Je regonfle mon pneu crevé ou je rustine d’abord ?

Je viens de parler à un quidam qui m’a parlé du pneu crevé de sa voiture. Je lui ai demandé: « Quelle solution as-tu appliquée? ». Il m’a répondu qu’il a téléphoné à son garagiste : celui-ci est venu voir son pneu et lui a dit que la coupure de son pneu était nette et qu’une solution peu onéreuse était possible : un bout de caoutchouc introduit dans le pneu pouvait le réparer. Le coût de la réparation était de ± 10 euros…

Pour l’infection du COVID-19, c’est la même question : faut-il regonfler un pneu crevé après la réparation ou regonfler en permanence un pneu crevé sans le réparer ? La réponse correcte est : réparer le pneu d’abord, puis regonfler le pneu crevé. Curieusement, c’est la même solution pour le COVID-19 :

  • appeler le garagiste (le médecin) ; 
  • réparer le pneu crevé avec une rustine (le traitement du COVID-19 : par exemple l’azithromycine et la doxycycline ; ou l’ivermectine avec de l’azithromycine et du zinc comme en Inde) ;
  • regonfler le pneu crevé avec de l’air (l’oxygénothérapie)

Récemment, j’ai eu une expérience désagréable : j’ai proposé à une collègue médecin d’un hôpital un traitement à base de ces deux antibiotiques pour une patiente atteinte du COVID-19. Après 30 secondes de conversation, elle m’a raccroché au nez… Sans qu’il y ait eu un débat scientifique. Alors que j’ai traité plus 300 patients du COVID-19 depuis le 11 novembre 2020. La patiente était la tante d’une de mes patientes : elle a été i(e)ntubée et est morte(1). A son fils, on lui avait promis que s’il les autorisait à l’intuber, il pourrait la voir tous les jours. A l’hôpital, ils n’ont même pas la décence de tenir leur promesse : il n’a pas pu la voir tous les jours. Et puis elle est morte. Dur, dur de faire le deuil dans pareilles circonstances… Regonfler un pneu (l’oxygénothérapie) sans la rustine (le traitement efficace du COVID-19) est potentiellement mortel.

C’est du bon sens.

Au XIXème siècle, Semmelweis l’avait dit avant tout le monde : appliquez mon traitement et vous éviterez que les femmes meurent d’une maladie infectieuse. Il a fallu 30 ans avant de reconnaître qu’il avait raison. Au XXIème siècle, d’autres médecins disent : donnez le traitement antibiotique précocement contre le COVID-19 et vous éviterez que les patients meurent du COVID-19. Combien de morts avant l’application généralisée de ce traitement ? Il serait temps que les médecins généralistes reprennent les rennes du pouvoir de la santé des gens en jouant leur rôle de première ligne : écouter, soigner et traiter tous les malades peu importe leur maladie. Et jouer leur rôle de gardien de but dans un système de soins de santé efficace et soucieux de la santé de la population. Si les médecins généralistes ne reprennent pas leur rôle de première ligne, cela pourrait être la mort à long terme de la médecine générale… Ou va-t-on nous remplacer par des robots et par « l’intelligence artificielle » ? Afin d’éviter une telle prédiction désastreuse, la solution passera par un désenvoûtement et un examen de conscience afin d’éviter les dépressions ou les suicides des soignants…

Notes et références
  1. Ce texte est un hommage à cette dame.

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