La santé des femmes: à consommer sans modération?

La santé : un droit ou une obligation ? Passe-t-elle nécessairement par le recours récurrent, régulier et continu à la médecine? Mais quelle médecine ? Médicaliser les corps sains afin de nous prémunir contre tout risque, toute maladie, toute dégénérescence… tout ça à quel prix pour la société, pour les individus, pour l’environnement ?

Ces questions nous concernent tous… et toutes. Pour les femmes, leur processus reproductifs et leurs cycles de vie, la question se pose aussi dans un contexte de domination masculine. Cette situation va-t-elle évoluer dans les années qui viennent, au vu de la féminisation des professions médicales ? Difficile de répondre oui avec certitude!

Sans nier les avancées non-négligeables pour la santé des femmes qui ont vu le jour grâce aux sciences médicales, il est nécessaire de se poser aussi la question du bon usage de ces découvertes. Sommes-nous parvenus à établir un dialogue constructif sur ce dernier aspect avec les principales intéressées, les femmes ?

Ces questions font l’objet de réflexions nombreuses. En Belgique, elles sont menées notamment au sein de la Plateforme pour promouvoir la santé des femmes(1). Les membres de cette plate-forme partagent entre autres objectifs  la promotion de l’autonomie et de la responsabilité des femmes et des hommes. Au sein de cet espace de réflexion et d’action se développe une lecture critique des enjeux liés à la santé des femmes, et des actions qui visent à dénoncer la pensée unique et les solutions univoques proposées par les systèmes de santé dominants, souvent guidés par des intérêts et des logiques de marché, laissant peu ou pas de place pour l’expression et l’écoute des attentes, désirs et besoins des femmes.

À travers ce dossier, qui rassemble des réflexions de plusieurs membres de la Plateforme, nous avons voulu mettre en avant les facettes de la santé des femmes qui font l’objet d’une surmédicalisation parfois violente et néanmoins banalisée : le contrôle de la fécondité, l’accouchement et la fin des règles.

Pour chacun de ces trois thèmes, la lecture critique contient également des alternatives, d’autres manières de faire, qui existent et qui sont pratiquées. De sorte que l’analyse peut déboucher sur quelque chose meilleur que ce qui est critiqué, qui invite les lecteurs.

Nous vous proposons finalement de découvrir les résumés de deux études relatives l’une au mammotest et l’autre à la campagne de vaccination contre le virus du papillome humain. Deux pratiques médicales considérées comme allant de soi, promues par les pouvoirs publics, et qui posent pourtant de nombreuses questions pour la santé des femmes.

Un dossier à partager sans modération !

Paola Hidalgo, coordinatrice du dossier.

Paola Hidalgo est déléguée à la communication sociopolitique à Bruxelles Laïque : www.bxllaique.be/

Notes et références
  1. www.plateformefemmes.be/

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