Ils veulent invisibiliser la presse libre… envahissons l’espace!

Plus de 11 ans que le premier numéro de Kairos était publié, en avril 2012. A l’époque, nous ne savions pas que cette idée folle de créer un journal nous mènerait où nous sommes aujourd’hui: 60 numéro et une notoriété qui dépasse les frontières de la Belgique.

Le 15 avril 2020, le jour où je posais à Sophie Wilmès « la question biaisée politiquement » — (…) « Ce qui n’est pas l’habitude des journalistes » -, Kairos faisait éclater la bulle dans laquelle le maintenait le pouvoir médiatico-politique — l’enfermant dans cette forme d’anonymat commode pour ce dernier (« cause toujours, tant que peu t’entendent… ») -, puisque ce jour-là, entre deux et trois millions de Belges étaient devant leur télévision. C’était trop…

Nous en tirerons deux conséquences principales:

1. Un des objectifs des médias de masse est de créer un consensus fictif, abreuvant les individus via leurs supports de propagande: télé, radio, web, affichage public…, créant l’illusion que tout le monde est d’accord; qu’une majorité, réceptacle passif, est en phase avec ce que ces médias lui servent. Comme nous l’avions indiqué à l’époque, à la fin de notre vidéo: « Suite à notre interpellation à Sophie Wilmès lors de la conférence de presse de ce 15 avril, nous avons reçu beaucoup de messages qui nous laissent penser que les gens attendent un autre discours. Kairos essaie de faire cela ». Aujourd’hui, nous en sommes sûrs, de nombreuses personnes veulent entendre autre chose, attendent du débat, et c’est ce qui nous fait continuer, tenir. Pour beaucoup, Kairos a été une bouffée d’air dans une atmosphère dystopique, ils ont pensé: « Je ne suis pas seul, je ne suis pas fou ».

2. Les Ministres-Présidents présents lors des conférences de presse pendant Covid-19, se sont dit: « cela ne peut plus jamais arriver », à savoir qu’énormément de spectateurs puissent entendre en même temps un discours « différent », c’est-à-dire un discours qui les relie autour d’une cause commune, les mène à réfléchir, à l’inverse du discours politique qui en fait des sujets hétéronomes, numéros interchangeables d’une masse obéissante. Nous l’écrivions le 22 avril 2020: « Les faits parlent d’eux-mêmes. Ils ne veulent pas que nous entendions autre chose. Ils auraient trop à y perdre. Montrons qu’ils devraient être à notre service ». Dès lors, nous avons été interdits de conférence de presse pendant presque 8 mois. Quand j’ai pu y revenir grâce à l’aide de mon avocate, la régie a censuré, sur ordre politique, ma question, lançant le générique de fin alors que j’étais en train de la poser. Ensuite, YouTube a fermé notre chaîne; la Commission d’agréation pour ma carte de presse ne l’a pas prolongée (lors d’une seconde demande, en Commission d’appel, nous avons gagné); on nous a enlevé nos subsides… Ils tentent tout pour que nous n’existions plus afin que notre travail d’information ne vous parvienne plus.

Que pouvons-nous en conclure? Qu’ils ne sont rien sans la puissance médiatique, cet indispensable outil de propagande à leur service. Comme nous l’indiquions dans notre introduction de la chronique « Histoire du Codeco »:
 

« Imaginez un seul instant si toutes ces questions avaient été débattues démocratiquement. Pensez-vous que nous en serions là aujourd’hui ?« 

Il n’y aura pas de presse libre sans vous, pas de presse libre sans visibilité. Comme il n’y aura pas de débat si règne la peur.

Ils veulent invisibiliser la presse libre… envahissons l’espace: rendez Kairos partout visible. 


Merci!
 

Alexandre Penasse

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