LA LIBERTÉ D’EXPRESSION MENACÉE

Partant d’une communication conjointe au Parlement européen, au Conseil européen, au Conseil, au Comité économique et social européen ainsi qu’au Comité des régions, proposant un texte sur le thème de « Lutter contre la désinformation en matière de covid : démêler le vrai du faux »*, la philosophe Valérie Tilman nous invite à une réflexion sur la notion du « droit à la liberté d’expression », droit fondamental dans le fonctionnement d’une démocratie. Censure, menace, menace hybride, droit légitime ou illégitime, désinformation ou mésinformation, … autant de notions dont la définition est loin d’être évidente.

* « Lutter contre la désinformation concernant la COVID-19 – Démêler le vrai du faux » : https://ec.europa.eu/info/sites/info/files/communication-tackling-covid-19-disinformation-getting-facts-right_fr.pdf

Kigali, 6 avril 1994 : 27 ans déjà et les véritables commanditaires de l’attentat sont toujours inconnus !

Pour les 27 ans du massacre des 10 paras belges au Rwanda, nous avons rencontré le colonel Luc Marchal, qui nous a remis le courrier qu’il avait écrit il y a 7 ans. Depuis, rien n’a véritablement changé : toujours la même omerta, l’absence d’enquêtes… même rengaine, sous laquelle toutes ces affaires d’État s’étouffent(1). C’est qu’il y a des intérêts certains dans la région, dont les multinationales et certains hommes politiques profitent directement, ici et là-bas. Nous publions les extraits de la lettre du Colonel Marchal sur ces événements. 

En effet ! Voilà l’affligeant constat auquel nous sommes réduits. Depuis l’attentat du 6 avril 1994 et malgré un bilan humain qui ne cesse de s’alourdir, on ne sait toujours pas (officiellement) qui est responsable de cet acte terroriste qui déclencha un véritable holocauste dans la région des Grands Lacs africains. Pourtant, durant cette même période, le conseil de sécurité de l’ONU décida, à deux reprises, de créer une commission d’enquête internationale pour identifier les commanditaires de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005 et de la Première ministre pakistanaise Bénazir Bhutto en 2007. Par contre, pour le président Habyarimana du Rwanda et le président Ntaryamira du Burundi, sans oublier le président Ndadaye du Burundi assassiné six mois plus tôt : RIEN ! Comme s’il s’agissait d’un banal incident sans la moindre importance.

Parmi les innombrables victimes directes de cet attentat, dix Casques bleus belges, au service de la Paix, furent massacrés dans des circonstances particulièrement sauvages1. Malgré ce contexte, force est de constater qu’aucune autorité politique belge n’a estimé de sa responsabilité morale de mener un combat contre l’immobilisme de la communauté internationale. Que cette communauté éprouve un légitime sentiment de culpabilité pour son inertie coupable durant le génocide est une chose, mais est-ce une raison suffisante pour ne pas chercher à comprendre qui est responsable de cette dynamique de destruction qui depuis plus de vingt ans s’acharne sur cette région martyre de l’Afrique ? Ou alors, le dessous des cartes est-il à ce point accablant que tout est mis en œuvre pour que l’on ne découvre jamais l’identité de ceux qui tirèrent les ficelles dans l’ombre ?

Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne nos dix soldats de la Paix, à part une médaille sur leur cercueil et des hommages amplement justifiés, les choses n’ont guère été poussées plus loin. Pourtant, la raison exacte de leur mise à mort est connue depuis 1994. En effet, si la soldatesque présente au camp Kigali s’est précipitée sur eux pour les lyncher, c’est parce qu’un militaire rwandais, parfaitement identifié2, les a désignés comme étant les responsables de la mort du président Habyarimana. L’attentat du 6 avril 1994 est donc bien la cause directe du massacre de nos militaires. Étant donné qu’aucun gouvernement n’a estimé de son devoir de tout mettre en œuvre afin que justice soit rendue à nos martyrs de la paix, nous ne pouvons que constater que les véritables responsables de leur mort continuent à bénéficier d’une impunité totale. Et ce n’est pas la condamnation à vingt ans de réclusion du major Bernard Ntuyahaga, par un jury populaire en juillet 2007, qui apporte le moindre élément de réponse aux véritables interrogations sur les rouages de cet attentat. Ce n’est pas non plus le TPIR3, qui vit ses derniers mois d’existence4, qui aura brisé cette loi du silence. Pourtant, il disposait non seulement du mandat pour enquêter sur un acte terroriste5, mais en outre, dès 1997, Michael Hourigan6 avait constitué un dossier mettant en évidence l’implication directe de Paul Kagame dans l’attentat du 6 avril 1994. Nous connaissons le sort que Louise Harbour, procureur du TPIR à l’époque, réserva à ce dossier. Il fut classé définitivement et considéré comme n’ayant jamais existé !

