Déni de la mort et capitalisme durant la crise sanitaire

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que la gestion de l’épidémie de covid-19 aura non seulement malmené les vivants, mais aussi les morts. Les ordres furent d’une violence inouïe lors de ce que nous conviendrons de nommer tournant anthropologique majeur : confinement strict des personnes du troisième âge ; interdiction de visites pour les proches des pensionnaires résidant en maison de repos ; enterrements rationnalisés par solidarité constituent les traits saillants d’un épisode en tout point délirant. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, celui-ci n’est pas terminé dans la mesure où il incarne une ramification de la doctrine capitaliste ayant accéléré l’entrée de l’homme dans une ère ultra-numérique qui était jusque-là en gestation. Il sera question, dans cet article, de lier le déni de la mort qui fut à l’œuvre pendant la pandémie au déni de la mort entendu comme rouage essentiel du processus capitaliste. Mais qu’entendons-nou …
  1. Érysichthon est un personnage de la mythologie grecque. Il est puni par la déesse Demeter d’une faim insatiable pour avoir été malveillant.

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