KAIROS ET DIDIER REYNDERS

Quand Le Soir parlait de Kairos...

Kairos publie depuis plus d’un an certaines informations autour des « affaires Reynders », souvent dans un silence médiatique qui en dit long. Alors qu’un journaliste du Soir se voit aujourd’hui obligé de citer Kairos, nous lui avons envoyé un mail, pour lui dire que Kairos n’est pas un « blog d’information », (après 7 ans de publication, il semble ne pas connaître), ce que nous avons déjà fait comme journal et qu’il semble ignorer, et pourquoi nous existons.

Monsieur Colart,

Je vous contacte suite à la publication de votre article « L’accusateur de Reynders sort de l’ombre », dans Le Soir d’aujourd’hui. Dans celui-ci, vous dites: « Sorti du monde du renseignement, Nicolas Ullens de Schooten poursuivra sa croisade contre « le binôme » Reynders-Fontinoy. Il signe, sous un nom d’emprunt, des articles accusateurs sur le blog d’information Kaïros. Et tente d’alerter plusieurs journalistes ».

Ces assertions imposent quelques rectificatifs :

Kairos n’est pas un « blog d’information », mais le site d’un journal bimestriel édité par l’asbl éponyme, reconnu par le service d’aide à la presse périodique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Nous existons depuis 7 ans, publions la semaine prochaine notre 41ème journal (dont le dossier porte sur l’enseignement, notamment le fameux Pacte d’excellence, dont vous n’avez jamais rien dit de significatif dans vos pages. Enfin, quand le CEO (sic) du groupe Rossel « discute avec Mc Kinsey » des choix du groupe (1), on comprend qu’il  n’ait guère envie de critiquer la boîte de consultance dans les pages de sa « marque » Le Soir). Madame Béatrice Delvaux, notamment pour avoir fait un débat avec moi au centre culturel d’Anderlecht, sait pourtant pertinemment que Kairos est un journal. Reste évidemment que pour demeurer dans l’ignorance du monde dans lequel on est, les journalistes ont besoin de conserver leurs œillères et ignorer ce qui infirmerait leurs certitudes (je découvris lors du débat que votre éditorialiste en chef ne savait pas ce qu’était « Les nouveaux chiens de garde », ouvrage de référence publié par Serge Halimi en 1997 démontrant avec brio le rôle de soutien à l’ordre dominant des médias français). Aviez-vous, cher Monsieur Colart, eu quelques velléités de partage de l’information lorsque le journal KAIROS publiait le scandale de la censure de Financité par La Libre Belgique(2)? Vous attendiez sans doute les preuves? Qui étaient toutes là…

- Kairos ne s’écrit pas avec un tréma sur le i, mais un point. Il signifie en grec le « moment opportun pour le changement »;

- Vous n’êtes pas bien informé pour dire que Nicolas Ullens signait sous un nom d’emprunt. De nombreux articles relatifs à ses informations ont été écrits par un journaliste de Kairos;

- Nicolas Ullens a bien tenté d’alerter plusieurs journalistes, mais la plupart des médias dominants sont restés sourds à ses allégations. Certes, vous dites que votre « enquête pour recouper certaines des allégations qu’elle contient n’a pour l’instant rien donné ». Il est évident que vu les pressions que vous subissez (politiques, économiques), l’enquête a dû se réduire à son strict minimum, à l’instar de tout ce qui a de l’importance et qui est tu dans votre journal et les autres. Vous restez dubitatifs sur les allégations de Nicolas Ullens, pourtant des atermoiements dans les enquêtes sur des faits, tous liés de près à Didier Reynders et son homme de lige Jean-Claude Fontinoy, sont à eux seuls révélateurs de pressions, notamment au niveau de la justice et de la police: l’enquête judiciaire sur le déménagement de la police fédérale à la Cité administrative traîne depuis plus de 8 ans; l’enquête sur les fonds libyens n’aboutit pas; l’affaire d’État du Kazakhgate stagne. Leurs points communs : Reynders.

Nous enquêtons sur le Kazaghgate (3) depuis des mois : avez-vous relayé dans vos pages notre longue et inédite enquête? Lorsque nous publions les photos de biens immobiliers de Jean-Claude Fontinoy tagués (4), étiez-vous en vacances ce jour-là? Comme les autres médias dominants, et alternatifs, dont aucun n’a relayé l’information? On pourrait continuer des pages entières, mais terminons avec Julian Assange ou  Luiz Inácio Lula da Silva , prisonniers politiques de la honte: ces noms vous disent-ils quelque chose (5)?

Vous aurez donc l’amabilité de rectifier dans Le Soir papier vos informations erronées: Kairos est un journal, dont la majorité, bénévole, tente de faire le travail que depuis longtemps vous ne faites plus.

Alexandre Penasse, rédacteur en chef du journal Kairos

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