Un autre point qui jusqu’à présent reste fort nébuleux est la mission d’escorte effectuée par le lieutenant Lotin7 au profit du Front Patriotique Rwandais (FPR) durant la journée du 6 avril. Pour une raison qui n’a toujours pas été éclaircie, cette mission d’escorte de plus de 400 km s’est déroulée sans que la moindre autorisation ait été demandée par le FPR8. Quel était le but réel de cette mission que la commission d’enquête parlementaire belge sur les événements du Rwanda qualifie un peu rapidement de « mission plus touristique qu’opérationnelle« 9 ? Est-on vraiment certain qu’il n’y a aucune relation entre cette « escapade touristique » et l’attentat perpétré peu de temps après le retour du lieutenant Lotin ? L’accusation portée très rapidement contre les Belges d’être impliqués dans l’attentat est-elle en relation avec l’exécution de cette mission pour le FPR ou pas ? Étant donné la fin tragique de nos hommes, quelques heures plus tard, ces questions peuvent-elles vraiment rester pendantes ? Pareille réalité est d’autant moins compréhensible que le responsable de la délégation du FPR, au profit de laquelle l’escorte fut fournie, est réfugié en Belgique depuis de nombreuses années. Dans une interview donnée à un quotidien, il déclara avoir réglé les détails de cette mission d’escorte directement avec le lieutenant Lotin qu’il connaissait bien. Comment pouvait-il si bien connaître cet officier, alors que celui-ci n’était arrivé à Kigali que depuis quelques jours à peine ? Quelle étrange coïncidence quand même. Alors que les procédures en matière d’escortes étaient parfaitement connues des utilisateurs (FPR et Forces gouvernementales), c’est précisément au changement de responsable, alors que celui-ci ne disposait pas encore de tous ses repères, que le FPR a court-circuité les règles. S’agit-il vraiment d’une pure coïncidence ? La question reste posée.

Il en va de même de celle relative à l’attentat du 6 avril 1994. Le nœud central de tout, comme le souligne avec pertinence la commission d’enquête parlementaire dans son rapport10 : En effet, si nous avions connaissance des données relatives à l’assassinat du président, nous pourrions donner une idée et une interprétation plus claires des événements postérieurs, tant pour ce qui est de l’assassinat des Casques bleus que pour ce qui est du génocide. C’est en effet l’attentat contre l’avion présidentiel qui a constitué l’amorce de ces événements ultérieurs.

C’est un sort particulier qui fut réservé à ce volumineux rapport de 736 pages et de plusieurs Kg d’annexes. Le 17 décembre 1997, le Sénat examine ce rapport en séance plénière et n’approuve formellement que son chapitre 5. Celui-ci formule une série de recommandations. La 52ième stipule11 : Les Nations unies doivent prendre l’initiative de mener une enquête internationale sur l’assassinat des présidents du Burundi et du Rwanda en avril 1994. Mais, étant donné que la commission parlementaire n’est pas en position d’imposer ce genre de chose au conseil de sécurité, elle précise néanmoins dans sa 55ième et dernière recommandation12 : la commission invite le Gouvernement à faire rapport au Sénat, une fois par an pendant les cinq années à venir, sur les progrès qui auront déjà été faits dans l’exécution des présentes recommandations.Nous attendons toujours de connaître les véritables initiatives prises par les gouvernements successifs afin de rencontrer la recommandation concernant l’enquête internationale sur l’attentat du 6 avril 1994.

Au nom de qui ou de quoi nos dix Casques bleus sont-ils morts le 7 avril 1994 à Kigali ? Quel motif, au jour d’aujourd’hui, peut encore être considéré comme suffisamment probant pour justifier le sacrifice suprême de ceux qui exercent le métier de soldat ?

(…)

Luc Marchal, ancien commandant, Secteur Kigali-MINUAR

Notes et références

  1. Pour pousser la réflexion sur les responsabilités internationales dans le soutien aux dictatures, la paupérisation du peuple rwandais et la dépendance aux Institutions de Bretton Woods, suscitée volontairement, effets qui ont préparé le génocide, voir: https://www.mondialisation.ca/rwanda-les-creanciers-du-genocide/5655286
  2. Douze autres ressortissants belges vivant au Rwanda perdirent également la vie à cette époque, dont certains à cause de leur nationalité.
  3. Adjudant-chef Léonard Sebutiyongera.
  4. Tribunal pénal international pour le Rwanda.
  5. Qui n’existe plus depuis.
  6. Mandat du TPIR article 4, d.
  7. Chef de cellule d’enquête du TPIR à Kigali.
  8. Chef de l’unité belge fournissant la majeure partie des escortes armées au profit des Forces gouvernementales et du FPR.
  9. Seul le commandant du Secteur Kigali avait autorité pour accorder pareille mission au sein de la MINUAR. Aucune demande en ce sens ne lui a été adressée.
  10. Rapport de la commission d’enquête parlementaire concernant les événements du Rwanda p. 402.
  11. Ibidem, p. 400.
  12. Ibidem, p. 731.
  13. Ibidem. p. 731.

