons sûrement pas tous le même, mais le sens de l’intérêt commun prime. Je ne vois ni idéal, ni sens de l’intérêt commun dans cette obligation déguisée et les risques qui en découlent. Un militaire n’ayant aucune confiance en sa hiérarchie se mutine, à tort ou à raison. Comme déjà écrit, une armée sans confiance n’est rien. Cela reste choquant que des hommes et femmes, n’ayant aucun risque de complication liée au Covid-19, courent le risque d’effets secondaires graves, et ce in fine pour rien. J’entends « rien » comme une matérialisation du néant qui revient au sens étymologique du terme. Vous ne risquez rien ! Ce n’est rien ! Vous n’avez pas à vous inquiéter pour rien !
Mesdames et Messieurs, si vous continuez à considérer nos militaires comme une variable, comme un tout qui n’est rien, vous aurez en retour la monnaie de votre pièce, ce qui se résumera à : rien. De la hauteur, Mesdames et Messieurs, de la hauteur, à se demander si le recul nécessaire au commandement serait devenu un gros mot. À se demander, si le fait qu’un état-major soit concocté sur mesure par un cabinet de conseil identique à ceux qui ont téléguidé la politique vaccinale de la Belgique, soit une coïncidence. À se demander, si la gestion d’une armée, fonction régalienne d’un État, serait du même niveau que les autres, c’est-à-dire en proie à un amateurisme coupable. À se demander, si la doctrine « ce n’est pas moi, c’est l’autre », serait devenue un adage.
Messieurs les militaires, Mesdames les militaires, vous n’êtes pas seuls. Faites entendre votre voix, vos syndicats sont là et si ces derniers font défaut, des citoyens seront là pour vous. L’époque n’est plus à l’attentisme et l’observation, mais bien à l’action. Questionnez vos élus, vos supérieurs, intentez des actions judiciaires, parlez-en entre vous, débattez, mais surtout ne vous résignez pas. Pas d’indifférence non plus, nous devons nous serrer les coudes. Je terminerai par une citation qui a pour moi tout son sens et qui devrait guider les actions de tout un chacun.
Martin Niemöller2 :
« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
Que vous soyez le premier ou le dernier de la liste, ne détournez pas le regard. Serrons-nous les coudes. L’indifférence tue.