L’Inspection spéciale des impôts et les « leaks »

La gestion catastrophique de nos gouvernements fédéraux et régionaux face aux différentes crises sanitaires ou climatiques a creusé un gouffre abyssal dans la population. Est-ce que dans ce cadre, l’administration des Finances en général et l’Inspection Spéciale des Impôts (ISI) en particulier, se comportent de façon juste face au contribuable belge ? Font-ils ce qu’il faut pour aller chercher l’argent là où il est, où empêcher certains de l’envoyer là où il se « perd »?

En d’autres termes, est-ce que tous les Belges sont égaux devant l’ISI et cette administration est-elle bien dirigée face aux « leaks », les fuites sur les paradis fiscaux ? Nous allons tenter de répondre à cette question en nous penchant sur le cas particulier d’un des dirigeants de l’ISI, monsieur Yannic Hulot (conseiller général à l’ISI).

En effet, il vous est loisible de faire une recherche sur votre ordinateur en tapant ce nom, suivi de « ISI ». À l’heure d’écrire ces lignes, on constate que Monsieur Hulot a été le contact privilégié d’une journaliste du Soir dans un article paru le lundi 18 octobre 2021 et intitulé « Dans les coulisses de la traque aux offshore ».

Cet article d’une page se caractérise par le relevé de tous les motifs d’échecs d’une enquête de l’ISI, et ils sont nombreux. Si on voulait nous expliquer qu’il est très difficile de coincer les gros fraudeurs, on n’aurait pas fait autrement…

« Nous avons récupéré 20 millions d’euros en vingt ans »(1), déclare Yannick Hulot. « 20 millions », au regard de versements se chiffrant en centaine de milliards, ça fait peu…. Ce rendement ridicule s’explique par un chiffre encore plus petit : la cellule chargée de contrôler des centaines de milliards d’euros est composée de… 4 personnes.

Yannick Hulot prétend qu’il y a peu de fraudes dans tous ces milliards, par un étrange argument : « Quand une entreprise belge achète des ananas dans un paradis fiscal, elle effectue un paiement sur un compte bancaire enregistré là-bas pour régler son fournisseur ». Voici enfin l’explication ultime du rôle des paradis fiscaux : favoriser la culture des ananas.

Pour justifier ces montants, Yannick Hulot donne l’exemple du secteur du dragage/construction (qui concerne en fait deux grandes sociétés, Jan de Nul et Deme, dont l’ancienne chef de cabinet de Didier Reynders est actionnaire) qui, dit-il, signe des contrats « en Asie du Sud-Est, mais qui doit passer par les Émirats, Hong Kong ou Singapour ». Un dirigeant du fisc nous explique donc que ces grandes sociétés « doivent » passer par des paradis fiscaux pour effectuer leur business. On est mal partis… » Incroyable en effet, pour celui qui aurait pu croire que les dirigeants de l’ISI étaient motivés par leur travail. Il n’en est rien.

Quelque chose dans l’historique de Monsieur Hulot pourrait-il expliquer ce peu de motivation ? Comme par exemple son mariage… En effet, la femme de Monsieur Hulot appartient à la famille Moorkens. Celle-ci est réputée, comme nous l’avions déjà écrit en 2020, très riche. « L’homme est d’origine wallonne, mais son épouse appartient à la famille Moorkens. Cette dernière est réputée membre de l’aristocratie économique flamande. « De rijkste belgen » classe cette famille et son groupe Alcopa comme 376ème fortune de Belgique avec un capital de 50.419.000 €. Le patron de l’ISI passe donc ses week-ends entre Knokke et Verbier… Le garde-chasse partage donc aussi son temps avec les braconniers. Inutile de dire qu’Hulot a détruit toutes les tentatives de faire éclater la vérité concernant l’évasion fiscale des grandes familles flamandes. Ne sommes-nous pas en plein dans la définition du népotisme ? »(2).

Deux éléments viennent lourdement aggraver cette situation. Le premier est qu’il nous revient qu’un lanceur d’alerte a tenté de fournir une centaine de dossiers de gros fraudeurs belges ayant des comptes dans les paradis fiscaux à l’ISI. Hulot, en charge de ce dossier, n’a pas ouvertement refusé. Il a cependant prétexté de nombreuses excuses pour renvoyer l’audacieux dans d’autres administrations ainsi qu’au parquet de Bruxelles, où Jean-Marc Meilleur a fait la même chose. Incroyable, mais vrai. Personne n’a voulu des preuves d’évasions fiscales massives dans des paradis fiscaux. Comme si le trésor belge n’en avait pas besoin…

Le second réside dans l’entourage de Monsieur Hulot. Sa secrétaire d’origine russe, une certaine MK, s’intéresserait avec assiduité à tous les dossiers susceptibles de concerner les services secrets russes. Elle fréquente également les clubs de tir. De là à voir en elle une espionne…

En conclusion, il apparaît qu’à défaut de mesures plus graves, Monsieur Hulot et sa secrétaire devraient d’urgence être mutés à un endroit où il n’y a pas de danger de collusion, d’espionnage ou de népotisme.

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