Militaire en colère

Je suis militaire de carrière depuis mes 16 ans et je vous contacte pour vous parler de ma situation et surtout appuyer votre dernière vidéo sur la dissidence au sein des forces de l’ordre(1). Je n’ai pas d’ambition particulière, je veux juste aider où je le peux, si je le peux.

Le déclencheur de cette colère c’est la mort de mon grand père, mort d’un cancer en avril dernier, il est classé covid, ça me révulse. Le pire pour moi, c’est que je n’ai pas pu lui rendre hommage comme il se doit, ses obsèques furent un désastre.

Je cogite, et je commence à chercher, à dépecer la crise de façon drastique. Les règles sanitaires sont hilarantes, j’en profite pour les mettre à mal… J’ai vite trouvé des solutions humoristiques pour contourner cette dictature, bref, à mes yeux, on nous manipule alors pourquoi ne pas rire un peu…

Je me rebelle et refuse de jouer leur jeu qui à mon sens est liberticide et anticonstitutionnel. Je fais des recherches sur ce qui est légal ou pas dans les nouveaux « décrets » du gouvernement. Je suis de plus en plus en colère, on nous prend définitivement pour des idiots. 

Évidemment, au sein de l’armée, j’ai bien vite été puni pour non port du masque, etc… J’ai donc profité de mes « comparutions » pour faire remarquer, à mes supérieurs, le caractère liberticide et anticonstitutionnel des décrets (illégaux) mis en place par le gouvernement. J’ai également fait cette démonstration aux policiers de mon village. 

La peur, le fatalisme, l’ignorance, nous amènent à notre situation actuelle. Même face à la vérité démontrée, la majorité la rejette en bloc. C’est stupéfiant! 

La démocratie ne veut plus rien dire… 

Comment pouvons-nous ou pourquoi devrions-nous obéir à un gouvernement qui ne respecte plus la loi ? 

Cette conclusion m’a amené à une réalité: je ne suis plus en accord avec les valeurs que représentent la Défense ; elle ne respecte plus la constitution donc le peuple ! C’est bien la Défense qui garantit la constitution et se doit, en cas d’exagération de la part du gouvernement, de rendre le pouvoir au peuple. En somme la séparation des pouvoirs n’est plus garantie, preuve en est au sein de la justice totalement muette.

Mon choix est la démission, je refuse de continuer à participer ou d’acquiescer à cette folie. Aujourd’hui il n’y a rien pour contrer cette machine belliqueuse… Je suis au courant des diverses procédures en cours au niveau européen et dans divers pays mais en Belgique aucun mouvement ne semble entraver cela.

Mon choix est la démission, je refuse de continuer à participer ou d’acquiescer à cette folie

Militaire belge

Depuis mars 2020 j’ai fait le choix de la rébellion, je refuse de suivre les règles sanitaires et de me soumettre au despotisme. Pour l’heure seule la constitution fait office d’autorité. 

Je prône la non violence et j’essaie de conscientiser tout autour de moi en restant le plus objectif possible, je propose aussi de contester les « amendes du covid pour ceux qui le désirent.

Je démissionne et je ne serai pas le seul, car le 15 mars la vaccination est devenu obligatoire pour les militaires partant en mission opérationnelle. 

Encore merci.

James

LES JEUNES TOUS COUPABLES ?

Nous avons voulu analyser les événements d’hier à Bruxelles, au Bois de la Cambre, à la lumière des propos d’un pédopsychiatre. Loin des « jeunes tous coupables », qui ont surtout un besoin vital de vivre.

COVID-19. ON A OUBLIÉ LES JEUNES…

Délégué général aux droits des enfants, Bernard De Vos a toujours été un acteur de terrain engagé. Réalisant un constat sans concession sur le rôle et la parole donnée aux enfants et aux jeunes durant cette pandémie, il dénonce le non-respect de deux droits essentiels affirmés dans la Convention relative aux Droits de l’Enfant, à savoir le droit à l’expression et à la participation. Les enfants et les jeunes ont été complètement oubliés dans la gestion de cette pandémie.

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